(Onze heures vingt-sept minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte.
La commission
est réunie afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 25, Loi visant à lutter
contre l'hébergement touristique illégal.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Boutin (Jean-Talon) est remplacée par M. Caron
(Portneuf); Mme Cadet (Bourassa-Sauvé)
est remplacée par Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger);
et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)
est remplacé par M. Grandmont (Taschereau).
Mémoires déposés
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Avant de débuter les remarques préliminaires, je
dépose les mémoires reçus depuis la fin des auditions, soit ceux de WeChalet et
de la Fédération des chambres de commerce du Québec.
Remarques préliminaires
Nous débutons avec les remarques préliminaires,
et j'invite donc Mme la ministre du Tourisme, et vous disposez de
20 minutes. Donc, allez-y, ma chère, votre... la parole est à vous.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente, plaisir de vous retrouver.
D'abord et avant tout, saluer les
collègues : Anjou—Louis-Riel,
qui est présente avec moi aujourd'hui, Abitibi-Est, Dubuc, Portneuf,
Nicolet-Bécancour, qui sont en commission aujourd'hui, merci de votre présence.
Les équipes du ministère :
Audrey Murray, ma sous-ministre; Marie-Ève Bédard, sous-ministre
adjointe; Me Hudon, plaisir de vous retrouver, Me Hudon;
Mme Brisson Duchesne, qui est la directrice de l'innovation politique au
ministère; Kevin Dufresne, qui est conseiller à l'innovation politique du
ministère. Les super équipes de Revenu Québec qui sont de retour en commission
parlementaire, heureuse de vous retrouver, évidemment, les collègues du
cabinet.
Mme la Présidente, je ne prendrai pas
20 minutes pour revenir, là, sur les raisons pour lesquelles on s'amène en
commission parlementaire pour revoir la loi et s'assurer que — la
Loi sur l'hébergement touristique — le projet de loi n° 25 soit adopté le plus rapidement
possible. On le sait, Mme la Présidente, demain, c'est le 1er juin, début
des activités entourant l'été touristique au Québec, et, comme à la lumière des
observations et des analyses fines qui ont été faites par les équipes du
ministère et du cabinet, Mme la Présidente, il est plus que temps que les
modifications réglementaires, en fait que ce projet de loi là, carrément,
puisse être adopté le plus rapidement possible avec la pleine et entière
collaboration des oppositions, à l'aube, donc, de cette nouvelle saison
touristique qui, je tiens à le rappeler, Mme la Présidente revêt un caractère
très particulier.
Cette année, c'est réellement la première année
sans mesures restrictives liées à la pandémie, où on pourra enfin vivre un vrai
été touristique, au Québec. Non pas que les précédents n'ont pas été des vrais,
mais il y avait des conditions particulières
dans laquelle... dans lesquelles, je devrais dire, tant les touristes que les
entreprises devaient se soumettre et
qu'ils ont fait de formidable façon. Maintenant, c'est l'an 1, c'est le
début d'un temps nouveau, comme le chantait
si bien... Alors, j'espère qu'on puisse adopter cette loi-là le plus rapidement
possible, Mme la Présidente. Merci.
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la ministre.
J'invite maintenant la porte-parole de
l'opposition officielle et députée de Chomedey à faire ses remarques
préliminaires pour une durée de 20 minutes, vous aussi. La parole est à
vous.
Mme Sona Lakhoyan
Olivier
Mme Lakhoyan
Olivier : Bonjour, Mme la Présidente. Bonjour, Mme la
ministre, l'équipe des chers députés collègues.
J'aimerais remercier de... la présence de ma collègue députée de Jeanne-Mance—Viger, notre recherchiste, Marc Dupont, et
l'équipe, les députés des autres oppositions.
Je suis très heureuse d'être parmi vous pour le
début de l'étude détaillée du projet de loi n° 25. C'est la première fois
que je suis ça, donc, à titre de porte-parole de l'opposition officielle en
matière de tourisme, donc je suis très contente. Je
m'attends à une belle collaboration, définitivement, avec tout le monde afin
qu'on puisse finir ce projet le plus rapidement possible pour le début de
l'été. Nous allons collaborer, c'est sûr, de notre part, afin de répondre à la
demande de l'industrie touristique, qui voulait une adoption avant la fin de la
session parlementaire. Donc, nous avons très hâte de débuter cette étude
détaillée. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup, Mme la députée.
Maintenant, j'invite le porte-parole du deuxième
groupe d'opposition, le député de Taschereau, à faire ses remarques
préliminaires pour une durée de 20 minutes maximum.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Je ne ferai pas
20 minutes, Mme la Présidente, mais merci. Salutations à vous, salutations
à la ministre, salutations aux collègues aussi et à tous les employés qui nous
accompagnent, que ce soit en haut de la petite tour pour le son, les pages et les
gens qui travaillent aussi, évidemment, à nous aider à rédiger un projet de loi
qui soit le plus précis possible, le plus
efficace possible. Je commence à... ce n'est pas ma première commission,
mais je me rends compte, finalement, que c'est très intéressant d'avoir ce
monde-là en arrière pour nous aider à rédiger les bonnes formulations, des fois
un mot peut faire toute la différence. Donc, j'apprécie vraiment votre rigueur,
donc, je vous en remercie.
Vous le savez, puis on l'a dit à plusieurs
reprises, c'est une réforme que nous attendions depuis au moins un bon un an et demi, deux ans. On espérait
effectivement qu'on puisse travailler à responsabiliser les plateformes.
Donc, on était très contents de voir que le projet de loi, comme on l'a dit
depuis le début, répondait à plusieurs des éléments qu'on demandait, là,
c'est-à-dire être capable de faire cesser les pratiques coquines, pour
reprendre le terme que nous avons utilisé auparavant, donc s'assurer qu'il n'y
ait plus de coquins qui puisse agir de manière illégale, en fait, là, sur ces
plateformes, il y en a plusieurs aussi.
On salue aussi la flexibilité, la façon dont le
projet de loi est monté, notamment sur les amendes qui sont mises de l'avant, qui sont très importantes — on
espère que ça sera dissuasif — mais
aussi toute la flexibilité qu'on se donne
pour les prochaines années de pouvoir faire évoluer par règlement le projet de
loi. Je pense que ça, c'est quelque chose... c'est une belle attention
qu'on a vraiment appréciée, le fait qu'on est conscient que c'est une industrie
qui est en constante évolution, et ça va vite, ces compagnies-là ont des moyens
technologiques, techniques et légaux, aussi, qui
sont immenses. Donc, si on est capable de se donner de la flexibilité dans le
temps, si on se donne la flexibilité aussi, ou l'opportunité de faire
des bilans de manière régulière, si on se donne les outils pour faire les bons
suivis et se faire accompagner aussi par les
chercheurs... je me souviens, là, de Mme St-Hilaire et de...
M. Wachsmuth, qui étaient... oui, c'est
ça, excusez-moi, qui étaient là pour offrir leur aide en soutien, dans le fond,
pour comprendre l'évolution de cette industrie-là. Je pense que, là, on
a entre les mains quelque chose qui nous permet d'avoir un bon regard
périodique, en continu et de manière périodique sur l'industrie, comment elle
évolue et comment on doit, par le fait même, faire évoluer nos lois pour
qu'elles répondent aux objectifs qu'on s'est fixés au début, donc, ça,
vraiment, j'apprécie.
Et c'est pour
ça aussi que, je le dis puis je le répète encore, nous allons agir de manière
collaborative. On veut que ce soit...
tu sais, que ce soit adopté avant la saison touristique. On ne laissera pas
passer une saison, évidemment, touristique sans avoir ce nouveau projet
de loi là... bien, la loi en application, qui, nous pensons, pourrait avoir des
effets très bénéfiques sur ce pan de l'économie qui est de plus en plus grand.
Donc, nous visons une adoption, évidemment, rapide non seulement parce qu'on
veut le faire dans la saison touristique, mais aussi parce qu'on souhaitait
cette réforme-là, donc soyez assurés de notre collaboration.
Évidemment, on a été très déçus de ne pas voir
présent Airbnb. On en reparlera aussi, évidemment. Ça nous inquiète. Ça nous inquiète à plusieurs égards,
d'abord parce que c'est la plus grosse industrie, la plus grosse
compagnie qui agit dans ce secteur d'activité là. Je n'ai pas les parts de
marché, ce serait peut-être intéressant, éventuellement, qu'on regarde ça, je
ne sais pas si vous avez... si, de votre côté, vous avez ces informations-là,
mais c'est une grande entreprise, capitalisation de 64 milliards de
dollars, donc elle a beaucoup de moyens. Et ce n'est pas pour rien qu'on parle...
quand on parle de cette industrie-là, on parle... on la nomme par le nom de la
plus grosse entreprise, celle qui a débuté
le bal aussi, Airbnb. Donc, on fera des démarches, là, pour essayer de les
entendre. On verra s'ils répondront, mais, en tout cas, ça, c'est très
décevant puis c'est inquiétant aussi, considérant le peu de collaboration que
cette compagnie-là a offert avec... bien, lors des auditions, notamment, avec
la ministre, dans le cadre de la rédaction de ce... de l'adoption de ce projet
de loi là, c'est inquiétant. Moi, ça m'inquiète, en tout cas, parce que j'ai
l'impression que ces compagnies-là, ces nouvelles compagnies là se sentent
peut-être un peu, des fois, au-dessus des lois, des compagnies internationales.
Elles sont... comme je l'ai dit, elles sont bien outillées d'un point de vue
légal et elles sont capables de saisir toutes les petites failles pour être
capables d'échapper, finalement, aux lois qui sont votées un peu partout. Mais très content qu'ici, au Québec,
encore une fois, selon les mots que nous avons entendus pendant les auditions... s'apprête à avoir le projet de loi
qui sera le plus... un des plus novateurs, disons, dans le monde. Ça, je
trouve ça super intéressant et je pense qu'il y a de quoi être fier qu'au
Québec... j'espère que la ministre pourra le souligner elle-même, si... tu
sais, on aura un des systèmes, probablement, les plus innovants dans le monde
pour être capable de forcer Airbnb et les autres compagnies à s'assujettir aux
lois, donc, c'est ça.
Évidemment, il y a un point sur lequel on pense
qu'il y aurait du chemin à faire, puis, encore une fois, comme je le disais tout à l'heure, pendant la
période de questions, loin de moi l'idée de ralentir les travaux de la
commission, mais j'aimerais qu'on puisse quand même discuter de la question des
évictions. Je comprends que ce n'est pas directement touché, on verra si on est
capables de faire une proposition qui serait acceptable aux yeux du
gouvernement, mais, pour nous, c'est un des morceaux qui
reste quand même assez... une zone d'ombre, en fait, je vais le nommer comme
ça, une zone d'ombre sur laquelle on pourrait agir. C'est important, très bon
pour ce qui touche l'hébergement illégal,
l'hébergement touristique illégal, mais tout ce qui touche les zones dans
lesquelles c'est permis et pour lesquelles des propriétaires vont changer l'affectation pour faire de la location
touristique via des plateformes, bien, l'éviction est permise. Puis, comme je l'ai mentionné hier, sur le
principe du 25, il y a des gens qui se sont rendus jusqu'au Tribunal administratif du logement, et
malheureusement ils ont perdu parce que la loi prévoit que c'est légal de faire
ce genre d'éviction.
Donc, on reviendra. Je le dis encore, notre
objectif n'est pas de ralentir l'adoption du p.l., on veut que ça soit adopté
avant l'été, avant la saison estivale, mais on veut quand même tester cette
idée-là avec le gouvernement parce qu'on pense que, si c'est possible de le
faire, bien... qu'on ne laisse pas aussi passer, encore une fois, une autre
saison estivale avant d'avoir une prochaine opportunité de travailler sur cet
enjeu-là, qui nous apparaît essentiel. Pour nous, il n'est pas logique de dire
qu'on évince des gens de leurs logements, aussi légal cela fusse-t-il, parce
qu'on veut loger des gens à gros prix qui viennent de l'étranger de manière
touristique. Il y a quelque chose qui est inconcevable, pour nous, dans une
crise du logement que nous allons vivre de façon très accrue, probablement la
pire crise du logement que nous vivrons depuis les 20 dernières années.
Donc, voilà, ça fait pas mal le tour de mes
remarques préliminaires, Mme la Présidente. J'ai très hâte de me mettre à
travailler là-dessus. C'est un bon projet de loi, on veut qu'il soit adopté
rapidement et on veut qu'il soit le plus complet possible. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député de Taschereau.
Y a-t-il des membres de la commission qui
souhaiteraient faire des remarques préliminaires? Remarques préliminaires, M.
le député de Nicolet?
Des voix : ...
M. Donald Martel
M. Martel : Bien,
je me préparais pour un petit peu plus tard, mais maintenant que vous m'avez
donné la parole...
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
je vous rassure que la ministre peut bien vous conseiller, mais c'est moi qui vous donne la parole. Donc, M. le
député de Nicolet-Bécancour, la parole est à vous, si vous le souhaitez.
M. Martel : Merci. C'est
gentil.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça me
fait plaisir.
M. Martel : C'est très gentil.
Bien, écoutez, je suis très content d'être là, d'autant plus que j'étais là
quand on a adopté la première loi Airbnb,
puis c'est votre collègue Dominique Vien, si ma mémoire est bonne, qui avait
présenté ça, puis, tu sais... puis je pense
que c'est bon de se remettre dans le contexte, parce que la location à courte
durée, c'est quand même un phénomène qui est relativement récent. Puis,
quand on discutait de ça en caucus, puis j'imagine que les autres formations
politiques avaient ce même genre de discussion là, on essayait d'évaluer est-ce
que c'est bon, est-ce que ce n'est pas bon. Puis moi, je voyais des choses
quand même beaucoup... très positives par rapport à ça, notamment de permettre
à des gens de gagner un petit peu de sous en louant son appartement ou sa
maison quand il n'est pas présent. Mais évidemment on partait vraiment d'une
page blanche, et il y avait beaucoup de collaboration. Puis je me rappelle du
sous-ministre, à l'époque... Donc, ça a été une belle expérience, mais là...
J'aimerais ça savoir la date qu'on avait adopté ça, mais admettons que c'est 2015‑2016,
le temps a évolué, on s'est raffiné par rapport à ça. Il y a eu, par notre gouvernement, par le ministre, un dépôt de
projet de loi, une adoption de loi, la dernière législature, où on a
responsabilisé un peu les municipalités, puis maintenant, bien, ça dépasse
encore un peu, on vient raffiner encore nos mesures.
Donc, moi, je souligne le travail de la
ministre. J'ai entendu toutes les remarques positives que les partis
d'opposition ont faites, je pense qu'on est tous conscients que la saison
estivale est à nos portes. La ministre a mentionné,
tantôt, que... Dieu sait qu'ils l'ont eu dur, les dernières années, notamment
à cause des mesures sanitaires. On est débarqués de cette dynamique-là,
donc souhaitons que les travaux avancent rondement et qu'on puisse adopter le
projet de loi le plus rapidement possible.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député.
Nous en
sommes... Est-ce qu'il y a d'autres membres qui voudraient faire des remarques
préliminaires? Merci.
Donc, nous en sommes aux motions préliminaires,
et la motion... j'ai reçu une motion préliminaire, donc, qu'on va mettre à
l'écran tout de suite, qui va être sur Greffier. La motion préliminaire est
déposée par le député de Taschereau. Alors, aussitôt que c'est sur écran, M. le
député, j'aimerais que vous en fassiez la lecture, s'il vous plaît.
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
peut en faire la lecture avant que ce soit sur l'écran. Allez-y, puis on va
pouvoir le mettre à la suite de votre lecture. Allez-y, M. le député.
Motion proposant d'entendre
Airbnb
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Parfait. Merci,
Mme la Présidente.
Donc, oui, donc ma motion préliminaire, je l'ai
un peu annoncée tantôt dans mes remarques préliminaires, là, elle va comme
suit, c'est :
«Qu'en vertu de l'article 244 de nos règles de
procédure, la Commission de l'économie et du travail tienne, à un moment jugé
opportun par la commission, des consultations particulières et qu'à cette fin,
elle entende [l'organisation suivante :] Airbnb.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
M. Grandmont : Oui, bien, je
vais y aller d'explications, Mme la Présidente.
J'en ai parlé tout à l'heure, par deux fois,
déjà, nous avons demandé à Airbnb de venir discuter dans le cadre de la
présente commission pour l'adoption du projet de loi n° 25,
qui vise à lutter contre l'hébergement touristique illégal. Il nous semble très
évident que cette compagnie, qui est la plus importante, là, en termes de... au
niveau des plateformes qui déploient des
services en ligne, là, pour l'hébergement touristique, c'est la plus
importante, elle doit être entendue, et par deux fois nous avons demandé
à l'entendre, nous avons demandé à ce qu'on puisse discuter avec elle de sa
perception du projet de loi, qu'elle puisse répondre à nos questions, qu'elle
puisse nous en poser aussi, par ailleurs, hein, c'est une question... Quand on
écrit un projet de loi, force est de constater qu'on essaie de coconstruire
quelque chose, là. Évidemment, on a chacun nos agendas, mais le choc des idées,
des fois, peut faire émerger quand même
des... peut mettre la lumière sur des zones d'ombre qu'on n'a pas vues, donc
c'est toujours intéressant d'entendre ces différents acteurs là
intervenir dans le cadre de la rédaction d'un projet de loi.
C'est la plus grosse compagnie, elle agit un peu
partout sur la planète. Je l'ai dit tout à l'heure, elle est très bien outillée, de manière technique, de manière
légale, pour être capable de contourner les lois. On le sait, que ce
n'est pas un joueur avec lequel il est facile de collaborer. J'avais bon espoir
que, pendant cette commission-là, considérant l'enjeu, considérant le fait
qu'elle serait la première touchée, aussi, par les mesures qui sont mises en
place par cet excellent projet de loi là, on pourrait s'attendre à ce qu'elle
soit présente, mais non, malheureusement, deux fois, deux demandes, et les deux
fois, c'est des refus. La première fois, je pense qu'il n'y avait pas de raison
particulière qui était invoquée. La deuxième fois, on a argué, du côté de la
compagnie, d'Airbnb, qu'on n'avait pas le temps. Je pense que ça ne cadrait pas dans leur horaire, ce n'était pas très, très
clair, là. Et c'est pour ça que, la motion préliminaire, on la propose
comme suit, en fait, «à un moment jugé opportun par la commission», on veut se
donner la flexibilité d'aller chercher un moment qui conviendra, elle ne pourra
pas se défiler sur une question d'horaire. C'est un peu l'objectif qu'on
poursuit avec ce libellé-là.
Donc, c'est, évidemment, la compagnie la plus
représentative, la plus importante. C'est beaucoup elle qui mène le bal, aussi,
sur les enjeux qui touchent cette industrie naissante là. Je dis «naissante»,
mais en même temps ça fait longtemps que c'est né, mais disons que c'est en
croissance très, très rapide, là, dans les dernières années. Je l'ai dit
tantôt, mais je le répète parce que c'est très important, on s'attend à ce
qu'une compagnie qui sera touchée par un projet de loi, par une loi qui sera
adoptée, bien, se soumette à la loi, puis, dans ce sens-là, ça prend une
certaine collaboration, c'est-à-dire qu'on
va accepter de suivre les lois. C'est une forme d'assujettissement, je ne sais
pas comment le dire, ça va plus loin
que la collaboration, mais, si la collaboration n'est même pas possible au
moment d'écrire une loi, qu'est-ce qui nous dit que cette compagnie-là
va suivre la loi... ou va utiliser toutes sortes de stratagèmes pour essayer de
contourner ce qu'on aura écrit comme projet de loi ici, en cette commission?
Moi, ça m'inquiète un petit peu. Honnêtement, j'ai l'impression qu'Airbnb fait
preuve de peu d'estime pour le travail qui est effectué ici, et qu'on risque de
se retrouver avec un joueur qui ne sera pas, encore une fois, un bon citoyen
corporatif dans les prochaines années, et qu'on devra se retrouver encore, au
gouvernement, à adapter le règlement, peut-être même à réécrire une partie du
projet de loi pour s'assurer qu'Airbnb, encore une fois, suivent les règles du
jeu telles qu'on les a écrites ici, au Québec.
Puis ce n'est
pas anormal, je me souviens qu'Airbnb, puis c'est la ministre qui en parlait,
qui disait... la ministre avait dit... elle avait lu une réaction
d'Airbnb qui disait : Ça va ajouter... cette job-là devrait être faite, en
fait, par les fonctionnaires de l'État. Moi, quand j'ai entendu ça, je me suis
dit : Mais quel culot de se défiler de ses propres responsabilités! Moi,
j'ai entendu quelque chose d'autre aussi en commission, c'était quelqu'un qui
disait : Est-ce qu'on... comment on
réagirait si Amazon, qui est un autre joueur qui a un chiffre d'affaires
important... qu'est-ce qu'on dirait
si Amazon vendait des produits qui sont illicites sur son site Internet? On
dirait : Ça n'a pas de bon sens, Amazon ne suit pas les règles, ne
suit pas les lois ici, au Québec, en vigueur. Puis on demande de faire ça, on
demande à Airbnb de se conformer, de suivre les lois du Québec, et elle dit que
ce n'est pas à elle de le faire, c'est aux fonctionnaires de l'État de le
faire. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, fondamentalement.
Donc moi, j'ai
très, très peur qu'Airbnb continue d'être un mauvais citoyen corporatif, et
donc c'est pour cela qu'on demande, à travers cette motion préliminaire
là, qu'on puisse entendre Airbnb pour... Ce n'est pas un procès, mais qu'on
puisse l'entendre puis qu'elle puisse démontrer... c'est ce que je veux, c'est
ce que j'espère, c'est qu'elle puisse démontrer sa bonne foi au regard du
législateur et l'esprit de collaboration dans lequel elle veut s'inscrire dans les prochaines années, si c'est possible, bien
entendu — je
vois la moue de la ministre — mais
encore faut-il l'essayer. Moi, je suis prêt à donner la chance au
coureur, mais demandons à Airbnb de se présenter et de discuter avec nous en signe de collaboration, autrement je vais avoir beaucoup de
difficulté à les croire sur parole. Ça sera tout, Mme la Présidente. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Des commentaires sur la motion préliminaire? Mme la
ministre.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx : Merci, Mme la Présidente.
Le silence d'Airbnb est sans équivoque. Ils ont néanmoins, là, déposé un mémoire. Vous avez raison, M. le député, on les
a invités à deux occasions, ils ont un horaire extrêmement chargé.
M. Grandmont :
Un horaire de ministre.
Mme Proulx :
Moi, je veux vous rassurer sur quelques éléments, là, avant de passer la...
à mon collègue de Bécancour-Nicolet. Nous autres aussi on est bien équipés, de
manière technologique, et le gouvernement du Québec est très bien équipé en
matière légale, et le gouvernement du Québec est particulièrement bien équipé
en enquêteurs chez Revenu Québec. C'est le Québec qui, dorénavant, mènera le
bal des conditions dans lesquelles les plateformes transactionnelles devront se
soumettre pour opérer au Québec.
Puis
vous avez mentionné que vous étiez inquiet des stratagèmes qu'Airbnb
pourrait... des petits coquins pourraient amener sur le terrain. On va les suivre de façon très, très serrée, là.
Puis, si c'est aux semaines qu'il faut qu'on amène des règlements, on va les amener aux semaines. Mais
moi, je vais être extrêmement claire avec Airbnb et sans
équivoque : Voici le carré de sable dans lequel vous allez devoir
dorénavant opérer et, si ça ne vous intéresse pas, je vais le dire en clair,
vous irez faire affaire ailleurs qu'au Québec, c'est tout. C'est tout, Mme la
Présidente.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions? M. le député de
Nicolet-Bécancour, la parole est à vous.
M. Donald Martel
M. Martel :
Si vous me donnez la parole, évidemment.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Bien sûr, je vous la donne.
M. Martel :
Merci, Mme la Présidente.
Il
faut que je lève mon chapeau au recherchiste de Québec solidaire, cette
twist-là, je ne la connaissais pas. J'en ai vu beaucoup, là, mais, au début d'un projet de loi, cette twist-là, je
ne l'avais jamais vue. Ça fait que bravo au recherchiste.
J'ai un peu de
difficulté à comprendre, un peu, cette... j'allais dire «obsession», c'est
peut-être fort un peu, là, d'entendre... de
Québec solidaire, de la part de... c'est-à-dire d'entendre Airbnb, de la part
de Québec solidaire... D'un côté, Québec solidaire, nous dit : On a
un très, très bon projet de loi, on devrait... il faut l'adopter le plus
rapidement possible, puis, d'un autre côté, bien, on nous revient avec une
demande de peut-être ralentir les travaux de ce projet de loi pour inviter de
nouveau Airbnb. Moi, je ne pense pas que c'est une bonne idée, honnêtement. On
les a invités deux fois, ils ont refusé deux
fois. Je me demande en quoi... puis, si vous avez une réponse par rapport à ça,
ça m'intéresserait, là, en quoi...
