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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’énergie

Version finale

Le mardi 22 avril 2025, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente et une minutes)

M. St-Pierre Plamondon :Bonjour, tout le monde. Donc, d'abord, un mot sur le fait que c'est le Jour de la Terre. Je veux réitérer l'engagement du Parti québécois en matière d'environnement. C'est certain que, lorsqu'on regarde le comportement du gouvernement, notamment, dans le dossier récemment de Stablex, je veux réitérer qu'on a des désaccords profonds et qu'on peut vraiment facilement faire mieux sur le plan de l'environnement. Et je ne saurais passer sous silence mon collègue Pascal Paradis pour en parler, toute la question de la planification de l'énergie, parce que c'est un sujet où notre prospérité économique concorde avec la question des changements climatiques et de l'environnement. Donc, il n'y a pas d'excuse pour cette absence de planification et cette espèce de privatisation ou tentative de privatisation à la va-vite. Un gouvernement du Parti québécois va adopter une posture complètement différente qui est en harmonie avec la nécessité vastement démontrée d'une transition vers une économie qui est plus durable et plus prospère pour le Québec, compte tenu de notre force sur le plan de l'électricité.

Un mot également, puis c'est très, très dense ce matin, là, mais un mot sur la décote qu'on a appris. Je veux être très clair sur ce dont il s'agit, parce que le gouvernement du Québec, de la CAQ a été négligeant, on va avoir encore plus de difficultés à boucler notre budget parce que ça va coûter plus cher, emprunter, parce que la confiance des agences qui s'occupent de surveiller la santé financière des gouvernements en viennent à la conclusion qu'après presque huit ans de la CAQ, on est en moins bonne santé financière, et que ça pose un risque supplémentaire assez pour que ça coûte plus cher en frais d'intérêts pour la suite. Donc, François Legault a beau nous dire que tout est normal puis a beau essayer de se déresponsabiliser par rapport à ça, non, ce n'est pas normal, et c'est entièrement la responsabilité et la conséquence de l'incompétence de la CAQ, il n'y a pas d'autre explication.

Puis je vais réitérer les chiffres, là, mais c'est relativement évident. On a gaspillé de l'argent dans plein de subventions qui se sont avérées être des catastrophes. Vous connaissez SAAQclic, à 1,2 milliard, on a quand même dépensé 3,5 milliards pour des chèques avant les élections, là, ce n'est pas rien. Et on est devant l'accroissement de la bureaucratie pendant que les services, eux, reculent. Cet accroissement de la bureaucratie, si on compte, par nouvel employé de la bureaucratie, on compte à peu près 120 000 comme moyenne ou comme estimation des salaires et des avantages sociaux, etc., en soi, c'est une augmentation de 13 milliards, ce qui est exactement le déficit. Évidemment, il y a une partie qui est justifiée, c'est-à-dire si on embauche du personnel de la santé ou en éducation, c'est justifié, mais il faut comprendre qu'une vaste proportion de l'augmentation de la taille de l'État, contrairement à ce qu'avait promis la CAQ, c'est de la bureaucratie, des cadres, des contrôles, pendant que, sur le terrain, on n'arrive pas vraiment, en santé et en éducation, avec tous les effectifs dont on a besoin.

Donc, on a averti la CAQ. Vous vous souviendrez que la veille du budget, je vous ai dit : Je ne pense pas que la CAQ peut augmenter son déficit à nouveau parce que je crains fortement que ça mène à une décote. J'y croyais. Et je n'en reviens pas que le gouvernement ait pris le risque. Et le ministre des Finances nous dit : Non, je ne suis pas allé à New York vérifier comment ça réagirait. Dans l'histoire du Québec, plusieurs premiers ministres ou ministres des Finances se sont rendus auprès de ces agences-là pour dire : Écoutez, on prend cette direction-là, avez-vous des remarques préliminaires? C'est le cas de Lucien Bouchard, je pense, en 1996. Mais on n'a pas plaidé notre cause. Puis on essaie de nous dire, là, que tout est normal puis qu'il n'y a pas de problème avec ce qui vient de se passer. Je regrette, c'est grave, et ça a des conséquences sur les gouvernements futurs de boucler... nos chances de boucler le budget, d'arriver avec quelque chose de plus équilibré.

