L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de travail et d’emploi

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de travail et d’emploi

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le vendredi 23 mai 2025, 9 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

9 h 40 (version non révisée)

(Neuf heures quarante et une minutes)

M. Paradis : Très bien. Aujourd'hui, nous sommes à l'Assemblée nationale parce que le ministre du Travail est interpelé sur l'importance du droit de grève dans l'histoire du Québec. Et j'ai bien hâte de l'entendre parler, parce que c'est un droit important, encadré par plusieurs lois, encadré constitutionnellement au Québec. Et lui, il vient de bouleverser ce fragile équilibre des négociations entre les employeurs et les employés au Québec.

Il n'a consulté personne avant d'arriver avec cette réforme. On en a eu la confirmation lors des consultations particulières. Et là, il va remplacer un droit encadré par un pouvoir de gouvernance par décret. Désormais, le ministre se confère le droit de déclarer que, pour telle entreprise ou pour tel service, il va y avoir des services qui vont devoir être maintenus malgré un conflit de travail, parce qu'ils sont essentiels au bien-être de la population. Et surtout, il se donne le pouvoir discrétionnaire de mettre fin à toute grève puis de renvoyer les gens au travail s'il estime que ça peut porter un préjudice important.

Alors, pouvoir encadré, droit encadré remplacé par un pouvoir discrétionnaire, et ça devient malheureusement la marque de commerce de ce gouvernement de la CAQ qui voit peut-être venir le fait qu'il est en fin de régime. On voit ça dans plusieurs lois qui ont été adoptées récemment, on remplace un cadre législatif par un pouvoir discrétionnaire. Aucun expert indépendant qui est venu en commission parlementaire ne s'est prononcé en faveur de ce projet de loi. Aucun. Tous ceux qui sont des experts en droit du travail ou en relations de travail ont dit : Nous ne sommes pas d'accord et ils ont même prévu des années de disputes constitutionnelles devant les tribunaux et un potentiel effet inverse sur la paix des relations de travail au Québec. Donc, j'ai hâte de l'entendre ce matin. Moi, en tout cas, c'est sûr que je vais réitérer notre opposition à ce projet de loi.

Journaliste : Concernant les révélations qu'on a eues hier à la Commission Gallant, le fait qu'il y a eu des contrats, des appels d'offres taillés sur mesure, le fait également qu'on a vu les coûts exploser, vous en pensez quoi?

M. Paradis : Ce n'est que le début, et ce qui est révélé, jour après jour, c'est ce que les Québécois, malheureusement, voyaient venir et c'est ce que les oppositions évoquent depuis plusieurs semaines : absence de concurrence dans l'octroi de contrats pour des montants faramineux. Des gens... Tous les gens impliqués sont des gens qui se connaissent, qui ont des liens personnels, des liens professionnels passés ou présents, surfacturation, gonflement des tarifs horaires, c'est ça qui est en train d'être révélé. Et remarquez que le Parti québécois... je me souviens d'un point de presse ici qui a été donné par Paul St-Pierre Plamondon, où on faisait des calculs, c'étaient des estimés. Mais quand on prend le montant de 1,2 milliard puis qu'on commence à faire des règles de trois, ça fait des millions d'heures de travail à un taux horaire, on l'avait estimé, disons, à 200 $ de l'heure. Des millions d'heures. Où sont ces millions d'heures là? C'est impossible, ça ne fonctionne pas.

Ce qui est très préoccupant, c'est de savoir que le gouvernement du Québec a payé un demi-milliard de factures en excédant des montants initialement prévus et qu'il continue de dire qu'il ne savait rien de tout ça. Tout ce dont on est en train de parler s'est passé au nez et à la barbe de ce gouvernement de plusieurs ministres qui continuaient de payer des factures sans poser de questions. C'est ça, le nœud de l'affaire. Et on n'a entendu aucun ministre jusqu'à maintenant, et vous le savez, ce qu'on en pense. Quand on va entendre des ministres... tous les gens qui vont juger de la crédibilité de leur témoignage sont des liens... ont des liens personnels ou professionnels avec eux.

Journaliste : ...M. Paradis, tout ça commence, puis on l'a découvert hier avec les vérificateurs internes, alors que ce n'était pas la CAQ qui était au pouvoir, là, ça commence en 2015 et peut-être même sous le Parti québécois.

