(Onze
heures quarante-huit minutes)
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens
ouverte.
La commission est
réunie, je vous le rappelle, afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de
loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et
d'autres dispositions législatives.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Blais (Abitibi-Ouest)
est remplacée par Mme Grondin (Argenteuil); Mme Garceau
(Robert-Baldwin) est remplacée par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis);
et Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques),
par Mme Labrie (Sherbrooke).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup. Donc, lors de l'ajournement de
nos travaux hier, nous en étions à la
question de Mme la députée de Westmount—Saint-Louis sur l'article 35 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a encore des
interventions? Mme la députée, aviez-vous des... Non?
Mme
Maccarone : Non, non, il n'y a plus d'intervention. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Mme Sherbrooke... Mme Sherbrooke... Bonjour,
Mme Sherbrooke. Vous allez bien?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke, est-ce que vous
avez des interventions?
Mme Labrie : Oui,
sur l'article 35 même. En fait, on a discuté, à d'autres endroits dans le
projet de loi, de la question d'offrir les services quand on n'est pas en
mesure d'accéder à la demande, là, d'une aide médicale à mourir, quand ça ne rencontre pas les critères. Ici, c'est
un article qui parle de reddition de comptes. On avait discuté, plus
tôt, que ce serait à cet endroit-ci qu'il
faudrait l'insérer si on voulait inclure à la reddition de comptes, là, ce qui
est proposé, ce qui est mis en place,
là, pour soulager les souffrances d'une personne en cas de refus d'octroyer
l'aide médicale à mourir.
Donc, je voudrais
simplement que la ministre nous explique, dans l'article 47.1, les
renseignements qui sont transmis, qui sont
prévus par règlement, qu'est-ce que ça implique, ces renseignements-là. Et
puis, si ce n'est pas assez détaillé, en fait, peut-être que je vais
vouloir qu'on ajoute dans la loi une précision que, parmi ces renseignements,
il devra y avoir des informations sur ce qui a été fait, là, ou proposé aux
citoyens pour alléger leurs souffrances.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui, Mme la Présidente. En fait, dans cet article, on
réitère, là, l'importance des différents rapports
qui doivent être transmis à la Commission sur les soins de fin de vie. Hier,
nous avons aussi abordé le fait que plusieurs de ces informations se
retrouvent dans le rapport annuel qui est produit par le président de la
Commission sur les soins de fin de vie et le comité sur les soins de fin de
vie, qu'on dépose à l'Assemblée nationale.
Alors,
juste pour être certaine de bien comprendre la question de la députée de
Sherbrooke, donc, c'est vraiment concernant des éléments spécifiques en
lien avec le soulagement de la douleur. Est-ce que c'est bien...
Mme Labrie : Exact.
Parce qu'on a discuté de ça plus tôt puis on avait même fait un amendement, là,
ailleurs dans le projet de loi, pour que ce soit bien clair que devaient être
proposés, là, à un citoyen qui se fait refuser l'aide médicale à mourir, d'autres moyens de soulager ses souffrances.
Donc, ici, il est question de reddition de comptes. J'aimerais savoir,
les renseignements prévus par le règlement qui vont être transmis à la
commission, quels sont-ils?
Mme
Bélanger : O.K. Bien, peut-être, je vais juste, en introduction, là,
mentionner que, dans le rapport, de mémoire — et, pendant ce temps là, les
équipes vont regarder, là — il
est énoncé le nombre de refus, le nombre de demandes total, le nombre d'accompagnements qui sont faits. Il y aura
par qui... par quelle catégorie de professionnels. Est-ce que c'est un
médecin, une IPS?
Et, dans le fond,
votre question est plus au niveau de qu'advient-il des personnes pour
lesquelles il y a eu un refus, donc, de s'assurer que soient consignées dans un
rapport les grandes... Naturellement, on ne va pas dans le cas par cas dans un rapport
comme ça, là, qui va être confidentiel, mais de voir quelles sont les
alternatives ou les catégories d'alternatives qui auraient été proposées
dans le cadre d'un refus. C'est ce que je comprends.
Mme Labrie : Bien, c'est qu'en fait moi, je comprends que...
Bon, ce que ça dit ici, c'est que le professionnel qui n'administre pas l'aide médicale à mourir dans
certaines circonstances, s'il constate ceci, cela, etc., doit
transmettre des renseignements, O.K.? Si on
veut que, dans le rapport global, on puisse avoir un portrait des moyens, par
exemple, qui sont proposés pour soulager les souffrances, etc., il faut qu'au
moment de la transmission de ces renseignements, bien, parmi les renseignements transmis, on ait de l'information sur ce
qui est proposé comme alternatives à la personne à qui, par exemple, on
refuse l'aide médicale à mourir.
