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(Neuf heures vingt et une minutes)
M. Leduc :
Bonjour,
tout le monde! J'espère que vous allez bien en ce beau vendredi matin. Aujourd'hui,
on a décidé de faire un peu de pédagogie avec M. Boulet, avec la CAQ, qui
semble vouloir démoniser à outrance la chose qui s'appelle la grève. Une grève,
ce n'est pas agréable. Une grève, c'est long, c'est dur, surtout quand il faut
faire du piquetage avec une température comme aujourd'hui. Une grève, ça peut
déranger, ça peut nuire, ça peut être irritant. Mais, les grèves, dans l'histoire
du Québec, ça a servi à des choses. On n'aurait pas un salaire minimum au
Québec s'il n'y avait pas eu des grèves. On n'aurait pas un régime québécois d'assurance
parentale s'il n'y avait pas eu des grèves. Il n'y aurait pas l'assurance
chômage, l'assurance-emploi, s'il y avait eu des grèves. Il n'y aurait pas de
protection en cas de maladie ou en cas de blessure au travail, la
santé-sécurité au travail, s'il n'y avait pas eu des grèves.
Alors, son projet de loi n° 89, qui
vise à limiter le droit de grève au Québec, de M. Boulet, il est dangereux, il
est autoritaire et il est surtout inutile. Puis on en a la démonstration. C'est...
C'est... C'est bien fait, la vie. Aujourd'hui même, on apprend que le Tribunal
du travail, avec la Loi sur les services essentiels, qui existait déjà, qu'on
avait même adoptée ici, qu'on avait modifiée en 2019, un des premiers projets
de loi que j'ai traités avec M. Jean Boulet, bien, le tribunal, en vertu de la
Loi sur les services essentiels, vient de dire que ce n'était pas possible pour
le STM de faire la grève dimanche. Il avait permis de le faire ou RTC ici, il y
a à peu près deux ans, juste avant le festival d'été. Mais, pour le STM, ce ne
serait pas permis.
Puis savez-vous quoi? C'est ça, le
concept. C'est qu'on plaide, on fait des démonstrations d'un bord et de l'autre,
la partie syndicale plaide, la partie patronale plaide. Puis, après ça, le
tribunal rend un jugement. Bien, c'est ça. Ça fonctionne, la Loi sur les
services essentiels. On n'a pas besoin de la nouvelle patente à gosse à Jean
Boulet sur les services rendus, du bien-être de la population. Il invente des
termes. Il ose même prétendre qu'il s'intéresse à la sécurité environnementale
du monde. Aïe! Là, si la CAQ s'intéressait à la sécurité environnementale des
Québécois, on le saurait. Or, de mettre ça dans son projet de loi n° 89,
qui restreint le droit de grève, c'est assez spécial. C'est assez fort de café.
Alors, aujourd'hui, on fait de la pédagogie avec M. Boulet, parce qu'il en a
besoin, visiblement. Et c'est ce qu'on va faire tantôt.
Journaliste
:
Je veux vous amener sur un autre sujet, la commission Gallant. Est-ce que
vous avez été surpris par les révélations, hier, qu'il y avait des contrats qui
ont été taillés sur mesure, qu'il y a eu une explosion, entre autres des tarifs
horaires, là, qui ont presque triplé en l'espace de... pour les mêmes
personnes?
M. Leduc :
Surpris,
oui et non. Oui, dans le détail, on apprend des détails. C'est surprenant, ce
genre de pratiques là. Non, pas surpris parce qu'on avait bien vu, avec l'explosion
des coûts, qu'il y avait certainement anguille sous roche et que ça méritait
une enquête. On avait d'ailleurs réclamé une enquête ici, très, très tôt dans
le processus. Alors, tant mieux qu'elle se fasse, tant mieux qu'elle commence à
sortir des révélations comme celles qu'on a apprises hier et aujourd'hui. On
souhaite que la commission continue son bon travail.
