(Onze heures)
Mme Ghazal : Alors,
bien, bonjour, tout le monde! Bon début de semaine. Je veux vous parler de la
gestion électoraliste de François Legault, des infrastructures, de nos écoles,
de nos hôpitaux.
On l'a vu, l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont
tombe en ruine. On a frôlé la catastrophe d'avoir quelqu'un qui décède sur la
table d'opération la semaine passée. Il y a eu une infirmière qui a été blessée.
Ça a tout pris, ça a tout pris pour que finalement, François Legault réussisse
à trouver 85 millions. Mais quand il s'agissait du troisième lien, 46 millions,
on l'a trouvé comme ça, très rapidement. Et là, pour l'Hôpital d'Arthabaska,
tout d'un coup, le gouvernement, puis M. Legault, surtout lui, il dit :
Bien, on va trouver l'argent pour commencer ce projet-là, pour cet hôpital
aussi qui tombe en ruine. C'est tellement grossier. Je veux dire, tout le monde
a compris que c'est parce qu'il y a une partielle qu'il a choisi cet
hôpital-là. C'est quoi le message que François Legault envoie à la population
d'Arthabaska? Il leur dit : Faites attention, ne votez pas comme... votez
du bon bord, ne faites pas comme les gens de Montréal, comment ils ont voté et
regardez, qu'est-ce que ça... qu'est-ce qu'ils ont eu à subir pour avoir leur
hôpital qu'on n'a pas encore. C'est vraiment gênant, c'est honteux.
Avec l'annonce de ce matin, là, le
ministre Dubé puis François Legault, c'est... ils pensent que c'est terminé,
que, bon, ils débloquent l'argent. Mais tout ce que ça va faire, tout ce qu'on
a compris, ce qu'ils vont réussir de grappiller comme argent, c'est pour
commencer la première phase qui est celle d'un stationnement. On sait tous que
ce n'est pas dans un stationnement qu'on va pouvoir donner des services puis
des services de santé à la population.
On n'en est pas encore rendus à l'hôpital.
Ce que ça prend, c'est un plan clair, un échéancier, puis tant et aussi
longtemps que les pépines ne sont pas en train de creuser, bien, on n'y croira
pas. Donc, on va le croire quand on va le voir. Ce n'est pas cette annonce-là
qui va faire que M. Legault pourra dormir sur ses deux oreilles parce qu'on n'a
toujours pas d'hôpital et on n'est pas... on ne sait pas quand est-ce qu'on va
l'avoir.
Pour vrai, moi, je trouve ça très gênant
la façon de gérer de François Legault. C'est une gestion électoraliste
duplessiste. On n'est plus en 1950. Je veux dire, son nouveau surnom, là, c'est
François Le Noblet Legault, c'est comme ça qu'il faut l'appelait... l'appeler
parce qu'il fait... il fait comme François... comme Duplessis dans les
années 50. C'est juste que la population, elle a changé, puis les gens
n'ont pas une poignée dans le dos puis ils ne croient plus les paroles de
François Legault. Donc, on a besoin d'un échéancier clair puis on a besoin de
voir les pépines pour croire que ça va commencer.
Sur un autre sujet rapidement, la semaine
passée, je me suis entretenue, pendant les crédits, avec François Legault sur la
contraception gratuite. J'ai entendu une ouverture de sa part, beaucoup plus
que ce qu'on a vu pour l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Et moi, j'avais déjà
annoncé, puis je vais le faire demain, je vais déposer un projet de loi pour
rendre la contraception gratuite. Je vais être accompagnée de professionnels de
la santé qui vont nous dire demain — je vous invite à être présents
et présentes — que ça change la vie des femmes, des Québécoises
d'avoir la contraception gratuite.
J'ai eu, on se rappellera, une pétition
qui a recueilli près de 100 000 signatures. Ce n'est pas rien. Donc,
il y a un consensus pour les questions d'égalité entre les hommes et les
femmes, la contraception gratuite en fait partie. Donc, j'ai hâte de déposer ça
demain puis j'ai hâte de voir la réception positive et peut-être d'appeler le
projet de loi que je vais déposer demain. Merci.
