(Huit heures vingt-deux minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à chacun et à chacune. Ce matin, nous sommes dans la semaine des crédits. On
peut se rendre compte depuis hier, à l'analyse du budget, à l'analyse des
crédits budgétaires de chaque ministère, que la CAQ, vraiment, en est réduite à
rompre ses promesses plus que jamais. Ils ont tellement gaspillé, François
Legault et ses ministres ont tellement gaspillé, ils sont dans leur septième
année qu'aujourd'hui ils sont même plus capables d'offrir les services à la
population et ne se cachent même plus pour rompre leurs promesses, et Michelle
aura un exemple très tangible.
Moi, ce matin, je pense également aux
patients et aux professionnels à HMR, HMR qui tombe en ruine, qui tient
littéralement avec de la broche, n'a pas été capable de faire face à la tempête
hier. Et normalement, les patients qui se rendent à l'hôpital, c'est pour
sauver leurs vies, pour prolonger leurs vies et pas pour les menacer. Il y a eu
des témoignages d'un ascenseur qui est tombé en panne, une génératrice qui n'a
pas fonctionné, des blocs opératoires qui ont été jetés dans le noir le plus
complet, et ça a passé proche, c'est arrivé entre deux opérations. Si c'est
arrivé au moment où un patient était sous anesthésie, ça aurait pu être
dramatique. Alors, en ce sens-là, c'est le résultat, c'est l'image du mauvais
gouvernement de François Legault, HMR. Un gouvernement qui est en fin de
régime, qui lui reste une seule année puis qui a tout gaspillé, plus d'argent,
et qui maintenant se cache même plus pour rompre ses promesses.
Je vais maintenant céder la parole à
Michelle.
Mme Setlakwe : Et hier, c'est
devenu très clair durant mes échanges avec la ministre de l'Enseignement
supérieur que suite à ces mauvaises décisions, suite au gaspillage, suite aux
mauvais investissements aux mauvais endroits, mais la CAQ en est rendue là, là,
comme société. La CAQ ne peut plus répondre à des demandes très simples, très
concrètes de la population étudiante au niveau de la situation précaire qu'ils
vivent au niveau financier. Nos jeunes en arrachent, nos jeunes ont faim. Il y
a des données extrêmement inquiétantes qui sont sorties dans la dernière année,
40 % des jeunes étudiants, cégeps, universités ont vécu une insécurité
alimentaire dans la dernière année. Un étudiant sur cinq a recours aux banques
alimentaires. Parmi ceux qui reçoivent de l'aide financière aux études, c'est
50 % qui vivent une insécurité alimentaire. La hausse du coût de la vie,
la crise du logement, ça affecte nos étudiants. Comment est-ce que nos
étudiants peuvent se concentrer sur leurs études, sur leur réussite éducative,
s'ils ont faim, s'ils ont de la difficulté à joindre les deux bouts?
Hier, la ministre, le verdict est tombé
elle ne respectera pas son engagement au niveau de la rémunération des stages.
Elle ne donnera pas suite à cette demande très concrète, très raisonnable, 850 000 $
qui a été demandé par les fédérations étudiantes, de subventionner des
initiatives existantes dans nos campus, frigo-partage, etc. 850 000 $
par année pour pouvoir trouver une solution durant cette crise de l'insécurité
alimentaire chez nos jeunes. Je trouve ça extrêmement déplorable, société riche
comme la nôtre, qu'on ne soit pas capables de... de s'occuper de notre jeunesse
qui en arrache. Merci.
Journaliste : M. Tanguay,
bonjour. Vous vous attendez à quoi de la part de M. Dubé, aujourd'hui, par
rapport à Maisonneuve-Rosemont?