Donc, c'est là où je
me demande : Est-ce qu'on ne devrait pas inclure ici, dans les
renseignements prévus dans le règlement qui doivent être transmis par le
professionnel au moment où il constate, bon, que la personne ne satisfait pas aux conditions, qu'elle retire sa demande,
etc., dans la liste des renseignements qui doivent être transmis...
est-ce qu'on ne devrait pas inclure, par exemple, ce qui a été proposé à la
personne comme soins palliatifs, comme autres moyens, là, de soulager ses
souffrances?
Mme Bélanger :
Bien, en fait, l'esprit de... Peut-être juste pour revenir, là, pour
l'ensemble des nouvelles personnes, là, qui se sont jointes à nous en cours de
route, dans le fond, c'est l'esprit de qu'est-ce qui arrive à partir du moment
que la personne a un refus d'obtenir l'aide médicale à mourir. Et les
discussions que nous avions eues, c'est qu'est-ce qui arrive après, là, cette
personne... qu'est-ce que le professionnel qui refuse, qui va signifier qu'il a
refusé la demande... En fait, on voudrait que ça aille plus loin en
disant : Bien, O.K., c'est refusé, voici ce que j'ai fait. Et là
j'aimerais peut-être, Mme la Présidente, si vous le permettez, que Dr Moreau
puisse nous parler de cela, là, à la lumière des expériences qu'il a.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Y a-t-il consentement pour laisser la parole
au Dr Moreau?
Des voix :
Consentement.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Consentement. Dr Moreau.
M. Moreau
(Mathieu) : Merci. Donc, Mathieu Moreau, médecin de famille qui
travaille en soins palliatifs et qui fait de l'aide médicale à mourir et
éthicien clinique.
Donc,
en fait, ça dépend beaucoup... Pour répondre à la question, là, la nature du
refus, ça dépend, par exemple, si le refus est sur tel ou tel critère,
mais on voit toujours la souffrance, effectivement, à travers cette demande-là.
Donc, c'est difficile de savoir comment on
va consigner ça, parce qu'il faut comprendre que nous ne sommes souvent pas
les médecins traitants des patients qu'on voit, et donc le médecin qui vient
évaluer une demande d'aide médicale à mourir, à ce moment-là, il n'est pas en
charge du suivi global.
On
se souvient que le médecin, par exemple, traitant qui aurait une objection de
conscience pour l'aide médicale à mourir ne peut pas laisser tomber le
patient. Donc, oui, il y a souvent une conversation entre les deux médecins, le
médecin traitant, le médecin évaluateur, pour voir comment on peut aider le
patient puis expliquer la raison du refus, là,
à travers ça. De là à savoir qu'est-ce qui est fait après, ça n'appartient
souvent pas au médecin qui va faire l'évaluation de savoir c'est quoi,
les prochaines étapes, parce qu'il ne traitera plus ce patient-là. Donc, c'est
plus difficile à voir d'un point de vue purement professionnel...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la députée.
Mme Labrie : Bien,
je comprends bien, donc, que ce n'est pas le professionnel qui constate, par
exemple, l'inadmissibilité, ou tout ça, qui
est en mesure de répondre à la question que je soulève, mais il doit bien y
avoir quelqu'un qui est en mesure de le faire. Et puis, moi, c'est ça
que je ne veux pas qu'on échappe, et je trouve ça d'autant plus important avec
la réponse que vous venez de me donner, parce que le médecin qui constate, par
exemple, que la personne ne satisfait pas aux conditions puis qui dit :
Bon, bien, la réponse, c'est non, après ça, comment on va faire pour savoir
que, le citoyen, on lui a quand même proposé des moyens de soulager ses
souffrances? Parce qu'il souffrait, vraisemblablement, là, s'il a rempli, là,
la demande.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, Mme Landry pourrait certainement
répondre via le règlement puis via les formulaires. Je vais la laisser
présenter.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Y a-t-il consentement pour que
Mme Landry...
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme Landry.
Mme Landry (Geneviève) :
Oui. Bonjour. Geneviève
Landry, directrice générale adjointe au ministère de la Santé et des Services
sociaux.
En fait, il y a déjà
un règlement qui existe, là, qui nous permet de baliser les informations que
l'on demande aux professionnels à transmettre à la Commission sur les soins de
fin de vie, justement, pour valider qu'on a bien rempli les critères d'admissibilité, dont celui auquel vous faites
mention. Donc, on pourrait, dans le règlement à parfaire, justement,
avec les nouvelles informations et nouvelles dispositions apportées dans le
projet de loi, envisager, là, une mention,
là, tu sais, qui fait que le professionnel doit le remplir, là, de la façon la
plus faisable possible pour le professionnel, compte tenu des bémols qu'exprimait
Dr Moreau. Mais nous pourrions pouvoir le prévoir au règlement.