Journaliste
:
Ce qu'on comprend également, c'est que c'est... ce qui se passe là, entre
autres pour les contrats qui ont été faits sur mesure, ça s'est fait avant l'arrivée
de la CAQ.
M. Leduc :
Là,
je n'ai pas ce niveau de détail là. Je n'ai pas eu le temps de me plonger dans
ce niveau de détail là. C'est...
Journaliste
:
...à partir de 2015, là.
M. Leduc :
Ça
se peut très bien. Donc...
Journaliste
:
Alors, est-ce que ça, ça vous surprend? Parce qu'on a visé beaucoup le
gouvernement, alors que le gouvernement dit : Karl Malenfant était là
avant, sous les libéraux et peut-être même sous le Parti québécois. Est-ce que
vous croyez que là on va faire toute la lumière sur le scandale en impliquant à
peu près tout le monde? Vous ne serez pas impliqués, vous n'avez pas été au
pouvoir.
M. Leduc :
Bien,
il y a deux choses. Il faut en effet regarder tous les angles. Puis ce n'est
pas... On ne dit pas qu'il faut commencer à regarder ça à partir de l'arrivée
de la CAQ en 2018.
La deuxième chose, par contre, quand un
gouvernement arrive en poste, on s'attend de lui à ce qu'il fasse un peu une
enquête de ce qui se passe dans les faits, dans ce qu'il... en compte sur ses
épaules. Alors, il y a une responsabilité, la CAQ, dans la situation. Ça fait
toujours bien sept ans qu'elle est au gouvernement...
M. Leduc : ...il aurait
fallu qu'il réagisse plus tôt. Puis moi, je m'inquiète de la suite. On est en
train de discuter en ce moment d'un projet de loi pour centraliser, en quelque
sorte nationaliser la liste des places en 0-5 ans en garderie, là, pour donner
une place en CPE. Bien, ça va demander beaucoup de contrats informatiques,
probablement, ça aussi. Est-ce qu'on a vraiment bien fait le ménage? Est-ce qu'on
va retenir les leçons de ce qui se passe en ce moment? Donc, c'est d'autant
plus pertinent qu'on aille au fond des choses.
Journaliste
: Le fait
qu'il y ait eu ou qu'il semble y avoir eu des contrats faits sur mesure pour
des amis de monsieur ou enfin des connaissances de M. Malenfant, est-ce que,
vous, ça vous fait penser à la commission Charbonneau? Faites-vous des liens,
même genre de stratagème?
M. Leduc : Bien, on
entend ça malheureusement trop souvent, hein, des contrats faits sur mesure. C'est
le paradoxe de dire : Bien là, on a des appels d'offres. C'est fait pour avoir
le meilleur prix, mais en même temps, on veut favoriser X ou Y personne ou X ou
Y entreprise. Ça fait qu'on met des normes dans l'appel d'offres qui font en
sorte que tout le monde comprend que c'est cette personne ou cette entreprise-là
qu'on voulait embaucher à la fin de l'exercice. Donc, c'est clair, comme le
disait d'ailleurs l'article, ça ne reflète pas du tout l'esprit de l'appel d'offres,
ça, c'est certain.
Journaliste
: Voulez-vous
ou tenez-vous à ce que Mme Guilbault, M. Bonnardel, Mme Lebel aient
à témoigner un peu comme...
M. Leduc : Il faut aller
au fond des choses, là. Il faut aller au fond des choses puis il faut entendre
tout le monde.
Journaliste
: Ça vous
surprend, les appels d'offres taillés sur mesure après la commission
Charbonneau?
M. Leduc : On ferait une
enquête dans des domaines, même dans la construction. Est-ce qu'on trouverait
des affaires surprenantes aujourd'hui? Fort probable. Pourquoi? Parce que
souvent, malheureusement, une enquête a lieu. Le milieu se calme un peu,
quelques années puis, là, on passe à autre chose d'un point de vue de débat
public, tout simplement. Puis malheureusement des mauvaises habitudes peuvent
revenir. C'est pour ça qu'il faut revenir à la charge pour poser des questions,
il faut refaire l'enquête. Ce n'est jamais. La lutte à la corruption, ce n'est
jamais un travail qui est réglé une bonne fois pour toutes, puis qu'on n'en
reparle jamais. Malheureusement, il faut 100 fois sur le métier remettre
son ouvrage, parler.