M. Tanguay : Je ne m'attends
à rien de ce gouvernement-là. C'est un gouvernement qui est en inaction, un
gouvernement qui n'a plus d'argent, un gouvernement qui est complètement
dépourvu, dépourvu, puis je vais vous donner un exemple patent et pathétique,
hier, de Jonathan Julien qui est le ministre des Infrastructures, questionné
par notre collègue Philomena Rotiroti. Elle lui a dit : Bon, bien, vous
vous gargarisez de grand succès, d'investir plus que jamais, projets routiers
depuis que vous êtes au pouvoir, de plus de 20 millions de dollars
là, combien en avez-vous? Il a dit : C'est des milliers. 30 secondes
après, il dit : C'est des centaines. Je vais vous donner le chiffre. On me
demande la feuille, c'était 40. Alors, l'enflure verbale, la déconnexion est
complète chez ce gouvernement-là.
De Christian Dubé, écoutez... Il a dit qu'il
ne se représentait même pas, Christian Dubé, il est déjà parti. Il est parti,
Christian Dubé. C'est malheureux, c'est triste. Ce que François Legault devrait
faire, là, c'est de mettre son pied à terre et dire : HMR, ça suffit. HMR,
c'est le symbole patent et pathétique de l'échec en santé de François Legault.
C'est inacceptable, comme le disait Michèle, qu'au Québec le premier ministre
tolère ça. Et on met, je termine là-dessus, à risque, la vie des patients. Et
celles et ceux qui y travaillent, les professionnels, évidemment, rentrent de
reculons, dans cette bâtisse-là.
Journaliste : Donc, vous ne
vous attendez à rien de la part de M. Dubé. Mais qu'est-ce que vous dites
à M. Legault aujourd'hui?
M. Tanguay : Agissez.
Journaliste : Qu'est-ce qu'il
doit faire aujourd'hui?
M. Tanguay : Agissez! Exigez
que ce soit mis dans le PQI, que ça avance. Exigez que la promesse deux fois
répétée par Christian Dubé soit respectée parce que c'est la seule chose à
faire. Nous, on veut que la pépine suive les babines. Il faut que les travaux commencent
cet été. Absolument. Absolument.
Journaliste : J'aimerais vous
entendre sur les résultats de l'élection fédérale, M. Tanguay. La victoire, là,
le coup de cœur des Québécois pour Mark Carney, est-ce que ça augure bien pour
la marque libérale, en général?
M. Tanguay : Je ne fais pas
de lien entre les deux parce que c'est deux entités totalement séparées et
indépendantes. Moi, je tiens à féliciter, comme je l'ai fait d'ailleurs sur les
réseaux, féliciter Mark Carney qui a maintenant un mandat à titre de premier
ministre. Le gouvernement minoritaire, donc, devra composer avec les autres
partis. Évidemment, devant nous, il y a les tarifs de Donald Trump, il y a les
transferts fédéraux également. On a vu que la CAQ a eu un échec en santé, a eu
un échec en transport collectif. On avait déjà fait nos demandes. Alors, nous,
on félicite le nouveau gouvernement en place. On va laisser le temps de se
constituer. Et nous notons, nous notons le changement de ton et d'approche de
François Legault qui a toujours été, on l'a vu, là, c'est clair, à couteaux
tirés avec Justin Trudeau. Ça ne donnait aucun résultat. En politique, il faut
être capable de faire des alliances, il faut être capable de faire des
ententes, de bâtir des relations de confiance, ce qu'a été incapable de faire
François Legault. Alors, François Legault, en fin de régime, aura compris sur
le tard. Combien de temps ça va tenir, là, d'essayer de coopérer avec le
gouvernement fédéral? On va voir, mais on l'espère pour le Québec parce que son
approche n'a pas donné de résultats.
Journaliste : Quand vous
dites : C'est deux affaires complètement différentes. Pourquoi au juste?
M. Tanguay
:
Parce que le Parti libéral du Canada, ce n'est pas le Parti libéral du Québec.
Journaliste : Mais donc
comment expliquez-vous cet engouement pour le Parti libéral du Canada au
Québec, là, dans le cadre de cette élection-ci?
