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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de développement régional

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mardi 29 avril 2025, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Alors, bonjour, tout le monde. Lendemain d'élections fédérales, évidemment. Donc, je veux d'abord saluer les candidats qui ont osé faire le saut, osé faire de la politique et participer à cet exercice démocratique. J'ai évidemment une pensée sincère pour les candidats et les candidates du Bloc pour qui j'ai vraiment du respect et de l'affection. Certains d'entre eux n'ont pas été réélus, donc j'ai une pensée pour eux, pensée pour les militants et les militantes, souvent du Parti québécois et du Bloc en même temps, qui ont vraiment tout donné, qui ont très bien travaillé.

Ce n'est peut-être pas le résultat souhaité dans le sens où c'est un résultat où le Québec a passé proche d'avoir entre ses mains la balance du pouvoir, dans le cadre d'un gouvernement minoritaire, qui aurait pu appartenir au Bloc. Ce n'est pas le cas dans le cadre d'un résultat serré. Et c'est dommage parce que, comme je l'ai exprimé à plusieurs reprises avant la campagne, mais quand même assez souvent pendant la campagne également, en donnant un nouveau mandat aux libéraux de Mark Carney, on doit constater pendant la campagne que l'intention de Mark Carney, c'est la continuité des politiques de Justin Trudeau.

Et, moi, ça fait bientôt près de cinq ans que je suis chef du Parti québécois et que je passe du temps à dénoncer à quel point les politiques du fédéral sous les libéraux sont préjudiciables aux intérêts du Québec. Donc, immigration incontrôlée et sabotage de notre frontière, ça a donné lieu à une crise du logement puis un recul du français qui est orchestré de toute pièce par le fédéral. L'endettement sans précédent du fédéral, au même moment où on a une explosion de la bureaucratie fédérale, qui fait quoi essentiellement, qui dédouble ce qu'on fait déjà à Québec et qui crée des chicanes entre des paliers de gouvernement qui ne s'entendent pas. La contestation de nos lois, démocratiquement élues ici, à l'Assemblée nationale. Et Mark Carney a confirmé pendant la campagne que c'est ça qu'il va continuer de faire. Et même chose pour les refus des demandes légitimes du Québec. Vous aurez noté que pendant la campagne, non seulement je suis intervenu ici à deux reprises, trois fois sur mes médias sociaux, mais on a obtenu une motion unanime de l'Assemblée nationale pour obtenir le remboursement de 800 millions de dollars d'argent des Québécois, là, qui a été puisé dans notre poche pour faire des chèques aux autres provinces, à tout le monde, sauf au Québec. Et ça a été refusé par Mark Carney.

Donc, on se prépare à ce que je pense va être un gouvernement assez hostile et/ou indifférent aux intérêts du Québec. Et on va faire notre travail le mieux possible.

Parlant de faire notre travail le mieux possible, ce jeudi à Victoriaville, ouverture de notre campagne dans Arthabaska, jeudi 14 h. Je vois des journalistes anglophones qui ont l'air très intéressés, «be there or be square.».

Journaliste : I won't be there.

M. St-Pierre Plamondon : Ah! Mais donc, nous, on a une campagne qui s'amorce, qui a... qui va soulever beaucoup de questions d'intérêt en politique québécoise. Et on a bien hâte de démarrer ça ce jeudi. Sur ce, je vais prendre vos questions.

Journaliste : ...plusieurs... plusieurs trucs. Vous perdez un candidat potentiel pour la prochaine élection. Alexis Deschênes a été élu hier dans la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Est-ce que... Je comprends, là, que vous ne pouvez pas être déçu de l'élection d'un député du Bloc, mais est-ce que quelque part, il n'y a pas une certaine déception de ne plus avoir un candidat qui était considéré comme un candidat vedette pour vous là-bas?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, c'était un candidat vedette pour nous là-bas et c'est quelqu'un que je respecte beaucoup. Puis, honnêtement, quand on l'a vu gagner, on était tous ensemble puis on avait de la joie pour lui, là. Tu sais, je... Il méritait de gagner. Il en a perdu d'autres avant. Il a fini par pouvoir réaliser son rêve de devenir député. On l'aurait aimé dans notre équipe, mais de le voir gagner, honnêtement, pour nous, c'était un moment touchant.