Une voix :
...
M. Martel : Oui, oui, oui, mais c'est ça, si vous avez une
réponse, parce que je me demande en quoi on pourrait changer ou
améliorer le projet de loi si on invite de nouveau Airbnb. Je me demande où
est-ce que ça changerait le projet de loi si on dit au départ que c'est bon.
L'autre chose, moi...
Ils ont refusé deux fois, puis, je me dis, tant pis pour eux autres. On leur a
offert deux tribunes, ils n'ont pas voulu.
Puis, savez-vous quoi, je pense que je comprends un peu leur raisonnement de ne
pas venir ici. Beaucoup d'intervenants
ont mentionné que cette loi-là risque de faire... risque de s'étendre au niveau
de la planète. Beaucoup de personnes ont dit que ce qu'on est en train
de toucher, là, ça peut solutionner beaucoup de problèmes qu'on voit ailleurs. Ça fait que moi, je peux
comprendre Airbnb de ne pas venir ici, de ne pas faire de publicité ou de
donner d'importance à ce projet de loi là,
puis je me dis : Tant pis, nous, ça nous permet de travailler beaucoup
plus librement, d'adopter notre projet de loi le plus rapidement, parce
que, dans le fond, là, ce projet de loi là, on ne fait pas ça pour Airbnb, on
fait ça pour les touristes qui vont venir au Québec puis on fait ça aussi pour
des personnes qui veulent utiliser cette plateforme-là.
Ça fait que je ne
vois... en conclusion, je ne vois vraiment pas l'utilité, là, de les inviter de
nouveau. Et on les a invités deux fois, ils ont refusé deux fois, on peut
travailler en paix. On adopte la meilleure loi possible, et je pense qu'on en a
un exemplaire devant nous, très reluisant. Voilà.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, M. le député.
Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires de d'autres collègues pour la motion
préliminaire? Mme la députée, allez-y.
Mme Sona
Lakhoyan Olivier
Mme Lakhoyan Olivier : Oui.
C'est sûr, je suis d'accord avec mes collègues, la ministre, qu'on est
vraiment déçus, je l'ai même mentionné hier,
hier soir, à l'Assemblée nationale, quand j'ai pris ma parole, que deux
invitations... Vraiment, on a fait les efforts pour qu'ils viennent. C'est
dommage, ils ne sont pas venus. Ils sont le plus gros, mondialement parlant,
même au Québec, donc c'est important d'entendre leur opinion, et c'est
important pour nous, pour l'industrie du tourisme, et la population québécoise
a demandé les questions.
C'est sûr, ils nous
ont envoyé un mémoire très détaillé avec leurs suggestions, les recommandations
et tout, mais on a des questions quand même
à leur demander, et ils ne sont pas venus. Donc, c'est un peu tant pis, c'est
dommage, tu sais, c'est dommage. Puis, écoutez, nous, on doit passer là-dessus
article par article puis arriver à avoir la loi juste à temps, avant que les
touristes commencent à arriver, afin que les gens sachent à quoi s'attendre et
qu'ils respectent les lois, donc, voilà.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres commentaires?
S'il
n'y a pas d'autre commentaire, nous allons mettre aux voix la motion
préliminaire. Est-ce que le... Pardon?
M. Grandmont :
...s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Par appel...
M. Grandmont :
Appel nominal, oui. Pardon.
Mise aux voix
La Présidente (Mme
D'Amours) : Vote par appel nominal, Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Pour, contre, abstention. M. Grandmont
(Taschereau)?
M. Grandmont :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Proulx (Berthier)?
Mme Proulx :
Contre.
La
Secrétaire : Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin
Roy : Contre.
La
Secrétaire : M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Contre.
La
Secrétaire : M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La
Secrétaire : M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Contre.
La
Secrétaire : M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M. Martel :
Contre.
La
Secrétaire : Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger)?
Mme Rotiroti :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey)?
Mme Lakhoyan
Olivier : Pour.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc...
La Secrétaire : Excusez-moi.
Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, la motion préliminaire est rejetée.
Étude détaillée
Je prends en considération l'article 1 du
projet de loi. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Proulx : Merci, madame...
la Présidente, et non pas «la provisoire».
Article 1, Loi sur l'hébergement
touristique...
Des voix : ...
Mme Proulx :
Article 1 : La Loi sur l'hébergement touristique
(chapitre H-1.01) est modifiée par l'insertion, après l'article 6, du
suivant :
«6.1. L'enregistrement d'un établissement
d'hébergement touristique et son renouvellement prennent la forme d'un
certificat délivré par [la] ministre et dont le contenu est déterminé par
règlement du gouvernement.»
Donc, délivrance d'un document officiel qui
vient simplement, mais de façon très importante, confirmer l'enregistrement de
l'établissement d'hébergement touristique et/ou, selon le cas, le
renouvellement.
Je rappelle, ici, que le contenu du certificat
va être déterminé par règlement, plus précisément par l'article 7.1 du
Règlement sur l'hébergement touristique que propose l'article 8, là, du présent
projet de loi.
Donc, on se rappellera, là, qu'en consultations
particulières, à la lecture du projet de loi, où... j'assume que tout le monde
l'a bel et bien lu, le certificat permettra, mais surtout va obliger — on
parle de responsabilisation des plateformes,
là — des
exploitants d'une plateforme numérique de valider le numéro d'enregistrement
qui apparaît sur les offres
d'hébergement des établissements d'hébergement touristique qu'ils diffusent. On
se rappellera qu'Airbnb trouve que c'est les fonctionnaires qui
devraient faire ça. Nous, avec l'article 1, on juge que c'est les plateformes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 1?
S'il n'y a pas de commentaire, on va mettre aux
voix l'article 1. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci.
L'article 2, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente.
Article 2 : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 20, des suivants :
«20.1. Une personne qui exploite une plateforme
numérique d'hébergement au sens de l'article 541.23 de la Loi sur la taxe de
vente du Québec (chapitre T-0.1) ne peut :
«1° diffuser une offre d'hébergement d'un
établissement d'hébergement touristique qui ne contient pas le numéro
d'enregistrement de l'établissement ni la date d'expiration du certificat visé
à l'article 6.1 délivré à l'égard de cet établissement;
«2° permettre
la conclusion d'un contrat de location à des fins d'hébergement d'une durée
inférieure à 32 jours pour un séjour dans un établissement d'hébergement
touristique qui n'est pas enregistré conformément à la présente loi ou dont
l'enregistrement est expiré, suspendu ou annulé.»
J'ouvre des guillemets de 20.2 : «Une
personne visée par l'article 20.1 doit — donc obligation :
«1° s'assurer que le numéro d'enregistrement de
l'établissement d'hébergement touristique ainsi que la date d'expiration du
certificat d'enregistrement contenus dans l'offre d'hébergement diffusée sur la
plateforme numérique concernent l'établissement visé par l'offre d'hébergement
et que l'enregistrement est bel et bien en vigueur;
«2° transmettre au ministre — à la
ministre — aux
conditions et selon les modalités déterminées par [le] règlement du
gouvernement, les renseignements et les documents que le règlement détermine
concernant notamment les offres d'hébergement des établissements d'hébergement
touristique diffusées sur la plateforme numérique.
«La vérification des renseignements exigée par
le paragraphe 1° du premier alinéa s'effectue à l'aide [d'un] certificat
d'enregistrement ou, le cas échéant, aux conditions et selon les modalités que
le gouvernement détermine par règlement.
«20.3. Le
ministre peut, par arrêté publié à la Gazette officielle du Québec,
assujettir, dans le délai et selon les modalités qu'il y établit, les
personnes exploitant un type de plateforme numérique non visé par
l'article 20.1 qu'il détermine aux dispositions de l'article 20.1 et 20.2
qu'il indique.»
• (12 heures) •
Bon, comme
dirait l'autre, en français, maintenant : 20.1, donc, on revient à
l'article 20.1, donc, on introduit dans la Loi sur l'hébergement touristique diverses mesures à l'égard des
personnes qui exploitent une plateforme d'hébergement touristique
numérique. On a dit qu'on allait rendre imputables les plateformes. On commence
ici.
Donc, en
premier lieu, le nouvel article 20.1 prévoit deux interdictions particulières.
Le paragraphe 1° interdit la diffusion par les exploitants d'une
plateforme numérique transactionnelle d'une offre d'hébergement concernant un établissement d'hébergement touristique qui ne contient pas
le numéro d'enregistrement apparaissant sur le certificat d'enregistrement d'établissement ainsi que la date
d'expiration. On se rappelle, on avait dit aux plateformes :
Pouvez-vous, de grâce, publier des annonces qui sont conformes, avec le numéro
d'enregistrement diffusé par le mandataire ou autorisé par le mandataire, qui
est la CITQ? Ils ne l'ont fait, on les oblige.
Le paragraphe
2° de cet article interdit pour sa part aux exploitants d'une plateforme
numérique transactionnelle de permettre la conclusion d'un contrat de
location courte durée — 31
jours et moins — au
sein d'un établissement d'hébergement touristique non enregistré ou au sein d'un établissement d'hébergement
touristique dont l'enregistrement n'est plus effective en raison de son
expiration, de sa suspension ou de son annulation.
Maintenant, bon, en ce qui a trait à la
suspension, annulation ou expiration, je pense que tout le monde comprend. La twist qu'Airbnb avait trouvée, entre
autres, les petits coquins, c'est qu'ils disaient que c'était une
annonce de 31 jours et plus, puis tu
rentrais dans l'annonce, boum! c'était 31 jours et moins. On vient leur
interdire ça également. Ça fait que ça, c'est pas mal ça pour 20.1.
Maintenant, pour 20.2... À moins que, Me Hudon,
vous souhaitiez ajouter quelque chose à 20.1? Non, tout est beau? «Tudo bem»?
«Tudo bem».
20.2, donc, un nouvel article, à 20.2, qui
impose des obligations aux exploitants de plateformes numériques. Donc, elles
doivent s'assurer que le numéro d'enregistrement de l'établissement
d'hébergement touristique ainsi que la date
d'expiration de l'enregistrement inscrit dans chaque offre d'hébergement
diffusée sur la plateforme soient rattachés à l'établissement
d'hébergement visé par l'offre d'hébergement et que l'enregistrement de cet
établissement soit toujours en vigueur.
Bien, l'annonce qu'ils annoncent, elle doit être conforme, puis ça doit être
l'annonce qui est annoncée. Ça fait que tu ne peux pas avoir une annonce
que tu diffuses qui ne correspond pas à l'offre elle-même. Alors, c'est ce
qu'on demande, ici.
Le paragraphe
2°, donc, on informe... en fait, on oblige les exploitants de plateformes
numériques à communiquer à la
ministre les documents et les renseignements déterminés par règlement. Les
informations liées à l'application... Ces informations liées à l'application de la loi et de son règlement
pourront notamment porter sur les offres d'hébergement diffusées sur la
plateforme. Donc, ils vont devoir nous informer. Les informations liées à
l'application de la loi, il va falloir
qu'ils nous les communiquent. L'obligation prévoit... L'obligation de
validation établie au paragraphe 1° du premier alinéa de cet article pourra être satisfaite au moyen d'un certificat
d'enregistrement de chaque établissement d'hébergement touristique ou,
selon les conditions, les modalités d'un règlement.
En gros, on vient dire aux plateformes :
Voici les conditions auxquelles, dorénavant, vous allez devoir vous soustraire,
que, pour le moment, c'est la job des plateformes de s'assurer que ce qu'elles
publient est valide et que, oui, à terme, on
considère, évidemment, là, une interface plus moderne sur laquelle on
travaille. On a un calendrier de travail sur lequel les équipes du
ministère sont déjà. Maintenant, pour le moment, ce qu'on dit aux plateformes,
c'est que c'est leur responsabilité de
s'assurer que ce qu'elles publient est légal, puis, si ce qu'elles publient
n'est pas légal, il y aura des
conséquences financières d'amendes sévères, on le verra plus loin, là, qui
seront imposées aux plateformes. Donc, en gros, Mme la Présidente, ça
résume, ici, l'article 2.
Une voix : ...
Mme Proulx : Il me reste 20.3, me
dit-on, que j'ai oublié de mentionner, je m'en excuse : «Le ministre peut,
par arrêté publié à la Gazette officielle du Québec, assujettir, dans le
délai et selon les modalités qu'il y établit, les personnes exploitant un type
de plateforme numérique non visé par l'article 20.1 qu'il détermine
aux dispositions des articles 20.1 et 20.2 qu'il indique.»
Ce que ça veut dire, c'est qu'on ne se gênera
pas, pour les plateformes non transactionnelles, d'assujettir, dans le délai et les modalités que nous
établirons, les plateformes non transactionnelles, à les soumettre aux
conditions des plateformes transactionnelles qu'on présente aujourd'hui. On
souhaite d'abord et avant tout... Tous, ici, l'avez mentionné, là, Airbnb, c'est celle qui est la plus populaire, la plus
utilisée, donc on souhaite s'attaquer aux plateformes transactionnelles
d'abord et avant tout. On ne se gênera pas de venir ajouter des plateformes non
transactionnelles dans un processus, plus tard, qui pourrait arriver. Mais
voici, donc, Mme la Présidente, le contenu de l'article 2.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 2?
Mme Lakhoyan Olivier : Je suis
vraiment contente, parce que ça encadre vraiment et ça donne des pouvoirs au
ministre d'aller apporter des changements nécessaires. Vraiment, cet article-là
est fort, et je suis contente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci, Mme
la Présidente.
Bien, oui, en fait, on est dans le coeur, là,
c'est très intéressant. Moi, j'avais une question, quand même, qui portait sur
un des groupes que nous avons entendus, là, les Prs Wachsmuth et
St-Hilaire, du Groupe de recherche en politiques et gouvernance urbaines à
l'Université de McGill. Je pense que leur témoignage avait été salué, en fait,
là, c'était très pertinent de les entendre, ils avaient une approche
extrêmement intéressante. Et je rappelle aussi qu'ils avaient un très bon...
une volonté de collaboration, je pense, qu'il va falloir entretenir à travers
le temps aussi, là. Ils sont très experts là-dedans, puis il faut se servir de
cette intelligence-là dans les années à venir, vous le savez, je l'ai nommé
tantôt. Ils avaient quand même noté quelque chose sur lequel je... on avait été
intrigués... bien, pas intrigués, mais ils avaient allumé
quelque chose de super intéressant, sur la question, là, des durées, ils
parlaient des coquins, là, qui trouveraient
des moyens de contourner. Puis actuellement, dans le libellé tel qu'on l'a à
20.1, on permet de conclure un contrat de location à des fins
d'hébergement pour une durée inférieure à 32 jours. Puis ce qui était
recommandé par les deux professeurs, c'était
d'éliminer les catégories basées sur la durée de la location. Leur objectif
était d'empêcher que des gens s'inscrivent comme des locateurs de longue
durée, entre guillemets, là, de 32 jours ou plus, mais en fait par en arrière, donc être comme anonymes, en fait,
mais, par la porte d'en arrière, dans le fond, on se trouvait à faire
des locations de plus courte durée, soit par des moyens autres, par courriel,
par exemple, mais, dans le fond, se garantir une anonymité en s'inscrivant
comme 32 jours et plus, mais en faisant affaire pour du courte durée de
moins de 31 jours par la porte d'en arrière. Ça fait qu'ils voyaient là
quelque chose sur lequel on devait travailler. Donc, je suis comme un peu
intrigué de voir la notion de 32 jours inscrite à 20.1, pour l'instant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente.
Oui, on avait entendu ça de la part du
Pr Wachsmuth, raison pour laquelle on vient dire : Il sera interdit
de faire ça. C'est précisément le contenu de cet article-là. 32 jours et
plus, c'est un bail, c'est le Tribunal administratif du logement qui s'amène,
ici. Donc, c'est justement là la coquinerie, c'était qu'ils disaient
32 jours et plus, mais, lorsqu'on entrait, M. le député de Taschereau, dans
l'annonce, là, on voyait que c'était du courte durée. C'était ça, la coquinerie
d'Airbnb, c'est qu'ils prétendaient faire de l'hébergement longue durée de 32
jours et plus, c'est ce qu'ils affichaient, mais, lorsqu'on rentrait dans
l'annonce, oups! c'était 31 jours et moins et c'était de la courte durée. Donc, c'est pour ça qu'on est venus préciser
32 jours et moins. 32 jours et plus, longue durée, bail... prend
absolument un bail, raison pour laquelle on est venus, donc, préciser le...
préciser cela dans l'article qu'on présente aujourd'hui.
M. Grandmont : Donc, vous êtes
en train de me dire que, pour l'instant, de la façon dont c'est écrit, les
plateformes ne pourront louer que des durées de 31 jours ou moins? C'est
ce que vous avez prévu, à l'heure actuelle?
Mme Proulx : Oui, exact.
M. Grandmont : O.K.
Mme Proulx : C'est de la
location courte durée. Là, on est dans l'hébergement touristique.
M. Grandmont : Oui, oui, oui,
on est d'accord là-dessus, là, on est d'accord là-dessus.
Mme Proulx : Ça fait qu'on n'est
pas... oui, c'est ça, on n'est pas dans...
M. Grandmont : Non, mais je
veux juste m'assurer que cette catégorie-là n'existe plus, c'est simplement ça.
Mme Proulx : Excusez-moi, là, je...
Est-ce que vous voulez prendre la parole, la sous-ministre? Est-ce que...
M. Grandmont : Consentement.
Mme Proulx : Oui, O.K. Est-ce
qu'on peut consentir...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais le demander. Est-ce qu'il y a consentement?
Mme Proulx : ...aux juristes, à
la sous-ministre? Est-ce que vous voulez que...
• (12 h 10) •
M. Grandmont : ...puis après
ça, c'est correct, là.
Mme Proulx : Oui? O.K. Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
vous plaît! Donc, je dois demander le consentement, et j'ai entendu le
consentement avant la demande.
Madame, veuillez vous identifier et répondre à
la question.
Mme Murray (Audrey) :
Merci. Donc, Audrey Murray, sous-ministre au Tourisme.
Donc, en fait, précisément, là, le cas de la
porte ouverte était à Toronto, où on avait vu basculer, là, selon le professeur, là, les annonces court terme vers le
long terme, alors que c'était du court terme, dans les faits, qui était...
qui se cachait derrière les annonces. Donc,
nous, on répond à cette situation-là en fermant la porte puis en disant aux
plateformes, à l'article 20.1,
paragraphe 2°, qu'on les interdit de conclure une entente, parce qu'elles
interviennent dans la conclusion de l'entente,
même si la publicité était pour 32 jours, mais qu'elle se conclue
31 jours et moins et que la personne n'a pas son numéro
d'enregistrement. Donc, c'est de cette façon-là que nous, on intervient avec le
projet de loi pour fermer la porte à la possibilité d'une bascule vers du 31
jours et plus, alors que ça sera du 31 jours et moins dans les faits.
M. Grandmont :
...c'est du 31 jours et moins pour respecter...
Mme Proulx :
...avec un bail, vous n'avez pas besoin du numéro d'enregistrement de la
CITQ. Tu tombes... vous tombez sous un bail. Donc, ce que précise Mme la
sous-ministre, ici, c'est que, quand ils basculaient vers le 32 jours puis
qu'on rentrait dedans, c'était de la courte durée, puis il n'y avait pas de
numéro d'enregistrement de la CITQ. Évidemment, quand c'est un bail, vous
n'avez pas besoin du numéro de la CITQ, mais c'était la twist que les petits
coquins avaient trouvée, sans afficher le numéro d'enregistrement. Donc là,
avec le numéro d'enregistrement, qui,
d'abord et avant tout, est obligatoire partout, sur toutes les plateformes,
toutes les annonces en tout temps, qu'elles soient transactionnelles ou
non, on vient couper l'herbe sous le pied, là, de cette petite coquinerie là.
M. Grandmont : C'est vraiment parce que
c'est un point important, puis je veux juste être sûr de bien
comprendre, en fait, là, ce que vous me dites, là. Est-ce qu'il pourra y avoir
des propositions d'hébergement de 32 jours ou plus sur Airbnb?
Une voix : ...
M. Grandmont :
La réponse, c'est oui? Et en quoi ça vient répondre à l'inquiétude que le
Pr Wachsmuth et Mme St-Hilaire avaient?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la sous-ministre.
Mme Murray
(Audrey) : Oui. Alors, en fait, ce qu'ils
signalaient, c'est qu'il y avait une tromperie, donc, c'était affiché 32 et plus, mais, dans les faits, ils concluaient des
ententes de 31 jours et moins, donc ils faisaient du courte durée, alors qu'ils s'affichaient longue durée.
Donc, nous, pour éviter cette situation-là, on n'empêche pas les
plateformes et les exploitants... enfin, les
gens de... 31 jours et plus, mais ce qu'on dit c'est : Vous ne
jouerez pas dans le film de faire 32 jours et plus, mais, dans les
faits, conclure 31 jours et moins, si vous... parce que vous aurez besoin
d'un numéro d'enregistrement pour le faire. Donc, c'est cette façon-là. Donc,
on n'empêche pas les plateformes...
M. Grandmont :
Donc, il y aura des numéros d'enregistrement pour les deux types de durée,
en fait, là?
Mme Proulx : Bien, il est obligatoire,
là. Systématiquement, je le rappelle,
le numéro d'enregistrement, partout, sur tout, à l'épicerie, dans le métro, plateforme transactionnelle, non
transactionnelle, sur votre Facebook, votre Instagram, votre napkin au
restaurant, vous allez avoir besoin de...
M. Grandmont :
Ce n'est pas numérique.
Mme Proulx :
Oui, mais, quand vous allez inviter, par exemple, un collègue à le faire,
vous pouvez donner le numéro...
M. Grandmont :
Oui, oui, je sais bien, je sais bien.
Mme Proulx : Le numéro... c'est ça. On se rappelle, là, les plateformes n'affichaient
pas le numéro d'enregistrement ou fournissaient un numéro
d'enregistrement qui était faux, inexact. Donc, c'est ça, là, le numéro
d'enregistrement, il n'est pas là, rappelez-vous, M. le député de Taschereau.
Les amendes qui seront imposées aux plateformes, si ces petites tricheries là
coquineries-là... Vous avez utilisé quel mot, vous?
M. Grandmont :
Tromperies.
Mme Proulx :
Tromperies, j'ai bien aimé. Les petites tromperies pourront être décelées.
M. Grandmont :
Subterfuges, stratagèmes.
Mme Proulx :
Ou subterfuges, voilà, exact.
M. Grandmont :
On pourrait en avoir plusieurs. Bien, d'accord, ça répond à mes questions.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres commentaires sur l'article 2?
Je vais mettre aux
voix l'article 2. Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté.
L'article 3...Oui, Mme la députée?
Mme Lakhoyan
Olivier : Oui, permettez-moi... Merci. Je m'excuse, je vous ai coupée.
C'est parce que, tantôt, on a passé du
premier article au deuxième très rapidement. J'avais un amendement à proposer
et puis, quand la ministre a commencé, je ne voulais pas la couper. Donc,
est-ce que c'est possible qu'on revienne au premier article?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Ça prend un consentement de...
Mme Lakhoyan
Olivier : Désolée.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...de
l'ensemble des... — voyons! — collègues.
Est-ce qu'on consent à ce que...
Mme Proulx :
...comme le socle de cette loi-là, où on dit...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce que j'ai consentement ou pas, Mme la ministre?
Mme Proulx :
Est-ce qu'on...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je vais suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12
h 14)
(Reprise à 12 h 21)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
Maintenant,
Mme la ministre, après discussion avec les collègues, nous sommes rendus à
l'article 3, s'il vous plaît.
Mme Proulx :
Merci, Mme la Présidente.
Article 3 :
L'article 21 de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement de «toute plateforme» par «tout site Internet»;
2° par l'ajout,
à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le
gouvernement peut également déterminer par règlement toute autre condition à
laquelle l'exploitant d'une plateforme
numérique visée à l'article 20.1 ou déterminée par un arrêté pris en vertu
de l'article 20.3 doit se conformer.»
Donc,
l'article 3 du projet de loi modifie l'article 21 de la Loi sur
l'hébergement touristique afin, primo, d'harmoniser le libellé du premier
alinéa avec celui de l'article 9 du règlement puis, d'autre part, de
conférer au gouvernement le pouvoir d'assujettir par règlement les exploitants
des plateformes numériques concernées par les dispositions de
l'article 20.1 et 20.2 à des obligations additionnelles.