Et donc je crains évidemment une escalade par rapport aux autres firmes et je demande au gouvernement de cesser d'être négligent et de minimalement aller plaider notre cause avant qu'il ne soit trop tard parce que tout ça va nous coûter des centaines de millions.

Un mot en passant sur le troisième lien. Annoncer un autre 40 quelques millions pour des recherches en troisième lien, je n'en reviens pas. C'est vraiment tout ce qu'il y a de symptomatique de ce gouvernement-là. Écoutez, on a dépensé 8.4 millions pour une étude d'opportunité en 2018, ensuite, on a dépensé 16.2 millions pour des sondages géotechniques pour le troisième lien, un autre 31,1 millions, une étude de préparation de l'avant-projet du troisième lien, on a fait dépenser la Caisse de dépôt, je n'ai pas le chiffre, mais je présume, ce sont... d'autres dizaines de millions. Donc, on est déjà à plus de 100 millions de dépensés en études qui n'ont mené à rien pour le troisième lien. On fait le pire déficit, pour une deuxième fois, le pire déficit de notre histoire, on se fait décoter puis, le même jour, on annonce qu'on va repelleter un autre 40 quelques millions puis on va au hockey le soir même. Il y a un moment donné, là, ce n'est pas sérieux. Et la CAQ est responsable d'une situation qui va être vraiment compliquée pour les gouvernements à venir.

Et voilà. J'imagine que vous avez plusieurs questions, donc je vous laisse le temps.

Journaliste : Moi, j'aimerais vous entendre sur ce que vous auriez fait de différent jusqu'ici. Parce que je sais que vous nommez, là, les... tu sais, les... SAAQclic puis les chèques, bien, on parle de sommes qui sont, là, tu sais, ponctuelles... parle de structurelles. Qu'est-ce que vous auriez fait différent essentiellement?

M. St-Pierre Plamondon : Mettre fin au bar ouvert dans des subventions à des entreprises où est-ce qu'on n'a pas fait nos devoirs. Puis on est tellement généreux qu'on ne se pose pas la question quelle est la retombée économique. Plusieurs décisions, je ne les nommerai pas toutes, là, mais c'est... c'est plus que ponctuel, là, c'est récurrent. C'est un bar ouvert au bon jugement de Pierre Fitzgibbon, qui n'est même plus là pour nous expliquer pourquoi on a fait ça. Ça, c'est structurel. L'accroissement de la bureaucratie pendant que les services reculent, ça aussi c'est structurel. Ce n'est pas ponctuel. Et je vous parle d'environ 13 milliards en frais supplémentaires, en accroissement de la bureaucratie. Évidemment, si c'est en services à la population, on est d'accord. Mais une vaste proportion, près de la moitié, c'est, en fait, l'accroissement des cadres puis des contrôles et de tout ce qu'on a inventé de nouveaux appareils à la Santé Québec puis Mobilité Québec, etc. Tout ça a un coût. Et donc on voit que l'accroissement de la bureaucratie n'a aucune commune mesure avec l'accroissement de la population, l'accroissement de nos revenus puis ne donne aucun résultat sur le plan des services à la population. Donc évidemment qu'on fera...

Journaliste : Donc, vous avez une cible de réduction du nombre de postes...

M. St-Pierre Plamondon : On coupe dans la bureaucratie.

Journaliste : Oui mais la bureaucratie signifie qu'on va couper dans certains services.

M. St-Pierre Plamondon : Non.

Journaliste : Comment?

M. St-Pierre Plamondon : Parce qu'on peut faire des embauches parfaitement justifiées en allant vers des professionnels qui donnent des services. Aucun problème avec ça. Mais, si on augmente le nombre de structures gouvernementales, le nombre de contrôles puis le nombre de gestionnaires, ça ne se traduit pas en services, mais ça se traduit dans un déficit historique. Parce qu'en plus on a fait des cadeaux fiscaux aux plus riches, on a émis des chèques puis on fait des cadeaux à toutes les entreprises.