M. Tanguay : Mais, écoutez,
face aux tarifs de Donald Trump... L'enjeu... Je vais même aller plus loin, je
vais m'étirer le cou, comme on dit en politique, la dernière action fédérale,
l'enjeu, c'était : Qui pour faire face à Donald Trump? Ça, c'est clair. La
prochaine campagne électorale, ça va être entre le Parti libéral du Québec et
un référendum sur la souveraineté de Paul St-Pierre Plamondon. La prochaine
élection, et puis notez le jour, la date, là, et l'heure, là, la prochaine
élection, ce ne sera pas de dire : Qui pour remplacer François Legault?
C'est fini François Legault, c'est la fin de régime. C'est pathétique. C'est un
triste spectacle. Ça va être qui, maintenant, entre le Parti libéral du Québec,
l'économie, les services, et le Parti québécois, le référendum puis la séparation?
Ça va être une tout autre logique. C'est pour ça que d'essayer de faire un lien
entre les marques, je ne pense pas que ça puisse tenir la route parce que ce
sera tout un... tout autre contexte.
Journaliste : Juste sur
M. Dubé, pour revenir, là, vous avez dit quand même, là, que M. Dubé
est déjà parti, mais il reste un an, un peu plus qu'un an au mandat, là. Est-ce
que... là, est-ce que vous dites que là, M. Dubé, il n'a plus aucune
influence, il n'a plus de crédibilité, il est déjà parti, mais là est-ce qu'il
devrait être remplacé, là, il reste un an?
M. Tanguay : Moi, je les
remplacerais tous, hein? Quant à moi, on voterait après-midi puis on se
débarrasserait de ce gouvernement-là. On arrêterait de souffrir une année
additionnelle. Il leur reste un autre budget. Ils vont-tu battre leur record?
Regardez bien ça : 11 milliards, ils l'ont battu, leur record. Mon
point par rapport à Christian Dubé : À quoi il sert, le ministre Dubé, à
cette heure qu'il s'en lave les mains, puis qu'il a tout envoyé à Santé Québec,
puis que ça ne marche pas? Je veux dire, Christian Dubé, hier, il y a eu des
cas très concrets qui lui ont été posés, des gens qui souffrent. Une dame qui
n'a pas eu son rein, un homme qui a été pendant 15 mois entre la vie et la
mort parce qu'il était sur une liste d'attente. À quoi il sert Christian Dubé?
Il ne sert à rien, Christian Dubé. Il est déjà parti, Christian Dubé, dans sa
tête. Et je serais le plus heureux des Québécois s'il faisait en sorte que ça
ne tient pas la route ce que je dis puis qu'il se mettrait à agir. Il n'agit
pas, il n'a pas de résultats. Des promesses... Là, je vous ai donné les deux
cas. Hier, il était fâché parce qu'on lui posait ces questions-là puis il
questionnait le ton de notre collègue. C'est à lui à répondre aux questions,
c'est à lui à agir. C'est pathétique ce qui se passe en santé. Ça fait que
c'est à François Legault à agir.
Journaliste
: What do you think…
Journaliste :
J'en ai une autre. Donc, en enseignement supérieur, hier, la ministre Déry a
dit qu'elle soupesait ses options puis que Québec pourrait aller en appel sur
la décision concernant les frais de scolarité. Qu'est-ce que vous pensez, le Parti
libéral? Est-ce qu'il devrait y avoir... Est-ce que le gouvernement devrait
renoncer à cette option?