Ce
qu'on dit ici, c'est qu'en temps réel la ministre se donne tous les pouvoirs,
par voie réglementaire, d'ajouter des conditions
auxquelles les plateformes numériques devront se soumettre en temps réel. Donc,
comme je le mentionnais en commentaire d'ouverture, aux semaines, aux
mois, aux six mois, aux trois ans, aux ans, nous nous donnons, comme
gouvernement responsable... d'ajouter des règlements en temps réel, des
exigences, des conditions auxquelles les plateformes numériques
transactionnelles devront se soumettre.
Alors, on le
mentionnait, hein, comme c'est un modèle d'affaires qui évolue extrêmement
rapidement à travers le Web, que les
opérations de certaines plateformes se raffinent pour contourner les lois et
les règlements du Québec, on sera de
fins observateurs — vous
aussi, j'en suis convaincue — pour
pouvoir, en temps réel, ajouter des conditions auxquelles les plateformes devront se soumettre. Si on observe qu'elles
développent des mécanismes, quels qu'ils soient, pour contourner la loi,
on sera là pour venir ajouter, donc, des règlements aux plateformes
transactionnelles. Je vous rappelle qu'on a
la possibilité aussi de soustraire les non transactionnelles à cette loi-là et,
si on devait le faire, là aussi, par voie de règlement, on pourra
ajouter des conditions auxquelles les plateformes non transactionnelles devront
se soumettre au fil du temps.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Commentaires? Oui, Mme la députée.
Mme Rotiroti :
Merci, Mme la Présidente.
Juste une petite
précision, Mme la ministre, parce que vous vous donnez beaucoup de pouvoirs au
niveau du règlement.Je comprends que l'industrie est en évolution
constante. Je suis contente que, via règlement, vous pouvez agir rapidement. Par contre, ça... d'observer,
parce que, là, vous ouvrez ça à tous les sites Internet, ça fait que vous
élargez votre... ce n'est pas juste les plateformes, j'imagine que vous avez
une équipe, au ministère, dédiée uniquement à ça?
Mme Proulx :
Mais ce n'est pas toutes les plateformes, c'est uniquement pour
l'hébergement touristique courte durée.
Mme Rotiroti :
Je comprends.Mais, je veux dire, ça prend des gens de vérifier,
d'être à l'affût, de s'assurer que tout le monde respecte la loi.
Mme Proulx :
Ah! mais je vous dirais que la majorité des partenaires comprennent très
bien le carré de sable dans lequel elles devront opérer et vont se soumettre
aux lois et aux règlements du Québec. Ceci dit, je vais faire peut-être un exemple qui est un peu alambiqué. Le
lendemain de la tempête du verglas, on a reçu des avis d'Hydro-Québec
disant qu'on avait droit à un remboursement de 500 $ le jour de la tempête
du verglas. Ce qu'on dit, c'est que les plateformes sont rusées, très très
rusées. Habituellement, elles opèrent... celles qui décident de contourner la
loi ont pas mal toutes le même modus operandi... que la majorité des
plateformes, là, se conforment aux lois du Québec, mais qu'on se donne le
pouvoir d'ajouter des conditions auxquelles elles devront se soustraire. Il y a
19 plateformes transactionnelles au Québec. N'oubliez pas qu'on va leur
indiquer qu'ils devront avoir un mandataire au Québec...
Mme Rotiroti :
Un mandataire, oui.
Mme Proulx :
...où on pourra communiquer avec eux, si on a besoin de le faire, pour des
fins de discussions, par exemple avec Revenu Québec, avec le ministère. Bref,
il va y avoir une vigie qui va être faite de la part du MTO, puis, si on constate un transfert vers des
nouveaux modèles, on va pouvoir agir. C'est ça, les moyens qu'on se donne
en temps réel. On va être hyper agiles. L'objectif de ce projet de loi là,
là...
Mme Rotiroti :
Agile, l'agilité.
Mme Proulx : ...c'est d'être agiles en
temps réel, parce qu'on le voit, là, les petits fins finauds, là, sur le
Web, là, trouvent toutes sortes de façons
d'aller chercher de l'argent. Nous, on veut juste s'assurer d'être hyper,
hyper, hyper agiles.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Rotiroti :
Tout à fait, puis je salue cette agilité-là. Puis loin de moi de dire
que... de ne pas vous donner ces pouvoirs-là réglementaires. La question, ce
n'est pas ça, c'est de m'assurer que vous avez tous les outils nécessaires pour
être capables de, justement, être à la fine pointe de cette industrie qui
évolue à une rapidité, là... Ça ne fait même
pas un an qu'on a adopté le p.l. n° 100, puis on se
retrouve déjà en commission parlementaire en voulant bonifier cette
demande-là pour répondre à l'offre touristique.
Alors,
dans le fond, là, c'est une façon de dire, Mme la ministre, vous vous mettez
beaucoup de pression, hein, avec cette voie réglementaire là, je veux
juste m'assurer que vous avez tous les outils nécessaires pour être capables de
répondre à cette industrie qui évolue, comme je vous dis, à une vitesse
phénoménale.
Mme Proulx :
Je pense qu'avec les nouvelles règles du jeu et les dés qu'on a jetés
récemment, ça va se resserrer pas mal, l'hébergement collaboratif courte durée
au Québec. On vient changer complètement la donne. Avec le MTO, la CITQ, la Corporation de l'industrie touristique du
Québec, les municipalités, Revenu Québec, tout le monde travaille, là, vraiment en étroite
collaboration, en plus de la conformité, là. N'oubliez pas, là, les amendes
vont être extrêmement salées pour les
plateformes, là, on est à 100 000 $ par annonce. Il y en a beaucoup,
beaucoup, beaucoup, d'annonces sur les plateformes.
Donc,
je comprends... Oui, on est bien équipés, avec le ministère, à un point tel
que, déjà, à l'automne dernier, là, au
mois d'août dernier, les équipes du ministère regardaient évoluer le modèle du
p.l. n° 100, et c'est pour ça qu'on est arrivés,
là, très rapidement avec un nouveau modèle. Mais, oui, je suis totalement
confiante dans les équipes qu'on a, présentement, avec la CITQ, Revenu Québec,
les municipalités, ça vient resserrer pas mal.
Mme Rotiroti :
Parfait.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci.
Mme Rotiroti :
Dernière question...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui, Mme la députée.
Mme Rotiroti : Oui, dernière question.
Vous faites mention que c'est 19 plateformes, vous exigez un
mandataire pour chaque plateforme ici, au Québec. Si jamais il y a une
plateforme qui ne se conforme pas, avez-vous les moyens pour exiger que le mandataire
est nommé?
Mme Proulx : C'est-à-dire que le
mandataire du ministère du Tourisme, pour le moment, c'est la
Corporation de l'industrie touristique du Québec. Il y a aussi Camping Québec
puis la Fédération des pourvoiries qui peuvent...
Une voix :
...
Mme Proulx :
Je ne suis pas sûre de comprendre.
Mme Rotiroti :
Non, ce n'est pas ça, la question.
Une voix : ...
Mme Proulx : Ah!
au Québec? Les représentants...
Mme Rotiroti : Oui, les
représentants ici, au Québec.
Mme Proulx : Ça va être un
petit peu plus loin dans le projet de loi, ce qui a trait des représentants...
Mme Rotiroti : Parfait. Ça fait
que je viendrai avec la question.
Mme Proulx : Oui, si... avec
votre permission, là, on va revenir juste un peu plus loin.
Mme Rotiroti : Parfait, pas de
problème. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
député de Taschereau.
• (12 h 30) •
M. Grandmont : Oui, merci, Mme
la Présidente.
Bien, d'abord, moi, sur le deuxième alinéa, là,
le règlement, la possibilité d'être agile, d'être flexible, de suivre en
constant... d'avoir un regard constant sur cette industrie-là, évidemment, on
salue ça. On sait combien ça évolue vite. Il
y a 19 plateformes maintenant, il y en avait moins il n'y a pas longtemps,
puis il y en aura plus dans un avenir, certainement, très rapproché.
Donc, ça, c'est très, très bien.
Je me posais une question sur la question... sur
la notion, là, de... la modification qui est apportée au texte, là, de
remplacer «toute plateforme» par «tout site Internet», puis c'est une question
de... peut-être que nos experts légaux pourront nous le dire, là. J'ai tendance
à penser qu'une application sur une tablette ou un téléphone, ce n'est pas un site Web. On est à l'extérieur, on est
toujours dans le domaine de l'Internet, de la donnée cellulaire, mais ce
n'est pas un site Internet. Est-ce qu'on ne
vient pas, dans le fond, être trop restrictifs en ramenant ça à «site
Internet», alors que les plateformes sont... ont vraiment fait le choix
d'aller vraiment plus vers les appareils mobiles? J'ai une crainte.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon...
Oui, est-ce que j'ai le consentement que...
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement.
Donc, monsieur, veuillez vous nommer, votre
titre, et ensuite répondre à la question.
M. Hudon
(Alain) : Merci, Mme la Présidente. Alors, Alain Hudon,
légiste à la Direction des affaires juridiques, Finances, Tourisme et
Économie.
Alors, la modification qui est ici, elle vise
deux choses, là. Dans l'alinéa en question, c'est la disposition qui confère un pouvoir réglementaire au gouvernement
pour imposer d'autres obligations aux établissements d'hébergement touristique. Donc, le premier alinéa, c'est
vraiment un pouvoir réglementaire à l'égard des établissements
d'hébergement touristique, et on donne une
illustration de l'application de ce pouvoir réglementaire là au niveau de
l'affichage, donc, puis les publicités.
Puis, dans le règlement, actuellement, la disposition qui est en vigueur, on ne
réfère pas à «plateforme», on réfère à «site Internet». Donc, compte
tenu qu'on introduit des dispositions qui concernent les plateformes, ici, on
ne veut pas créer de confusion entre la notion de plateforme d'hébergement
Airbnb puis l'affichage du numéro lors de la
publication de toute offre d'hébergement par un établissement d'hébergement
touristique. Donc, c'est uniquement à des fins de clarification, ici, et
on ne perd rien, là, par rapport à la notion d'application, là. On ne perd pas
ça du tout, là. C'est quand on va à
l'article 9.1 — puis
on va y arriver tout le temps... plus tard — parce qu'on apporte une modification à ces
articles-là, on vient prévoir les règles d'affichage à l'égard des publicités
qui sont faites par les établissements d'hébergement touristique. Donc...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui.
Donc, ce n'est pas... Pour bien comprendre, c'est vraiment plus sur l'affichage
du numéro d'enregistrement, pas tant que la réservation qui est
effectuée. Dans le fond, la réservation peut être effectuée sur tout autre type de médium, dans le fond, mais là ce que
vous voulez toucher par ça, c'est vraiment l'affichage, c'est-à-dire le
fait de dévoiler son numéro d'enregistrement, c'est un peu ça?
M. Hudon (Alain) : Effectivement.
Puis le pouvoir, ici, il n'est pas... ce n'est pas réglementaire, c'est une
illustration d'une possibilité de pouvoir réglementaire, là, en lien cette
fois-ci, ici, directement avec l'affichage.
M. Grandmont : O.K., parfait.
Ça répond à ma question. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 3?
Je vais mettre aux voix l'article 3. Est-ce
que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Mme la ministre,
l'article 4, s'il vous plaît.
Mme Proulx :
Merci, Mme la Présidente.
Article 4 :
4. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 21, de la
section suivante :
«Section IV.1
«Registre des
établissements d'hébergement touristique».
Donc : «21.1.
[La] ministre tient un registre public des établissements d'hébergement
touristique où sont inscrits, pour chaque établissement, le numéro
d'enregistrement, les dates de délivrance et d'expiration du certificat d'enregistrement, le statut de l'enregistrement, à
savoir en vigueur, expiré, suspendu ou annulé, et tout autre
renseignement déterminé par règlement du gouvernement.
«21.2. La tenue du
registre peut être effectuée par un organisme visé à l'article 6 dans le
cadre d'une entente qui fixe les conditions que cet organisme doit respecter
ainsi que les responsabilités qu'il doit assumer.»
Bon, on a beaucoup
parlé du registre, qui a été salué en commission parlementaire par les divers
intervenants qui se sont amenés ici,
création d'un registre public qui renferme donc les informations qui concernent
chaque établissement d'hébergement
touristique pour lequel un certificat d'enregistrement a été délivré. Il va
donner certaines informations qui vont être diffusées par ce
registre-là. C'est sûr que ça permet aux citoyens de valider le numéro
d'hébergement, de s'assurer aussi que
l'hébergement qu'ils souhaitent louer est bel et bien enregistré. Ça va
permettre aux municipalités d'avoir vraiment un portrait clair de
l'hébergement touristique sur son territoire, sa ville, sa municipalité, son
arrondissement puis de permettre, donc, d'appliquer le règlement, puis ça
facilite, évidemment, à travers ce registre-là, le travail d'enquête de Revenu Québec dans sa capacité
donc de vérifier la conformité de l'établissement d'hébergement
touristique.
Nous, on souhaite
vraiment, là, que ce registre-là puisse entrer en vigueur le plus rapidement
possible. On veut quand même prendre le temps nécessaire, là, aux équipes du
ministère, afin de s'assurer qu'il va être mis en vigueur le plus rapidement
possible, là, l'objectif visé étant, là, le 1er septembre. Tu sais, bon,
dans ce registre-là, qu'est-ce qu'on pourrait retrouver? Bon, évidemment, le
numéro d'enregistrement, là, ça, c'est un impératif, les dates de délivrance, dates d'expiration du
certificat, le statut de l'enregistrement — valide, non valide, retiré — ou
tout autre renseignement qu'on pourrait déterminer subséquemment. Tu sais,
quand on dit qu'on veut se donner l'agilité, là, on a comme un cadre dans
lequel... le registre, là, on veut retrouver les informations minimales, mais
en temps réel, là aussi, par voie
réglementaire, si on voit qu'on doit ajouter des informations au contenu du
certificat, on ajoutera, donc, en temps
réel, des conditions auxquelles devront se soumettre les plateformes. Il va
être disponible sur Internet. Québec.ca, évidemment, va être la plateforme de référence ou le site Internet d'un
organisme qui serait reconnu par le gouvernement du Québec, comme par exemple la CITQ. La CITQ, soit
dit en passant, Camping Québec, la Fédération des pourvoiries sont des organismes qui sont reconnus comme étant des
mandataires du ministère du Tourisme du Québec, donc ça pourrait être la CITQ, ça pourrait être Camping Québec, ça
pourrait être des pourvoiries qui pourraient tenir, donc, le tel
registre, qui était demandé par l'UMQ et la
FQM et la ville de Montréal aussi, qui avaient salué, donc, l'arrivée de ce
registre-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Commentaires, collègues? Oui, le député de
Taschereau.
M. Grandmont :
Oui, d'abord, des questions. J'aurais une proposition d'amendement aussi,
là, par la suite, mais je vais commencer avec des questions.
Il y avait
l'Association hôtelière, il me semble — j'y vais vraiment de mémoire,
là — qui
avait proposé que le registre soit
disponible à partir du site Bonjour Québec. Là, la ministre a... vous avez
nommé d'autres sites potentiels. Je pense que l'intérêt qui était
soulevé par l'Association hôtelière, c'était d'avoir, disons, l'accès le plus
facile pour les clients qui font des réservations par la suite, là, pour avoir
accès pour eux-mêmes faire une vérification.
J'y avais été aussi
d'une proposition, je ne sais pas comment ça a été reçu, là, par la ministre,
là, mais de demander aux hébergeurs... aux
plateformes, en fait, là, d'avoir un bouton qui permettait de vérifier
eux-mêmes rapidement, dans la
plateforme de réservation... que les gens puissent vérifier que la... un bouton
qui amènerait, dans le fond, directement à la liste pour vérifier la
conformité de l'hébergement qu'ils sont en train de réserver. Donc, je voulais
juste entendre un peu la ministre là-dessus, parce que vous avez nommé deux
sites externes à la CITQ puis Québec.ca. Je ne suis pas sûr que ça existe,
mais, en tout cas, je veux juste savoir. Mais Québec.ca, ça n'existe pas?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Madame...
M. Grandmont :
Ça existe?
Mme Proulx :
Le porte-parole officiel en matière de tourisme...
M. Grandmont :
Non, non, mais Québec.ca, ça...
Mme Proulx :
...qui n'a pas fait le www.bonjourquebec...
M. Grandmont :
Ah! non, non, non. Vous avez dit «Québec.ca». Je vais vérifier, là.
Mme Proulx : Non, Québec.ca...
Oui, Québec.ca, oui, qui est le site officiel du ministère du Tourisme, où on
souhaite... Hein?
Une
voix : ...
Mme Proulx :
Oui, du gouvernement du Québec.
M. Grandmont :
Je ne pense pas me tromper, là.
Mme Proulx :
Oui, mais non, à la blague, là, je vous taquine, ici, bien gentiment.
À terme, on veut
avoir tout type d'hébergement sur le site, O.K., sur le site. Pour le moment,
on a juste le commercial, sauf erreur — Audrey,
vous saurez me corriger — mais
on veut tout le monde, là, donc résidences principales, hébergement touristique général, jeunesse, on veut
que ça se retrouve partout sur le site de Bonjour Québec, entre autres.
Quand
vous faites référence à la CITQ, Camping Québec puis la Fédération des pourvoiries,
c'est qu'ils pourraient être un
mandataire pour tenir le registre. C'est des mandataires officiels du ministère
du Tourisme, la CITQ, Camping Québec
puis la Fédération des pourvoiries. La fédération, c'est une ATS, Camping
Québec, c'est une ATS, donc on pourrait conférer ce pouvoir-là à Camping Québec, la CITQ ou bien la Fédération
des pourvoiries, le mandat de tenir le registre.
M. Grandmont :
De tenir le registre. Mais il faut s'assurer, en quelque part... Puis j'ai
vérifié, là, Québec.ca, évidemment, ça existe, là, mais c'est le site général
du gouvernement du Québec, hein?
Mme Proulx :
Oui, qui nous mène à...
M. Grandmont : Donc, on... Notre objectif, en fait, puis je pense que c'est l'objectif
de l'association hôtelière, si ma
mémoire est bonne, encore une fois, c'était que ce registre-là soit le plus
facilement accessible. Ce n'est pas tant qui a le mandat de le tenir, de
l'héberger que de s'assurer qu'il est facilement trouvable, accessible pour les
gens qui vont faire les réservations, parce
qu'ils vont... Bon, on espère que le réflexe de vérifier la conformité va se
développer avec le temps, mais il
faut, encore une fois, rendre accessible, disponible facilement le bouton, au
moins un bouton qui réfère vers la
bonne URL, là, puis après ça, peu importe qui l'héberge après, ça ne me dérange
pas, là. Mais la suggestion, c'est de... c'est Bonjour Québec parce
qu'on est dans le domaine du tourisme.
• (12 h 40) •
Mme Proulx :
Oui, mais c'est ça, tout l'aspect technologique, là, c'est sûr qu'on va
vouloir, là, migrer vers ça, là, à terme. Ma
sous-ministre, Mme Murray, me dit que c'est l'Alliance de l'industrie
touristique qui avait fait cette proposition-là.
M. Grandmont :
Oui, c'est ça, merci, effectivement.
Mme Proulx :
Peut-être qu'Audrey, vous voulez rajouter... Mme Murray, pardon.
Mme Murray
(Audrey) : Oui. Donc, en fait, sur Bonjour
Québec, actuellement...
Mme Proulx :
Ici, Audrey.
Mme Murray
(Audrey) : Oui, c'est là qu'il faut que j'aille. O.K.
M. Grandmont :
Non, non, c'est bon.
Mme Murray (Audrey) : Donc, sur Bonjour Québec, actuellement, on retrouve, comme le disait la
ministre, là, déjà des hébergements
généraux ou jeunesse qui contiennent un numéro parce qu'elles sont... c'est
validé directement avec CITQ, qui maintient notre... Mais, la vocation
du registre, elle est différente. Donc, Bonjour Québec a une vocation de
marketing, de commercialisation, bien sûr, là, puis d'information. Maintenant,
on verra, si on fait un lien. Mais un registre, donc, sur qc... sur
gouvernement... qc... le gouvernement...
Une voix : ...
Mme Murray
(Audrey) : ...Québec.ca, il y a un lieu
spécifique où se retrouve l'ensemble des registres, là, du gouvernement du Québec, dans le fond, donc c'est la raison pour
laquelle, à ce moment-ci, bien, c'est à cet endroit, là, qu'on envisage
le positionner.
Puis, sur la
connexion pour les plateformes, ce qui est envisagé à l'article précédent, que
la ministre a présenté, c'est
qu'éventuellement on va avoir une connexion qui va être permise. Donc, ça ne
passe pas nécessairement par le registre, cette connexion-là, c'est
vraiment ce qu'on appelle une API, là, une connexion qui va leur permettre de
valider en continu les numéros.
M. Grandmont :
D'accord.
Mme Proulx :
...
Mme Murray (Audrey) :
Oui.
Mme Proulx :
On va passer à l'ère moderne, si vous me permettez, là, dans un laps de temps,
là, qu'on souhaite le plus court possible.
Mais on veut s'assurer, là, que l'API... Quand vous êtes sur Twitter puis vous
cliquez sur un article, vous allez
voir en haut, c'est marqué «API», ça vous transfère directement à l'article que
vous souhaitez lire. Donc, c'est ça,
une API. À terme, on va travailler, donc, sur ce que Mme Murray mentionne,
une API. On va juste s'assurer que cette migration-là va être bonne et
efficiente. Ça fait qu'on va prendre le temps de bien faire les choses. Mais,
notre objectif, là, je mettrais janvier, là, je pense qu'on va être pas mal
prêts, là, à pouvoir avoir cette API là.
M. Grandmont :
Oui, on peut se laisser le temps, c'est correct. Je comprends, c'est correct.
Mme Proulx :
Mais entre-temps ce ne sera pas les fonctionnaires qui vont faire l'ouvrage. Je
rappelle que ça va être les plateformes qui auront l'obligation de faire
l'ouvrage.
M. Grandmont :
Qui devront faire le travail... l'odieux de faire le travail.
Quant à avoir la
parole, je voulais proposer un amendement, Mme la Présidente. Je pense qu'il
est déjà rendu au Greffier, peut-être attendre qu'il soit en ligne avant de le
lire. C'est tout simple.
La Présidente (Mme
D'Amours) : C'est tout simple.
Je vais suspendre les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12
h 43)
(Reprise à 12 h 46)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
M. le député de
Taschereau.
M. Grandmont : Oui,
donc, si... oui, si vous permettez, Mme la Présidente, merci, je vais retirer
cet amendement-là. On a eu une petite discussion avec la ministre, on va
en redéposer un autre à la place. On va juste attendre qu'il apparaisse. Je
pourrai en faire la lecture.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...monsieur... j'ai besoin du consentement pour retirer,
s'il vous plaît.
M. Grandmont :
Ah! consentement pour le retirer, oui, excusez-moi. Vous avez raison.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, est-ce que j'ai le consentement pour le retrait
de...
Des voix : ...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci.
Des voix :
...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci.
M. Grandmont : Donc, j'en redéposerais
un autre, s'il vous plaît, Mme la ministre, un amendement à
l'article 4. Il n'est pas envoyé. Il va arriver sous peu.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je vais suspendre les travaux quelques minutes.
M. Grandmont :
Parfait. Merci.
(Suspension de la séance à 12
h 47)
(Reprise à 12 h 51)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
M. le député de
Taschereau, si vous voulez bien nous lire votre amendement, s'il vous plaît.
M. Grandmont :
Oui, merci, Mme la Présidente.
Donc, l'amendement
est tout simple — il
apparaît à l'écran — dans
le fond, on vient modifier l'article 21.1, introduit par l'article 4
du projet de loi, par l'insertion, après «pour chaque établissement,» de «la
catégorie,».
Donc, l'idée, c'est d'ajouter, dans le fond, aux
informations qui font partie du registre public la catégorie à laquelle s'est inscrit un établissement qui veut
faire de l'hébergement touristique via les plateformes. Ça fait suite à
une recommandation, là, qui venait, là, des
recommandations des Drs Wachsmuth et St-Hilaire, du Groupe de recherche sur les politiques en gouvernance urbaine de
l'Université McGill, qui disaient qu'il fallait absolument qu'on ait accès
à cette information-là. L'idée est quand
même relativement simple, là, c'est être capables de donner davantage
d'information, d'outils pour assurer le
suivi, la conformité, notamment, mais aussi pour la recherche, pour être
capables de faire le suivi de
l'ensemble de l'évolution du marché de l'hébergement, de l'hébergement
touristique, l'objectif étant de donner, encore une fois, davantage d'information pour que les chercheurs puissent,
après ça, produire des rapports. Même chose aussi pour les équipes du
ministère du Tourisme, pour avoir davantage d'information, encore une fois,
pour être capables de produire des bilans qui sont encore plus exhaustifs, qui
vont nous permettre de faire un meilleur suivi.