Journaliste : Donnez-moi des exemples concrets, là. Vous n'avez pas d'exemples concrets, là. Je veux un exemple concret. Vous coupez où là? Quand vous dites : Il y a trop de gestionnaires, c'est où? Quel ministère a trop de gestionnaires?

M. St-Pierre Plamondon : Je vais vous donner tous les chiffres où est-ce qu'on a complètement dépassé les cibles d'accroissement de la bureaucratie. Et ce que je vous dis, c'est : Avant de créer d'autres structures gouvernementales par-dessus des structures gouvernementales, comme on le voit avec Santé Québec, qui gère le ministère de la Santé, qui, lui, se bat avec Santé Québec, avant d'accroître la taille en bébelles administratives, puis avant de faire des promesses puis des chèques sur des bases non... mal réfléchies ou parfois électoralistes, il faut mieux faire le travail. Il faut être plus rigoureux. Et ça se traduirait par des déficits très différents si on avait une approche... une posture différente.

Journaliste : ...en fait, ce gouvernement-là a hypothéqué le travail des prochains gouvernements. J'imagine que vous vous projetez dans l'avenir et que ce sera peut-être vous, le prochain gouvernement, selon votre analyse. Est-ce qu'on est en train de forcer un prochain gouvernement à hausser les impôts éventuellement? Parce qu'on ne pourra pas tenir... soutenir ce rythme-là éternellement, avec une hausse des coûts, qui explosent à peu près partout, dans le secteur de la construction, dans le secteur des investissements, etc. Tout coûte plus cher quand les gouvernements font... Est-ce qu'un jour il va falloir se résoudre à augmenter les impôts?

M. St-Pierre Plamondon : Je ne pense pas que c'est ça qui va arriver. Ce qui va arriver, c'est qu'on va réduire la taille de l'appareil de l'État qui n'offre pas de service et on va cesser le bar ouvert à des multinationales qui viennent ramasser des centaines de millions ici et là. On va cesser également de dépenser des fonds publics pour des projets, qu'on sait très bien n'aura pas lieu, strictement à des fins électoralistes. Je l'ai vécu avec le REM de l'Est. On est en train de le vivre de manière éhontée sur le troisième lien. Donc, toutes sortes de décisions. Je pense qu'il faut juste être... Il faut se le dire, là, on est devant de l'incurie, de l'incompétence à plusieurs niveaux. Et j'ose espérer qu'une prochaine équipe va démontrer plus de rigueur puis du meilleur travail et donc des résultats différents, parce qu'en effet ce n'est pas tenable. Mais la solution, c'est notamment sur le bar ouvert en subventions aux entreprises et sur la taille de la bureaucratie.

Journaliste : ...exactement ce que Standard & Poor's dit notamment, les facteurs, là, c'est : ralentissement de l'accroissement de la population, l'augmentation de la rémunération des employés de l'État puis la diminution des revenus de l'État. Ce dont vous me mentionnez là, ce n'est pas là, là...

M. St-Pierre Plamondon : Oui, mais ça demeure... ça demeure une réalité financière que je peux vous détailler.

Journaliste : ...la cote du Québec, là, ce qui impacte la cote, c'est ce que je viens de vous nommer. Sur quels...

M. St-Pierre Plamondon : Non, il y a plusieurs facteurs, et ce que je vous dis est chiffré puis est indéniable.

Journaliste : Mais ce n'est pas ce que Standard & Poor's dit.

M. St-Pierre Plamondon : Ils ont le droit de dire ça. Mais ce que je vous dis est indéniable sur le plan des chiffres.

Journaliste : Votre réaction est semblable à celle du premier ministre : Moi, je pense ci. Eux autres, ils ont tort.

M. St-Pierre Plamondon :Ah non! Attention!

Journaliste : ...un peu ça que vous venez de répondre à mon...

M. St-Pierre Plamondon : Non, non. Non, non, parce que le premier ministre... Non, parce que le premier ministre se déresponsabilise du résultat en disant : Il n'y a pas de problème, c'est normal. Ce n'est pas normal, et il a l'entière responsabilité de ce gâchis. On me pose la question : Comment rétablir la situation? Je vous réponds quelles sont nos orientations. Et là, indépendamment de ce que le rapport Standard & Poor's... je vous dis ce que nous, on va faire pour rétablir un équilibre dans les finances publiques et rehausser le niveau de services à une époque où l'accroissement de la taille de l'État ne correspond pas aux gens sur le terrain et aux services rendus à la population.