Mme Labrie : Bien,
comme j'entends l'ouverture de l'équipe de la ministre, à ce moment-là, est-ce
qu'on pourrait simplement rajouter une
petite phrase, là, à la fin de ce paragraphe-là, de 47.1, pour dire : Ces
renseignements doivent inclure... tu sais, puis avoir une petite formulation
pour dire ce qui a été proposé, là, au patient, comme suivi, pour soulager ses souffrances? Moi, je suis très
ouverte sur la formulation, là. Je ne veux pas qu'on dresse la liste
ici...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Dans le 35 ou dans...
Mme Labrie : Bien,
47.1 du 35.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Il a déjà été adopté, le...
Mme Labrie : Non,
le 35 n'a pas été adopté. On...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : L'amendement.
Mme Labrie : Les amendements ont été adoptés, mais on est
toujours sur le 35, donc on peut toujours l'amender.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : O.K. C'est beau.
Mme Labrie : Parce
que, là, j'ai un engagement verbal. En fait, moi, j'entends que la ministre et
son équipe me répondent que, oui, ils
pourraient tout à fait le faire, l'inclure à ce règlement. Moi, je voudrais
qu'on... simplement, on le mentionne dans le projet de loi.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Bien, peut-être, Mme la Présidente... En fait, l'engagement
que vous entendez, c'était l'engagement de l'inscrire vraiment dans le
règlement. Donc, de toute façon, on va devoir ajuster ce règlement. Par
la suite, ce que ça signifie, puis là je regarde Mme Landry, ça veut dire
qu'une fois le règlement ajusté il y a aussi ajustement du formulaire,
naturellement, là, pour être cohérent avec ça. Alors, je pense que, dans le
fond, ce qu'on est en train de se dire
aujourd'hui... Puis c'est un règlement, là. Donc, notre conversation est
enregistrée. C'est, donc, un
engagement, d'une certaine façon, public, à dire qu'on mettrait ces éléments-là
dans le règlement, qui devra être révisé, et d'inscrire vraiment aussi,
dans le formulaire, l'obligation pour le professionnel de qualifier et non pas
juste dire : C'est un refus, mais de le qualifier. Alors donc, c'est la
proposition, là, qu'on fait.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci. Mme la députée.
Mme Labrie : Bien,
je pense que ce que je propose va vraiment dans le sens de la ministre, là.
Moi, je ne veux pas qu'on détaille non plus, là, tout ça puis ce qui devra se
retrouver dans le formulaire. Je proposerais qu'on ajoute simplement une petite
phrase, à la fin, qui dit : Ces renseignements doivent inclure les pistes
de solutions proposées au patient afin de soulager ses souffrances. Ça pourrait
juste être quelque chose comme ça, là. Ça laisse toute la latitude pour, après
ça, faire les changements au règlement, là, du côté du ministère.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Tandis
qu'il y a une petite réflexion, j'ai besoin du consentement pour que le
député des Îles-de-la-Madeleine puisse assister à la séance. J'ai consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Est-ce que c'est possible de suspendre, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Bien
sûr. Donc, nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
12 heures)
(Reprise à 12 h 12)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend, donc,
ses travaux. Mme la ministre, vous en étiez à l'article 35.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, à l'article 35, nous avions suspendu pour aménager un amendement,
sauf que, là, ça nous prend un peu plus de temps que prévu pour rédiger
l'amendement. Donc, je demanderais qu'on puisse continuer nos travaux en
suspendant l'adoption de l'article 35.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement pour suspendre l'article 35?Merci
beaucoup. Alors, on va, donc, poursuivre avec l'article 38. En fait, nous
allons revenir à l'article 38, mais ça me prend un consentement pour reprendre l'étude de l'article 38, puisque nous
l'avions déjà adopté. Consentement? Donc, Mme la ministre, vous allez
déposer un amendement.
Mme Bélanger : Oui. Alors,
article 38, donc : Insérer, après l'article 50.1 de la Loi
concernant les soins de fin de vie, proposé par l'article 38 du projet de
loi, le suivant :
«50.2. Nul ne peut faire la promotion ou la
publicité d'un bien ou d'un service fourni dans le cadre d'une activité
commerciale en l'associant directement ou indirectement à l'aide médicale à
mourir.
«Le premier alinéa n'a pas pour effet de limiter
la fourniture de services de santé ou de services sociaux à une personne ayant
formulé une demande d'aide médicale à mourir.
«Quiconque contrevient au premier alinéa est
passible d'une amende de [1 000 $] à [10 000 $] dans le cas
d'une personne physique...»
Une voix :
...
Mme
Bélanger : O.K. Excusez-moi.