Je pense qu'en ayant aussi une approche large en
nommant simplement la catégorie, ça nous permet de comprendre à la fois les trois catégories qui sont présentement en
vigueur, là — établissement
de résidence principale, établissement
d'hébergement touristique jeunesse et établissement d'hébergement touristique
général — et
ce qui n'empêche pas que, si jamais
on crée des nouvelles catégories, bien, on a, encore une fois, un terme général
qui permet de couvrir l'ensemble des catégories qui sont offertes ou, en
fait, qui sont disponibles pour inscription.
Donc, voilà,
c'est tout simple comme amendement, mais je pense que ça va nous donner un
petit peu plus d'outils pour être capable de faire le suivi, là, puis
faire des bons bilans puis, encore une fois, avoir une loi qui évolue bien dans
le temps.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député.
Commentaires sur l'amendement de
l'article 4?
Mme Proulx : Pas de commentaire,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Pas
de commentaire.
Donc, nous allons mettre aux voix l'amendement.
Est-ce que l'amendement sur l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté.
Nous revenons
à l'article 4 tel qu'amendé. Commentaires? Pas de commentaires sur
l'article 4 tel qu'amendé?
Mme Proulx : Pas de
commentaire.
M. Grandmont : ...
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Donc, je vais mettre aux voix l'article 4 tel qu'amendé. Est-ce que
l'article 4, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté.
L'article 5, madame...
M. Grandmont : ...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Pardon? Monsieur... oui.
M. Grandmont : ...l'article à
4.1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
sûr. Est-ce que j'ai sur Greffier?
M. Grandmont : Je pense qu'on
vous l'a envoyé déjà, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon,
je vais suspendre les travaux, encore une fois, quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 54)
(Reprise à 12 h 57)
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous sommes de retour à nos travaux.
M. le député
de Taschereau, si vous voulez bien nous faire la lecture de votre
amendement 4.1, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui. Alors,
l'article 4.1, tout simple, qui vient s'insérer après l'article 4 du
projet de loi.
L'article se lit comme suivant : 4.1. Cette
loi est modifiée par l'abrogation de l'article 23. Voilà.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Il nous reste trois minutes, M. le député, est-ce
que vous pensez que vous pouvez nous faire les commentaires au sujet de
l'article ou si vous aimez mieux attendre?
M. Grandmont : Je pense que ça
va prendre plus que trois minutes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça va
prendre plus que trois minutes?
M. Grandmont : Si c'est
possible. Avec le consentement, là, oui, effectivement, j'attendrais tantôt.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
y a consentement, on pourrait arrêter nos travaux maintenant.
Mme Proulx : Oui, bien, si
jamais c'est possible, Mme la Présidente, parce qu'effectivement il y a
beaucoup de matériel, là, sur l'article 23. Il y a consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement?
Mme Proulx : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Parfait. Donc, nous suspendons nos travaux jusqu'à 15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
(Reprise à 15 h 01)
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous reprenons nos travaux.
Nous étions sur un amendement déposé par le
député de Taschereau, l'amendement 4.1. M. le député, c'est tellement
court, j'aimerais que vous en fassiez encore la lecture pour qu'on se remette
dedans, et puis vos explications après.
M. Grandmont : Oui, évidemment.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Donc, dans le
fond, on vient... C'est un nouvel article, pour l'institut... pour l'instant,
là, identifié comme 4.1 : Insérer, après l'article 4 du projet
de loi, l'article suivant :
4.1. Cette loi est modifiée par l'abrogation de
l'article 23.
Donc, les
explications. On en a entendu parler beaucoup pendant les auditions, c'était
dans les recommandations, notamment,
là, de l'Union des municipalités du
Québec, de la Fédération québécoise des municipalités, ils demandaient de ne plus assujettir la limitation de l'exploitation d'établissements, de
résidences principales à la procédure d'approbation référendaire particulière prévue à
l'article 23 de la Loi sur
l'hébergement touristique, donc, dans
un souci, là, de renforcer l'autonomie municipale.
Plusieurs
municipalités ont fait les manchettes en mars dernier, dont la municipalité de
Stoneham-et-Tewkesbury, qui a dû tenir 30 référendums pour les
30 secteurs où le nombre minimal de signatures avait été atteint, et ce,
pour un coût de 100 000 $, pour
maintenir sa réglementation initiale. Évidemment, 100 000 $ pour une
municipalité de la taille de Stoneham-et-Tewkesbury,
c'est un coût important, même pour des plus grandes municipalités. Si c'est les
dépenses qu'on peut s'éviter de
faire, on va le faire, je pense que c'est... je pense qu'elles vont apprécier
aussi de ne pas avoir à les faire.
Le président
de la FQM disait, entre autres, et je le cite : «Dans le cas de ma
municipalité, Sainte-Catherine-de-Hatley, une communauté de 2 800 habitants répartis sur
99 kilomètres carrés, nous comptons 95 secteurs. Imaginez la
complexité et le coût si nous avions eu à tenir autant de référendums dans
autant de secteurs.» Bon, ils ont... j'ai les articles ici, là, qui parlent un peu, là, du cas de
Stoneham-et-Tewkesbury, je n'y reviendrai pas, mais, en gros, c'est un essai,
c'est ce que j'ai compris, là. Ça avait été
apporté, là, précédemment, c'était une demande initiale, là, qui venait des
municipalités au départ. Je pense qu'elles avaient peut-être mal mesuré
l'impact que ça pourrait avoir quant à... aux coûts, en fait.
Ce qui est demandé, c'est tout simplement
abroger cet article-là, l'idée étant qu'à partir du moment où une municipalité veut empêcher... veut... oui, c'est
ça, empêcher, là, l'hébergement touristique sur des zones, bien,
évidemment, ça a des impacts sur l'ouverture
potentielle des registres pour toute personne qui serait soit dans la zone
elle-même soit dans les zones
contiguës, ce qui peut avoir comme obligation, finalement, là, d'augmenter
considérablement les coûts pour les
municipalités. Ne serait-ce qu'ouvrir les registres, c'est déjà quand même des
coûts qui sont associés qui sont importants, mais aussi, bien, s'il y a
référendum, bien là, c'est des coûts encore supplémentaires.
Donc, l'idée est de simplement de revenir à la
situation qui prévalait au point de départ en abrogeant l'article 23. Ça
nous permet d'obtenir, finalement, une situation où il est beaucoup plus simple
et moins coûteux pour les municipalités si
on veut, effectivement, là, pouvoir légiférer ou, en fait, réglementer l'usage
sur le territoire. Donc, on pourrait y aller pour une discussion, là,
évidemment, là, par la suite.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Mme la députée... Mme la ministre.
Mme Proulx : Députée aussi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée ministre.
Mme Proulx : Exact. Je ne sais
pas si vous allez tous vous souvenir, M. le député de Taschereau, lors des
premières conférences de presse ou premiers points de presse en lien avec le
dépôt du projet de loi n° 25, vous les avez suivis, mais une des choses
que j'ai admises d'emblée, c'est que j'ai mal communiqué le projet de loi
n° 100, et je souhaite ne pas répéter ça à travers le 25.
Et, dans cet
aveu-là bien candide... Parce qu'initialement c'était une modification, un
allègement réglementaire, on se
souviendra. Or, avec cet allègement réglementaire là, il y a des nouveaux
règlements qui sont entrés, entre autres, là, pour ce qui a trait la
résidence principale, l'interdiction ou la limitation de pouvoir exploiter la
résidence principale. Ça a été mal expliqué de ma part, et il y a eu donc un
effet cascade, domino d'une mauvaise compréhension, par ma faute, de... des tenants et des aboutissants en ce
qui a trait, donc, à la tenue d'un référendum, d'un registre, d'abord, à
signer, puis, à la lumière des signatures au
registre, s'il y aurait référendum ou pas, la fameuse date du mois d'avril est
arrivée aussi, avec, bon, l'arrivée de... il
n'y aura pas d'interdiction où on ne pourra pas interdire d'interdire la
résidence principale. Donc, après cet aveu-là de communication, qui n'était
pas exceptionnelle de ma part, il y a eu une incompréhension également de la part de l'UMQ, et de la FQM, et de
nos équipes, là, on doit le dire bien, bien humblement, qu'il n'y a pas l'obligation, comme certains maires l'ont laissé
sous-entendre, de faire des référendums sur l'ensemble de leur
territoire. À travers leur zonage, ils peuvent déterminer l'usage qu'ils en
feront. Donc, par exemple, dans une ville comme Lévis, il n'y a pas besoin d'avoir 1 200 référendums qui
soient tenus; si la ville, la municipalité décide d'un lieu x
déterminé par un quadrilatère x dans une municipalité x, c'est donc à
l'intérieur de ça qu'elle pourrait, donc, ouvrir un registre, avoir les
signatures et, dépendamment du nombre de signatures à ce registre-là, tenir ou
non un référendum avec un résultat x. C'est ça, là, qui a été très mal
communiqué.
Les municipalités, en tout temps et depuis
toujours, peuvent cibler les zones dans lesquelles elles peuvent restreindre
l'hébergement touristique courte durée à travers la résidence principale, elles
ont tous ces pouvoirs-là. Lors de la
discussion du projet de loi n° 100, c'était une demande de l'UMQ, c'était
une demande de la FQM. Et donc, à travers le processus référendaire
établi dans la loi n° 67, les municipalités ont ce pouvoir-là. Je
veux m'assurer, avec le projet de loi n° 25, que la communication... puis
ça a été des discussions, vous vous en rappellerez, en commission
parlementaire, au sujet des actions que le gouvernement du Québec va poser pour
s'assurer de l'entière et pleine compréhension du fameux carré de sable dans
lequel les plateformes et les exploitants vont vouloir opérer. On va s'assurer, puis ça a été mentionné à quelques
occasions en commission parlementaire, d'avoir une... une communication,
pardon, qui soit claire.
Alors, c'est un processus qui a été instauré,
donc, à la demande des municipalités. Ça, c'est le premier élément. On a
toujours dit que notre objectif, c'est d'avoir un équilibre entre le droit des
citoyens de disposer de leur résidence principale, en tout ou en entier, et de
mettre, donc, quelques milliers de dollars dans leur poche. Le droit des
municipalités d'exiger leur autonomie en matière de réglementation et de
zonage, évidemment qu'on reconnaît l'entière et pleine autonomie des municipalités
là-dedans, les mesures mises en place précédemment pour permettre d'atteindre
cet équilibre-là.
Et je rappelle, donc, que les municipalités
peuvent cibler les zones dans lesquelles elles veulent restreindre
l'hébergement touristique. Je comprends vraiment bien qu'il y a des
municipalités qui ont souhaité l'interdire sur l'ensemble de leur territoire, mais, à la lumière des résultats qu'on a,
puis, Mme la sous-ministre, vous saurez me corriger, il y en a deux ou trois, au Québec, qui ont décidé
d'interdire, là, purement et simplement l'exploitation de la catégorie
résidence principale en hébergement touristique collaboratif courte durée.
Donc, à votre
intention de l'amendement, on peut poursuivre les discussions, là, mais, pour
le moment, ce que je vous dis, c'est
que les pouvoirs que vous demandez en abrogeant le 23, ils sont déjà là, ils
sont déjà dans les mains de toutes les municipalités du Québec de
pouvoir déterminer le zonage où elles permettront l'exploitation ou non de la
résidence principale sur les plateformes d'hébergement courte durée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
député.
M. Grandmont : Oui.
Je remercie la ministre, là, pour ses précisions. N'empêche... Donc, ma
compréhension... j'aimerais vérifier,
d'abord, si ma compréhension est bonne. Par exemple, si une municipalité
décide, dans un... dans une de ses zones, là, qui fait partie de la
municipalité, décide d'interdire la location pour une résidence principale,
elle va devoir ouvrir un registre pour cette zone-là ainsi que les zones
contiguës.
Mme Proulx : S'il y a des gens
qui s'y opposent.
M. Grandmont : Oui, mais...
Bien, le registre, en fait...
Mme Proulx : Partons du
principe, là.
M. Grandmont : Bien, le
registre sert à recevoir les...
Mme Proulx : Oui, oui.
M. Grandmont : Donc, il y a
obligation d'ouvrir un registre à la base.
Mme Proulx : Exact,
tout à fait.
M. Grandmont : Après ça, s'il y
a des gens qui se manifestent dans certaines proportions, bien là, on va se
retrouver à être obligés de faire un référendum.
Mme Proulx : Oui.
• (15 h 10) •
M. Grandmont : Bon, on est
d'accord là-dessus. Maintenant, il y a des municipalités... puis l'exemple de Stoneham-et-Tewkesbury est quand même très
intéressant, je ne sais pas si vous connaissez bien cette municipalité-là.
Mme Proulx : Tewkesbury, oui.
M. Grandmont : Oui, c'est ça,
c'est un endroit, en fait, de villégiature au nord de Québec, une trentaine de
minutes, très beau. Mais en même temps je...
Mme Proulx : Oui, oui, oui,
belles randos à faire là-bas.
M. Grandmont : Pardon?
Mme Proulx : Belles randos à
faire là-bas.
M. Grandmont : Il y
a des belles randos, il y a plein de belles activités à faire là-bas. Le mont
Wright, d'ailleurs, très beau.
Mme Proulx : Exactement, que je
fréquente occasionnellement.
M. Grandmont : Sinon, c'est
quand même intéressant. Mais en même temps je comprends la préoccupation de la
municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury puis je comprends son intention de
vouloir empêcher, en fait, là, l'hébergement touristique de résidence
principale dans ce secteur-là, parce qu'il y a déjà quand même beaucoup d'offres de résidences secondaires. Il y a
beaucoup, beaucoup, beaucoup d'offres d'hôtels dans ces secteurs-là aussi,
c'est un lieu quand même très touristique.
Donc, si elle veut s'assurer de garder son caractère vivant, très humain, son
esprit de municipalité, je veux dire, esprit
de village ou... en tout cas, je ne sais pas comment qu'ils se catégorisent
eux-mêmes, là, mais, tu sais, s'ils
veulent garder cette espèce d'esprit de communauté, pour le dire plus
sobrement, bien, je peux comprendre qu'ils veulent s'assurer de garder
des résidents qui habitent à longueur d'année, c'est quelque chose d'important.
Donc, elle va avoir envie, effectivement, d'empêcher la location pour les
résidences principales, ce qui fait que,
bien, elle va devoir, finalement, ouvrir le registre... elle va vouloir
l'interdire partout et ouvrir ses registres. Ça devient comme une... ça... Le coût associé à ça, alors que l'intention
est extrêmement intéressante, de vouloir garder une vitalité, un esprit
de communauté, vient avec, nécessairement, des coûts importants, puis dans ce
cas-ci, 100 000 $.
Donc, en quoi ce qui est actuellement permis
favorise, finalement, le maintien de cet esprit de communauté là, qu'on peut chercher chez des municipalités,
alors que, pour l'instant, on dirait que tout nous porte à vouloir... à
devoir payer 100 000 $, dans ce cas-ci, pour pouvoir garantir cet
esprit de communauté là?
Mme Proulx : Bien, les
municipalités ont tous les pouvoirs. On a un chapeau de règlement
gouvernemental où on établit les règles. Maintenant, les municipalités qui ont
les pouvoirs de proximité peuvent décider d'ajouter les règlements qu'ils souhaitent ajouter, mais elles devront être
responsables de l'application des règlements additionnels qu'elles
souhaitent ajouter.
Par exemple, chez nous, à Saint-Jean-de-Matha,
autour du lac Vert, la municipalité a décidé que tu demandes à ton voisin de
gauche, ton voisin de droite puis ton voisin en arrière si tu peux exploiter ta
résidence principale. Ç'a été non autour des propriétaires du lac, et donc ça a
force de règlement et de loi chez nous, dans la municipalité, où, à la lumière
de ce que vous exprimez, les résidents du lac ont décidé de prendre cette
option-là.
Maintenant, on ne peut pas priver les gens de
quelques jours ou quelques semaines par année parce que leur résidence principale, c'est là qu'ils passent la
majeure partie de leur temps, puis, 90 %, 95 % du temps, les gens la
passent dans la résidence principale.
Maintenant, quelques jours, voire quelques semaines par année, les gens qui
souhaitent la mettre en location, bien,
évidemment, ça prend l'autorisation de la municipalité, de la ville ou de
l'arrondissement, mais on a laissé
tous les pouvoirs aux municipalités de décider ce qu'elles croient et ce
qu'elles jugent être le mieux pour elles. Le gouvernement du Québec n'a
pas à interférer là-dedans. Ce sont les municipalités qui prennent les
décisions, ça leur appartient.
Maintenant, je répète, on a peut-être mal
expliqué nos règlements précédemment, elles ne sont pas obligées de tenir...
ouvrir des registres dans chacune des zones, uniquement dans la zone où il y a
eu une intervention de la municipalité, de l'arrondissement ou de la ville de
limiter et d'interdire l'hébergement courte durée avec les résidences
principales.
M. Grandmont :
Donc, moi, je pensais bien humblement que ça... ça ressemblait, en fait, au
processus référendaire classique, c'est-à-dire qu'il y a toujours la notion de
zone qui est visée par la modification réglementaire et les zones contiguës. Donc, vous me dites que,
finalement, dans le cas d'Airbnb, l'ouverture des registres se fait
seulement pour la zone qui est visée par l'interdiction visée par les
municipalités?
Mme Proulx :
Bien, c'est-à-dire que, dans le plus fin détail, peut-être que la
sous-ministre, là, peut venir compléter, mais, oui, il y a effectivement, dans
des municipalités où on consulte, les régions contiguës. Tu sais, il pourrait y
avoir une zone qui est délimitée puis, l'autre bord de la rue, elle n'est pas
incluse. Ça fait qu'il pourrait, oui, sauf
erreur, Mme Murray, y avoir une consultation pour la zone contiguë si, par
exemple, c'est une rue ou une ruelle qui
sépare une zone qui a été identifiée par la municipalité, où on interdirait,
par exemple, l'exploitation de la résidence principale. Ça fait que
c'est ça dans le contigu, sauf erreur, Mme la sous-ministre. Peut-être que la
sous-ministre pourrait compléter.
La Présidente
(Mme D'Amours) : Mme la sous-ministre, oui, allez-y.
Mme Murray (Audrey) : Oui, merci. Donc, effectivement, en fait, l'enjeu d'incompréhension lors
des consultations particulières semblait ressortir du fait qu'on
obligeait une consultation sur l'ensemble des zones en même temps. Donc, la précision, ici, c'est qu'on peut... une
municipalité peut consulter, peut ouvrir un registre puis, le cas
échéant, si les citoyens le souhaitent, mener un référendum sur une zone
spécifique et...
M. Grandmont :
Et ses zones contiguës.
Mme Murray (Audrey) : ...celles contiguës, exactement. Mais l'incompréhension était sur le
fait qu'on avait l'impression qu'il fallait ouvrir les registres sur
l'ensemble des zones d'une même municipalité. Donc, l'exemple de Lévis, l'exemple de... que vous avez donné,
exactement... mais ce n'est pas... le processus actuel, il n'oblige pas
d'ouvrir sur l'ensemble, il oblige une
ouverture, effectivement, sur les zones, puis ça peut se faire en étapes, bien
entendu, en fonction, là, du... de l'objectif de la municipalité.
M. Grandmont :
O.K. Donc, j'avais bien compris, puis merci pour les précisions, en même
temps, là, puis je pense que les
municipalités avaient bien compris aussi les cas qu'on a vus passer. En tout
cas, pour... j'avoue que, pour le cas
de Lévis, là, je n'ai pas... je n'ai pas fait... je n'ai pas lu les articles
qui référaient à ça, mais, pour ce qui est de Stoneham, je pense qu'ils
avaient bien compris que ça touchait l'ensemble de leur territoire parce qu'ils
avaient décidé que la location pour les résidences principales, ça... ils
voulaient l'interdire, en fait, donc toutes les zones étaient visées, et c'est
peut-être le cas aussi dans d'autres municipalités au Québec.
Ça
fait quand même cher payé pour pouvoir... pour vouloir garder... Je comprends,
là, qu'il y a le droit individuel, puis on en est aussi, là, soyez-en
bien certains, là, la possibilité que les gens puissent louer leur résidence
principale quand il s'agit, là, de... puis
de se faire un petit pactole, puis... évidemment, pour des locations de courte
durée, hein, je pense que c'est...
puis ça devait être ça, l'esprit, aussi, d'Airbnb au début, là, mais ça a
complètement dérapé, on est allés ailleurs. Mais, sur le principe de
base, moi, je trouvais ça intéressant. Mais il y a des municipalités qui vont
vouloir protéger leur territoire, leur
esprit de communauté, puis je pense particulièrement à des petites
municipalités qui vivent beaucoup du tourisme,
toute la région charlevoisienne, Baie-Saint-Paul, la
Petite-Rivière-Saint-François. Stoneham-et-Tewkesbury, c'est exactement ça aussi. Le président de la FQM,
Sainte-Catherine-de-Hatley aussi, c'est un... tu sais, c'est une région
touristique. Il me semble que c'est cher payé pour une municipalité qui doit
ouvrir tous ses registres à des coûts quand même importants...
Mme Proulx :
C'est parce que la municipalité a décidé de l'ouvrir à l'ensemble de son
territoire. C'est ça, la particularité.
M. Grandmont : ... — oui,
oui, évidemment — pour
protéger cet esprit de communauté sur l'ensemble, parce qu'il y a déjà
beaucoup de location...
Mme Proulx :
Mais ça leur appartient. Je veux dire, c'est des décisions...
M. Grandmont :
...il y a beaucoup de location, si je peux me permettre, il y a beaucoup de
location de résidences secondaires qui se
fait déjà sur ce territoire-là. Donc, comment on fait pour garantir qu'il y a
du monde qui continue à vivre, tu
sais, le plus longtemps possible dans la municipalité puis on développe cet
esprit de communauté là?
Mme Proulx : Oui, mais ils peuvent
l'interdire pour la résidence secondaire sans avoir à passer par un
référendum. Si les municipalités souhaitent trouver un équilibre, elles peuvent
le faire. Elles sont maîtres d'oeuvre là-dedans.
Une parenthèse que...
et un élément important que j'apporterais, parce que, là, vous parlez de zones
très touristiques, mais il y a des zones au
Québec qui souhaitent un développement touristique sur quatre saisons pour
avoir des retombées économiques pour
l'ensemble de la communauté — vous
faites référence à la communauté — où
il y a un déficit d'hébergement
touristique dit traditionnel, et la résidence principale permet à ces
municipalités-là de pouvoir, un, contempler l'arrivée de touristes qui
vont venir soutenir, économiquement parlant, la région ou la municipalité sur
quatre saisons.
Puis un autre
dont j'ai entendu parler, pour la tenue d'événements majeurs, comme par
exemple, je fais référence aux Jeux du Québec, qui, sauf erreur, se sont
tenus à Rimouski... Rivière-du-Loup... Rivière-du-Loup... Rimouski...
Une voix : ...
Mme Proulx : ...Rivière-du-Loup,
où on avait un déficit d'hébergement, M. le député, et on est venu me voir en
me disant : La résidence principale, ça nous permet d'avoir été la ville
hôte de la tenue des Jeux du Québec, avec des
athlètes en devenir et leurs familles, parce que, dans certaines régions du
Québec, on doit l'admettre, on a un déficit d'hébergement dit
traditionnel, si on fait référence, par exemple, aux hôtels ou aux grandes
chaînes hôtelières.
M. Grandmont : Oui,
effectivement. J'ai moi-même été aux Jeux du Québec, je sais combien c'est
important, l'hébergement dans ces grands
moments là, et important pour notre jeunesse aussi. La municipalité de
Stoneham-et-Tewkesbury prévoyait demander un remboursement des frais
liés à une telle opération au gouvernement du Québec. Savez-vous s'ils l'ont
fait ou...
Mme Proulx : Je n'ai pas été
informée de ça.
M. Grandmont : Parce que c'est
des coûts importants, quand même, pour la municipalité, là.
Mme Proulx : Je n'ai pas été
informée de ça.
• (15 h 20) •
M. Grandmont : On
parlait de 100 000 $. Je ne sais pas c'est quoi, le budget annuel,
là, du... de la municipalité de Stoneham.
Écoutez, je pense qu'on va être... on n'arrivera
pas à s'entendre, cette fois-ci, là-dessus, puis je n'étirerai pas indûment le temps. Je pense, malgré tout, quand
même qu'on pourra éventuellement y revenir. Ça me semble important, là,
de faire attention à l'autonomie des municipalités, s'assurer qu'elles puissent
maintenir une bonne cohésion dans les communautés...