M. Paradis : Bien là, vous supposez des éléments. Actuellement...

Journaliste : ...ça a été dit hier en commission que ça commencerait en 2015. Donc, oui...


 
 

9 h 45 (version non révisée)

Journaliste : ...

M. Paradis : ...Sous un gouvernement libéral, c'est ça qui est sorti hier. Remarquez que nous, nous avons proposé dès le début que ce ne soit pas une enquête uniquement sur le contrat SAAQclic. C'est un problème généralisé. Nous l'avons dit, nous le répétons, je le réitère aujourd'hui, c'est un problème généralisé, la question des contrats informatiques. Nous avons demandé une enquête globale, parce que ce problème de surfacturation, ce problème de contrats entre des gens qui sont manifestement liés entre eux, où il y a des apparentés, où il y a des problèmes de surfacturation, des heures dont on ne sait pas comment elles pourraient avoir raisonnablement été consacrées au projet. C'est généralisé. On continue à demander ça. Ils ont continué à demander que ce soient les bonnes personnes qui mènent l'enquête.

Journaliste : Donc, selon vous, ça se passe encore, entre autres, pour les projets d'informatisation pour, bon, les garderies, les CPE, en santé. Ce genre de pratique là a lieu là, là?

M. Paradis : Évidemment, là, on ne peut pas... Si vous me demandez quel cas aujourd'hui, je ne vous dirai pas : il y a tel ou tel cas. Mais c'est un problème, on le sait, là. Les coûts...

Journaliste : C'est une pratique.

M. Paradis : ...les coûts informatiques ont explosé au Québec alors que, notez bien, notez bien que c'est une promesse du gouvernement de la CAQ lorsqu'il s'est présenté en 2018, il a spécifiquement parlé... le premier ministre du Québec, là, alors qu'il était dans l'opposition, Éric Caire alors qu'il était dans l'opposition, disait... il visait spécifiquement les contrats informatiques puis il disait : On va faire le ménage là-dedans. Non seulement il n'y a pas eu de ménage, le problème s'est aggravé. Alors, oui, c'est pour ça qu'on a besoin d'analyser l'ensemble des contrats informatiques du gouvernement.

Journaliste : Mais croyez-vous que ça se passe encore? C'est un peu ça, la question de mon collègue.

M. Paradis : Notez... c'est... Il faut faire attention, là, parce qu'il y a des allégations là-dedans de fraude, il y a des allégations de pratiques douteuses. La commission commence à faire la lumière là-dessus. Donc, il faut faire attention quand on parle de ça. Mais notez bien que les contrats ou la gestion de ces contrats-là a été suspendue pendant un certain temps par l'AMP. Là, on a repris, mais ils ont dit...

Journaliste : ...au-delà de SAAQclic, là, je vous parle, entre autres, pour les garderies, le système de santé, même l'octroi de contrats...

M. Paradis : Vous, vous parlez au-delà des contrats informatiques?

Journaliste : Au-delà des contrats informatiques, est-ce que vous croyez qu'après tant d'années de la commission Charbonneau il y a encore des pratiques douteuses qui se font? Parce que, M. Leduc l'évoquait tout à l'heure, peut-être qu'on baisse la garde à un certain moment donné puis on se dit : O.K., ça doit être réglé. Vous, est ce que vous avez l'impression qu'actuellement il y a peut-être des choses croches qui se font encore?

M. Paradis : Les coûts de tout ce qui se fait par le gouvernement ont beaucoup augmenté dans les dernières années puis il faut chercher partout quelles sont les solutions. Cette semaine, encore, on parlait du coût des infrastructures. Pourquoi ça coûte plus cher qu'avant? Alors, il faut regarder les contrats sous toutes leurs coutures, notamment sur ceux des pratiques.

Et est-ce qu'on a baissé la garde? La question se pose. L'année dernière, souvenez-vous, l'année dernière, il y avait un projet de loi qui était sous étude sur les nouveaux modes de gestion des contrats des infrastructures, le projet de loi n° 62. J'ai évoqué ça à plusieurs reprises. J'ai demandé au gouvernement, j'ai demandé au ministre des Infrastructures : Oui, mais dans ce projet de loi là où sont les leçons apprises de la commission Charbonneau, comment en avez-vous tenu compte? Et je n'ai jamais eu de réponse là-dessus... a dit : Ah! oui, on a fait l'exercice. D'accord, mais il est où le... où il est, cet exercice-là? Donc, il ne faut pas baisser la garde.