Journaliste : Qu'est-ce qui a fait que les Québécois n'ont pas... n'ont pas écouté ce que vous aviez à dire, d'une certaine façon? Quand vous avez dit, la semaine dernière, que Mark Carney était une menace existentielle pour le Québec, vraisemblablement, des Québécois qui n'étaient pas d'accord avec vous, qui ont envoyé une majorité de députés libéraux. Qu'est-ce qui a fait que votre message n'a pas passé, d'une certaine façon?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, ce sont des élections dans un contexte un peu ahurissant, là, où est-ce que Donald Trump envoie des messages aléatoires à tous les jours, là. Donc, clairement, ce n'est pas une élection normale. C'est une élection dans le cadre duquel aussi le Bloc est maître de sa stratégie. Donc, ce n'est pas notre campagne, de sorte que, si le Bloc commence la campagne en disant : On suspend l'indépendance pour un an et ensuite on valide Mark Carney d'une certaine manière en disant : On a hâte de collaborer avec lui, j'ai obtenu son cellulaire, etc., vous le savez, là, vous connaissez nos positions, ça limite également le degré d'intervention qu'on peut faire dans le but de ne pas nuire à la campagne du Bloc, qui fait ses propres choix et qui, dans la mesure où les choix ne correspondent pas à ce qu'on a dit puis à ce qu'on pense au Parti québécois, ne permettent pas d'avoir les deux partis côte à côte, parce qu'évidemment les journalistes ont du travail... les journalistes sont compétents puis ils vont dire : Bien là, vous ne dites pas la même chose sur ce sujet-là. Donc, on veut... on ne voulait pas être une distraction dans la campagne. On est allés le plus loin qu'on pouvait pour sensibiliser la population que Mark Carney risque à... tu sais, risque fortement de ne pas collaborer avec le Québec et...

Journaliste : ...désapprouvez la stratégie du Bloc, c'est ce que vous dites?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est-à-dire que le Bloc est maître de ses stratégies, et, dépendamment de la stratégie du Bloc, il y a un degré qu'on peut aller ou qu'on ne peut pas aller, parce qu'on ne peut pas se parjurer sur ce qu'on pense puis sur ce qu'on prône.

Journaliste : Donc, la stratégie du Bloc a fait en sorte que vous n'avez pas pu les aider, c'est ça qu'on comprend?

M. St-Pierre Plamondon : Je les ai aidés le plus loin que je pouvais. Puis Pascal Bérubé n'a ménagé aucun effort pour faire élire Alexis Deschênes.

Journaliste : Si la stratégie avait été différente, vous auriez pu davantage aider le Bloc?

M. St-Pierre Plamondon : Les mots... Les mots sont importants, là. La stratégie adoptée par le Bloc, qui valide Mark Carney comme collaborateur, comme quelqu'un qui s'apprête à collaborer avec le Québec, fixait des limites à ce que le Parti québécois pouvait faire dans les circonstances, parce que ce n'est pas ça qu'on pense. Et ça explique mon message de fin de campagne en disant : Comprenez ce que c'est, Mark Carney, c'est une menace aux intérêts du Québec. Et à en juger par les 10 ans de Justin Trudeau, ce n'est pas n'importe quelle menace. On a vraiment essayé de sensibiliser en ce sens-là, mais ce n'est pas évident.