Journaliste : Est-ce que M.
Legault devrait... ou M. Dubé devrait abandonner le projet de l'Hôpital
d'Arthabaska ou en fait le remettre sur les tablettes? Parce que, là, vous...
il se fait accuser, vous accusez le gouvernement Legault de patronage jusqu'à
un certain... jusqu'à un certain point, de faire en sorte d'avantager une
région... de façon électoraliste.
Mme Ghazal : Mais mon
collègue, Sol Zanetti, a utilisé un terme, c'est le caquisme systémique,
c'est-à-dire qu'on favorise par un système de gestion de la CAQ, les comtés
caquistes. C'est ce qu'on voit pour les hôpitaux, mais aussi pour... pour les
écoles. Et il nous place devant des faux dilemmes. Un, si on fait cet
hôpital-là, on ne pourra pas faire celui-là, donc il faut que quelqu'un se
sacrifie. Puis, comme par hasard, ceux qui se sacrifient, c'est ceux qui ne
votent pas du bon bord, où on incite, par exemple dans Arthabaska, de voter du
bon bord pour ne pas que cette population-là soit sacrifiée. C'est vraiment
honteux de gérer de cette façon-là. Moi, ça me... ça me choque énormément, puis
je le sais que ça choque aussi les Québécois et les Québécoises. Donc il ne
s'agit pas de faire des sacrifices, puis des... des choix, c'est si... si le...
Legault nous invite puis invite la population à faire des sacrifices, et des
sacrifices à cause de sa mauvaise gestion de l'argent public... Il se targue
d'être un gestionnaire, d'être un comptable, un entrepreneur, mais ça fait très
longtemps qu'il n'a pas été comptable puis entrepreneur et homme d'affaires
parce qu'il gère très, très mal, de façon médiocre.
Journaliste : Vous avez parlé
de la contraception, excusez si je parle de sous, mais il y a un lien avec
Arthabaska. En fin de semaine, on a vu dans... M. Duhaime qu'il y avait des
anti-choix. Comment vous réagissez? Est-ce que vous avez des appréhensions que
M. Duhaime puisse rentrer et que ces idées-là arrivent à l'Assemblée nationale?
Mme Ghazal : Bien, moi,
j'espère qu'il n'y aura aucun élu. Il y a un consensus en ce moment, au Québec,
par rapport à la question de l'avortement et des consensus, on en a besoin
parce qu'on ne va pas se transformer comme une société polarisée comme aux
États-Unis et... Mais cela dit, les mouvements anti-choix sont présents au
Québec. On l'a vu dans les... dans la dernière année. Ils s'excitent à venir
ici dans des rassemblements au Québec, notamment l'année passée devant
l'Assemblée nationale. Ce que j'ai entendu, c'est qu'il y a un mouvement
anti-choix, ils vont revenir devant l'Assemblée nationale prochainement. Donc,
il faut qu'on fasse très, très attention, et pas nous asseoir sur nos lauriers.
Donc, ces gens-là sont actifs un peu partout, ils vont essayer d'entrer dans
les partis politiques qu'ils... où est-ce qu'ils peuvent le faire. Ils l'ont
beaucoup fait au Parti conservateur, mais je vous rappelle qu'ils sont aussi
présents au Parti libéral du Canada. Il y a des élus qui sont aussi anti-choix.
C'est juste qu'il y a un leadership, dans le parti, qui a décidé de ne pas
aller là.
Maintenant...
Journaliste : ...mettez en
garde les électeurs d'Arthabaska, notamment? Parce que là, ils étaient dans des
rassemblements avec le Parti conservateur du Québec, de M. Duhaime.