Journaliste : Est-ce que l'industrie informatique de numérisation est une sorte de nouvelle industrie de la construction, quand on parle de faire affaire avec le gouvernement, d'après vous?

M. Paradis : C'est intéressant la question que vous poser, parce que le secteur informatique peut-être a été vu comme un nouveau secteur, là, où c'est un domaine qu'on en connaît peu, puis c'est... des nouvelles technologies, des nouvelles façons de faire, mais la façon de passer des contrats, elle, demeure la même. Donc, est-ce que des pratiques, qui sont nuisibles à l'efficacité de ces contrats-là, qu'on avait vues ailleurs puis qui ont été corrigées ou qui ont été identifiées dans la commission Charbonneau, se sont installées dans d'autres secteurs? La question se pose et c'est pour ça qu'il fallait faire une enquête, qu'il fallait faire la lumière sur l'ensemble de ces contrats-là, pas juste le contrat SAAQclic. Le contrat SAAQclic nous donnera un exemple. J'espère que ce sera une inspiration ce qu'on va trouver, parce que ce n'est pas terminé, j'espère que ce sera une inspiration, mais on aurait eu intérêt à revoir tous ces contrats-là puis à le lier à plein d'autres questions, là : la souveraineté numérique du Québec, la protection de nos données, la protection d'informations essentielles à l'économie puis à la vie privée de tout le monde au Québec qui sont dans les mains d'entreprises étrangères, qui sont contrôlées à l'étranger. Ce sont toutes des questions qui se posent et qui sont liées les unes aux autres. Puis actuellement on ne voit pas quelle est la vision de ce gouvernement-là sur l'ensemble de ces questions.

Journaliste : Le débat du parti libéral, hier...


 
 

9 h 50 (version non révisée)

Journaliste : …dans votre comté, en plus, vous avez subi ça.

M. Paradis : J'aimerais vous répondre… bien, je ne sais pas ce que j'aimerais vous répondre, mais non, je ne l'ai pas suivi, je vais être très franc avec vous. Vous savez, il y a des travaux parlementaires actuellement qui nous prennent beaucoup de temps. D'ailleurs, je vous invite à les suivre. Il se passe des choses très importantes, actuellement, à la commission parlementaire sur le projet de loi n° 69. J'y étais très concentré jusque tard hier soir. Vous avez vu des démissions de personnel clé, hier, vous avez vu des déclarations, des articles qui sont… aujourd'hui sur la volonté du gouvernement, du P.D.G. d'Hydro-Québec et du premier ministre de faire table rase. En tout cas, c'est la… je pense que c'est la… c'est le titre d'un des articles aujourd'hui qu'on voit, de l'époque Pierre Fitzgibbon.

Une cinquantaine d'amendements très importants qui nous sont littéralement garrochés, c'est ça, le bon mot québécois, garrochés en pleine commission parlementaire. Il y a… au milieu de nos travaux, hier après-midi. Ce projet de loi est très inquiétant. Il est dangereux pour l'avenir du Québec. Là, on nous envoie à la dernière minute des modifications. Ça vient toucher la privatisation de la vente d'électricité. C'est le Pacte québécois sur l'énergie. Ça vient toucher la tarification, qu'est-ce qu'on met dans le calcul des tarifs de toutes les Québécoises et de tous les Québécois. On est en train de tout modifier ça. On est en train… alors qu'on a un discours de respect de la Régie de l'énergie, on est en train d'émasculer la Régie de l'énergie et on est en train d'établir une gouvernance par décrets, où c'est le gouvernement du Québec qui va décider d'à peu près tout ce qu'il y a d'important dans le secteur de l'énergie.

Et là le gouvernement du Québec semble marcher main dans la main avec Hydro-Québec. Ce n'est pas comme ça que les relations doivent se passer. Tout ça sans consultation, donc on a… on s'est vanté de consultations particulières, qui ont été préparées, organisées, tenues sur la base d'un projet de loi qui a radicalement changé. Ça ne va pas du tout, là. C'est l'avenir économique, énergétique et social du Québec qui est en jeu. Alors, moi, c'est ce que je faisais hier soir. Merci.

(Fin à 9 h 52)


 
 

Participants


Document(s) associé(s)