O.K. On reprend. Désolée. O.K. Alors, je reprends : «Quiconque
contrevient au premier alinéa est passible d'une amende de 5 000 $ à
50 000 $ dans le cas d'une personne physique ou d'une amende de 15 000 $ à 150 000 $
dans les autres cas. En cas de récidive, les montants des amendes sont portés
au double.»
Commentaire. L'amendement a pour but de prévoir
une interdiction d'associer l'aide médicale à mourir à un bien ou un service
offert dans le cadre d'une activité commerciale et dont il est fait la
promotion ou la publicité.
Par ailleurs, la loi précise que l'interdiction
prévue au premier alinéa de cet article 50.2 ne devrait pas avoir pour
effet de restreindre la possibilité, pour une personne ayant formulé une
demande d'aide médicale à mourir, de recevoir d'autres services de santé ou des
services sociaux.
Les amendes applicables en lien avec
l'interdiction mentionnée sont également prévues dans la disposition proposée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions?
Le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, Mme la
Présidente. Merci. J'aimerais savoir si cet amendement-là est en lien avec la
révélation par La Presse du fait que l'on offre maintenant des soins de
fin de vie dans des salons funéraires, ce que, selon une certaine
interprétation de la loi actuelle... contreviendrait, en fait, à
l'article 4, qui stipule de façon très claire, nette et précise que les
soins de fin de vie sont administrés dans les établissements du réseau, dans
les maisons de soins palliatifs ou dans les domiciles. Je voudrais être certain
que l'article dont on parle aujourd'hui n'a pas pour effet de contourner un
élément qui est quand même important, c'est-à-dire que certaines pratiques
commerciales contournent, selon une interprétation qu'on pourrait avoir de la
loi... mais qu'on ne voudrait pas que ces pratiques-là soient promues, qu'on en
fasse de la publicité, mais qu'on concéderait qu'ils peuvent, effectivement,
administrer ces soins de fin de vie là en dehors du cadre prévu actuellement à
la loi, à l'article 4.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, j'ai eu cette question à peu près exacte, ce matin, de la part des
journalistes, là, qui ont fait l'article dans La Presse. Je pense
que c'est vraiment, quand même, important, là, de mentionner que, dans la loi,
on prévoit trois endroits pour l'aide médicale à mourir : d'abord, les
établissements, donc, les établissements, on
connaît la définition des établissements, les établissements de santé et de
services sociaux; dans les maisons de
soins palliatifs; et au niveau du soutien à domicile... ou à domicile. Donc, ce
sont les trois endroits qui sont prévus.
Maintenant, la notion de domicile, puis je vais
laisser mes collègues... On ne définit pas, dans le projet de loi, ce que
c'est, un domicile, parce qu'un domicile, ça peut être un chalet, ça peut être
un endroit où on est de passage puis qu'on identifie que c'est un lieu
significatif pour nous. Donc, c'est vraiment les trois endroits :
établissements, maisons de soins palliatifs et à domicile.
La raison pour laquelle je dépose cet amendement
aujourd'hui, c'est pour empêcher la promotion de l'aide médicale à mourir,
empêcher la publicité et la commercialisation. Ça, je pense que c'est
important. Puis ce qui est arrivé la semaine dernière dans les médias, bien,
c'est un bon signal d'alarme, très bon signal d'alarme. Et je pense que, comme
parlementaires, nous devons statuer à ce sujet-là. Pour moi, il n'était pas
question non plus qu'on identifie les lieux où on est d'accord, les lieux
privés, et les autres lieux privés où on n'est pas d'accord. Ce n'est pas ça, l'objectif du projet de loi, mais davantage de se
positionner contre la commercialisation, la promotion, ça pourrait aller
jusqu'à la promotion ou la publicité, et ça, je pense que c'est un élément
extrêmement important.
Ceci étant dit, la volonté de la personne est
ultime dans ce processus-là. Quelqu'un qui souhaiterait recevoir l'aide médicale à mourir dans une maison funéraire
ou peu importe le lieu, c'est son choix. Donc, on n'est pas en train
d'empêcher, on est juste en train de dire que l'on ne veut pas que ce soit
offert dans un forfait tout inclus, comme ce que
j'ai vu. Et les maisons funéraires ont un rôle important, une mission que nous
respectons, mais ils arrivent après la mort.
La disposition du corps, les cérémonies commémoratives, etc., là, je
ne vous ferai pas toute la liste de leur rôle, puis l'accompagnement dans le deuil, on est très d'accord,
mais, ici, on parle de l'aide médicale à mourir. Donc, on est vraiment dans un
processus de soins, d'accompagnement, et moi, je pense que l'on doit se
positionner très fortement à ce sujet-là.