Mme Ghazal : Non, mais juste
faire attention. C'est que ces gens-là... Je parle des mouvements qui veulent
aller dans les différents partis politiques. Moi, ce que j'ai entendu... Je ne
me rappelle pas si Éric Duhaime s'est prononcé sur le sujet. Je ne l'ai jamais
entendu dire qu'il était anti-choix. Ou peut-être qu'il devrait prendre
position clairement. Parce que ces gens là, quand il y a du mou, bien, ils y
vont. Quand ils sentent qu'il y a une porte ouverte dans les partis politiques,
ils vont y aller puis ils vont s'essayer. C'est ce qu'ils font toujours. Ils ne
se sont pas essayés à Québec solidaire, parce que nous, on est très clairs et
très fermes là-dessus.
Journaliste : Est-ce qu'un
vote pour Éric Duhaime dans Arthabaska est un vote anti-choix?
Mme Ghazal : Non, non, ce
n'est pas ça que je dis. Ce que je dis, c'est que les... M. Éric Duhaime, je ne
l'ai jamais entendu se prononcer comme étant anti-choix ou pro-choix.
Honnêtement, je ne me rappelle pas qu'est-ce qu'il a dit, ça fait que je ne
vais pas... Je ne l'ai jamais entendu être comme ça. Ce que je dis, c'est qu'il
faut faire attention à ces mouvements-là. S'ils sont présents, est-ce que c'est
parce qu'il y a une réceptivité? Il faut qu'on fasse attention. Et si M. Éric
Duhaime est anti-choix... est... excusez-moi, est pro-choix, bien, il faut
juste qu'il le dise clairement. Mais, pas du tout, je ne pense pas qu'il
l'ai...
Journaliste : Je pense qu'il
l'a déjà dit, là. Moi, je l'ai entendu le dire souvent, là.
Mme Ghazal : Il l'a déjà dit?
Bien, c'est ça, c'est... Bien, s'il l'a dit, moi, je... oui, je prends... je
prends...
(Interruption)
Mme Ghazal : Est-ce que la
diffusion continue?
Le Modérateur : Oui, oui.
Mme Ghazal : Oui? O.K., c'est
bon.
Une voix : ...
Mme Ghazal : O.K., parfait.
Donc, moi, ce que je dis, c'est : Il faut que tout le monde, tout le
monde, on fasse attention à ces mouvements-là, qui prennent toutes sortes de
moyens. Mais s'il l'a dit... C'est vraiment parce qu'en toute honnêteté je ne
m'en rappelais pas. Je ne l'ai juste jamais entendu sur la question. S'il l'a
dit, il ne faut pas... Moi, je le crois sur parole.
Journaliste : Mais je trouve
que vous faites preuve de beaucoup de retenue par rapport à M. Duhaime, alors
que vous avez été très critique de lui dans votre discours à Montréal, vous
l'avez mis dans le même panier que d'autres figures de l'extrême droite. Là, on
vous parle de cette possible entrée-là, avec Arthabaska, puis vous avez l'air
de dire : Bien, si M. Duhaime l'a dit...
Mme Ghazal : Il faut faire
très attention sur quel... sur quel terme. Quand je parle de la droite, il y a
la droite... l'extrême droite, qu'on voit partout à travers le monde. Il y a la
droite morale, plus sur les droits des femmes, il y a la droite économique. Et
M. Duhaime, sur les questions... Là, vous me posez une question sur la
contraception... sur l'avortement, donc c'est très important pour moi de
répondre de façon spécifique sur l'avortement. Et s'il a dit que lui, il
n'était pas anti-choix, donc qu'il est pro-choix, donc c'est bien. Il faut
qu'il l'affirme clairement.
Journaliste : Vous le classez
où, M. Duhaime...
Mme Ghazal : Bien, il est de
droite, il est de droite, c'est clair. Il est dans l'autre spectre par rapport à
Québec solidaire.
Journaliste : ...extrême
droite? C'est-tu...