Journaliste : ...aussi préoccupé par les investissements en infrastructures. Qu'est-ce que vous faites avec des projets comme Maisonneuve-Rosemont, comme tous les autres projets dans toutes les régions du Québec en termes de santé? Est-ce que vous mettez un frein là-dessus?

M. St-Pierre Plamondon : Ça, ça m'inquiète davantage parce que, sur le budget, comme je vous dis, il y a vraiment des endroits où on a été négligent puis ça a des conséquences, un lien de cause à effet direct. Comment se retrouve-t-on, après sept ans de caquisme, avec une file d'attente aussi grande et des coûts aussi astronomiques par projet? Donc, on a commencé à faire des comparables avec l'Ontario et les États-Unis en se posant des questions toutes simples : Combien coûte une école en Ontario? Combien coûte une école au Québec? Combien coûte telle aux États-Unis? Même chose pour les hôpitaux. Et on est devant des coûts qui ont complètement explosé par projet. Notamment, un des facteurs, j'ai l'impression, c'est qu'on a voulu accélérer l'économie après la pandémie. Mais, si tu mets plus d'argent puis plus de pression, qu'est-ce que les quelques donneurs d'ouvrage font? Ils font augmenter les prix, et on ne s'en sort pas.

Donc, ça, ça m'inquiète beaucoup, et je n'ai pas toutes les réponses parce que je ne suis pas dans le secret des dieux, mais j'ai des questions très, très sérieuses sur pourquoi au Québec ça coûte si cher construire par rapport à d'autres juridictions comparables. Et, si vous voulez comprendre pourquoi on a une file d'attente aussi grande dans le... en infrastructures, dans le PQI, avec des résultats aussi décevants, je pense qu'il y a une partie de la réponse qui est là. Est-ce qu'il y a d'autres facteurs? On se penche là-dessus en ce moment pour essayer de comprendre comment on se retrouve là-dedans.

Journaliste : Sur les infrastructures reportées, avez-vous l'impression que M. Legault pourrait se servir un peu de l'argument de la décote pour dire : Vous voyez, on fait bien de mettre un frein, que ce soit en santé ou en transport, comme on l'a vu dans la région de Québec, par exemple?

M. St-Pierre Plamondon : À ce stade-ci, que vaut la parole de François Legault sur ces questions-là? Tu sais, il s'est présenté comme un gouvernement de comptables qui gérerait avec rigueur. On n'a jamais vu autant de cadeaux fiscaux, de cadeaux aux entreprises puis de projets qui dérapent puis on vient de faire les deux pires déficits de l'histoire du Québec avec une décote. Rendu là, tu sais, il n'y a plus rien à dire. C'est triste un peu, c'est dommage. Ça va poser un défi important pour les générations à venir, mais c'est un défi que je pense qu'on peut relever si on identifie correctement là où ça a dérapé. Je viens de vous mentionner les facteurs.

Journaliste : ...cadre financier des libéraux fédéraux, là? Dites-moi pas : On est en campagne, tout ça, mais il y a quand même des investissements qu'on veut faire dans les infrastructures, entre autres, dans la santé, champ de compétence du Québec.

M. St-Pierre Plamondon :Bon. J'ai dit que je ne commenterais pas chaque sortie, mais je me suis permis de continuer à commenter lorsque c'est le premier ministre du Québec et que ce sont des dossiers que j'ai commentés dans les dernières années...

M. Paradis : Du Canada.

M. St-Pierre Plamondon :Du Canada, merci. Dans le cas de M. Carney, qui est premier ministre, il nous annonce un déficit autour de 60 milliards. Allez voir ce que Justin Trudeau a annoncé au cours des dernières années, puis ce qui s'est passé par après. 60 milliards, c'est plus que sous Justin Trudeau, mais c'est en dollar libéral, puis du dollar libéral du Canada, il faut faire entre 30 et 50 % de plus de déficits parce qu'ils ne respectent jamais leurs engagements sur le plan financier et ils dépensent sans compter. Donc, pensons-y. Est-ce qu'on veut donner un chèque en blanc à une administration qui, depuis 10 ans, a vraiment échappé la question des déficits. Essentiellement pourquoi? Pour doubler la taille de la fonction publique fédérale.