Journaliste : ...un appui à quatre jours du vote, là, puis il y a certaines personnes qui trouvaient curieux que vous ayez mis votre appui quatre jours avant... avant le vote. Yves-François Blanchet a dit qu'il trouvait ça intéressant que vous soyez discret, ceci dit, là. N'empêche que c'est-tu en raison de la position du Bloc que vous avez attendu comme ça ou...

M. St-Pierre Plamondon : Là, par contre, les faits sont importants. En début de campagne, j'ai dit que j'allais voter pour le Bloc. Pendant la campagne ici, là, je peux vous redonner tous les extraits de points de presse, j'ai expliqué pourquoi on ne pouvait absolument pas donner une majorité à Mark Carney et que ça posait problème, puis là vous m'avez posé la question : Pour qui allez-vous voter? Le Bloc. J'ai voté pour le Bloc, je l'ai annoncé cinq jours à l'avance. On a fait une passe sur la palette au Bloc avec une motion unanime, à l'initiative du Parti québécois, exigeant le remboursement des 800 millions de dollars de notre poche qui ont servi à des chèques électoraux partout au Canada, sauf chez nous. Mais, si, le lendemain matin, le Bloc répond : On veut collaborer avec Mark Carney, c'est leur campagne, ce n'est pas la nôtre, puis c'est important de distinguer. Ce n'est pas mon rôle de mener campagne à la place du Bloc. Le Bloc est maître de ses décisions. Nous, on a, sur une base régulière, réitéré notre appui. Puis je veux mentionner que, sur le terrain, regardez le travail des députés, regardez les bénévoles du Parti québécois, on a tout donné pour aider.

Journaliste : Mais une collaboration du Bloc québécois avec le gouvernement Carney, c'est bon ou ce n'est pas bon, d'ici les élections au Québec, ça?

M. St-Pierre Plamondon : Ça n'arrivera pas. Et j'ai fait des prédictions, des fois, périlleuses ou risquées, j'ai déjà prédit sur le serment au roi ou j'ai prédit que les Canadiens se qualifieraient en séries éliminatoires. Ce matin, je vais vous faire une prédiction beaucoup moins risquée : le gouvernement Carney ne collaborera pas avec le Québec, et nous ne sommes pas en position d'obtenir autre chose que ce que Justin Trudeau nous a réservé pendant 10 ans, c'est-à-dire immigration incontrôlée et sabotage de la frontière, endettement monstre et dédoublement de tout ce qu'on fait, empiétement dans nos champs de compétence, refus de toutes les demandes légitimes du Québec et contestations judiciaires des lois de l'Assemblée nationale. Il l'a dit pendant...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Je vais juste finir. Il l'a dit pendant la campagne. Carney a confirmé que c'était ça, ses orientations. Donc, ensuite, c'est dommage qu'on est passé proche d'avoir la balance du pouvoir, mais...

Journaliste : Mais le Bloc est naïf? Yves-François Blanchet est naïf de penser qu'il peut collaborer?

M. St-Pierre Plamondon : Non, je n'ai pas dit ça. Je dis simplement... Je dis simplement que nous, parce que la question que... qui génère tout ça, c'est de dire l'implication du Parti québécois puis qu'est-ce qu'on aurait pu faire, ne pas faire, on est allés le plus loin qu'on pouvait pour soutenir le Bloc sur le terrain comme publiquement, mais dans le respect de ce qu'on pense et de ce qu'on a dit puis ce qu'on continue à dire, à savoir que la seule solution à cette impasse-là d'un régime canadien hostile aux intérêts du Québec, c'est d'en sortir, et ça s'appelle l'indépendance du Québec.

Journaliste : Mais la majorité... en fait, la majorité sur les conservateurs de Mark Carney hier, là, tient au fait qu'il a fait des gains au Québec. Donc, est-ce qu'il n'est pas un peu redevable envers les Québécois, M. Carney?