Mme Ghazal : Je vais le laisser
se qualifier lui-même. Il est de droite. Il est de droite, il est de droite. Il
est de droite sur toutes sortes de questions, notamment les questions de
justice fiscale, sur la question des services publics. En ce moment, ce qu'on a
besoin, ce n'est surtout pas de couper dans les services publics. On le voit,
pour la population, on a, plus que jamais, besoin d'avoir des services publics
forts, surtout face à la crise économique dans laquelle on s'en va, sur la
crise du coût de la vie. Donc, c'est...
Les Québécois ont le droit d'avoir une
diversité d'options et, dans Arthabaska, ils vont avoir cette diversité
d'options. Nous, on a notre candidate, Pascale Fortin, qui est déjà prête, qui
est déjà annoncée comme candidate, et les Québécois... il va y avoir des
débats, et donc les Québécois vont avoir la... toute la diversité d'options.
Journaliste : Mais vous avez
dit, il y a quelques semaines, que M. Legault préparait le terrain à une montée
de l'extrême droite au Québec. Est-ce que M. Duhaime fait partie de ces
groupes-là, à votre avis? Est-ce que les conservateurs du Québec font partie de
ce que vous avez qualifié de groupe émergent d'extrême droite?
Mme Ghazal : Ce que j'ai dit
par rapport à François Legault, c'est que, depuis très longtemps, il fait le
lit de gens qui ont un discours beaucoup plus d'extrême droite, évidemment, que
celui de François Legault, en mettant tous les problèmes, littéralement, tous
les problèmes du Québec sur le dos de l'immigration, notamment la crise du
logement, la crise du coût de la vie, la crise dans nos services publics, et il
distribue les blâmes sur les nouveaux arrivants, au lieu de regarder, lui, sa
gestion catastrophique, qui... pleine de gaspillage de nos... de notre argent
public, et qui fait qu'on se trouve aujourd'hui, dans le trou, notamment avec
un gros déficit. Ça, ce n'est pas à cause des immigrants.
C'est... Moi, j'ai le droit de... C'est
clairement... Je veux dire, quand on dit que les gens qui viennent ici demander
refuge, quand M. Jean-François Roberge dit que ces gens-là, c'est... on ne peut
pas accueillir toute la misère du monde, les termes et le choix des mots sont
inappropriés et fait en sorte qu'il y a des gens qui ont des discours beaucoup
plus extrémistes que ceux de la CAQ, ça pourrait... ça pourrait les exciter un
peu plus.
Journaliste
: Alors,
est-ce que... est-ce que le parti...
Mme Ghazal : C'est juste
d'être responsable dans la façon d'en parler.
Journaliste
: Une fois
que vous avez fait la précision, est-ce que le Parti conservateur d'Éric
Duhaime fait partie de ces groupes-là qui pourraient être... qui pourraient
profiter de...
Mme Ghazal : Écoutez, on
a besoin... On est dans une démocratie et on a besoin d'une pluralité de partis
politiques. Et nous, nos valeurs sont claires et...
Journaliste
: Et
selon... Où se situe, selon vous, Québec solidaire? Parce que récemment on vous
a vu avec M. Mélenchon, donc, qui lui est plutôt de l'extrême gauche en
France. Où se situe Québec solidaire maintenant?
Mme Ghazal : Québec
solidaire, on est un parti de gauche progressiste, un parti des travailleurs,
travailleuses. On... Si ce n'était pas de nous, la question de la crise du
logement ne serait même pas un sujet ou à peine à l'Assemblée nationale. Ça,
j'en suis convaincue. On a réussi à aller chercher des gains en cette matière.
Andrés Fontecilla a déposé un projet de loi pour plafonner les augmentations de
loyer. En ce moment, il y a des gens qui vont payer 20 % d'augmentation,
30 % d'augmentation. La justice sociale, la justice fiscale, les
inégalités... Moi, j'ai déposé un projet de loi pour que dans l'éducation il
n'y ait plus d'inégalité. Nous sommes les seuls qui sont fermement là-dessus.