Journaliste : ...gouvernement, 2026, allez-vous le prendre? Parce que c'est ce qu'il dit : On va investir dans les infrastructures en santé.

M. St-Pierre Plamondon :Là, on parle d'infrastructures, ici, moi, je vous parle du déficit sur le budget courant.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon :Exactement, mais ce n'est pas l'argent du fédéral, hein, c'est le nôtre. Évidemment, je vais le prendre. On envoie notre argent au fédéral, c'est notre argent. Le problème, c'est qu'il ne revient pas parce qu'il dédouble tout et que ça coûte une fortune. Mais entendons-nous, là, quand l'argent vient du fédéral, c'est de notre argent dont il s'agit, évidemment qu'on va le prendre, mais ce n'est pas une façon de fonctionner à long terme. Ça prend un seul gouvernement avec des actions cohérentes.

Journaliste : ...le prochain premier ministre du Canada. Il y a de fortes chances que ça arrive, puisqu'ils se sont tous engagés à baisser les impôts d'une façon ou d'une autre. Adevantn qu'il y ait une baisse d'impôt, est-ce que le Québec devrait récupérer ces points d'impôt là?

M. St-Pierre Plamondon :On n'a pas de plan sans cela, mais c'est une question qui devra être examinée. Si vraiment on procède, là, moi, je... On veut baisser les impôts puis dépenser davantage puis on nous dit que tout doit être beau à l'échelle du fédéral, là. Il y a quelque chose qui cloche. Je sonne l'alarme sur le 60 milliards parce que 60 milliards, ça va être probablement 80, 90 milliards de déficits. Ce n'est pas tenable.

Donc, évidemment, c'est une question qui peut être évaluée ultérieurement, mais ce n'est pas ça, le plan. Mais, à nouveau, je veux juste passer le message que, devant toutes ces incertitudes et devant quand même une dizaine d'années de gouvernement libéral qui nous a mis dans le trouble non seulement sur les finances, mais sur le plan de l'immigration, du français, il y a une grosse différence entre un chèque en blanc à travers un gouvernement majoritaire, parce qu'à ce moment-là, à part constater, on ne peut pas faire grand-chose, par rapport au scénario d'un gouvernement minoritaire, dans le cadre duquel, au moins, le Bloc québécois peut tirer un peu les ficelles pour obtenir des limites à des dérives idéologiques auxquelles Marc Carney a participé dans les dernières années.

Journaliste : ...minoritaire, mais est-ce que ce serait mieux un gouvernement conservateur... moins dépendant? Juste sur la question de la défense.

M. St-Pierre Plamondon :Du point de vue du Québec, que ce soit un gouvernement bleu ou rouge à Ottawa, nos intérêts ne seront pas considérés. Si vous voulez une preuve, regardez le fait qu'on finance à même le Fonds consolidé fédéral des cadeaux, des chèques-cadeaux à tout le monde sauf le Québec. Et c'est pour des taxes qui ne seront jamais prélevées. Donc, en fait, on puise dans la poche des Québécois puis on donne des cadeaux partout, sauf au Québec. Si ça, ce n'est pas un avertissement clair qu'on ne compte pas dans l'équation et que, donc, que ce soit bleu ou rouge, on ferait mieux d'avoir au moins une balance du pouvoir, je ne sais pas qu'est-ce que ça prend.

Journaliste : ...qu'on change de sujet... vous avez mentionné le match de hockey, mais est-ce que selon vous c'est une erreur, le premier ministre ne doit pas aller voir de match du Canadien?