M. St-Pierre Plamondon : C'est de lui accorder beaucoup de bonne foi, compte tenu qu'il a menti sur son appel de Donald Trump puis qu'il n'a pas été sensible à quoi... Tu sais, c'est une campagne, là, qui n'est pas axée sur le Québec, exactement comme la main haute de Justin Trudeau, là. Prenez la campagne pour ce qu'elle est, les signes sont nombreux.

Puis, je veux dire, si je me trompe, et que Mark Carney collabore... Et c'est un scénario qui s'est déjà matérialisé. Lorsque les indépendantistes deviennent forts, quand ils sont au pouvoir particulièrement, l'ironie de l'indépendantisme, c'est que c'est des périodes qui génèrent souvent des compromis du fédéral. On comprendra pourquoi, le fédéral se dit : Je ne veux pas donner plus d'élan à ce mouvement-là, donc je vais leur donner un compromis. Donc, si jamais il y a une écoute puis des compromis, je serai le premier à être surpris, être heureux. Mais pendant la campagne, quand l'Assemblée nationale parle d'une seule voix, en disant : On veut une participation dans la nomination des juges et on veut nos 800 millions, on se fait répondre non le jour même, exactement comme Justin Trudeau le faisait.

Journaliste : Mais il y a même une réalité du vote, là, puis, en ce moment, Mark Carney, il n'a pas le choix de regarder vers le Québec puis dire... puis dire merci, parce que, sans le Québec, il n'est pas là, là.

M. St-Pierre Plamondon : Je ne pense pas que Mark Carney se dit : Je vais dire merci aux Québécois. Il se dit : Comment je peux gouverner? Puis ce qu'il voit, c'est une addition entre les Verts, le NPD puis ses libéraux, et ça lui donne une majorité stable.

Journaliste : ...vous avez dit tout à l'heure : Nos militants du PQ, c'est les mêmes, à peu près, que le Bloc. Mais vous critiquez aussi la stratégie du Bloc. Est-ce que vous ne craignez pas, quand même, que cet... ce rejet du Bloc, des souverainistes, est-ce que ça pourrait avoir un impact sur les prochaines élections ici, au Québec, aussi?

M. St-Pierre Plamondon : Non, non. Donc, on a donné l'instruction très claire de tout donner pour le Bloc. On l'a bien exécutée. La preuve, c'est l'implication de Pascal Bérubé dans l'élection d'Alexis Deschênes. J'ai parlé à Yves-François Blanchet ce matin, puis on a convenu d'une rencontre, où est-ce qu'on va tenter de s'arrimer pour la suite des choses. Donc...

Journaliste : Sur l'impact sur la prochaine élection ici, au Québec, pour les souverainistes?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ça, mais, je vous dis, nos positions, du côté du Parti québécois, sont les mêmes et sont très constantes. On a fait Terrebonne, d'ailleurs, en se présentant comme on est puis en disant : Nous autres, c'est ça, notre option, et voici pourquoi. On va continuer dans cette constance-là. Donc, il faut juste distinguer les contextes, distinguer que ce n'est pas le même parti, mais se rappeler que... En tout cas, on a déjà convenu qu'on retravaillerait ensemble, lors d'une rencontre, sur ces questions-là.

Journaliste : ...en 2026, le contexte dont vous parlez, qui n'est pas normal, pourrait favoriser des partis fédéralistes. C'est un peu ça, la question. Est-ce que c'est le message que vous lisez dans les résultats d'hier? Est-ce que c'est une crainte que vous avez?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, on a mené quand même la partielle de Terrebonne en plein cœur de l'anxiété Trump, là. C'était le début, c'était violent...

Journaliste : Mais une partielle, c'est différent d'une élection générale.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je veux bien, là, mais, quand même, Terrebonne est sorti à 53 % pour le Parti québécois. Donc, est-ce qu'on est capables de se présenter à l'électorat pour ce qu'on est et ce qu'on pense, en l'expliquant clairement, puis obtenir l'appui de la population? Moi, je pense que oui, on l'a démontré à plusieurs reprises. Je ne prends rien pour acquis, là, dans le sens que vous avez raison de soulever que c'est quand même une période de l'histoire de l'Occident qui est pour le moins trouble. Là-dedans, nous, on essaie d'incarner le service de la vérité, le service de la population, suivant ce que le fondateur du Parti québécois a prôné dès le départ.