Mme Proulx : On est là.
M. Grandmont : ...et aussi que
la ministre soit bien sensibilisée au fait que ça coûte très cher, de la façon dont c'est articulé, actuellement. Malgré,
peut-être, des efforts de communication plus grands à faire, il reste que,
pour les municipalités, c'est des coûts qui sont prohibitifs pour ces
municipalités-là. Si elles ont fait des référendums, si elles ont voulu interdire l'hébergement touristique pour
résidence principale sur l'ensemble du territoire, il y avait des bonnes
raisons derrière. Donc, moi, ce que je vois, c'est que le mécanisme,
actuellement, il ne fonctionne pas, il ne répond pas aux besoins, malgré des
efforts de communication plus grands à faire.
Mme Proulx : Et on verra, au
résultat de l'adoption ou non du projet de loi... à terme du projet de loi
n° 25, si certaines de ces municipalités reverront leur modèle d'affaires.
Compte tenu que c'est beaucoup plus contraignant et restrictif, les règles du jeu qu'on met sur la table aujourd'hui,
peut-être certaines reverront leur position. Je ne veux pas présumer de la position des municipalités, mais je
tiens à vous rassurer, là, les villes, les municipalités, les
arrondissements ont ce pouvoir-là, et avec
raison, elles nous ont demandé ces... de leur conférer tous ces pouvoirs-là sur
leur territoire, ce que, évidemment... ce à quoi, évidemment, on a
consenti. Maintenant, elles demandent des pouvoirs, elles doivent assumer
certaines responsabilités lorsqu'elles demandent de prendre charge de ces
pouvoirs-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement 4.1?
Je vais mettre aux voix l'amendement 4.1. Est-ce
qu'il est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Par
appel nominal. Merci. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Pour, contre, abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
La Secrétaire : Mme Proulx
(Berthier)?
Mme Proulx : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin Roy
(Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La
Secrétaire : M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La
Secrétaire : M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M. Martel :
Contre.
La
Secrétaire : M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Contre.
La
Secrétaire : Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey)?
Mme Lakhoyan
Olivier : Contre.
La
Secrétaire : Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Abstention. Donc, l'amendement 4.1 est rejeté.
Nous passons à
l'article 5. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx :
Merci, Mme la Présidente.
Article 5 :
L'article 28 de cette loi est modifié :
1° par la
suppression, dans ce qui précède le paragraphe 1°, de «Commet une
infraction et»;
2° par
l'insertion, après le paragraphe 3°, du suivant :
«3.1° inscrit,
en application de la présente loi et de ses règlements, dans l'offre
d'hébergement d'un établissement d'hébergement touristique ainsi que
dans toute publicité en faisant la promotion un numéro d'enregistrement pour
cet établissement qui est faux ou inexact ou un tel numéro alors que
l'enregistrement de cet établissement est expiré, suspendu ou annulé;».
Donc, à
l'article 5, il y a deux modifications, une qui est uniquement à
modifier un vocable qui est utilisé, Mme, M.
les députés, dans notre législation, puis je vais laisser Me Hudon, avec
votre permission... de vous expliquer, donc, la première, qui est
essentiellement technique.
La deuxième
modification consiste à prévoir une nouvelle infraction à l'égard de quiconque
inscrit, dans une offre d'hébergement de
même que dans une publicité faisant la promotion d'un établissement
d'hébergement touristique, un numéro d'enregistrement qui est faux ou
inexact ou un numéro d'enregistrement qui concerne un établissement dont
l'enregistrement est expiré, suspendu ou annulé.
Donc, avec votre
permission, Mme, M. les députés, pour ce qui est de la modification vocable
utilisée dans notre législation, je laisserais, avec votre permission,
Me Hudon vous donner les explications. Merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Me Hudon, la parole est à vous.
M. Hudon
(Alain) : Merci. Merci, Mme la Présidente.
Alors, si vous allez
à la page de gauche de votre cahier, je ne sais pas si vous l'avez ouvert, là,
on a le texte actuel de l'article 28. Dans le paragraphe introductif de
l'article, ça se lit comme suit : «Commet une infraction et est passible
d'une amende de 2 500 $ à 25 000 $, s'il s'agit d'une
personne physique, et de 5 000 $ à 50 000 $, dans les
autres cas, quiconque», etc.
Donc, le «commet une
infraction et est passible», les tribunaux ont récemment convenu que c'était
comme si... c'est comme un pléonasme, comme «monter en haut» ou «descendre en
bas». Donc, le «commet une infraction» n'ajoute rien au fait que, si tu es
passible d'un montant, d'une amende, c'est parce que tu as commis une
infraction.
Donc, compte tenu
qu'on ajoute une nouvelle disposition pénale par le projet de loi, bien, il a
été convenu, avec le Secrétariat à la législation, qu'on allait harmoniser tout
le vocabulaire des dispositions pénales pour enlever ce texte-là, qui, somme toute, n'ajoute rien, là, donc «commet une
infraction et» est supprimé, ici. Puis on verra qu'il y a un article
omnibus, un petit peu plus loin, qui le fait dans les autres dispositions qui
n'étaient pas impactées par le projet de loi. Donc, je ne sais pas si c'est
clair, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Commentaires sur l'article 5?
S'il n'y a pas de
commentaire, je vais...
M. Grandmont :
Oui, j'ai une question. Est-ce que c'est possible, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oh! pardon. Oui, M. le député de Taschereau, allez-y.
M. Grandmont :
Bien, ce n'est pas sur la modification en tant que telle, là, je pense que
ça a bien du bon sens, quoique mes filles me
disent, des fois, que c'est possible de descendre en bas, mais je vous laisse
deviner comment, mais, bon... on s'amuse beaucoup à la maison.
Mme Proulx :
Puis monter en haut?
M. Grandmont : Ah! ça, c'est
plus dur.
Mme Proulx : Oui, hein?
M. Grandmont : C'est ça. Oui,
c'est ça, c'est plus sur les amendes, en fait, là, ça m'avait échappé. Il me
semblait que c'était 25 000 $. Là, on parle de 2 500 $ à
25 000 $, c'est comme... Il y a une gradation, en fait, des amendes
s'il y a répétition?
Mme Proulx : Exact.
M. Grandmont : Mais c'est comme
ça que ça avait été prévu dès le départ?
Mme Proulx : Oui. Toute
personne qui...
M. Grandmont : C'était ça?
Mme Proulx : Oui, oui, oui.
M. Grandmont : O.K. J'avais
comme retenu plus le 25 000 $, le 50 000 $, le 100 000
plutôt que les... la gradation, là.
Mme Proulx : C'est
le maximum. Donc, le maximum est à 25 000 $ puis... bien, pour les
plateformes, ça peut monter jusqu'à 100 000 $. Donc, toute
personne qui inscrit une offre d'hébergement d'un établissement dans toute forme de publicité que ce soit, qui en fait la
promotion, donc le fameux numéro d'enregistrement, là, qui est faux, 1-2-3-4-5-6-7,
qui est inexact, qui est expiré, ou suspendu, ou annulé, est donc passible
d'une amende de 2 500 $ à 25 000 $, personne physique;
personne morale, donc là, ça part de 5 000 $ à 50 000 $.
C'est établi, là, selon l'ordre des choses des
pénalités financières, là, qui sont imposées... Me Hudon, peut-être que
vous pouvez donner davantage de détails, mais ce n'est pas la ministre,
unilatéralement, là, qui a dit que le minimum était à 2 500 $, puis
que le maximum était à 25 000 $,
puis que l'autre était à 5 000 $ et à 50 000 $. Ce n'est
absolument pas une décision unilatérale de la ministre, là.
M. Hudon (Alain) : Non,
exactement. Mme la Présidente, quand on veut introduire des dispositions
pénales dans une loi, on a une... on va dire un organe spécialisé au ministère
de la Justice qui fait en sorte d'harmoniser le montant des amendes en fonction de la nature des infractions. Donc,
comme on arrive avec des nouvelles infractions, bien là, on va voir dans
les autres lois c'est quoi, le niveau pour essayer d'avoir des montants
similaires pour les mêmes types d'infractions, peu importe la loi.
Donc, ici, les amendes, là, de... en fait,
2 500 $ à 25 000 $ et 5 000 $ à
50 000 $ étaient déjà là, là, on ne vient pas modifier ça. Mais, dans la nouvelle disposition pénale qu'on va
imposer aux plateformes en cas d'infraction, là, on a... le montant des
amendes, là, a été établi avec la collaboration, là, d'organes spécialisés au
ministère de la Justice.
M. Grandmont : Est-ce que je
peux me permettre?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
allez-y, M. le député.
M. Grandmont : Deux
questions, en fait, là... bien, trois questions, en fait. Comment se fait cette
gradation-là? Je vais vous lancer les
trois questions, si vous permettez, puis vous pourrez répondre. Donc, comment
se fait cette gradation-là, là, de...
On passe de 5 000 $ à 50 000 $, est-ce que c'est selon les
comparables, ou si c'est comme la récurrence, en fait, là, des
infractions, là, d'une part?
D'autre part, est-ce que ça aurait pu... est-ce
qu'on aurait pu explorer d'autres façons de calculer, par exemple, un
pourcentage du chiffre d'affaires de la compagnie? Peut-être que c'est
compliqué, mais, en tout cas, je ne le sais pas, je lance l'idée quand même.
Puis, sinon, pourquoi ça se retrouve là et non
pas dans le règlement qui accompagne le projet de loi, pour être capable de
peut-être faire évoluer assez rapidement et facilement le type d'amende ou la
hauteur des amendes qu'on donne? Pourquoi ça se retrouve, dans le fond, dans la
loi plutôt que dans le règlement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre ou monsieur... Me Hudon? Me Hudon, allez-y.
M. Hudon (Alain) : Les amendes,
habituellement, se retrouvent dans la loi, là.
M. Grandmont : Dans la loi.
O.K.
M. Hudon
(Alain) : Et, même quand on
veut sanctionner des infractions à des dispositions réglementaires, on
le prévoit également dans la loi, là, mais on identifie dans le règlement les
modifications... les dispositions en question.
La façon, c'est qu'on vient... il y a une espèce
d'échelle de gradation des niveaux d'infraction qui vient déterminer, bien, si t'es le grade 1, grade 2, grade 3,
grade 4, grade 5, bien, voici l'ampleur des fourchettes des amendes
qui devraient s'appliquer.
Puis,
la plupart du temps, il y a tout le temps un minimum puis un maximum. On peut
penser que le minimum va être lorsqu'on veut imposer... Pour une
première infraction, ça va être le minimum, à moins qu'il y ait des facteurs aggravants qui justifieraient qu'on demande un
montant supplémentaire, auquel cas ça va prendre l'autorisation d'un
juge.
Donc, dans ce cas-ci,
là, pour la nature des infractions qui sont là, bien, il a été jugé... avec
la... le tableau, l'échelle de gradation
qu'on avait au ministre de la Justice, bien, le minimum pour une personne
physique, c'était 2 500 $, puis
le maximum, c'était 25 000 $. Pour les autres cas, bien, personne
morale notamment, bien, c'était 5 000 $ à 50 000 $.
M. Grandmont : Parfait. Puis, pour
d'autres façons de calculer le type... les montants d'amendes? J'ai parlé
de...
M. Hudon (Alain) :
Il y en a, mais c'est des cas particuliers.
M. Grandmont :
Oui, O.K.
M. Hudon
(Alain) : Oui. Il y en a, notamment, je pense, dans... en vertu de la
loi sur l'encadrement des services financiers, là, dans le domaine des valeurs
mobilières, où on peut y aller avec un pourcentage du chiffre d'affaires, mais
ce n'est pas la normalité, là, c'est vraiment des cas particuliers.
M. Grandmont :
C'est plus des cas particuliers. Puis ça ne s'appliquait pas dans ce cas-ci
parce que?
M. Hudon
(Alain) : Non, au niveau de la nature des infractions qui sont là,
c'est des infractions qu'on retrouve... Notamment, de faire une fausse
déclaration dans des documents prescrits par la loi, bien, il n'y a pas juste
en vertu de la loi sur les hébergements touristiques que ça se retrouve, dans
plein d'autres lois, il faut fournir des documents. Si tu fais une fausse
déclaration, bien, on s'organise pour avoir un niveau d'amendes qui est
similaire.
• (15 h 30) •
M. Grandmont : O.K. Donc, c'est plus simple.
Mais je retiens quand même que, donc, si on veut éventuellement changer
les montants des amendes, il faudra rouvrir la loi, faire un projet de loi,
puis modifier les montants.
M. Hudon
(Alain) : Oui, mais on voit qu'il y a quand même une échelle qui est
relativement souple, entre 5 000 $, 50 000 $, avant qu'on arrive
à 50 000 $, là...
M. Grandmont :
Oui, oui, quand même, qui donne de la marge, là, on est bons pour quelques
années, là.
M. Hudon
(Alain) : C'est ça. Effectivement.
M. Grandmont :
Oui, c'est ça. O.K. Merci. C'est bon pour mes questions. Merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres commentaires, collègues?
Sinon, je mets aux
voix l'article 5. Est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté.
L'article 6, Mme
la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx :
Merci, Mme la Présidente.
Article 6 :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 29, du
suivant :
«29.1. Est passible
d'une amende de 5 000 $ à 50 000 $, s'il s'agit d'une
personne physique, et de 10 000 $ à 100 000 $, dans les
autres cas, toute personne exploitant une plateforme numérique qui contrevient
à l'une ou l'autre des dispositions de l'article 20.1 et du
paragraphe 1° du premier alinéa de 20.2.»
Donc, aujourd'hui, on propose l'ajout d'une
disposition pénale pour toute personne qui exploite une plateforme numérique — donc, on revient à l'imputabilité des
plateformes transactionnelles — qui contrevient à l'une ou l'autre
des interdictions qui ont été établies, là,
aux articles précédents. Le fait de commettre une telle infraction rend la
personne physique passible d'une
amende de 5 000 $ à 50 000 $ et rend les autres
contrevenants passibles de 10 000 $ à 100 000 $.
Donc, je répète ce
que Me Hudon, ici, a dit, M. le député, Mme la députée, c'est que les amendes
ont été, encore une fois, validées, là, par
le ministère de la Justice. Dans l'expression «les autres cas visent les
personnes morales ainsi que les
sociétés de personnes ou les associations prévues au Code civil du Québec — Me
Hudon, vous pourriez en donner le
détail — qui
n'ont pas de personnalité morale, notamment une société en nom collectif, la
société en commandite ou une société en participation», peut-être apporter
des précisions, Me Hudon, là-dessus, immédiatement?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Me Hudon.
M. Hudon
(Alain) : Oui, merci, Mme la
Présidente. Oui, quand on fait des dispositions pénales, habituellement,
on vient toujours distinguer l'amende qui est imposée aux personnes physiques
de l'amende qui est imposée, donc — je le
dis entre guillemets — aux
entreprises, et, compte tenu que les entreprises peuvent prendre plusieurs
formes juridiques, bien, au lieu de les citer au long, on met «dans les autres
cas». Donc, les autres cas, ça vise toutes les autres formes juridiques, à
l'exception de l'individu, bien entendu.
Mme Proulx :
Donc, dans le cas qui nous occupe, ici, c'est diffuser une offre
d'hébergement qui ne contient pas de numéro
d'enregistrement — on
revient toujours un peu au même laïus — une
offre d'hébergement dont l'adresse d'établissement
ne concorde pas avec celle qui est inscrite au certificat d'enregistrement,
diffuser une offre d'hébergement avec
un numéro invalide — ABCDEF-1234567 — ne
pas effectuer la validation du numéro d'enregistrement, la date d'expiration du certificat. Donc, ici, on est
vraiment, là, encore une fois, dans l'imputabilité des plateformes
numériques en ce qui a trait à l'offre d'hébergement touristique sur ladite
plateforme.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Oui.
Je pense que, l'année dernière, les amendes étaient rendues jusqu'à
4 millions, est-ce que je me trompe?
Mme Proulx :
5 millions, presque 5 millions.
Mme Lakhoyan
Olivier : 5 millions, presque 5 millions.
Mme Proulx :
4,9 millions, sauf erreur. 4,5?
Une voix : ...
Mme Proulx :
5,5? Merci, Revenu Québec. 5,5.
Mme Lakhoyan
Olivier : 5 millions, 5,5, c'est un gros montant. Avec les
amendes qui vont augmenter à l'individu et aux plateformes, est-ce que la
ministre a pensé, peut-être, partager ces amendes avec les municipalités? Je ne
sais pas si c'est quelque chose que vous avez pensé là-dessus.
Mme Proulx :
Si je peux me permettre, je laisserais au soin de Revenu Québec d'expliquer
ou non ce qu'on fait avec des amendes qui sont perçues de la part des équipes
de Revenu Québec en ce qui a trait, Me Courtecuisse, aux infractions et aux
pénalités fiscales qui sont imposées à ceux qui sont en infraction.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'ai
besoin du consentement pour que la dame puisse répondre à la question. Il y a consentement? Madame, s'il vous plaît,
veuillez vous... dire votre nom, votre titre et répondre à la question, s'il
vous plaît.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Véronique
Courtecuisse, directrice principale... pardon, directrice principale
adjointe aux poursuites pénales à Revenu Québec.
Écoutez, le montant
des amendes... Quand un dossier a un plaidoyer de culpabilité ou que la
personne est reconnue coupable, le fonds est
envoyé au fonds consolidé du revenu du Québec. Donc, après, de la façon que
c'est réparti, ce n'est plus dans notre cour, mais je peux vous dire que
le montant des amendes est envoyé au fonds consolidé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a... Oui, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont :
...mais je ne reposerai pas les mêmes questions, j'aurais les mêmes
réponses. Elle est très claire, tantôt. Je
vois un enjeu au niveau du type de plateforme qu'on va rencontrer, là. Tu sais,
de M. Chalet à Airbnb, il y a
peut-être deux types de... Est-ce que... Justement, là, ce dont on a parlé, il
y a des facteurs aggravants, là. Est-ce que le fait qu'il y a des amendes pour les personnes morales, tu sais, qui sont
plus de l'ordre de 10 000 $, peuvent être attribuées dans un contexte où l'entreprise est plus petite,
mais on ne veut pas... on veut lui envoyer un message clair qu'on ne
fait pas d'hébergement illégal, d'un côté,
puis en même temps on ne veut pas lui couper... tu sais, on ne veut pas, là...
on ne veut pas la mettre à terre non plus. Puis, de l'autre côté, bien,
des grandes entreprises, est-ce que le 100 000 $ va plus être
privilégié? Est-ce que, dans le fond, ça peut servir à ça, là, tu sais, quand
on parlait des facteurs aggravants, là? Parce que, pour un Airbnb de ce monde,
un 10 000 $ à payer, ce n'est peut-être pas si... beaucoup d'argent
que ça non plus. J'aimerais comprendre un peu comment on peut utiliser ça pour
s'adresser au bon... de bonne façon au bon joueur.
Mme Proulx :
Je vais laisser Me Hudon expliquer, mais la loi s'applique pour tout le
monde, là.
M. Grandmont :
Oui, oui, tout à fait, on est d'accord.
Mme Proulx :
Que vous soyez WeChalet ou que vous soyez Airbnb, ou VRBO, ou Kijiji, une
infraction est commise. Quelle que soit la grosseur de l'entreprise, s'il y a
une infraction qui est commise, il y a une infraction qui est commise.
Maintenant, de façon plus chirurgicale, Me Hudon...
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon
(Alain) : Merci, Mme la Présidente.
Malheureusement, moi, je ne suis que légiste,
là, je n'applique pas le pénal, puis on a des gens qui appliquent le pénal,
ici, ils sont peut-être mieux placés que moi pour répondre adéquatement à la
question que vous avez posée. Donc, si vous permettez, je passerais la rondelle
à mon équipe à l'arrière.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que c'est une personne qui n'est pas intervenue encore et que j'aurais
besoin d'un consentement, ou si c'est madame...
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça va
être vous? Allez-y, répondez à la question, s'il vous plaît.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Donc,
il n'y a pas de différence sur qui commet l'infraction. Peu importe le niveau, la nature, l'infraction est commise, le
dossier nous est soumis. Si la preuve est là, on va accuser. Que ça soit
une résidence principale, une résidence secondaire, une personne physique, une
mégapole d'entreprises internationales, la loi va s'appliquer exactement de la
même façon pour tout le monde.
M. Grandmont : Donc, ce n'est
pas tant sur la capacité de payer d'une entreprise.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Absolument
pas.
M. Grandmont : Le
fait que, pour une multinationale, des plus petites amendes peuvent être
considérées comme des pinottes, dans
le fond, là, ce n'est pas considéré comme un facteur aggravant. C'est vraiment
juste pour compréhension.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Ça
peut être un facteur aggravant, en réalité, parce que, quand on parle de peine ou de... on parle de minimum, maximum. Il
faut comprendre que, entre les deux, le poursuivant a la latitude
d'augmenter, de demander des peines majorées quand il y a des facteurs
aggravants. Le nombre de répétitions, la récidive fait en sorte que les amendes
vont complètement doubler, des fois tripler. Puis, si on voit... Il y avait...
Bon, on prend Airbnb parce que c'est le cas type qui est le plus connu, bien,
au nombre d'annonces qu'on a vues, dans les dernières
années, illégales, on aurait pu les accuser... à chaque fois qu'on accusait une
annonce, on aurait pu les accuser également d'avoir aidé et d'avoir
facilité la commission de l'infraction. Donc, il faut comprendre que, malgré
leur capacité financière de payer des amendes peut-être même plus élevées, il
va arriver un temps où la répétition va se faire, et les montants vont devenir
très, très élevés pour ce genre d'entreprise.
M. Grandmont : Oui, oui, plus
de chiffres d'affaires, plus de potentiel que ça se présente souvent, donc, la
récurrence pourrait...
Mme Courtecuisse (Véronique) : Absolument.
M. Grandmont : Parfait, merci
beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires?
Je vais mettre aux voix l'article 6. Est-ce
que l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Donc, j'aurais
un amendement à proposer en 6.1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Grandmont : Je pense qu'il a
été envoyé. Je ne sais pas s'il a été transmis aux collègues.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 39)
(Reprise à 15 h 41)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux.
M. le député
de Taschereau, est-ce que vous voulez nous faire la lecture de votre
amendement 6.1, s'il vous plaît?
M. Grandmont : Oui,
Mme la Présidente. Donc, il s'agit d'une proposition, en fait, d'un nouvel
article, là, qui vient encadrer, là, les... interdire les évictions pour
faire du Airbnb.
Donc, c'est d'insérer, après l'article 6 du
présent projet de loi, l'article suivant :
6.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 44, du suivant :
44.1. L'article 1959 du Code civil du Québec
(chapitre CCQ-1991) est modifié par l'ajout, après «affectation», de «,
sauf s'il s'agit d'un changement pour un usage d'hébergement touristique».
Donc, notre proposition vient modifier un
article de la présente Loi sur l'hébergement touristique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement? Mme la ministre.
Mme Proulx : Il ne vient pas
modifier, parce que, là, vous parlez du Code civil. C'est une des conversations
qu'on a eues au salon bleu ce matin. Ici, on
ne parle pas du Code civil. Vous parlez des cas d'éviction où les
municipalités ont le pouvoir de modifier leur zonage, soit dit en passant, là,
mais on parle d'éviction, ici, et on parle du Code civil. Nous, on est à débattre de la loi n° 25 sur l'hébergement touristique au Québec, Loi visant à lutter contre
l'hébergement touristique illégal au Québec. Je comprends ce que vous
souhaitez faire.
Maintenant, je peux vous rassurer là-dessus,
parce que ma collègue à l'Habitation s'est engagée à déposer prochainement, puis, sauf erreur, avant la fin de
la session, a-t-elle dit... sauf erreur, sauf erreur, qu'elle allait
déposer, donc, un projet de loi qui va
couvrir les préoccupations auxquelles vous faites référence, mais qui,
malheureusement pour vous, ne peuvent
pas être introduites ici comme amendement parce qu'il n'est pas question, ici,
d'amender le Code civil, mais bien de présenter un nouveau cadre
législatif de la Loi visant à lutter contre l'hébergement touristique illégal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Oui, allez-y, M. le député.
M. Grandmont : Oui, merci
beaucoup. Bon, je ne referai pas tout mon laïus de ce matin au salon bleu et
tout ce que j'ai pu dire aussi, là, dans les différents moments où j'ai pu
intervenir sur la question, qui vise à interdire, finalement, là, les évictions
pour changement d'affectation en vue d'en faire du Airbnb. Je ne reparlerai pas
non plus, aussi, de l'importance d'intervenir sur cet enjeu-là.