Nous sommes le seul parti de gauche progressiste sociale à l'Assemblée
nationale.
Journaliste
: ...de
gauche, par contre. Vous êtes... Vous ne vous considérez pas comme un parti
d'extrême...
Mme Ghazal : Les
extrêmes, je veux dire, François Legault a voulu me traiter d'extrémiste, comme
si j'avais l'air d'une extrémiste, pour faire diversion sur ses mauvaises
décisions. Nous, on est un parti résolument de gauche, un parti de la justice
sociale, un parti écologiste. Ça fait partie de notre ADN et de nos valeurs
fondatrices depuis notre fondation. Ça n'a jamais changé puis on a toujours été
clairs là-dessus.
Journaliste
:
...Alexandre Leduc, Étienne Grandmont qui n'excluent pas de devenir
co-porte-parole. C'est lequel votre préféré?
Mme Ghazal : Bien, moi,
ça... Je les aime tous les trois également. Et moi, ça m'enthousiasme de voir
que mes collègues sont... ont envie de continuer à travailler pour faire
grandir Québec solidaire et qu'ils aient envie...
Une voix : ...
Mme Ghazal : ...et qu'ils
aient envie aussi de briguer le poste de co-porte-parole. Ça m'enthousiasme et
je trouve ça très, très positif.
Journaliste
: Est-ce
que ça prendrait quelqu'un de l'extérieur. Est-ce que vous souhaiteriez...
Mme Ghazal : Il pourrait
y avoir... Que ce soit de l'extérieur, c'est tout à fait possible qu'il y ait
quelqu'un de l'extérieur. Donc, c'est important. Nous, on est un parti d'idées,
de débats d'idées. Et je pense que cette campagne va nous amener à faire ça.
Puis c'est aussi une campagne... Il va y avoir des, tu sais, des modalités qui
vont être votées, là, qui vont être présentées en juin prochain sur cette
élection-là.
Journaliste
: Et c'est
important, ce que vous dites là, pardon, Mme Ghazal. Donc, vous êtes
ouverte à ce qu'il y ait non seulement des gens de l'interne, mais de l'externe
aussi pour cette course-là.
Mme Ghazal : Pas juste
moi. Nos statuts le permettent. Et ça, ça va continuer. Ça fait que nos statuts
permettent d'avoir toutes sortes de personnes, que ce soit des élus ou des
gens...
Une voix : ...
Mme Ghazal : Bien, non,
je veux dire, le Parti libéral, là, ils vont avoir... Si les cinq qui sont des
extraparlementaires, il y a eu... extraparlementaire pendant un an, c'est
quelque chose qui peut arriver. Bien, on a fait des changements dans nos statuts
pour rendre notre parti beaucoup plus flexible, beaucoup plus efficace et de
pouvoir accueillir n'importe quelle personne qui a envie d'être
co-porte-parole.
Journaliste
: ...le
référendum sur l'indépendance de l'Alberta serait une bonne chose pour le mouvement
souverainiste au Québec?
Mme Ghazal : Les seules
personnes qui vont faire l'indépendance du Québec, c'est le peuple québécois.
Et ce qui se passe ailleurs, ce qui se passe dans les provinces ou ce qui se
passe à Ottawa n'a pas d'impact sur nous. Donc, ce n'est ni bon... Ce n'est ni
bon ni mauvais. C'est vraiment ici qu'on va pouvoir choisir notre pays et faire
nos propres choix puis défendre les intérêts du Québec. Ce n'est pas l'Alberta
ni...
Journaliste
: Mais
est-ce que vous encouragez...
Mme Ghazal : Bien, je
veux dire, tous les... Tous les peuples du monde qui ont envie d'avoir un pays,
moi, j'encourage ça. Comme Québécoise d'origine palestinienne, je veux qu'il y
ait une Palestine libre. Je veux qu'il y ait un Québec libre. Si les Albertains
ont envie de faire ça, ils peuvent le faire. Moi, je n'ai pas à me proposer
là-dessus... à me prononcer là-dessus.