Mais dans un environnement de plus en plus polarisé, où la discussion est de plus en plus ardue, les insultes de plus en plus nombreuses, des menaces contre les élus, qu'on a vécues nous-mêmes... On va quand même faire cette offre-là aux Québécois. Et moi, j'ai confiance, pour répondre à votre question, que cette offre-là va trouver preneur.

Journaliste : Mais le contexte vous nuit, le contexte actuel vous nuit.

M. St-Pierre Plamondon : Le contexte change. Surtout... Tu sais, j'essaie de ne pas me poser en commentateur, là, mais c'est très frustrant pour moi, comme chef du Parti québécois, qu'on ait donné à ce point un chèque en blanc à Mark Carney comme quoi il va nous protéger de Donald Trump. Avez-vous vu comment Donald Trump peut changer du tout au tout en l'espace de 24 heures ou d'une semaine? Donc, le contexte dont vous parlez sera probablement complètement différent dans deux semaines. Ce n'est pas normal, mais c'est ça, la réalité, c'est que le contexte est appelé à changer. Et nous, on a choisi là-dedans, au Parti québécois, d'être constants et d'être nous-mêmes, en toutes circonstances, et on soumettra, avec modestie, au jugement des Québécois dans un an, en ne sachant pas c'est quoi le contexte...

Mais convenons que c'est des contextes qui bougent très rapidement, et qu'à la à décharge du Bloc. C'est un environnement électoral qui était difficile, anormal.

Journaliste : La stratégie du Bloc, ça a coûté combien de circonscriptions au parti?

M. St-Pierre Plamondon : Ah! je n'ai aucune idée. Moi, ce qui est important pour moi ce matin, c'est de dire que j'ai de l'appréciation pour les députés bloquistes. Je le sais, qu'ils sont indépendantistes, puis je le sais, qu'on aurait voulu qu'ils soient plus nombreux. Puis c'est important pour moi de dire qu'on a fait tout ce qu'on pensait qu'on pouvait faire dans ces circonstances-là, mais je ne commencerai pas...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : ...pour répondre à votre question, à dire : Si on avait dit ça tel jour, on aurait eu tel autre résultat, de la même manière que... Pour avoir vécu une campagne... une élection générale, là, ça va vite, là, tu sais. Donc, il y a...

Journaliste : Mais il y a beaucoup d'électeurs qui ont fait... qui ont écouté M. Blanchet puis ils ont dit : O.K., on peut, on peut voter Carney, dans le fond.

M. St-Pierre Plamondon : Je laisse ça aux analystes. Ce que je dis, c'est que nous, on ne pense pas que Carney pouvait et on ne pense pas que Carney va collaborer avec le Québec, et c'est très triste.

Journaliste : ...M. Blanchet pour vous arrimer avec lui. Qu'est-ce que vous espérez du Bloc si ce n'est pas la collaboration? Vous voudriez qu'il fasse... qu'il menace de faire tomber le gouvernement libéral minoritaire?

M. St-Pierre Plamondon : Ils ne sont pas en position de le faire. Donc, ce n'est pas eux qui ont la balance du pouvoir ce matin, malheureusement. C'est ça que j'espérais. J'espère que le Bloc revienne un peu plus à ses racines indépendantistes. Et on a un espace de discussion, une rencontre qui aura lieu où est-ce qu'on va parler de ça de manière à ce qu'on regarde en avant. Et il n'y a pas de problème dans l'intervalle à défendre l'intérêt du Québec le mieux qu'on peut, mais constatons que c'est un régime qui va nous ramener périodiquement... même si le nom de la personne change, c'est un régime qui nous amène des gouvernements hostiles à ce qu'on fait ici, à Québec, hostiles à nos lois, hostiles à nos motions, hostiles à tout ce qu'on demande. Moi, je ne vois pas le bout de ça. Je ne suis pas capable de dire aux électeurs : On va faire fonctionner le Canada. Je n'y crois pas deux secondes. Et c'est le point de vue qu'on aimerait défendre tous ensemble, compte tenu, évidemment, des limites à savoir qu'on n'est pas dans le même contexte puis les choses diffèrent d'une fois à l'autre.