On est en
pleine crise du logement. Le 1er juillet s'en vient. Notre préoccupation était
d'agir le plus rapidement possible,
un peu de la même façon qu'on veut essayer d'avoir le projet de loi, p.l. n° 25, un peu comme vous le demandez, en fait, là, avant la saison
estivale. Nous, cette question-là des évictions, c'était de l'avoir avant le
1er juillet parce qu'on est dans une crise importante du logement.
Moi, ce que
je vous dirais, c'est que, bon, d'abord, de la façon dont on l'a tourné, vous
le voyez, on vient modifier, finalement, non pas le Code civil, mais on
vient modifier, finalement, la Loi sur l'hébergement et les... la Loi sur
l'hébergement touristique, donc je pense que c'est recevable.
Je vous apporterais aussi quelques... je
mettrais à votre attention quelques modifications au Code civil qui ont été
réalisées par d'autres ministres que le ministre de la Justice, notamment le
projet de loi n° 37, qui modifiait différentes dispositions législatives
principalement en matière d'habitation, adopté le 9 juin 2022 par la ministre
des Affaires municipales, le projet de loi n° 18, qui modifiait le Code
civil, le Code de procédure civile, la Loi sur le curateur public et diverses
dispositions en matière de protection des personnes, adopté en 2020 par le
ministre de la Famille. J'en ai, comme ça,
là, six, sept, huit, différents exemples où, finalement, ce n'est pas le
ministre de la Justice qui est venu modifier le Code civil.
Donc, moi, je voudrais vérifier, en fait...
Puis, comme on a déjà dit aussi, je l'ai mentionné aussi à la période de questions, avec le consentement, on peut,
évidemment, décider de toucher d'autres choses, on pourrait se permettre
de voir un petit peu plus large. Mais je
demanderais à la présidente de bien vouloir trancher la recevabilité de
l'amendement que nous faisons aujourd'hui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
faut que quelqu'un m'en fasse la demande, naturellement.
Maintenant, j'en ai parlé parce que moi aussi,
j'étais à la période des questions et je me suis dit : Si ça l'arrive à ma
commission, mettons que... donc j'en ai parlé avec l'équipe du secrétariat.
Donc, effectivement, ce que je vous propose pour ne pas retarder le projet de
loi, avec votre consentement, c'est qu'on mette de côté l'article 6...
l'amendement, c'est-à-dire, 6.1, le temps que l'équipe regarde si c'est
recevable. Avant ça, il faut que j'entende les commentaires de tout le monde, si les gens ont des commentaires sur ça.
Puis, pour continuer le projet de loi, ça me prend aussi votre
consentement pour qu'on puisse continuer le travail sur les prochains articles,
le temps que l'équipe regarde si c'est
recevable ou non. Est-ce que j'ai bien... il faut que je demande... bien, je
pense que je l'ai fait, mais je...
M. Grandmont : Ah! O.K., on l'a
déjà déposé. Donc, il a été reçu, en fait.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Vous avez déposé l'amendement, mais là vous me
demandez s'il est recevable.
M. Grandmont : Bien, en fait...
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
il y a une différence entre déposer un amendement et discuter, parce qu'on
pourrait en discuter pendant 20 minutes, mais, si vous demandez vous-même
s'il est recevable, je dois l'envoyer à l'équipe du secrétariat, qui vont me
rendre...
M. Grandmont :
Parfait. Bien, votre proposition, la démarche à suivre me convient. On peut
laisser vos équipes travailler, pendant ce
temps-là, on peut continuer sur les autres articles. Je n'ai aucun problème à
ce qu'on y revienne, évidemment, à moins que ma collègue de Chomedey ou
la partie gouvernementale ait envie d'intervenir aussi, là. Je ne veux pas
brimer leur droit de parole là-dessus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Exact.
Donc, je me dois de demander s'il y a des commentaires avant que je l'envoie au
secrétariat. Je voulais...
Je veux juste
prendre une minute. Je vais suspendre les travaux une minute puis vous revenir
avec l'exactitude de ce que je viens de vous dire. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 47)
(Reprise à 15 h 52)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux.
Donc, après discussion avec tous, je comprends
que nous allons poursuivre les échanges sur l'amendement déposé par le député
de Taschereau. Y a-t-il d'autres interventions?
Mme Proulx : S'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente.
Il y a un cas
qui a fait pas mal couler d'encre, celui du côté de votre collègue député
d'Hochelaga-Maisonneuve, où on a vu cette histoire-là, qui était
franchement très triste, là, de deux hommes qui sont dans cet appartement-là
depuis moult années, là, moult années; 95 % du territoire
d'Hochelaga-Maisonneuve l'interdit, il y a 5 % qui le permet, et c'est
dans ce 5 % là, malheureusement, où ces deux personnes se retrouvent, là.
Donc, le changement d'affectation est possible,
M. le député de Taschereau, par l'arrondissement, par les pressions que le
député d'Hochelaga-Maisonneuve, leader du deuxième groupe d'opposition,
pourrait faire auprès de l'arrondissement,
il a ces pouvoirs-là. Donc, le changement d'affectation est possible. Et, comme
je vous le mentionnais, il y a des intentions législatives de la part de
ma collègue la ministre de l'Habitation et du côté du gouvernement, ici, pour
ce projet de loi ci. Nous, c'est vraiment la Loi visant à lutter contre
l'hébergement touristique illégal, et on ne peut pas mettre la main sur
l'aspect des évictions, où il y aurait besoin d'avoir une modification au Code
civil.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, avec tout
respect, Mme la ministre, vous dites deux choses contraires, en fait, parce que, d'un côté, vous dites : C'est à la
municipalité d'avoir son zonage, c'est à mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve
à faire pression sur le maire de l'arrondissement d'Hochelaga-Maisonneuve pour
qu'il revoie son zonage et qu'il interdise, si tel est son désir, la
possibilité de faire du Airbnb légal sur son territoire; de l'autre côté, vous dites :
Il y a ma collègue qui va revenir à l'automne puis qui va travailler sur un
projet de loi pour voir à encadrer puis répondre un peu à nos préoccupations.
Moi, ce que...
Mme Proulx : Je
ne le sais pas, j'ai dit qu'on a l'information que la ministre va déposer...
Maintenant, le contenu...
M. Grandmont : Non, mais, peu
importe...
Mme Proulx : Je ne peux pas en
présumer, là, du contenu.
M. Grandmont : Mais, peu
importe, vous dites quand même qu'il y aura peut-être, peut-être, là, des
réponses à nos préoccupations. Ce que je veux dire, c'est que la question des
évictions, ça relève du gouvernement du
Québec, c'est le Code civil. C'est à travers ça qu'on est capables... que des
gens sont capables, finalement, de faire un changement... de faire une
éviction pour un changement d'affectation et le transformer en Airbnb.
Comprenez-moi bien, je me répète, mais il n'est
pas question, pour nous, de dire qu'on veut empêcher Airbnb. On comprend que la
responsabilité, elle est partagée. On comprend aussi qu'il est important de
maintenir, pour les villes et pour les arrondissements de la ville de Montréal,
cette possibilité de jouer avec le zonage. Mais ce qu'il faut avoir à l'esprit,
c'est que la façon que la loi est écrite, actuellement, le Code civil en
l'occurrence, et, incidemment, là, l'article 44.1... L'article 44, en fait, de
la Loi sur l'hébergement touristique, ce que ça dit, c'est que c'est possible
de faire facilement un changement d'affectation, donc, d'évincer des locataires
pour être capable d'en faire du Airbnb, aussi légal soit-il.
Puis,
encore une fois, c'est une responsabilité partagée, mais il reste qu'on a une
opportunité de venir corriger une situation où, actuellement, là, dans
certains secteurs de plusieurs municipalités du Québec, il est trop facile pour
les propriétaires d'évincer les locataires. C'est ce qu'on veut empêcher. On ne
veut pas empêcher qu'Airbnb soit présent puis on ne veut
pas empêcher aux municipalités de gérer, à travers leur zonage, la façon dont
ça se déploie sur leur terrain. Ce qu'on
veut empêcher... C'est qu'actuellement c'est trop facile. Il y a des gens qui
ont fait l'exercice de contester un
processus d'éviction, ils se sont rendus jusqu'au Tribunal administratif du logement, c'est peine perdue, se rendre là. Déjà, c'est compliqué puis c'est long, là, le
processus du Tribunal administratif du logement, de la Régie du
logement, mais on sait d'ores et déjà qu'ils vont perdre. La jurisprudence est
en train de se bâtir.
Donc, on a une
opportunité, maintenant. De la même façon qu'on voulait travailler rapidement,
puis on va réussir à le faire, je suis persuadé, on va réussir à travailler
pour que le projet de loi soit adopté très rapidement, avant la saison
estivale, travaillons, donc, de concert pour qu'on fasse le travail sur tout ce
que... tous les impacts négatifs que peut
apporter l'hébergement touristique, là, illégal ou légal, là, mais essayons
donc de travailler ça d'une seule traite, à travers la proposition qu'on
vous fait aujourd'hui, pour éviter d'avoir à retravailler ça soit avec votre
collègue à l'automne prochain soit à un autre moment qui sera à déterminer
éventuellement. Mais pourquoi attendre des semaines et des mois, alors qu'on
propose quelque chose qui va permettre de régler cette situation-là?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Proulx : Bien, sans vouloir vous
offenser, ici, on est dans une loi visant à contrer l'hébergement
touristique illégal, là, on n'est pas dans le changement d'affectation puis des
évictions, où ça ne relève pas de mon ministère. Je comprends, là, mais ça ne relève pas de moi. Comme je vous l'ai exposé
ce matin au salon bleu, je ne vais pas interférer dans le dossier de mes
collègues. Je crois que ma collègue est tout à fait au courant de ce que Québec
solidaire revendique en ce qui a trait aux évictions. Elle entend et elle
répond aux questions des groupes d'opposition à l'égard des évictions. Je vais
laisser ma collègue mener son dossier. Maintenant, ici, je suis désolée de vous
dire qu'on est dans une loi visant à contrer l'hébergement touristique illégal.
Je comprends votre question, mais, à travers ce projet de loi ci, je ne peux pas
répondre favorablement à votre demande.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur,
si vous permettez... Mme la députée de Chomedey, s'il vous plaît.
Mme Lakhoyan
Olivier : C'est sûr, là, c'est une préoccupation, tout ce qui a
rapport avec la crise du logement, pour nous tous. Les augmentations ou bien
les évictions, n'importe quoi qui se passe, ça inquiète... ça nous inquiète
tous, mais aujourd'hui on travaille sur le projet de loi n° 25, qui est
Loi visant à lutter contre l'hébergement touristique illégal, et ça concerne la
Loi sur l'hébergement touristique et le Règlement sur l'hébergement
touristique. Donc, ceci étant dit, cet
amendement touche le Code civil, puis c'est écrit «le Code civil». C'est sûr,
ici, on ne peut rien faire avec ça, malgré qu'on a de l'empathie, mais
on doit se concentrer sur l'hébergement touristique illégal. Donc, ce projet de
loi touche la Loi de l'hébergement touristique et ses règlements, donc, à mes
yeux, cet amendement n'est pas recevable. Merci.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. M. le député de Taschereau, s'il vous plaît.
M. Grandmont :
Oui, merci, Mme la Présidente.
Je comprends qu'on
est dans un projet de loi, là, qui vise à lutter contre l'hébergement
touristique illégal. On ne parle pas d'une pratique qui est illégale, dans le
cas présent, je le comprends bien. En même temps, on a une opportunité très
claire, pour nous, d'agir rapidement sur un enjeu qui est important. Des cas,
là, comme ce qu'on a vu dans les médias, il y en avait beaucoup, il y en aura
malheureusement encore plusieurs.
Il y a plusieurs
groupes logement avec lesquels j'ai été en contact qui m'ont dit... puis, pas
plus tard que dans les auditions, les gens
du RCLALQ, du regroupement comités logement d'aide aux locataires du Québec,
nous soulignait combien c'était le genre de commentaires ou de
témoignages qu'ils recevaient de plus en plus dans leur bureau. Donc, ça risque
de se reproduire encore beaucoup, Mme la ministre, je n'ai pas envie qu'on
attende encore un an, un an et demi, deux ans avant d'agir. Je pense qu'on a
une bonne poigne, là, avec la proposition qu'on vous a donnée il y a quelques
minutes.
Il faut se rappeler
d'une chose aussi, ce n'est pas parce que c'est légal que c'est moral.
Actuellement, on a un enjeu qui est très important. Je vous le dis, ça va aller
croissant. Très malheureusement, ça va aller croissant. C'est une... C'est
aussi des coquins qui décident d'utiliser le système pour évincer des gens pour
en faire une business. Il ne faudrait pas que ça tombe, ça reste dans l'angle
mort de la loi. Si on décide de serrer la vis sur Airbnb et toutes les autres
plateformes, je pense qu'on a une belle opportunité d'agir très, très, très...
maintenant. Puis, s'il faut changer le projet de loi, on proposera un
changement, un amendement qui le modifie par la suite, là, on le fera à la fin,
au besoin, mais, pour moi, ça, ce n'est pas un enjeu en tant que tel. Mais ce
que je vous propose, c'est vraiment d'agir sur quelque chose qui, je pense, va
juste augmenter, ça fait que plutôt que d'attendre qu'on soit rendus avec je ne
sais pas combien de cas qui font encore la manchette puis qu'on est obligés de
questionner le gouvernement sur cet enjeu-là
puis de... si vous voulez aider votre collègue à l'Habitation à avoir un peu
moins de questions sur cet enjeu-là, je pense qu'on a une bonne
opportunité d'agir assez rapidement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Proulx :
Les arrondissements des municipalités ont ce pouvoir-là, ils ont tous les
pouvoirs.
M. Grandmont : Les évictions,
c'est le gouvernement.
Mme Proulx : Je
comprends, mais l'arrondissement a le pouvoir de changer le zonage.
M. Grandmont : Elle est obligée
de le faire mur à mur.
Mme Proulx : Elle a,
Hochelaga-Maisonneuve, 95 %-5 %. C'est sur le 5 %.
L'arrondissement a tous ces pouvoirs-là de décider où est-ce que c'est
résidentiel et où est-ce que c'est commercial. Verdun, 0 %, 100 % du territoire est interdit. Ils l'ont fait, Verdun.
C'est la prérogative... ouf! il y a trop de voyelles là-dedans... c'est la
prérogative de l'arrondissement, ils l'ont
fait. Bravo, Verdun! Ils ont pris la décision de l'interdire sur l'ensemble de
leur territoire. Ce pouvoir-là est dans les municipalités, ils nous
l'ont demandé. Je vous invite à parler à l'UMQ, à la FQM, aux arrondissements,
ville de Québec, ville de Montréal, ils ont ce pouvoir-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci
beaucoup. Est-ce que... donc, est-ce que, dans le fond, ce que vous êtes en
train de nous dire, c'est que, si on veut
travailler à éviter les évictions pour changement d'affectation en vue de les
convertir en Airbnb, la voie à suivre, à l'heure actuelle, là, c'est de
travailler auprès des villes puis d'interdire Airbnb partout sur le territoire?
Mme Proulx : Il y a plusieurs
solutions, et c'en est une.
M. Grandmont : Donc, on
pourrait partir une campagne, ça pourrait être ça qui soit fait.
Mme Proulx : Bien, c'est une
première. Je veux dire, il y a une multitude de voies qui existent pour les
municipalités et les arrondissements. Elles décident des orientations qu'elles
souhaitent avoir sur leur territoire. Ce n'est
pas au gouvernement du Québec de dicter aux territoires, aux municipalités ou
arrondissements de la façon dont elles décident
du découpage commercial ou non commercial, puis ça leur appartient, ce n'est pas à la ministre du Tourisme. Maintenant, oui, le changement
d'affectation, c'est une des solutions qui se présentent aux arrondissements.
M. Grandmont : Est-ce que vous
considérez quand même qu'on a un problème là? À la base, là, est-ce que le fait de voir des évictions en nombre croissant
sur le territoire du Québec pour des changements d'affectation en vue de
les faire... de faire des Airbnb, est-ce que c'est une situation qui préoccupe
le gouvernement actuel, actuellement?
Mme Proulx : Moi, ce qui me
préoccupe, présentement, c'est l'hébergement touristique illégal au Québec.
M. Grandmont : Et puis, sur le
reste, sur le fond, le fait qu'on utilise cette plateforme-là pour loger des touristes, faire beaucoup d'argent plutôt que de
loger des gens qui habitent ici, au Québec, en pleine crise du logement,
est-ce que c'est un problème pour... Puis là je m'adresse à la ministre, là. Je
sais qu'on est dans un projet de loi, là, mais, je veux dire, elle peut parler
au nom du gouvernement.
Mme Proulx : Bien, vous pourrez
poser ces questions-là au salon bleu, M. le député. Ici, on est là pour viser... puis travailler sur la loi sur... Moi, ce
qui m'inquiète, c'est l'hébergement touristique illégal au Québec. Moi,
ce qui m'inquiète, c'est les plateformes
numériques qui n'ont pas voulu respecter les lois et le carré de sable dans
lequel elles pouvaient opérer au Québec. Moi, là où j'en ai, c'est les
gens qui contournent la loi pour faire de l'hébergement courte durée.
On a été clairs dans nos intentions dès
décembre, avec mes collègues du ministère, on a été très fermes dans nos
intentions de venir resserrer cette loi-là, plus que resserrer, à mon avis, on
change complètement la donne, et là on met au jeu ceux qui souhaitent faire de
l'hébergement de courte durée et les plateformes. Et, moi, mon objectif aujourd'hui, c'est d'être un leader à travers le
monde pour contrer l'hébergement touristique illégal, particulièrement
la courte durée, au Québec, de faire école puis de continuer d'avoir, du côté
du ministère, des appels de la Colombie-Britannique, de
l'Île-du-Prince-Édouard, où on lève la main puis on fait comme : Wo!
Qu'est-ce que vous êtes en train de faire, Québec, on aimerait ça avoir...
Donc, moi, mon mandat, qui m'a été confié par le
premier ministre, c'est de m'occuper de l'industrie touristique. J'ai entendu
les préoccupations des hôteliers dès mon arrivée en poste en 2018, et là,
aujourd'hui, je suis devant un objectif qui vise à lutter contre l'hébergement
touristique illégal au Québec.
M. Grandmont : Moi,
je ne remets pas en question le... les intentions et la volonté de la ministre
de travailler ardemment, avec fougue
sur le dossier de l'hébergement illégal. Ce que je
vois, par contre, c'est que la ministre refuse, là, d'aller plus loin et
d'essayer de régler le problème sur l'ensemble... sur d'autres volets, en fait,
qui sont apportés par Airbnb. Moi, je pense que c'est du ressort du
gouvernement du Québec de se soucier de la question des évictions. Oui, les
villes ont un rôle, évidemment, à jouer là-dedans, mais je maintiens mon point.
Notre
modification, ce que nous proposons, c'est que la question du changement pour
un usage d'hébergement touristique
soit incluse dans la présente... dans le présent article, donc dans le projet
de loi qui est en étude, actuellement. Ce que j'entends, c'est que, pour l'instant, la volonté gouvernementale...
je vais l'entendre comme ça, parce qu'on a donné un mandat à la
ministre, mais la volonté gouvernementale, c'est de ne pas toucher à cette
partie-là pour l'instant, de ne pas travailler sur
l'enjeu du changement d'affectation en but de convertir en Airbnb, et que,
donc, on risque de se retrouver encore avec d'autres cas qui vont venir
alimenter, malheureusement, les premières pages des médias dans les prochaines années, parce que ce sont des cas
qui sont, humainement, là, très durs à lire, très durs à entendre, c'est
des gens qui habitent dans les quartiers
centraux, qui sont là depuis des années, souvent, ont des loyers assez bas, des
gens qui ont des revenus plutôt faibles et
qui, malheureusement, se font avoir par des spéculateurs qui décident de faire
du Airbnb.
Donc, malheureusement, j'entends que la
ministre, mais surtout le gouvernement... je comprends que la ministre, elle reste dans son mandat, mais que le
gouvernement ne veut pas légiférer ou, à tout le moins, étudier la possibilité de revoir cette partie-là pour limiter
les effets négatifs, d'autres effets négatifs apportés par les
plateformes d'hébergement collaboratif.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : En conclusion, il
ne faudrait pas prêter des intentions au gouvernement, de son refus, parce qu'on ne le sait pas. La ministre de l'Habitation
a été très claire, on pourra peut-être faire sortir des verbatims à
l'égard des modifications réglementaires et législatives qu'elle souhaite
apporter. Je vais conclure en disant que Tourisme n'est juste pas le bon
véhicule pour discuter de la modification du Code civil en ce qui a trait aux
évictions, et de faire attention de ne pas prêter des intentions au
gouvernement de ne pas s'intéresser à la question des évictions.
M. Grandmont : J'irais, moi
aussi, d'une conclusion. On jugera de la... de l'intérêt du gouvernement à légiférer et à régler ce problème-là quand on
verra les fruits de l'arbre. J'attendrai donc avec impatience, nous
attendrons avec impatience la réforme, au niveau du logement, qui est attendue
peut-être pour très prochainement, en fait.
Mais, d'autre
part, pour moi, puis je conclurai là-dessus, je pense que Tourisme était le bon
véhicule pour traiter de cette question-là. On parle quand même d'un...
Oui, c'est un changement d'affectation, oui, ça touche le Code civil, je suis
d'accord, j'en conviens, mais en même temps on parle encore de la plateforme
Airbnb, on parle encore d'hébergement touristique, donc, pour moi, il y a un
lien très évident, et je pense que ce qu'on proposait permettait d'atteindre
l'objectif très facilement. Pour moi, la présente commission était le bon
véhicule pour y aller. Il y en aura d'autres, mais, encore une fois, on jugera
l'arbre à ses fruits.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Je suis
nouvelle, mais nous, on est sérieux à travailler sur ce projet de loi et puis
on a été tous d'accord que ce changement, la modification qui a été soumise, ça
concernait le Code civil, puis on a laissé continuer cette conversation, qui
aurait pu avoir lieu au salon bleu. J'espère qu'on va pouvoir... quand c'est
non recevable, on va passer au prochain article de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
n'a pas jugé que c'était non recevable. On a pris, tous ensemble, le moyen de
discuter ici. M. le député avait 20 minutes pour ça. Mais, à la lueur de ce que
vous dites, ce que j'entends, c'est que vous aimeriez qu'on close cette
discussion, et vous demandez le vote?
Mme Lakhoyan Olivier : Oui,
s'il vous plaît.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Avant de procéder au vote, je veux juste regarder
si, de ce côté-ci... Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme
la députée, allez-y.
Mme Boivin Roy : ...Mme la
Présidente. Alors, simplement aller dans le sens de notre collègue, je pense
que l'article 211 du règlement est clair sur la pertinence. Je comprends que
vous avez laissé aller les débats et permis une interprétation large de cet
article, mais je nous inviterais à retourner au sujet à l'ordre du jour.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Donc, je vais mettre aux voix l'article... l'amendement, pardon, article
6.1. Et on me demande un appel nominal. Donc, Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
La Secrétaire : Mme Proulx
(Berthier)?
Mme Proulx : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin Roy
(Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Contre.
La
Secrétaire : M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La
Secrétaire : M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M. Martel :
Contre.
La
Secrétaire : M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Contre.
La
Secrétaire : Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey)?
Mme Lakhoyan
Olivier : Contre.
La
Secrétaire : Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Abstention. Donc, l'amendement 6.1 est rejeté.
Mme la ministre,
l'article 7, s'il vous plaît.
Mme Proulx :
On a adopté l'article 6, sauf erreur?
La Présidente (Mme
D'Amours) : L'article 6 était adopté.
Mme Proulx :
O.K., parfait.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...6.1, rejeté...
Mme Proulx :
Excusez-moi, je ne veux pas vous...
La Présidente (Mme
D'Amours) : 7...
Mme Proulx :
«Mêlez-vous de vos affaires, Mme la ministre.» Excellent commentaire, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je n'ai rien dit, Mme la ministre.
Mme Proulx :
Non, mais je... il me semble que ça me ferait du bien de... c'est ça, de
me... c'est cela. Alors, article 7, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Exact.
Mme Proulx :
On y va :
7. Dans toute autre
disposition de cette loi, les mots «commet une infraction et» sont supprimés.
On revient un peu au
commentaire, là, à moderniser le vocable utilisé ici, donc pas d'enjeu, à moins
que vous souhaitiez des explications additionnelles, là, de Me Hudon au sujet
de monter en bas et descendre en haut.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article...
Mme Proulx :
Je voulais juste voir si vous suiviez.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 7?
Pas de commentaire.
Nous allons mettre
aux voix l'article 7. Est-ce que l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté...
Mme Proulx :
...une suspension, Mme la Présidente, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 13)
(Reprise à 16 h 18)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux.