M. St-Pierre Plamondon :Je pense qu'un premier ministre peut aller voir les matchs du Canadien. Je pense qu'il y a des circonstances qui sont sérieuses au point où on se concentre entièrement sur une situation à gérer. La réaction, tant sur le troisième lien que sur le match du Canadien, nous dit que soit le gouvernement, dans sa tête, est déjà à la retraite, ou est déjà en vacances, ou fait d'autres choses, ou soit ils sont toujours, dans leur tête, au gouvernement, mais ils ne prennent pas ça au sérieux plus qu'il faut. D'ailleurs, ils n'ont pas rencontré Standard&Poor avant, ce qui est le minimum pour tenter d'influencer la décision ou, à tout le moins, voir là où il y a des inquiétudes, de manière à prendre des décisions. D'autres gouvernements ont fait ça auparavant. Ça démontre une insouciance ou une minimisation de la situation.

Journaliste : ...allé voir un match du Canadien. Il aurait dû s'installer avec son équipe économique et essayer de trouver des solutions, c'est ce que vous laissez entendre?

Journaliste : Est-ce que vous demandez à M. Girard de faire comme M. Bouchard, à l'époque, là, puis de prendre son bâton de pèlerin, puis d'aller rencontrer... C'est ce que vous demandez à M. Girard de faire.

M. St-Pierre Plamondon :Bien oui, parce que là, il y a d'autres agences qui pourraient nous décoter.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Oui, mais, je veux dire...

Journaliste : Est-ce que le premier ministre devrait...

M. St-Pierre Plamondon : S'en saisir?

Journaliste : ...s'en saisir?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, on l'espère. Mais comment expliquer qu'on minimise puis on ne prend pas au sérieux une décote du Québec? Comment expliquer qu'on rajoute des dépenses frivoles en disant : Il n'y a pas de problème, puis qu'on... essentiellement, on essaie de convaincre les Québécois que tout est normal? Ce n'est pas normal.

Journaliste : ...à New York faire des représentations?

M. St-Pierre Plamondon : Que ce soit le premier ministre ou le ministre des Finances, je m'attends que quelqu'un dans ce gouvernement prenne la situation au sérieux et se porte à la rencontre de d'autres agences qui vont nous décoter parce que ça va nous coûter des centaines de millions. Ça ne peut pas être plus simple que ça de mon point de vue. Ça a déjà été fait. C'est la norme. Donc, je ne sais pas si le gouvernement, dans sa tête, est déjà en vacances ou si le gouvernement, en fait, minimise la situation, mais elle ne doit pas être minimisée. C'est grave.

Journaliste : Alors, l'éléphant dans la pièce : Comment vous avez réagi, hier, lorsque le Saint-Père est décédé?

M. St-Pierre Plamondon : J'ai témoigné de mon respect pour ce qu'il a incarné. Je n'ai pas... C'est comme des décès de gens qui ont de l'influence, c'est important de témoigner de ce respect-là et de souligner le parcours de gens qui se sont consacrés aux autres. Ensuite, je comprends qu'il y a des gens qui sont catholiques, il y en a qui ne le sont pas, il y en a qui sont critiques de certaines choses, d'autres ne le sont pas. Mais je pense que c'est un décès qui mérite d'être souligné pour l'oeuvre que cet homme-là a poursuivie toute sa vie.

Le Modérateur : On va prendre une dernière en français.

Journaliste : Oui. Je vous amène ailleurs, là, tout autre sujet après le pape, là. Il y a L'ATUQ, donc, l'Association des transporteurs urbains, on est ailleurs, qui aujourd'hui, là, à 10 h, il y a quelques minutes à peine, là, ont fait une sortie concernant des échéanciers qui sont demandés par le gouvernement Legault sur l'électrification des transports en commun. On sait qu'à Québec, ça a été un enjeu. Avez-vous quelque chose là-dessus, M. Paradis?

M. Paradis : C'est encore le gouvernement de la CAQ qui manque de planification, qui manque de rigueur, qui lui-même exige des sociétés de transport partout au Québec qu'elles fassent un certain nombre de choses, qu'elles s'équipent en autobus électrifiés uniquement. Ça prend des garages, ça prend des infrastructures, et là on commence à les construire, à les installer, comme par exemple ici, à Québec, avec le garage Newton. Et, en plein milieu de la construction, on dit : Désolé, il n'y a plus d'argent pour vous. Alors, les sociétés de transport aujourd'hui rappellent le gouvernement à l'ordre, disant : Ça prend de la certitude, ça prend de la planification, ça prend du réalisme, ça prend de la vision, notamment en termes d'électrification des transports. Et, actuellement, c'est tout ce qu'on n'a pas de la part de ce gouvernement.