Mme Setlakwe : Je ne me
prononcerai pas sur les agissements du gouvernement. Moi, je vais revenir en
arrière. Lorsqu'ils ont pris la décision, à la fin de 2023, d'augmenter les
droits de scolarité pour les étudiants canadiens hors Québec et les étudiants
internationaux, ça a été fait sans données probantes. Ça a été fait de façon
improvisée, de façon irréfléchie. Et ce que le juge a dit, en première
instance, c'est : Vos règles budgétaires ne tiennent pas la route,
retournez à la table à dessin. Donc, moi, mon point, puis c'est ce que j'ai...
je disais hier à la ministre Déry, que ce soit dans ce dossier-là, dans le
dossier des étudiants internationaux ou des quotas qui sont imposés, l'ensemble
de ces mesures-là donnent des effets extrêmement dommageables au niveau de nos
réseaux, au niveau de notre attractivité, notre compétitivité. Les demandes
d'admission sont à la baisse, et ça, ça va se traduire par des baisses
d'inscriptions. Ça va résulter en manque à gagner, une des conséquences financières
pour nos institutions qui sont en train d'annoncer des déficits. Alors, c'est ça qui nous attend en enseignement supérieur.
Journaliste :
For the storm last night, and what
happened at the Hospital Maisonneuve-Rosemont, do you think that that may give
Minister Dubé a new argument to push this file and move this file from the
planning stage, that it's stuck there, to the realization stage?
M. Tanguay :
I think that Christian Dubé is totally
clueless, inefficient, and doesn't know what to do. He's already gone, you
know, he already said that he will not be candidate for the next... the next
campaign, next election. And I don't think that we were in need of an
additional evidence to put HMR as a top priority. We... they must start the
work this summer. They must start the building of a new hospital this summer.
They... Christian Dubé promised that twice in the last years and he's incapable
at all as a minister.
Journaliste :
And when you saw the images from last
night?
M. Tanguay :
It's a pity, it's a shame, it's
shameful. And that's... it's at the image of the end result of François Legault
action or inaction in health care. Honestly, we are putting Quebeckers at risk
with what happened yesterday. You saw that example where there was an
operation, there was a surgery that had been completed, and just before a
second one started, there was this... they were in the dark because of the
incapacity of the... «génératrices» to provide the hospital with electricity.
So, they are putting patients at risk, that's the end result of François
Legault. And Christian Dubé is totally clueless. I'm asking and urging François
Legault to decide to put forward the beginning of the work at HMR.
Journaliste :
Juste une dernière question, vous me permettez?
M. Tanguay : Oui, oui.
Journaliste : Qu'est-ce qui
vous fait dire, donc, que ce sera une élection sur le... vous avez parlé de la question
de l'urne en 2026. Qu'est-ce qui vous... pouvez-vous un peu quand même
développer sur qu'est-ce qui vous fait dire que ce sera sur le...
M. Tanguay : Moi,
honnêtement, là, François Legault, là, je ne rencontre pas bien, bien de gens
qui ont le goût de redonner un troisième mandat à François Legault. Si vous en
voyez un, vous me l'enverrez, là, peut-être un député ou un ministre, mais,
chose certaine, François Legault, c'est complètement discarté. François
Legault... dans son incapacité de bien gérer les finances publiques, le bilan,
il est pitoyable. Face à cela, c'est clair qu'il va y avoir un changement de
gouvernement. C'est clair pour moi qu'il va y avoir un changement de
gouvernement. Et c'est clair que les deux partis qui vont se faire la lutte,
c'est le Parti libéral du Québec... on va débuter, ce samedi, les débats,
course à la chefferie. Vous allez voir. Quand je vous disais, il y a quelques
mois, pour ne pas dire «année», qu'on allait manquer de chaises au Parti
libéral du Québec, tout le monde partait à rire, mais c'est vrai qu'on manque
de chaises puis on risque d'en manquer à Laval. Vous regarderez bien ça, le
nombre de personnes qui vont être là, là.
Donc, on est en train de bâtir la suite
des choses. Et les deux options, ce sera le Parti libéral, le parti de
l'économie, de la saine gestion des finances publiques puis de donner les
services, ou l'obsession référendaire de Paul St-Pierre Plamondon, puis le
budget de l'an un avec les turbulences de Pauline Marois. Ça va être ça, la
question de l'urne, c'est clair dans ma tête, clair. Merci.
(Fin à 8
h 35
)