Journaliste
: ...a
encore sa pertinence.
M. Leduc : Certainement.
Journaliste
: Vous avez
parlé du projet pour les garderies. Il y en a un aussi pour la numérisation en
santé. Pensez-vous que ce genre de chose là se passe actuellement ou peut se passer
actuellement, même genre de chose qui se passe avec SAAQclic, là?
M. Leduc : C'est une
crainte légitime qu'il faut avoir. Quand le gouvernement décide de procéder à
des grandes réformes de structure qui vont impliquer de l'informatique à grande
échelle, bien, c'est une inquiétude qu'il est légitime d'avoir. Puis j'espère
qu'on est en train de bien faire les choses au gouvernement. Moi, je suis un
peu plus celui sur les CPE, là, considérant que je suis sur le dossier famille,
mais je sais que c'est dans la santé aussi. C'était dans d'autres domaines
encore. Mon collègue Haroun Bouazzi saurait certainement vous indiquer d'autres
endroits qui sont en train de basculer dans le régime infonuagique et
informatique. Mais on a des institutions comme la VG, par exemple, qui va
pouvoir faire des enquêtes dans le futur. Mais j'aimerais mieux que ça... qu'il
n'y ait pas besoin de trouver des choses dans le futur avec la VG puis qu'on
les fasse correctement dès maintenant.
Journaliste
: Je suis
certain que vous avez regardé le quatrième débat des candidats au PLQ.
M. Leduc : Avec un
popcorn au caramel. Oui, j'ai fait ça, oui.
Journaliste
: Mais est-ce
que vous pensez que ça commence à plus chauffer? Qu'est-ce que vous pensez de
cette course-là?
M. Leduc : J'ai menti. Je
n'ai pas regardé le débat du PLQ. J'ai regardé les résumés. Bien, c'est leur
course à eux. Je leur souhaite des bons débats. La nôtre s'en vient d'ailleurs.
Il y en aura, des débats, aussi.
Journaliste
: Ça ne
vous tente pas, vous?
M. Leduc : Elle va être plus
intéressante, je pense, cette course-là.
Journaliste
: Ça vous
tente-tu?
M. Leduc : On va voir ça,
vous avez vu une lettre, je pense, publiée il y a une couple de semaines.
Journaliste
: Mais êtes-vous
prêt.
M. Leduc : On va voir la
suite bientôt.
Journaliste
: ...
M. Leduc : On va voir la
suite bientôt.
Journaliste
: Vous êtes
où dans votre réflexion avec...
M. Leduc : Elle avance.
Elle avance.
Journaliste
: Qu'est-ce
qui est...
M. Leduc : Qu'est-ce qui
manque? Mon Dieu! Une réflexion de cette sorte-là, il faut parler à beaucoup de
gens. Il faut faire le tour du caucus, il faut faire le tour des membres, il
faut faire le tour des régions, il faut aller voir des alliés à l'extérieur du
parti. Il faut voir si on a la capacité d'élargir le cercle. Je pense que c'est
beaucoup ça, le débat qui doit être fait. C'est lui qui va animer la course.
Est-ce que la nouvelle personne est capable d'élargir le cercle de Québec
solidaire? C'est pour ça qu'il faut aller voir les gens qui sont en dehors du
cercle.
Journaliste
: Puis à
date, vous, les gens que vous voyez?
M. Leduc : Je maintiens
ce genre d'information là pour moi.
Journaliste
: ...
M. Leduc : C'était mon
métier avant, oui. On s'en reparlera. Bonne journée.
(Fin à 9 h 29)