Journaliste : Ils vont reporter les échéances? Ils vont entendre ça? Le gouvernement, avec Mme Guilbault, va entendre les sociétés de transport?

M. Paradis : J'espère que la ministre des Transports va enfin se mettre en mode dialogue. Parce que c'est beau, faire la leçon, là, c'est beau, demander, là, des rapports d'audit pour essayer de démontrer que les sociétés de transport sont gérées comme ci, comme ça, mais la première... le premier objet d'un tel audit, là, ça devrait être le ministère des Transports lui-même, dans sa vision, dans sa planification de l'électrification, donc en mode dialogue, s'asseoir, discuter. Parce qu'actuellement les sociétés de transport partout au Québec nous lancent un cri d'alarme. Elles disent : On n'est pas capables de faire face à la situation. Donc, c'est un appel au réalisme et à la planification de la part de ce gouvernement.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : About Standard and Poor's, that has downgraded Québec's rating, what do you think will happen after this? Because there are already like a lot of people in different regions of Québec criticizing the Liberal Government for its choices with different hospitals that... Do you have the impression that that may just continue, and Mr. Legault will probably have like a good reason to say : We'll have to stop spending and we'll have to make other choices?

M. St-Pierre Plamondon : Well, they've already started doing that, but it's now well received because we're before a case of gross negligence. It's just incompetence. We spent without counting on subsidies to multinationals, we gave presents to the most rich our society, we did all sorts of things such as the size of the State that grew much faster than the size of our economy, so that we're in a financial situation that is out of hand. And the reason why some people voted CAQ in 2018 is that they presented themselves as a government of management and accountants that can really provide credibility to their decisions, and so on. And it's a disaster. Unfortunately, it's a disaster. So, it's not going to be well received, if, after just spending without counting and spending based on really electoral or punctual reasons that were not well thought of, if we think of Northvolt or SAAQclic. It's not going to be well-received that there's no money for the fundamentals, such as health care. So, they're responsible, they're the sole persons responsible for that situation. That is really serious, and, obviously, they're not taking it seriously. They're saying: Oh! it's no big deal.

Journaliste : What would you do differently then?

M. St-Pierre Plamondon : We need to stop the open bar in subsidies for multinationals. The amount we spend in projects by companies without any rigorous examination of whether it was a good idea or not is not acceptable. And you can't have the state grow at... in terms of bureaucracy, you can't have a bureaucracy that grows that fast, much faster than the revenues, and that's a large part of that deficit. And it's very ironic because they said that... when they got elected, that they would cut 5000, I think, public servants, and what they did is they created new controls and new structures over existing structures, so that the cost of... as a whole, of all this, doesn't match our revenues. So, it's just mismanagement.

Journaliste : You thought it was inappropriate that Mr. Legault went to the hockey game amidst all that news?

M. St-Pierre Plamondon : I mean, of course, a Premier can go to a hockey game, but if you're in the middle of a very serious situation that will impact future generations in terms of capacity of balancing the budget, you should show that you take it seriously and you should work on it. And what we know is that they didn't meet with Standard & Poor's, they didn't test, they didn't do their job correctly, and on the same day, they announced another 40 something million dollars for the troisième lien. We already spent more than a $100 million in studies that didn't lead anywhere. So, as a whole, it tells you that they're not taking the situation seriously.

Either they're... somewhere else in their heads, they're already doing something else in politics, and they're on a kind of a vacation before... ahead of time, or they're not seeing the reality for what it is, they're putting their heads in the sand, and that's not normal, because we should take the serious situation very seriously.

Journaliste : So, that night, when he was seen at the hockey game, the Premier should have been in his office. That's what you're saying.

M. St-Pierre Plamondon : There should have been an emergency committee working on this, and the communications should have shown that the Government of Quebec takes the situation very seriously. We should have got explanations as well as to why we chose to go as far as a décote... a lowering... a downgrading of our quotation. So, all this is not normal, something's not right, and the way the government is reacting to a very serious situation, and my job, as an Opposition leader, is to remind the Government that they should work with seriousness and... a more rigorous approach.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 57)

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