Mme la ministre, nous sommes à l'article 8, s'il
vous plaît, 8.
Mme Proulx : 8.
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
7 a été adopté, M. le député. Mme la ministre.
• (16 h 20) •
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Article 8, Règlement, donc, sur l'hébergement touristique.
Article 8 : Le Règlement sur l'hébergement
touristique (chapitre H-1.01, r.1) est modifié par l'insertion, après
l'article 7, de la section suivante — donc :
«Section IV.1
«Certificat d'enregistrement
«7.1. Le
certificat d'enregistrement visé [par] l'article 6.1 de la Loi sur
l'hébergement touristique (chapitre H-1.01) porte la signature [de
la] ministre et contient le numéro d'enregistrement, l'adresse et la catégorie
de l'établissement, le nombre d'unités d'hébergement offertes en location, les
dates de délivrance et d'expiration du certificat et, le cas échéant, le nom de
l'établissement.»
On a parlé longuement du certificat
d'enregistrement, qui porte, donc, la signature de la ministre. On revient,
dans le fond, là, à... au tout premier article du projet de loi, hein, qui
dit : «La Loi sur l'hébergement touristique[...] :
"[...]L'enregistrement d'un établissement d'hébergement touristique et son
renouvellement prennent la forme d'un certificat délivré par [la] ministre et
dont le contenu est déterminé par règlement du gouvernement."»
Donc, on
arrive, ici, à l'article 8, qui vient en présenter, donc, le détail sommaire.
Je veux juste vous dire encore, ici,
là, on se laisse les portes ouvertes en ce qui a trait au contenu du
certificat. Donc, ça, c'est minimalement ce qu'on demande, mais au fur
et à mesure qu'on avance dans le processus, si on juge approprié d'apporter,
donc, d'autre contenu à l'intérieur de ce certificat-là, bien, la ministre
pourra, en temps réel, à tout moment, pouvoir modifier... alléger, ça me surprendrait, là, mais pourrait
donc venir modifier le contenu du certificat d'enregistrement qui, je
vous le rappelle, est valide pour un an, qui
va permettre aux plateformes d'hébergement de vérifier le numéro
d'enregistrement inscrit dans l'offre
d'hébergement, s'il est valide. Donc, on vient répéter, ici, à Airbnb que ce
n'est pas les fonctionnaires qui vont
faire la job, mais bel et bien eux, et que l'offre d'hébergement correspond à
l'établissement visé, raison pour laquelle, là, on parle de la catégorie
d'hébergement : résidence principale, touristique, générale, donc des
trois catégories.
Date d'expiration, très important d'avoir la
date d'expiration de l'enregistrement, qui va permettre aux plateformes de
s'assurer de la validité. On leur donne comme un... j'allais dire, un «free
game», mais je cherche le mot en français, Mme la Présidente, on leur donne
comme une passe sur la palette, ici — ça, ça se dit, hein? — pour
s'assurer que ce qu'elles publient est valide.
Autre
élément, donc, à la vue du public, non plus simplement à la clientèle, à
l'entrée principale de l'établissement. Lorsqu'on parle d'une unité à
condos, là, un condominium, donc, dans un immeuble qui comprend plusieurs
unités de logement, ça va devoir se faire à l'entrée principale.
Donc,
certificat qui entrerait en vigueur au plus tard le
1er septembre 2023, en même temps que les obligations, là, des
plateformes... des exploitants de transmettre aux plateformes et l'obligation
aux plateformes.
Une voix :
...
Mme Proulx : Ça fait que je
retire mes paroles, ça va aller plus vite, ça va être avant le
1er septembre, donc, bonne nouvelle. Je m'excuse, je vous ai mis dans
l'embarras, ici. Donc, le certificat rentrera en vigueur avant le
1er septembre 2023, en même temps que les autres obligations qui seront
obligatoires aux plateformes. Vous avez un scoop avant même qu'on arrive plus
loin, c'est incroyable, je suis d'une générosité, Mme la Présidente. Alors,
voilà pour l'article 8, Mme la Présidente, en tout sérieux.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Commentaires sur l'article 8? Oui, Mme la
députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci,
Mme la Présidente. J'aime entendre l'ouverture de la ministre, parce que, des
fois, bien, dans le futur, on dit : Ah mon Dieu! On aurait dû ajouter
telle affaire ou telle affaire. Elle montre de l'ouverture, elle montre de la
flexibilité, elle montre qu'on va évoluer avec le temps. C'est vraiment très
inspirant, puis ce n'est pas pour rien que le monde nous suit et regarde avec
beaucoup d'attention, voir s'ils peuvent nous copier afin de les aider aussi de
donner un meilleur service aux touristes et que tout soit bien respecté. Donc,
je suis vraiment contente d'entendre vos mots. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...d'autres
commentaires?
Nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 8. Est-ce que l'article 8 est adopté? Adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté.
L'article 9, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente.
Article 9 : L'article 9 de ce règlement est
modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le suivant :
«Elle doit également :
«1° afficher le certificat d'enregistrement
de l'établissement d'hébergement touristique à la vue du public, à l'entrée
principale de l'établissement, sauf si l'établissement est situé dans un
immeuble comprenant plusieurs unités d'habitation, auquel cas l'affichage doit
se faire à l'entrée principale de l'immeuble;
«2° transmettre le certificat à la personne
assujettie au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 20.2 de la Loi sur l'hébergement touristique qui exploite une
plateforme numérique par laquelle elle diffuse une offre d'hébergement
de son établissement.»
Ça sert à quoi? Bien, ça sert au public de
pouvoir identifier tous les établissements d'hébergement touristique qui peuvent se retrouver à l'intérieur d'un même
immeuble. Donc, vous rentrez dans un immeuble, il va vous être facile... en fait, au public, il va être facile à
nous d'identifier tous les établissements d'hébergement touristique. Je
vous rappelle que le certificat doit être affiché à l'entrée principale de
l'immeuble plutôt qu'à l'entrée principale de chaque établissement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Je
trouve que... J'ai déjà utilisé Airbnb. En famille, des fois, c'est plus
pratique, monétairement, aussi, et puis, les immeubles, bien, il y a des...
c'était au Japon, mais il n'y avait pas rien, puis il fallait être discrets, et
tout, là. Ça fait que je trouve qu'en faisant ceci, bien, c'est clair, les
voisins, ils savent, et puis c'est identifié. Donc, si quelqu'un fait quelque
chose en cachette, illégal, bien, il pourra... peut-être, il ne pourra pas le faire à cause que, bon, bien, il est obligé par
la loi de mettre ce certificat devant la porte. Toutefois, ma collègue
de...
Une voix :
...
M. Proulx :
...
Mme Lakhoyan Olivier : ... — vous
m'avez entendue? — Jeanne-Mance—Viger, elle
m'avait parlé, parce qu'elle, elle avait le dossier tourisme l'année dernière,
avec la loi n° 100, puis je pense que... je ne sais pas si vous aviez
parlé de mettre un message contre l'exploitation sexuelle. Est-ce que ça
fonctionne toujours? Et comment ça marche, ce message-là?
Mme Proulx : Bien, on le fait
avec...
Mme Lakhoyan Olivier : Est-ce
que ça va avec le certificat?
Mme Proulx : Non, non, non, on le
fait avec l'association hôtelière... les associations hôtelières, je devrais
dire. Le Grand Prix de Formule 1 du Canada, également, est partenaire avec
nous pour s'assurer qu'il y ait un message qui soit clair et qui soit bien
passé. Il y a des formations qui sont dispensées aux employés d'établissements
hôteliers, d'abord et avant tout, je vous dirais, pour, donc, sensibiliser,
informer les gens qui travaillent au sein de ces hôtels-là de pouvoir bien
déceler l'exploitation sexuelle des mineurs. C'est un engagement qui a été
pris. Il y a une commission transpartisane, sauf erreur, sur laquelle, Mme la
Présidente, vous avez siégé et où, oui, d'emblée, les associations hôtelières,
tant à Montréal qu'à Québec, ont emboîté le pas, la volonté de tous les groupes
de limiter ou de freiner au maximum, donc, l'exploitation sexuelle des jeunes.
Mme Lakhoyan Olivier : Mais c'est...
pour les plateformes, je me demande : Est-ce que vous avez... Est-ce que
vous vous êtes penchés là-dessus? Est-ce que vous ajouteriez, dans le
certificat, à dire... bien, un P.-S., tu sais, pour contrer l'exploitation
sexuelle, ou un... C'est-tu comme un certificat que vous remettez avec le
certificat?
Mme Proulx : Écoute, l'idée
n'est pas inintéressante. Je ne sais pas ce serait quoi, les implications
légales, puis je ne veux pas me prononcer, là.
Mme Lakhoyan Olivier : Tu sais,
un petit... tu sais, en petit, là, je ne sais pas.
Mme Proulx : Ce
que demande Mme la députée, c'est de pouvoir avoir comme une case, par exemple,
lorsque vous rentrez sur un site de Airbnb,
où vous cochez que l'exploitation sexuelle des mineurs, évidemment, est un
crime.
Une voix : ...
Mme Lakhoyan Olivier : Moi, je
parle... Ça, c'est...
Mme Proulx : Sur le site de la
plateforme.
Mme Lakhoyan
Olivier : ...plateforme, mais pour... sur le certificat. Je parlais du
certificat, mais vous, vous avez apporté
encore une autre facette. Mais, sur le certificat, est-ce qu'on pourrait
ajouter une petite phrase en dessous, là, en petit, qui dit, tu
sais : C'est illégal, l'exploitation sexuelle, là?
Des voix : ...
Mme Lakhoyan Olivier : Oui,
afin de repousser, là, ceux qui ont...
Des voix : ...
Mme Proulx : Est-ce qu'on peut
suspendre quelques minutes, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Mme Proulx : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
suspendons nos travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 29)
(Reprise à 16 h 31)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux.
Mme la députée de Chomedey, la parole est à
vous.
Mme Lakhoyan
Olivier : Donc, ce que je disais, c'était : Pour
contrer l'exploitation sexuelle dans l'hébergement touristique, est-ce
qu'il y a eu un effort de la part du ministère de voir à ce qu'on peut
décourager ces pratiques par un message sur le certificat ou bien sur le site?
Donc, est-ce qu'il y a eu des avancements là-dedans?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Merci,
Mme la Présidente. L'objectif... On a parlé beaucoup de campagnes de
communication lors des consultations particulières. Une idée qui a émané du
ministère puis des groupes, c'est d'avoir un guide qui soit présenté à ceux qui
veulent réserver de l'hébergement courte durée, du guide... du locateur, donc
ce à quoi ils s'engagent comme bonnes
pratiques, comme bons agissements. Donc, on va rédiger ça. Puis c'est tout à
fait à propos de pouvoir ajouter que, évidemment, l'exploitation
sexuelle est un crime au Québec, donc on pourra très certainement, à travers ce
guide-là, Mme la députée, pouvoir l'ajouter. Puis, dans ce guide-là, on va
vouloir s'assurer que les gens le lisent, donc il y aura une petite case à la
fin qu'on devra cocher, s'assurant donc que le contenu a bel... été bien lu.
Alors, c'est ça, la... la proposition, là, qu'on... dont on a discuté.
Mme Lakhoyan Olivier : En rouge.
Mme Proulx : En rouge.
Peut-être.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci,
Mme la ministre. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 9?
Je vais mettre aux voix l'article 9. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 10, Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente.
10. Ce règlement est modifié par l'insertion,
après l'article 9, du suivant :
«9.1. La
personne qui exploite une plateforme numérique doit, aux fins de l'application
de la Loi sur l'hébergement touristique et du présent règlement,
transmettre [à la] ministre et maintenir à jour les coordonnées d'un
représentant établi au Québec comprenant [le] nom, [le] titre de fonction, son
adresse, son adresse électronique et son numéro de téléphone.
«Elle doit également obtenir de tout exploitant
d'un établissement d'hébergement touristique qui diffuse une offre
d'hébergement par l'entremise de [la] plateforme numérique le certificat
d'enregistrement de cet établissement et le conserver pendant un an suivant sa
date d'expiration.»
Je pense qu'on en a
passablement discuté, ça n'a pas été... ça a été difficile d'entrer en contact
avec certaines plateformes, on peut dire ça comme ça. Donc, comme on souhaite
avoir des conversations avec les 19 plateformes transactionnelles au Québec, on a donc exigé qu'il y ait un représentant
au Québec, où, à chaque année, il devra y avoir une mise à jour, donc,
du nom, du titre de la fonction, de son adresse, son adresse électronique, son
numéro de téléphone.
On pourra, par voie réglementaire, ajouter des
conditions auxquelles pourrait se soumettre donc celui qui serait désigné au Québec par la plateforme
internationale. Il devra... la personne, donc le mandataire, si je peux
m'exprimer ainsi, chaque année, envoyer, donc, le renouvellement des
coordonnées où on peut joindre cette personne-là. Revenu Québec entretient de
bonnes relations avec les plateformes. Donc, on veut s'assurer qu'on puisse les
joindre et, à des fins d'expertise, on souhaite pouvoir entrer en communication
avec les plateformes, et, si par hasard nous devions les signifier, nous aurons
un représentant au Québec et non pas établi dans un pays lointain, où il
devient impossible ou difficile, Mme la Présidente, de signifier une amende à
une plateforme qui n'a pas d'adresse d'affaires au Québec ou au Canada. Donc,
ça pourrait être un notaire, ça pourrait être un employé de l'entreprise, ça
pourrait être un avocat, ça pourrait être une firme de comptables. Bref, il
appartiendra à la plateforme de désigner le ou la représentante, mais c'est les
conditions auxquelles devront souscrire les plateformes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme Proulx : En gros, c'est pas
mal ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la ministre.
Mme Proulx : Merci à vous.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Commentaires?
Je vais mettre aux voix l'article 10.
Adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 11, Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente.
11. L'article 15 de ce règlement est
modifié par le remplacement de «8 et 9» par «8, 9 et 9.1».
L'article 11 du projet de loi modifie
l'article 15 du Règlement sur l'hébergement touristique afin de faire en
sorte qu'une contravention aux obligations prévues par le nouvel
article 9.1 de ce règlement constitue une infraction.
L'article 27
de la Loi sur l'hébergement touristique, auquel cet article 15 prévoit
cette infraction, se lit comme suit :
«27. Commet
une infraction et est passible d'une amende de 1 000 $ à
10 000 $ — pardon — s'il
s'agit d'une personne physique, et de
2 000 $ à 20 000 $, dans les autres cas, quiconque
contrevient à l'article 48 ou à une disposition réglementaire
déterminée par règlement du gouvernement.»
Bon, le but de cette mesure-là, c'est que les
plateformes visées soient passibles d'amendes pouvant aller jusqu'à 20 000 $ si elles ne respectent
pas leur obligation de fournir les coordonnées du représentant établi au Québec puis de conserver le certificat d'enregistrement.
On veut juste être bien certains qu'on est certains qu'on puisse entrer en contact avec le ou la personne ou les personnes
qui seront désignées par les plateformes, qu'on puisse entrer, donc, en
contact avec cette ou ces personnes-là, et, si elles contreviennent à ça ou si
elles contreviennent de conserver les certificats d'enregistrement pendant un
an... des amendes pouvant aller jusqu'à 20 000 $. Donc, encore là, des
obligations à la plateforme, mais donc qui sont pour le représentant au Québec,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui,
toute petite question. L'article 27, là, de la Loi sur l'hébergement...
oui, c'est ça, en fait, bon, d'abord, il y avait la «commet une
infraction et est passible», mais je me demandais juste pourquoi il n'avait pas
été modifié dans ce cas-là. M. le légiste pourra nous dire.
Mme Proulx : ...a été modifié tantôt.
M. Grandmont : Ah! il a été modifié
dans... Ah! O.K., O.K.
Mme Proulx : Tantôt, on l'a
modifié.
M. Grandmont : Ah!
O.K., O.K. Parfait, O.K. Puis est-ce qu'on avait modifié aussi les montants des
amendes, ou si c'est bien celles-là qui s'appliquent?
Une voix : C'est bien celles-là.
M. Grandmont : C'est bien celles-là qui s'appliquent. O.K. Donc,
ma question va être uniquement là-dessus, dans ce cas-là. Est-ce que vous considérez que c'est suffisant pour
être... Parce qu'on parle... Ce n'est pas des amendes par jour, donc
c'est... Quand on constate qu'on veut entrer en contact avec un... le
représentant ou la représentante officielle d'une organisation, d'une
compagnie, on n'arrive pas à faire le contact, il y a une amende qui peut aller
de 2 000 $ à 20 000 $
pour une compagnie, mettons, étrangère, une grande compagnie. Donc, c'est...
Mais cette... Est-ce que ça va... Est-ce que l'amende va s'appliquer à
chaque fois qu'on va essayer d'entrer en contact avec, dépendamment s'il y a
différents cas?
Mme Proulx : C'est qu'il ne
respecte pas ses obligations, là, ce n'est pas si on n'est pas capable...
M. Grandmont : Et comment on
constate, finalement, qu'elle ne respecte pas son obligation? C'est qu'on
essaie d'entrer en contact avec elle, et on n'est pas capable de le faire?
Mme Proulx : Bien, de mettre à
jour les informations de façon annuelle, de conserver le certificat pendant un an, si des équipes de Revenu Québec ont besoin
de consulter le certificat. On demande donc aux représentants de la plateforme installés au Québec de conserver, donc,
le certificat d'enregistrement pendant un an et de pouvoir entrer en contact, donc, avec les représentants de la
plateforme au Québec. Me Hudon, peut-être, vous pouvez ajouter des
détails?
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Oui, merci,
Mme la Présidente.
Oui, effectivement, les amendes qui sont là vont
être... c'est des amendes en cas de contravention aux nouvelles obligations
qu'on vient d'énoncer à 9.1. Au niveau du défaut de désigner un représentant — là,
il faudrait peut-être que je communique, oui, avec Revenu Québec, là — si on
fait une infraction, puis il n'y a pas de...
Une voix : Redondance.
M. Hudon (Alain) : ...pas
nécessairement qu'il n'y a pas de redondance, mais il ne se rectifie pas à la
situation, la situation demeure...
Des voix : ...
M. Hudon (Alain) : Effectivement,
on n'a pas appliqué la...
M. Grandmont : Je n'ai pas
entendu la réponse.
M. Hudon
(Alain) : On dit : Il faudra... On verra au niveau
pénal, on n'est pas rendus là. Dans le fond, il n'y a pas de cas qui
s'est présenté jusqu'à maintenant, compte tenu que les dispositions ne sont pas
en vigueur encore, là.
M. Grandmont : O.K. Et ça, ça
sera possible de le modifier par règlement, ces montants-là, oui?
Mme Proulx : Oui.
M. Grandmont : O.K.
Mme Proulx : Oui, puis je veux dire
que...
M. Hudon (Alain) : Non.
Mme Proulx : Non?
M. Grandmont : Non.
M. Hudon (Alain) : Non. Les
montants...
M. Grandmont : Ça, là... Ah
non, on est dans la loi encore.
M. Hudon (Alain) : On est dans
la loi.
M. Grandmont : Je m'excuse,
vous l'avez expliqué tantôt. Vous avez raison.
Mme Proulx : Oui, c'est vrai,
les amendes, on est dans la loi...
M. Hudon (Alain) : Les amendes
sont dans la loi.
Mme Proulx :
...vous avez raison, oui. Pardon, je m'excuse.
M. Hudon
(Alain) : Pas de problème.
M. Grandmont :
Je m'excuse, vous l'avez dit, vous l'avez expliqué tantôt. Vous avez
raison.
Mme Proulx :
Vous avez raison. Oui, pardon, je m'excuse.
M. Hudon
(Alain) : Pas de problème.
Mme Proulx :
Je vais apprendre.
M. Grandmont :
Moi aussi. On est là pour ça. Mais... Oui, vous alliez dire...
Mme Proulx :
J'ai un «senior moment», je ne m'en rappelle pas.
M. Grandmont :
Ça arrive aux plus... peut arriver à tout le monde.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Prenez un petit peu le temps avant de...
Mme Proulx :
56, je... Ça vous arrive aussi?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Non.
Mme Proulx :
Ah!
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Je voulais juste vous dire : Prenez un... ça m'arrive, je ne suis pas
parfaite, mais prendre juste un peu de temps, parce que... Imaginez la régie,
Mme la ministre.
Mme Proulx :
Oui. Excusez.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Vous connaissez le milieu. Donc, lorsque trois personnes
se répondent, c'est très difficile pour la régie. Ça fait que... juste attendre
un peu, qu'on puisse savoir qui parle, oui.
Mme Proulx :
Je suis désolée, la régie. Je suis désolée, la régie.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, je ne voulais pas vous couper l'élan.
Mme Proulx :
C'est... Je ne l'ai plus, je... Elle est partie.
M. Grandmont :
Ça va peut-être vous revenir.
• (16 h 40) •
Mme Proulx :
Elle va revenir.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le député de Taschereau.
M. Grandmont :
Oui. Bien, je peux peut-être poursuivre, puis ça vous reviendra.
Oui. Dans le fond...
bien, dans le fond, ma question, c'était : Est-ce qu'on pense... Parce
que, considérant les autres amendes qui sont
prévues, là, on parle de quelque chose d'assez fondamental, on n'est pas
capable de rejoindre une personne, un représentant, une représentante
officielle d'une entreprise, c'est par le biais de cette personne-là aussi que
seraient normalement acheminées les autres infractions, donc, si on veut être
payés, à quelque part, il me semble que celle-là est comme drôlement
importante, elle est pas mal au coeur de l'affaire, là, tu sais, dans la
collaboration qu'on espère avoir avec une plateforme. Je me questionne
simplement sur la hauteur des amendes, dans ce cas-ci, 20 000 $, puis
tantôt 100 000 $ sur les autres, alors qu'il me semble qu'il...
d'avoir un répondant ou une répondante est comme drôlement important dans le processus,
là. Je pose la question. Je suis étonné, là, de la...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Me Hudon.
M. Hudon (Alain) : Oui, merci, Mme la
Présidente. Effectivement, la question se pose, là, c'est une excellente
question. Dans ce cas-ci, compte tenu que
c'est des infractions de nature réglementaire, le barème qu'on a, c'est
celui-là. Ça fait qu'il faudrait...
M. Grandmont :
Vous avez été au plus haut?
M. Hudon
(Alain) : Bien, c'était déjà là, là, les dispositions
étaient déjà là parce qu'il y a déjà des infractions à des dispositions réglementaires qui seraient
actuellement applicables. Il faudrait voir s'il faudrait en faire une
spéciale juste pour le cas du défaut de nommer un représentant, mais ce serait quand
même une infraction réglementaire. Ça fait que j'ai tendance à penser que
l'amende qui est là est quand même... Puis là, s'il y a encore récidive puis
triple, là, on double puis on triple
l'amende, là, quand il y a récidive puis s'il y a une troisième fois,
là. Il ne faut pas oublier ça non plus, là. Mais, effectivement, je n'ai pas... malheureusement, je n'ai pas de
meilleure réponse à vous... Mme la Présidente, pour ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
député de Taschereau.
M. Grandmont : Bien, écoutez,
je ne sais pas qu'est-ce qu'on peut faire avec ça, je ne me sens pas outillé
pour proposer un amendement pour aller plus haut. Je comprends qu'on... ça doit
répondre à des règles aussi qui appartiennent au Revenu.
M. Hudon (Alain) : Non, mais
on...
Mme Proulx : Bien, je ne sais
pas si Revenu Québec...
M. Grandmont : Peut-être que
madame pourrait intervenir là-dessus.
Mme Proulx : ...oui, souhaite
peut-être...
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame,
est-ce que vous aviez peut-être une réponse pour M. le député?
Mme Courtecuisse (Véronique) : Est-ce
que vous pouvez me reposer la question? Désolée.
M. Grandmont : Bien, en fait,
c'est que je me questionnais sur la hauteur de cette amende-là, considérant qu'elle est beaucoup plus basse, cinq fois plus
basse, dans son maximum que celle qui est prévue pour une infraction,
là, vraiment sur l'hébergement en tant que
tel, alors que, pour moi, la question d'avoir un représentant ou une
représentante officielle, un répondant
direct par lequel, justement, vont être acheminées, entre autres, toutes les
amendes qui seraient engrangées... engendrées par le non-respect de la
loi, donc, je me questionnais sur le fait que ces amendes-là, quant au fait
d'avoir un représentant ou une représentante, étaient vraiment plus basses que
l'infraction directement.