Journaliste : ...juste pour bien comprendre le point, je veux bien vous situer. Vous dites : Si on s'était impliqué davantage avec le Bloc, ça aurait dû diluer le message du Bloc qui disait : On est prêts à collaborer avec Mark Carney.

M. St-Pierre Plamondon : C'est-à-dire, on est allés le plus loin qu'on pouvait pour faire valoir que Mark Carney pose une menace, parce que c'est la menace qu'on a connue sous Trudeau, puis c'est la continuité et c'était préjudiciable au Québec, mais, en effet, on ne pouvait pas aller au point où on est côte à côte avec le Bloc et que les journalistes relèvent que, sur un paquet... sur une série de questions assez fondamentales, on n'avait pas la même position parce que, dans quel cas, on aurait potentiellement nui à cette campagne-là. Donc, notre but, c'était de ne pas nuire, d'aller le plus loin qu'on peut pour aider, mais en étant conscients que le bloc choisi, comme parti autonome, la stratégie qu'il juge appropriée puis que ce n'est pas nécessairement notre stratégie en 2026, là.

Journaliste : Quelle stratégie qui aura finalement permis à M. Carney de faire des gains?

M. St-Pierre Plamondon : Ça... Moi, je ne peux pas faire de causalité. Je peux dire pourquoi on a fait certaines choses, dire qu'on est allés le plus loin qu'on pouvait et réitérer que, pour nous, il y a une seule solution vis-à-vis des régimes hostiles qui vont juste se succéder puis un déclin qui est planifié sur le plan de notre poids politique, de la culture, de la langue et de nos finances. La seule solution, c'est l'indépendance du Québec. Nous sommes un parti indépendantiste.

Le Modérateur : On va...

Journaliste : Sur un autre sujet, François Legault, hier, a présenté à ses députés, en caucus spécial, une proposition de réinvestissement dans Lion Électrique d'une vingtaine de millions de dollars pour appuyer le groupe de repreneurs québécois qui demandent un réinvestissement. On parle entre 15 et 20 millions de dollars que le Québec pourrait remettre dans le Lion Électrique. Est-ce que c'est une bonne idée?

M. Bérubé : Écoutez, vous nous l'apprenez, mais c'est fort de conséquences. Vous savez qu'il y a des transporteurs au Québec qui ont été obligés d'acheter des autobus Lion. Pour l'entretien, pour l'avenir, ils sont très fâchés contre le gouvernement du Québec puis comme contribuables aussi de tous les fonds qu'on a mis là. Si c'est le cas, le gouvernement va devoir se justifier. Mais c'est un gouffre. On a perdu énormément d'argent. Pourquoi cet acharnement? Qu'est-ce qui rend cette entreprise entreprise chouchou de la CAQ? Peut-être qu'on le découvrira. Mais, manifestement, on n'a pas appris, là, des projets qui sont des gouffres financiers. Alors, je présume que le... si le caucus est au courant, on va en apprendre plus bientôt. Mais ce n'est pas une bonne nouvelle.

Journaliste : Mais là les problèmes qu'il y a avec ça, c'est qu'on offre... on a... j'allais dire forcer, mais ce n'est peut-être pas le bon terme, mais des entreprises de transport scolaire à acheter...