• (12 h 20) •
M. Arseneau : Mme la Présidente, si
vous permettez.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, allez-y.
M. Arseneau : Je pense qu'il y a
possibilité d'une dérive extrêmement importante dans les propos qui ont été
entendus, là, il y a quelques secondes. Si on élargit la notion de domicile aux
salons funéraires, je pense qu'il y a là un problème majeur. Et je prends la
ministre au mot pour dire qu'il faut agir de façon très, très claire et
déterminée pour restreindre la notion de domicile.
Si vous me permettez, et sans vouloir présumer
de ce qu'ont pensé les législateurs au moment d'adopter le projet de loi concernant les soins de fin de vie,
si on a restreint à trois endroits la prestation des soins de fin de vie,
donc, aux établissements du réseau de la santé,
aux maisons de soins palliatifs et au domicile, la notion de domicile
n'impliquait pas le choix, pour l'usager,
d'un endroit public quelconque ou privé dans l'ensemble de la sphère de la
société, du territoire qu'il occupe, mais plutôt, et c'est ma prétention,
le domicile au sens où... Le CHSLD... le CLSC, pardon, les soins de santé, l'organisation, en fait, des soins de
santé, le réseau québécois, dans sa prestation de services, peut offrir des
soins au domicile d'un usager, et, à ce que
je sache, l'usager qui a besoin de soins à domicile ne convoque pas ni les
infirmières, ni les ergothérapeutes, ni les différents membres du personnel de
la santé au salon de bowling, ou au parc, ou encore au cimetière pour obtenir
des soins à domicile. Les soins à domicile sont livrés au domicile de l'usager.
Et, de toute
façon, si tant est qu'on peut choisir un domicile qui est, en fait, loué pour
une période de quelques heures, je
pense qu'il y a là une brèche qu'il faut colmater, et c'est cette brèche-là, et
non pas la brèche promotionnelle, sur laquelle il faut agir.
Pour une autre raison, si vous permettez, je
vais compléter là-dessus, c'est qu'à ce que je sache il n'y a pas que le médecin qui pratique les soins de fin de
vie qui est régi à un certain nombre de règles éthiques, mais il y a
aussi l'établissement et le CISSS. Il y a
aussi les maisons de soins palliatifs qui doivent répondre à certains codes
d'éthique. Et, à ce que je sache, ceux qui
administrent les soins également, les soins à domicile via, justement, les
services, par exemple, de CLSC, doivent le faire aussi. Alors, qu'en
est-il des règles éthiques qui seraient applicables dans les lieux privés?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la Présidente, je
voudrais juste quand même mentionner, là, que, dans le projet de loi, il est prévu trois endroits, on l'a dit : les
établissements, les maisons de soins palliatifs, le domicile. Ça, pour moi,
c'est important. Et je pense que c'est important aussi, dans un système public,
que ces lieux soient mentionnés clairement.
L'autre élément qui est important pour moi,
c'est qu'on doit être conscients, comme parlementaires, que l'aide médicale à mourir ne doit pas s'inscrire
dans un forfait. Puis ça, c'est important qu'on statue aussi à ce niveau-là.
Et, depuis le début de nos travaux, on l'aborde dans une perspective de loi sur
les soins de fin de vie. C'est une loi qui concerne les soins. C'est comme ça
qu'on le... qu'on l'a travaillée puis c'est comme ça qu'on l'a comprise et évaluée avec nos équipes législatives mais aussi
avec les professionnels qui sont venus nous parler, toutes les
commissions particulières qu'on a faites. Alors, moi, je pense que c'est
important qu'on maintienne nos trois lieux qui sont déjà dans le projet de loi,
qu'on se positionne très fermement sur la non-commercialisation.
Honnêtement, je suis tout à fait estomaquée que
des entreprises privées puissent offrir, dans un forfait, puis peu importe
l'entreprise privée, là, je ne parle pas nécessairement de maisons
funéraires... offrent des forfaits. Je suis tout
à fait... J'ai un malaise important avec ça puis je pense qu'on a un devoir de
légiférer et de faire en sorte, comme on le propose, qu'il y ait des
amendes, puis des amendes importantes et costaudes. On parle ici de la vie des
gens.