Mme Courtecuisse
(Véronique) : Bien, ce que je peux peut-être répondre, sans me
positionner sur le montant en tant
que tel, parce que ce n'est pas dans ma cour, mais je peux quand même répondre
au niveau de la proportionnalité de... et
de la gravité, et également de la récidive et du comportement répétitif. Donc,
ça ne m'empêche pas, moi, d'accuser une... Même s'il n'y aurait pas de
répondant, par exemple, ça ne m'empêchera pas d'accuser... Parce qu'on accuse,
des fois, des entreprises étrangères qui
n'ont pas nécessairement un pied-à-terre, elles ne sont même pas connues chez
nous, elles n'ont pas de dossier fiscal, on ne va pas s'arrêter là. C'est
surtout au niveau de la signification, mais le Code de procédure pénale,
maintenant, permet la signification à l'étranger. Donc, Airbnb a quand même des
pied-à-terre sur la planète, donc ça ne nous empêche pas de signifier. C'est
juste qu'au niveau des jugements, de l'application des jugements puis d'aller chercher,
après ça, l'argent, si jamais ils décident de ne pas payer, ça, c'est une autre
question. Mais ça ne m'empêchera pas... Puis, s'ils sont à répétition, ils ne
se conforment pas, et qu'on me soumet des dossiers au niveau des poursuites
pénales, puis que j'ai la preuve, bien, je pourrais accuser. Si c'est une fois,
c'est une fois; si c'est 1 000 fois, ce sera 1 000 fois.
Donc, même si le montant... un peu comme la
réponse que je vous ai donnée tout à l'heure, même si le montant peut sembler
moindre, je crois qu'à la base, une fois qu'il y a de la récidive et il y a un
geste répétitif qui n'est pas corrigé, pour nous, on peut majorer et augmenter
la peine, l'amende demandée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
député.
M. Grandmont : Oui. Bien, en
complément... Merci pour vos réponses. Peut-être en complément, donc, puis... sur quelle base on peut mesurer la
répétitivité? Est-ce qu'à chaque jour qui passe que je constate qu'une
compagnie n'a pas de représentant sur le territoire québécois, je peux lui
signifier une amende, ou si on doit attendre d'avoir un prétexte, une
correspondance, une amende à lui transmettre, par exemple?
Mme Courtecuisse (Véronique) : Bien,
exemple, si des dossiers de poursuites pénales nous sont soumis, on a une inspection, on constate que... on veut
signifier, puis à chaque fois qu'on veut rentrer en contact et on constate
qu'elles ne se sont toujours pas conformées à la réglementation, bien, à chaque
fois, ça va être un dossier en poursuites pénales, l'inspection va monter un
dossier et va nous le soumettre. Donc, effectivement, il faut qu'il y ait un
équilibre dans tout ça. Mais effectivement
il y a des cas où on pourrait presque poser tous les jours. À un moment donné,
je vais être obligée de vous demander
200 procureurs, mais il va peut-être y avoir des cas où on va avoir énormément
de répétitivité, et je peux vous dire qu'on prend pour acquis que ça ne
les dérangerait pas. Mais, vous savez, quand ça rentre, ça peut avoir d'autres
impacts, ils sont... Ils collectent la TPS, TVQ chez nous, entre autres.
Quelqu'un qui, à répétition, n'a pas un bon comportement au niveau fiscal peut
avoir... ça peut engendrer d'autres problèmes. Donc, on ne peut pas juste prendre pour acquis qu'il n'y aura pas d'impact sur
une entreprise comme Airbnb de se faire, à répétition, accuser, même pour un
2 000 $, 4 000 $, 20 000 $ ou 30 000 $.
M. Grandmont :
O.K. C'est bon pour moi. Merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le député, c'est bon?
M. Grandmont :
Oui. Merci pour les réponses.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres commentaires sur l'article 11?
Je vais mettre aux
voix l'article 11. Est-ce que c'est adopté? Adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : J'ai... Oui, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont :
Oui. J'aurais une proposition d'amendement, un dernier, en tout cas
annoncé, qui irait après l'article 11, donc 11.1. Je pense qu'il a déjà été
acheminé.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, je vais suspendre les travaux quelques minutes, le
temps qu'on mette ça sur Greffier.
(Suspension de la séance à 16
h 46)
(Reprise à 17 h 03)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
Et nous serions à
l'article 12, maintenant, donc. Mme la ministre, l'article 12, s'il
vous plaît.
Mme Proulx :
Il y avait... il y a un amendement, Mme la Présidente, à l'article 12.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Il faut dire... il faut lire l'article 12 avant...
Mme Proulx :
Je suis infiniment désolée.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...et ensuite vous déposez votre amendement.
Mme Proulx :
Mais il n'y avait pas un amendement du...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Ça va être fait à la fin, Mme la ministre.
Mme Proulx :
Ah bon. Excusez-moi. Je manque une bonne game, hein, je manque une bonne
game.
Alors,
l'article 12, je vous le lis, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : S'il vous plaît.
Mme Proulx :
Avec joie : Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur le
(indiquer la date de la sanction de la présente loi) à l'exception :
1° des dispositions
de l'article 1, de celles de l'article 2 en ce qu'elles concernent la date
d'expiration du certificat d'enregistrement prévue au paragraphe 1° de
l'article 20.1 de la Loi sur l'hébergement touristique ainsi que le
paragraphe 1° du premier alinéa et le deuxième alinéa de l'article 20.2 de
cette loi, de celles de l'article 6 en ce qu'elles concernent la date d'expiration
du certificat d'enregistrement et le paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 20.2 de cette loi, de celles des articles 8 et 9 et de celles de
l'article 10 en ce qu'elles concernent le deuxième alinéa de
l'article 9.1 du Règlement sur l'hébergement touristique, qui entrent en
vigueur le 1er septembre 2023 ou à la date et aux dates antérieures fixées
par le gouvernement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Et là vous avez un amendement à l'article 12. Donc,
si vous voulez bien nous en faire la lecture maintenant.
Mme Proulx :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci.
Mme Proulx : Article 12.
Dans le paragraphe 1° de l'article 12 du projet de loi :
1°
supprimer «de l'article 1°, [et] de celles»;
2° remplacer «des
articles 8 et 9» par «de l'article 9».
Bon, ça vise à faire
entrer en vigueur dès la sanction de la loi les dispositions de l'article 1 et
8 du projet de loi. On parle du certificat d'enregistrement. Donc, moi, je veux
saluer l'extraordinaire travail du plus meilleur ministère du Tourisme du monde
entier, c'est-à-dire le nôtre, qui va être en mesure de faire entrer en vigueur
dès le moment de la sanction de la loi les dispositions relatives au certificat
d'enregistrement ainsi que de faire augmenter la conformité de la Loi sur
l'hébergement touristique le plus rapidement possible.
Ça fait que, bien,
moi, je considère que c'est une mosus de bonne nouvelle. Donc, plutôt que
d'attendre au 1er septembre, les équipes ont
vraiment travaillé de façon diligente, ce qui fait qu'on dépose donc cet
amendement-là, donc, à la sanction de
la loi. Plutôt que d'attendre au 1er septembre pour l'entrée en vigueur du
fameux certificat, sanction de la
loi, le certificat est là. Donc, la job des plateformes devra être faite au
jour 1 de la sanction de la loi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre, je voudrais juste avoir un point, là,
d'information sur... Vous avez lu l'article 12... l'amendement,
c'est-à-dire «1° supprimer de l'article 1 "et de celles"», est-ce que
le mot a été ajouté ou si... Pouvez-vous le relire, s'il vous plaît?
Mme Proulx :
Vous avez un oeil de lynx, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Ah! j'ai des secrétaires, ici, qui sont...
Mme Proulx :
Extraordinaires?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui.
Mme Proulx :
Alors, je reprends l'amendement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Allez-y.
Mme Proulx :
Supprimer de l'article 1 «de celles».
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions concernant
l'amendement de l'article 12? S'il n'y a pas de commentaire...
Mme Proulx :
Des expressions de joie de la part des collègues des oppositions?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je vais passer à la mise aux voix.
Mme Lakhoyan
Olivier : Joie, oui, pour... que les certificats, ça va être prêt le
jour même.
Mme Proulx :
De la sanction.
Mme Lakhoyan
Olivier : C'est ça, un ministère qui fonctionne bien.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais mettre aux voix l'amendement de l'article 12. Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à
l'article 12 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires? Donc, je
vais mettre aux... Oui, M. le député de...
Non? Parfait. Merci. Donc, je mets aux voix l'article 12 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté.
J'ai un amendement
que la ministre a déposé, l'amendement 7.1. Mme la ministre, si vous
voulez bien en faire la lecture.
Une voix : ...
Mme Proulx :
On peut suspendre, Mme la Présidente? Je suis désolée.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 08)
(Reprise
à 17 h 11)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
Mon erreur, 7.1,
c'est l'amendement du député de Taschereau. Si vous voulez bien nous en faire
la lecture, s'il vous plaît.
M. Grandmont :
Merci, Mme la Présidente.
Alors, effectivement,
c'est un article qui vient modifier l'article 56 de la Loi sur
l'hébergement touristique, donc qui vient insérer, après l'article 7 du
projet de loi, l'article suivant :
7.1.
L'article 56 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le premier
alinéa et après «de la présente loi», de «puis au plus tard à tous les trois
ans».
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Commentaires?
M. Grandmont :
Oui. Bien, Mme la Présidente, c'était quelque chose qui était recommandé
par des gens que nous avons auditionnés,
notamment les Prs Wachsmuth et St-Hilaire, ils recommandaient qu'on ait un
bilan qui soit fait sur une
certaine... régulièrement, en fait, là, on va le dire comme ça, régulièrement.
On propose trois ans, qui est une durée qui n'est pas trop courte, mais
pas trop longue en même temps, non plus, qui permet d'avoir un bilan, donc, récurrent, qui va impliquer... dans le fond, un
bilan, donc, porté par la ministre à l'Assemblée nationale — c'est
une bonne chose — qui
pourra aussi faire des recommandations pour améliorer la loi.
Ça nous semble être
concordant aussi avec ce qui se passe dans d'autres ministères, sous d'autres
lois, notamment, là, la loi, si je ne me trompe pas... en tout cas, il y a des
lois... oui, c'est ça, la Loi sur la qualité de l'environnement, par exemple.
Donc, on voit ça assez régulièrement, puis le but est de s'assurer qu'on a une
certaine forme de reddition de comptes, mais
aussi un bilan et des recommandations qui vont nous permettre d'améliorer,
encore une fois, toujours, le projet de loi. On n'a pas besoin de rappeler
combien cette industrie-là évolue rapidement, il faut être à l'affût. Donc, je
pense que c'est une bonne... un bon dispositif pour s'assurer que, pendant tout
le temps où la ministre sera ministre, mais aussi les personnes qui la
suivront, bien, on ait toujours cette obligation-là de reddition de comptes et d'amélioration
continue du projet de loi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Commentaires?
Mme Proulx :
...amendement, bien entendu, de la part de la partie gouvernementale. On
s'est... on a modifié rapidement, mais, tu sais, on a des outils
réglementaires, là, pour ajuster en temps réel, là, cette industrie qui se
modifie beaucoup, mais nous accueillons avec joie l'amendement déposé par le
collègue, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon.
Avec joie, je vous demande... Oui, aviez-vous quelque chose à rajouter?
M. Grandmont : Oui. Bien, oui, j'irais
pour un commentaire qui est aussi dans l'allégresse, je remercie la
ministre pour son ouverture et s'assurer que
la loi qu'on adoptera saura durer dans le temps de la meilleure façon qui soit.
Merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Je mets aux voix l'amendement 7.1 du député de
Taschereau. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté.
Maintenant, nous
allons à l'amendement de la ministre, 7.2. Mme la ministre, si vous voulez bien
nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Oui,
alors, Loi sur le ministère du Tourisme :
7.2.
L'article 21.1 de la Loi sur le ministère du Tourisme, édicté par
l'article 32 de la Loi concernant la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours du budget du
22 mars 2022 et modifiant d'autres dispositions législatives, est
modifiée par le remplacement de «reconnus par le ministre à l'égard de l'enregistrement
des établissements d'hébergement touristique et du renouvellement de cet
enregistrement qu'ils effectuent dans le cadre d'une entente conclue en vertu de l'article 6 de la Loi sur
l'hébergement touristique» par «visés à l'article 6 de la Loi sur
l'hébergement touristique en contrepartie de l'exécution de toute fonction qui
peut [lui] être confiée en vertu d'une disposition de cette loi ou d'un
règlement prise en vertu de cette loi».
La Présidente (Mme
D'Amours) : Commentaires?
Mme Proulx : Bien, je vais laisser Me
Hudon expliquer parce qu'il a un examen là-dessus demain matin, à 8
heures, ça fait que... juste pour être sûre que tout le monde comprenne.
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon, nous sommes tout ouïe à vous écouter pour juger de votre travail demain
matin.
Mme Proulx :
Oui, voilà.
M. Hudon
(Alain) : On aime la pression, Mme la Présidente.
Alors, c'est vrai que
c'est compliqué, le libellé, là. Dans le projet de loi budgétaire qui a été
sanctionné aujourd'hui, il y a une
disposition qui a été adoptée, incluse dans la Loi sur le ministère du
Tourisme, qui est l'article 21.1, qui
vise à permettre de rémunérer les organismes qu'on appelle nos organismes
mandataires, qui font l'enregistrement et le renouvellement de
l'enregistrement à même le Fonds de partenariat touristique.
Avec le projet de
loi, on prévoit la possibilité de confier dorénavant la tenue du registre des
établissements d'hébergement touristique à ces organismes-là. Donc, ce qu'on
vient faire ici, c'est qu'on vient modifier cet article-là du projet de loi
pour permettre également de rémunérer ces mêmes organismes-là, mais pour la
tenue du registre qui découle du projet de loi qu'on est en train d'étudier, et
éventuellement, là, d'autres responsabilités qui pourraient leur être confiées
en vertu d'une disposition de la Loi ou du Règlement sur l'hébergement
touristique. Donc, on veut s'assurer que tout ce que vont faire les organismes
mandataires dorénavant, dans le contexte de la Loi sur l'hébergement
touristique ou de son règlement, puisse être rémunéré à même le Fonds de
partenariat touristique.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Commentaires?
S'il n'y a pas de
commentaire, je vais mettre l'amendement aux voix. Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. Donc, le nouvel article 7.1... 7.2 est
adopté.
Donc, je suis
maintenant rendue à mettre aux voix le titre du projet de loi. Donc, est-ce que
le projet de loi... le titre du projet de loi est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Je propose que la commission recommande la... je
m'excuse, moi aussi, j'ai beaucoup de voyelles et beaucoup de consonnes dans ce
mot, la renumérotation du projet de loi amendé. Est-ce que c'est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Je propose que la commission adopte une motion
d'ajustement des références. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous sommes maintenant rendus à l'étape des remarques
finales.
Je cède la parole au
porte-parole du deuxième groupe d'opposition, M. le député de Taschereau.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont :
Merci, Mme la Présidente. Bien, d'abord, merci à vous, Mme la Présidente,
d'avoir officié de si belle façon, de nous avoir aidés à apprendre en même
temps qu'on écrivait un projet de loi, aussi, c'est toujours un bel exercice.
Je dois vous dire que j'aime particulièrement cette partie-là de notre travail
parlementaire, les projets de loi, surtout quand ça se passe bien et quand on
est en mode collaboratif. Ça fait deux fois, là, que je suis en mode
collaboratif : sur le 16, d'abord, ça s'est terminé très récemment, puis
sur le 25 aussi, cette fois-ci. Donc, j'apprécie, j'espère que cette collaboration pourra suivre... poursuivre dans le
temps aussi. Il y aura peut-être des frictions un jour, on ne sait jamais, mais, en tout cas, sachez que j'ai
adoré l'expérience. Je remercie la ministre ainsi que ses collègues...
bien, nos... mes collègues aussi d'avoir
participé à cette écriture-là. Je remercie aussi l'ensemble du personnel qui a
participé, évidemment, en incluant tout le monde, la régie aussi.
Je suis très heureux
que nous ayons pu travailler de façon diligente sur ce projet de loi là. On
avait dit d'entrée de jeu que c'était important, pour nous, que ce projet de
loi là soit adopté rapidement, on voyait la saison touristique arriver. Très
content, d'ailleurs, qu'on ait apporté des modifications à la toute fin, là,
pour que certaines parties du corpus
législatif entrent en fonction, entrent en vigueur rapidement. Donc, ça, c'est
très apprécié, c'est clair que c'est un enjeu important.
Je déplore, encore
une fois, la non-présence d'Airbnb aux auditions. Je veux le rappeler, on n'a
pas réussi à obtenir leur présence. J'espère que la ministre... J'ai confiance
en elle, mais on va quand même faire notre devoir de parlementaires de
surveiller l'action gouvernementale, s'assurer qu'elle force la collaboration
avec ce joueur-là, et tous les autres qui ne voudront pas jouer, mais disons
qu'on peut douter de la bonne collaboration de ce joueur, de ce citoyen
corporatif, en particulier.
Je terminerai en parlant des évictions.
Évidemment, on n'a pas réussi à s'entendre là-dessus. Vous le savez, Mme la
ministre, c'est un enjeu qui est très important pour nous. Je me désole du fait
qu'on n'ait pas réussi à trouver de voie de passage pour régler, à l'intérieur de la présente étude du...
du projet de loi, pardon, des solutions pour empêcher des évictions pour
changement d'affectation en vue de faire de l'hébergement touristique. J'aurais
aimé qu'on puisse aller au fond de la chose.
Au moins, on a pu en discuter, mais sachez que ce n'est qu'une première pierre,
nous allons revenir auprès du gouvernement pour s'assurer que cette
mesure-là entre en vigueur.
Il n'est pas normal qu'on laisse des gens faire
de l'argent à la place de loger le monde, notre monde ici, dans des logements qui doivent leur revenir. On vit une
grave crise du logement. Il y a une pénurie de logements, surtout des
logements qui ne coûtent pas trop cher. Il y a beaucoup de gens qui se
retrouvent mal pris, qui, malheureusement, se font
offrir une contrepartie financière puis décident de soit se la fermer, puis de
partir avec l'argent, puis devoir se retrouver un autre logement, mais
ils se mettent en difficulté, souvent, les logements autour de chez eux sont
encore très, très chers, ou encore, ils
décident de se battre, mais on sait d'ores et déjà qu'ils vont se rendre au Tribunal administratif du logement, et
malheureusement ils essuieront un refus. Donc, on reviendra, évidemment,
là-dessus, parce que ça nous semble un enjeu
important. On a peur que ça augmente dans les prochains mois, les prochaines
années, donc on travaillera très, très fort pour y revenir, mais, sur le
fond, là, sur la lutte à l'hébergement touristique illégal, pas moral, illégal,
on va s'assurer... on est très heureux du travail qui a été fait, et je tiens à
le souligner. Donc, je remercie l'ensemble des collègues et du personnel qui
ont travaillé positivement à l'adoption rapide de ce projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député.
Maintenant,
je cède la parole à la porte-parole de l'opposition officielle. La parole est à
vous, Mme la députée.
Mme Sona Lakhoyan
Olivier
Mme Lakhoyan
Olivier : Merci, Mme la Présidente. Moi aussi, j'ai vraiment
aimé cette première expérience, j'ai adoré la participation
collaborative qu'on a eue ensemble, et puis ça m'a démontré que les études du
monde ne te préparent pas à cet emploi,
c'est tout à fait d'autre chose, être député, être responsable d'un dossier.
C'est un bon exemple de démocratie, notre expérience au Parlement
québécois, avec la commission, écouter les intervenants, prendre note, et puis
prendre en considération, et modifier, au besoin, le projet de loi. C'est
magnifique.
Et puis, pour être parmi les premiers dans le
monde à apporter un projet de loi de telle sorte, les Québécois, on est
innovants, mais, vraiment, on l'a prouvé puis on l'a vécu. C'est vraiment beau
à voir. Et l'ouverture de la ministre, j'ai
remarqué, c'était vraiment beau à voir, qu'on était capables de négocier,
parler et qu'elle a apporté beaucoup de choses elle-même avec son équipe
du ministère du Tourisme, donc. Et puis en même temps, bien, j'ai aussi réalisé
que, oui, il y a beaucoup de sujets sociétaux, mais qu'on doit se concentrer
sur le sujet «at hand», qui était le sujet du tourisme et... l'hébergement
touristique illégal. Je trouvais... Je voulais dire les termes comme tels.
Donc, je remercie beaucoup pour cette belle expérience. Merci beaucoup.
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Maintenant, est-ce que... Si je n'ai pas d'autre intervention, je vais céder la
parole, finalement, à Mme la ministre. Oui. Ah! M. le député d'Abitibi, oui,
allez-y.
M. Pierre Dufour
M. Dufour : Oui, juste un petit
mot, juste pour deux choses. La première chose, les consultations qu'on a eues,
publiques, ça a été très intéressant. Donc, je pense que ça vaut la peine de
voir les mémoires ou, encore là, les rencontres
qu'on a faites. Donc, ça a été très, très intéressant. Et, de l'autre côté,
bien, souligner le travail de la ministre et de son équipe,
naturellement. Je pense que c'était un projet de loi qui a satisfait quand même
la grande majorité des intervenants qui étaient autour de la table.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions?
La parole est à vous, maintenant, Mme la
ministre.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Merci, chers collègues, merci aux oppositions. M. le député, ça a
fait vraiment plaisir de travailler avec vous, pour vrai, Mme la députée aussi.
Merci aux équipes, Me Courtecuisse, toujours un plaisir de vous avoir ici,
toutes les équipes du ministère.
Quand même, produire un projet de loi en six
semaines, ou à peu près, ça tient non pas de l'exploit, mais de la volonté de
ce gouvernement-ci d'établir le nouveau cadre de référence dans lequel les
géants du Web vont devoir se soustraire dorénavant au Québec, dès la sanction
du projet de loi, donc, que la loi sera en vigueur. Énorme merci à tout le
monde.
Puis je vais terminer, Mme la Présidente, comme
le dernier commentaire du projet de loi n° 100 et le
projet de loi n° 15, que je souhaite, Mme la
Présidente, que, dans les documents, lorsque c'est une ministre qui dépose un
projet de loi, qui le fait adopter, qui le défend, plutôt que toujours voir «le
ministre», que... nous aimerions un jour considérer la possibilité de...
pouvoir gentiment discuter de la possibilité de peut-être marquer «la
ministre». Alors, ce sera toujours mon commentaire de fin, qu'on puisse avoir
«la ministre», que, quand les enfants à l'école vont étudier des projets de loi
pour le plaisir, ils puissent savoir que, bien, c'est une femme qui l'a défendu
puis que... ça va peut-être inspirer d'autres femmes à faire de la politique
puis à vouloir défendre des projets de loi puis... Que, si c'est un homme, bien, qu'on sache que c'est un
homme, puis que toute autre identité de genre qui le souhaite, le
déposer dans un projet de loi... bien, moi, je ne haïrais pas ça, Mme la
Présidente. Voilà, c'était mon éditorial du jour. Merci à tout le monde. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
à mon tour de remercier les gens. Merci infiniment, tous les collègues de cette commission. Effectivement, ce
fut une commission que j'ai adoré présider. C'est facile de présider
avec vous, on a des fous rires parfois, on a
de l'écoute toujours, d'un bord comme de l'autre. Je dois souligner que
Mme la ministre, dans son autre vie, travaillait à la télé, puis qu'elle
travaillait avec des régisseurs, puis que, là, elle oublie un petit peu, puis
je la... je trouve ça tellement drôle, mais merci, merci infiniment, Mme la
ministre, d'avoir compris que mes interventions n'étaient pas de vous taper sur
les doigts, mais de bien vous rappeler que toute l'équipe de la régie du son
est importante. Puis je les remercie, j'en profite pour les remercier parce que
c'est grâce à eux si les citoyens peuvent voir les travaux que l'on fait dans
une commission, grâce à eux qu'ils peuvent nous lire aussi, sur les verbatims.
Donc, je remercie toute l'équipe.
Je remercie aussi l'équipe du secrétariat, qui
nous facilite la vie, là, le travail qu'on accomplit, qui essaie de trouver, là, des moyens pour faciliter le travail
des députés, surtout de l'opposition, quand elle dépose des choses,
qu'on ait la bonne façon de faire et que ce
soit productif aussi. Donc, merci infiniment. Merci à tous les pages qui ont
participé à notre commission. Sans eux, on n'aurait pas le service qu'on a
maintenant.
Et, avant de terminer, Mme la ministre, vous
savez qu'il y a probablement une réforme parlementaire, ça fait que votre commentaire, de dire qu'on pourrait
écrire «la ministre», ça pourrait être dit dans le... à l'Assemblée
nationale, au BAN, lorsque les gens parleront de réforme parlementaire. C'est
un petit commentaire comme ça que je voulais
vous dire, une petite proposition. Sur ce, je remercie... je vous remercie,
encore une fois, de votre collaboration.
La commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 28)