M. Bérubé : J'en ai dans mon comté.

Journaliste : ...à acheter des autobus Lion. Si l'entreprise meurt, bien là, qui va faire le service de ces autobus-là?

M. Bérubé : Oui, je veux bien, mais, dès...

Journaliste : ...

M. Bérubé : ...dès le départ, on a émis des règles pour que la seule entreprise qui puisse être le fournisseur, c'est Lion. Ça, c'est la vérité. Après on a obligé tout le monde, puis l'entreprise va toute croche. Toujours bien pas à cause des petites compagnies de transport scolaire dans mon comté puis ailleurs que ça va mal. Ça a été mal planifié puis on a perdu énormément d'argent. Alors, je connais un gouvernement qui va devoir justifier dans les prochaines...

Journaliste : ...remettre pour Lion?

M. St-Pierre Plamondon : C'est très difficile à justifier. C'est parce qu'il faut comprendre, au même moment, il y a l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont pour lequel on n'a pas de fonds, dans tout ce que vous connaissez de cet hôpital-là, mais des choix vraiment crève-coeur sur le plan des services en santé, des coupures qui font mal ici et là. Donc, cette facilité qu'on a à sortir le chéquier pour des entreprises, elle ne passe plus ni dans la population ni parmi les élus qui ne sont pas à la CAQ puis qui disent : Mais là, dans quel monde est-ce qu'on ne soignera pas notre monde, on n'est pas capables d'avoir des hôpitaux, on ne fait pas fonctionner certains services essentiels à la population, mais on va encore ressortir le chéquier parce qu'au pif la CAQ décide qu'il faut investir dans les mini carottes. Tu sais, le jour de la décote, là, je ne sais pas si vous avez noté, le jour où la... le jour précédent la décote, le premier ministre a consacré sa journée à d'autres subventions à la mini carotte. Puis je ne veux pas poser un jugement sur chaque plan d'affaires, mais c'est simplement que la population, à juste titre, répond : Le chéquier semble vraiment disponible quand c'est l'entreprise qui veut des subventions puis des cadeaux, puis il n'est pas au rendez-vous pour des services vitaux pour la population. Donc, ça ne marche pas, là.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : Quebeckers voted massively for the Government of... I'll let you... I'll let you laugh.

M. St-Pierre Plamondon : I'm sorry, I'm sorry, he's... I'm sorry, my fault, my fault. It's...

Journaliste : I guess it was a good one. I haven't heard it.

M. St-Pierre Plamondon : He just said that he would stop.

Journaliste : ...carrots are nice though.

M. St-Pierre Plamondon : Mini carrots jokes.

Journaliste : They're good for your health.

M. St-Pierre Plamondon : Yes, good for the eyes, they say. Go ahead. Sorry for that.

Journaliste : Good. So, Mark Carney make fundamental gains in Québec last night even though you sent this message that Carney was an existential threat for the province. So, are you saying to Quebeckers : Just wait, you'll get your wake-up call when you realize what Mark Carney is about for Québec?

M. St-Pierre Plamondon : Well, I've made many predictions. Some of them were a bit risky, such as in the oath to the King or the Canadiens making the playoffs, this one is less risky. To say that Mark Carney will not collaborate and will not favour Québec's interests in the upcoming years, in the context of that Government formed by Liberals and NDP, is pretty obvious to me because that's what already happened during the campaign. So, it's not even as if they tried to sell to Québec that they cared. We had a unanimous motion saying : You just took $800 million in our pocket to send cheques, electoral cheques everywhere in each province of Canada except in Québec, can you just at least reimburse the part that was financed by Quebecers? No. And all the demands were really dismissed with a lack of interest that was also shown in the few declarations of Mark Carney that showed that he doesn't know Québec, doesn't care that much.

Journaliste : Do you believe that, that Mark Carney doesn't know Québec? Is it that clear for you?