Maintenant, concernant la... Pour répondre à
votre question de façon précise sur la notion du domicile, j'aimerais que Me
Lavoie puisse répondre, si possible, à cette question-là et par rapport à l'interprétation
de la loi qui pourrait faire en sorte, là, qu'on... il y aurait des
problématiques au niveau de l'application.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Y a-t-il consentement pour que Me Lavoie puisse
prendre la parole? Consentement. Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. Térésa
Lavoie. En fait, quand on mentionne, dans la Loi concernant les soins de fin de vie, au deuxième alinéa de
l'article 4, que ces soins, donc les soins de fin de vie, «sont
offerts dans une installation maintenue par un établissement, dans les
locaux d'une maison de soins palliatifs ou à domicile», quand on fait une
interprétation très littérale de cet alinéa-là, ça donne à croire qu'on a voulu
limiter les endroits où sont dispensés les soins de fin de vie, dont l'aide médicale à
mourir, mais ce n'est pas la même manière qu'on doit l'interpréter, parce
que, si on s'en remet à l'intention du législateur, c'était plutôt de venir
spécifier qu'une personne est en droit de s'attendre à recevoir l'aide médicale
à mourir minimalement dans ces lieux-là, donc dans un établissement, dans une
maison de soins palliatifs ou à domicile. Donc, ça, c'était... Il faut le lire
comme un plancher de lieux, un minimum de lieux où sont offerts l'aide médicale
à mourir, notamment.
Ensuite, pour ce qui est de la notion de
domicile, contrairement, par exemple, à la notion d'établissement, qui, elle,
est définie dans la Loi concernant les soins de fin de vie, que c'est un
établissement de santé et de services sociaux, la notion de domicile n'est pas
définie dans la Loi concernant les soins de fin de vie. Donc, quand on a un
terme, dans une loi, qui n'est pas défini, on s'en remet au sens courant du
terme, et le sens courant du terme de... «à domicile»,
c'est un endroit où une personne vit son quotidien, réside, où elle passe une
bonne partie de son temps, je vais dire ça comme ça. Donc, il faut que
ça ait un caractère de lieu où une personne passe sa vie, autrement dit, là.
Donc, la notion d'à domicile, on s'en remet au sens courant, à ce moment-là,
là, dans ce cas-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Me Lavoie. Je vais maintenant laisser la parole
à la députée de Westmount—Saint-Louis.
Je reviens par la suite.
Mme Maccarone : D'emblée, je veux
dire que je comprends les orientations de Mme la ministre en ce qui concerne
cet article, mais ça ne rejoint...
(Interruption)
Mme
Maccarone : Désolée, j'ai
manqué quelque chose. Mais ça ne... Je pense que ça ne rejoint pas les
attentes que les gens avaient en ce qui
concerne les balises. Mais je comprends les orientations et je les salue, parce
que ça fait partie des enjeux que
nous avons discutés, qu'on veut, évidemment, à tout prix éviter, de la
publicité en ce qui concerne une offre de services, comme ce que nous
avons vu la semaine dernière, où c'est... Dans le fond, ils ont écrit «service clés en main». Non seulement que c'est inusité,
mais ça soulève énormément de questions éthiques. Puis, comme Mme la ministre l'a dit, on veut éviter la commercialisation.
Mais c'est ça qu'il manque, pour moi, dans cet amendement. On parle de
la publicité, mais on ne parle pas de la commercialisation, on ne parle pas de
la monétisation de ce type d'offres de service.
Ça fait que, moi, ce que je souhaite, c'est de
non seulement bonifier l'amendement, si c'est ça que nous pouvons faire, pour vraiment parler des enjeux...
Parce que mes craintes, pour être honnête, c'est : Comment allons-nous
appliquer cet article lors de son adoption? On ne peut pas le publiciser, mais
est-ce que ça veut dire que, quelqu'un qui rentre, mettons, dans un salon
funéraire, parce qu'ils sont en train de planifier leur départ, parce qu'ils
vont bientôt recevoir l'aide médicale à mourir... Ça fait que, dans leur
planification, ils rentrent quelque part, est-ce que c'est de la publicité de
dire que nous, nous avons une salle? Il n'y a pas une publicité. Ce n'est pas
affiché quelque part. Est-ce que ça, c'est considéré comme de la publicité?
Alors, je pense qu'on va avoir beaucoup de difficultés en ce qui concerne
l'application puis la définition de c'est quoi, la publicité.
• (12 h 30) •
Mais, encore une fois, je comprends le sens de
ce que nous essayons de faire, mais, pour moi, ça ne rejoint pas ce qu'on souhaite vraiment. Puis je sais que
c'est un... c'est un désir partagé. La ministre a été très claire, on veut
mettre fin à la commercialisation, on veut mettre fin, dans le fond, à la
monétisation, mais cet article ne fait pas ça, parce qu'on parle uniquement de la publicité. Ça fait que je ne suis pas
contre, nécessairement, mais ça va nous prendre autre article, dans le
fond, pour parler des deux autres enjeux, parce que, oui, quelqu'un qui fait de
la publicité, il devrait avoir des sanctions, des pénalités, puis je trouve que
ça, c'est bien, mais il manque quelque chose.