Journaliste
: Pardon,
c'est au Canada, Mme Ghazal. Ce n'est quand même pas un autre pays.
Mme Ghazal : Moi, je le
considère comme un autre pays.
Journaliste
: Non, non,
mais si l'Alberta fait un référendum et décide de devenir souveraine, vous
pensez vraiment qu'on regarde ça puis que le Québec reste indifférent?
Mme Ghazal : Bien, c'est
intéressant de voir les autres peuples aussi qui... Je n'avais pas pensé que
les Albertains sont un peuple, mais si les gens se sentent comme ça, ce n'est
pas à nous d'avoir... avec notre regard extérieur, de leur dire quoi faire.
C'est le peuple qui décide. Donc, c'est sûr qu'on va regarder ça et qu'on va
l'observer avec intérêt, mais est-ce que ça va avoir un impact? C'est vraiment
ici, au Québec, que notre discours et ce qu'on fait ici au Québec, qui va avoir
un impact.
Journaliste
: Les
Albertains, donc, sont moins un peuple, selon vous, que le Québec peut être un
peuple?
Mme Ghazal : Je ne sais
pas ce qui se passe ce matin. Vous me mettez des mots dans la bouche.
Une voix : ...
Mme Ghazal : Non, mais je
l'ai découvert puis je trouve ça intéressant. On va regarder, ça. On va
observer ça, c'est sûr et certain.
Journaliste
: Vous avez
dit : Tu sais, ce qu'il se passe ailleurs, ce n'est pas vraiment
important, ce qu'il se passe à Ottawa, ce n'est pas vraiment important pour le
mouvement souverainiste. Vous ne pensez pas que c'est à cause d'Ottawa que le
Québec veut devenir indépendant?
Mme Ghazal : C'est-à-dire que
ce qu'il se passe ailleurs, ce n'est pas... ça n'a pas d'impact sur la défense
de nos intérêts ici. Les seuls qui allons défendre les intérêts du Québec et
qui allons décider si on fait un pays, c'est nous-mêmes ici, au Québec. Oui, ça
peut être une raison de dire : Bien, on veut sortir de l'État fédéral qui
est très centralisateur comme ça peut être parce qu'on veut défendre notre culture,
notre langue, etc. Il peut y avoir une diversité de raisons de devenir un pays.
Mais, si on veut le faire, ce n'est pas en Alberta ni à Ottawa qu'on va le
faire, c'est ici, au Québec.
Journaliste : Si je peux me
permettre. Sur... Pour revenir sur la course au co-porte... non, je ne
m'essayerai pas.
Journaliste : Porte-parole.
Mme Ghazal : Il faut vous
pratiquer, là, franchement, depuis 20 ans qu'on est...
Journaliste : C'est ça, sur
la course... masculine, ça va être quoi, l'importance pour vous, que le futur
porte-parole de Québec solidaire adhère à votre vision pour les travailleurs?
Bon, vous avez quand même signé un manifeste, là. Ça va être quoi, l'importance
que cette personne-là soit alignée avec vous sur la direction où vous voulez
envoyer Québec solidaire?
Mme Ghazal : Bien, moi, le
manifeste que j'ai... qu'on a publié, qu'on a rendu public et envoyé aux
membres la semaine passée, ce sont les membres qui vont, après ça, se
l'approprier en conseil national en juin et qui vont sûrement l'amender, qui
vont en débattre et qui vont l'améliorer. Donc, c'est une vision que je dépose.
Et tous les membres de Québec solidaire, peu importe qui ils sont, vont pouvoir
participer à ça. Bien, c'est les délégués, là, dans leurs associations locales,
qui vont pouvoir y participer. Donc, moi, ce que je souhaite, c'est que tous
les membres y adhèrent. À date, ce que j'ai comme accueil, c'est très, très
positif.
Journaliste
: Merci.
Mme Ghazal : Merci.
(Fin à 11 h 17)