M. St-Pierre Plamondon : A few instances during the campaign showed that he didn't have a large general culture about Québec. But most importantly, it's not a contest of how much knowledge you have on specifics. It's really Québec has a few demands, and are there, among those demands, any demand that is met by your program. And the answer was pretty clear during the campaign. So, we can't expect anything else than what we already know under Trudeau, which is massive immigration with consequences on the housing crisis that was basically created by the Liberal Party of Canada under Trudeau and the French language being weakened again and...

Journaliste : ...listen to you, Mr. Plamondon. So, do you fear what may happen to your own party in 2026?

M. St-Pierre Plamondon : No. Really, it's... it's the Bloc's campaign. It's not ours. The approach... approaches may be different from a party to another. And we will submit ourselves to the voters in 2026. And the odds... the odds that we don't get the fundamental demands... Because that's the story of the CAQ. They said : Give us a big mandate, a strong mandate, and we'll get so many victories in Ottawa, you'll see, it's going to be great. And they really failed. So, the odds of that changing under Mark Carney, given what we know, given what he said during the campaigns, are very slim too, as I see it.

Journaliste : The fact that you kept somewhat of a distance with the Bloc during this campaign, is that because you didn't want to be associated with losing ten seats and the image of the sovereignty movement? And do you think the sovereignty movement took a hit last night in the minds of Quebeckers who...

M. St-Pierre Plamondon : Well...

Journaliste : ...who went Liberal.

M. St-Pierre Plamondon : Yeah. It did make some come back in the context that is really unusual. I have to say, I actually intervened more in this campaign than the campaign of 2021. I said that... I said that I was voting Bloc two times here.

Journaliste : And together with Mr. Blanchet on the stage in the campaign. That we saw.

M. St-Pierre Plamondon : There was nothing in 2021, in that sense, neither. And as I explained earlier, there's a few orientations in that campaign that is not PQ's campaign, but the Bloc's campaign, that are contrary to what we actually defend and what we actually said on several occasions, in which case we went as far as we can without being a nuisance, without being on stage together with the Bloc, with journalists asking us : Do you agree with the Bloc, knowing that we actually said the contrary a few months ago. So, we did instruct all volunteers in the Parti Québécois to go and help the Bloc Québécois. We did have Pascal Bérubé, Joël Arseneau, Catherine Gentilcore, Pascal Paradis really giving an effort, pushing for the best result as possible. Unfortunately, it didn't end up as we hoped for. We didn't end up in a minority government in the hands of the Bloc. It ends up with a minority government with the balance of power in the hands of the NDP.

Journaliste : Richmond-Arthabaska stayed with the conservatives. How does that augur for you in the byelection, which has not been called in that area in that Victoriaville region?

M. St-Pierre Plamondon : If you look at the results in Terrebonne, for instance.

Journaliste : ...Terrebonne is only 28 votes apart at this moment.

M. St-Pierre Plamondon : That's it. And look at the results of the PQ a few months ago in Terrebonne. There's just no direct causation or relationship between the results because there are different contexts, different debates, different everything. So, it's not that we... I mean, we acknowledge that Arthabaska did speak at the federal level in a certain way. But are we going to change anything in what we wish for Québec, what we think? We're just going to work as hard as we can and show that we care, and that we can be very useful, effective for Arthabaska. And we're hoping... we're looking forward to start it on Thursday.

Journaliste : One last clarification. What... If you have one message to send to Quebecers that gave their vote to Mark Carney last night, what would you tell them?

M. St-Pierre Plamondon : That I always respect how people vote and no matter what the result is, Parti Québécois will always be loyal to Québec's interest, no matter how, no matter what, no matter when. And loyalty, as I see it in the current context, leads to the conclusion that we need to get out of Canada and create our own country.

Journaliste : But should we continue to trust that Mark Carney is good for Québec?

M. St-Pierre Plamondon : I think time will answer your question very clearly. Not that much time, just a little time will give you an answer, that it will be crystal clear.

(Fin à 10 h 58)

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