Puis je ne suis pas en désaccord avec ce que le
collègue a dit en ce qui concerne l'article 4. Alors, je suis perplexe par
la réponse de Me Lavoie, parce que, pour moi, quand je lis l'article 4,
c'est clair. Désolée, ce n'est pas parce que
je vous aime moins. Vous savez que vous êtes ma préférée. Puis c'est pour ça
que je souhaite avoir des échanges, parce
que je souhaite mieux comprendre. Parce que, moi, ma lecture de
l'article 4, pour moi, c'est écrit noir sur blanc :
«Ces soins
lui sont offerts dans une installation maintenue par un établissement, dans les
locaux d'une maison de soins palliatifs ou à domicile.
«Les
dispositions du présent article s'appliquent en tenant compte des dispositions
législatives et réglementaires relatives à l'organisation et au
fonctionnement des établissements, des orientations, des politiques et des
approches des maisons de soins palliatifs ainsi que des ressources humaines,
matérielles et financières dont ils disposent.»
Puis là je
pourrais continuer, mais, pour moi, c'est clair, c'est parce que ce qu'on
souhaite, comme législateurs, c'est : S'il y a quelqu'un qui désire
avoir accès à l'aide médicale à mourir, c'est le réseau public qui va s'occuper
de ça. On ne devrait avoir jamais des frais associés à ça. On ne souhaite pas
que le réseau privé prenne la responsabilité d'offrir ce soin.
Puis j'ajoute... Puis je suis désolée, je sais
que je parle beaucoup. C'est parce que je veux juste partager tout mon point de vue parce que, peut-être, ça va
alimenter une autre discussion ou peut-être un autre amendement, une autre façon de l'aborder. Moi, sous
toutes réserves, j'ai des inquiétudes, de la façon que c'est abordé avec les
deux articles. Je sais qu'on n'a pas lu le deuxième article encore, mais je
prends en considération comme un package deal.
Si on rouvre la possibilité de n'importe où est
possible, comment allons-nous penser à le fermer, à un moment donné, si on le
souhaite? Parce qu'on sait que, dans un futur rapproché, ça s'en vient, parce
que, le fédéral, dans moins d'un an
maintenant, ça va être ouvert, au niveau du Canada, que l'aide médicale à
mourir va être disponible pour les personnes qui
souffrent des problèmes de santé mentale. Mais, nous, il va falloir qu'on
retourne à la roue pour retravailler ceci, tâche qui ne sera pas facile pour
personne ici. Ça fait qu'est-ce que ça nous amène à autre particularité? Est-ce
que ça va engendrer un autre débat, rendu là? Ça fait que c'est une autre préoccupation
que j'ai en termes de la définition d'où, puis comment, puis est-ce qu'on
l'ouvre à tout.
Pour moi, c'est clair, un établissement. Comme
Mme la ministre, elle a dit : santé et services sociaux, ça fait que nos
hôpitaux, tous ces établissements, soins palliatifs et, oui, la plus large
définition de «domicile», parce que, je suis d'accord, on ne veut pas empêcher
la personne qui a une deuxième résidence, si elle souhaite... que ce soit au
bord du lac ou quelque chose comme ça, puis c'est un lieu significatif pour
eux. Mais, la commercialisation, la monétisation, on ne traite pas, surtout
pas, dans cet article. Dans le fond, il n'y a rien qui va vraiment leur
empêcher de faire une offre de service.
Puis on a
jasé, quand on avait les micros fermés, que... Je pense que tout le monde ou,
tu sais, plusieurs gens connaît quelqu'un qui a fait une demande de
recevoir l'aide médicale à mourir, puis je salue leur courage de faire ceci,
puis ils ont organisé un genre de fête, un événement avec leurs proches, avec
leur famille. Ils ont peut-être réservé une chambre d'hôtel ou une autre salle.
Mais l'acte tel quel, la poursuite de ceci, ça s'est fait quand même dans un de
nos établissements. Ça fait que ce n'est pas ça qu'on souhaite... juste pour
les gens qui nous suivent, pour que ce soit clair, ce n'est pas ça qu'on veut
empêcher. Mais ces articles, ça n'a pas... même pas un lien avec ceci.
Alors, je soumets aussi... Si on applique la
loi, si on applique la loi puis si on dit qu'il faut que ce soit fait dans un établissement... Puis on vient juste...
Hier, on parlait des sanctions. On parlait de, tu sais, les gens qui ne
suivent pas l'application, par exemple. Pourquoi qu'on ne dit pas... tu sais,
il y a quand même une part des responsabilités, au sein de nos professionnels
de la santé, que ce soient nos médecins ou nos IPS... puis qu'on dit que, si
vous, vous dites que vous êtes à l'aise puis que vous allez, mettons, aller
dans un salon funéraire pour offrir ce soin ou si... même si ce n'est pas publicisé, ou si vous êtes à l'aise puis vous allez
faire ça à l'extérieur de nos établissements, bien là, vous êtes à l'encontre de la loi, là, la loi n'est
pas appliquée, ça fait qu'il y aura des sanctions puis il y aura des
répercussions en ce qui concerne ceci? Ça fait que, pour moi, à quelque part,
je questionne : Pourquoi qu'on n'applique pas la loi? Pourquoi on ne dit
pas qu'il y a une loi qui existe, on va l'appliquer, on a l'intention de mettre
ça à l'oeuvre?
En tout cas, je dis tout ça parce que je partage
mes préoccupations. J'ai un grand malaise au niveau éthique. J'ai un grand
malaise au niveau de la commercialisation puis la monétisation. Cet article et
l'autre article que nous allons traiter par la suite, pour moi, ça ne rejoint
pas le sens de ce que nous souhaitons accomplir. Il y a quelque chose qu'il
manque. Ça fait que je vous tends la main pour voir si on peut modifier ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Bien, en fait,
là, je pense, c'est important, il faut éviter, je vais dire ça comme ça, là, de
s'éparpiller, là. On a présenté un article. Là, on est sur l'article concernant
la commercialisation, là, c'est comme ça qu'est... la promotion et la
publicité. Là, vous dites : Il y a des éléments là-dedans qui ne sont pas
assez forts. O.K. Alors, est-ce que vous avez une proposition à faire?
Puis je pense que, là, il faut... Après ça, on
reviendra sur la notion des lieux, mais là il faut éviter d'avoir les deux
discussions dans un même amendement, là, parce que, là, on risque vraiment
de... en tout cas, ça va être très, très difficile à suivre. Là, on est
vraiment sur la commercialisation et l'amendement en lien avec la... Vous avez
parlé de monétisation, c'est de ça que vous avez parlé, qui n'apparaît pas
là-dedans. Moi, je veux juste qu'on... C'est parce que, là, là, ce qui est sur
la table, c'est l'article, le 38, là. Ça fait que je veux juste que... C'est
parce que, là, on parle de toutes sortes d'autres choses, mais là on a
l'article 38 sur la table. Je veux juste qu'on parle de ça, là, parce que
c'est un peu compliqué.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui. Puis je
comprends que c'est complexe. On vient tout juste de prendre connaissance de l'amendement ou l'article en question, alors on
fait le débat avec vous de bonne foi, à haute voix, pour partager les préoccupations. Pour moi, si on souhaite aborder
l'article 38, il faut revenir à l'article 4 de la loi, d'abord, pour
préciser. Je comprends, on ne veut pas mettre le chariot avant le but... le but
avant le chariot... Il y a quelque chose comme ça.
Une voix : ...
Mme Maccarone : Merci. Le chariot
avant le but... les buts?
Une voix : ...
Mme Maccarone : La charrue avant le
but?
Des voix : Les boeufs.
Mme Maccarone : Les boeufs. Attends.
La charrue avant les boeufs. J'apprends avec vous, là. J'aime ça. J'aime ça,
vous m'améliorez à chaque jour. Merci beaucoup. On va mettre la poudre au
feu... le feu aux poudres. J'apprends de ma collègue. En tout cas, ça fait
que... Bref, ça m'a fait du bien de rire un peu.
Pour
moi, honnêtement, avant de traiter cet article, si on souhaite le traiter de
cette façon, si ce que nous souhaitons faire, c'est de mettre des balises, si
ce que nous souhaitons faire, c'est d'éviter la commercialisation puis la
monétisation, il va falloir qu'on parle puis on jase de l'article 4, parce
que, pour moi, ça, c'est le nerf de la guerre.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke, allez-y.
Mme Labrie : Oui. Mme la Présidente, moi, je partage aussi les
préoccupations de ma collègue sur la monétisation de ça puis je pense qu'il ne faut pas se mettre la
tête dans le sable non plus, là, si on veut éviter que de plus en plus
de lieux commencent à avoir l'idée d'offrir ce service. Je pense qu'il faut
s'assurer qu'ils ne pourront en tirer aucun profit, en fait. Et, si on s'assure
de ça dans la loi, ça va devenir plutôt limité, cette offre-là, hein, on va se
le dire, là.
Donc, moi, j'aurais
une proposition de formulation pour essayer de contrer cette monétisation, là,
de l'offre. J'ajouterais, à la fin du
premier alinéa... Je vais vous le lire, comment ça pourrait se lire, là :
«Nul ne peut faire la promotion ou la publicité d'un bien ou d'un
service fourni dans le cadre d'une activité commerciale en l'associant
directement ou indirectement à l'aide
médicale à mourir», et j'ajouterais «ni exiger des frais associés directement
ou indirectement à l'obtention de ce
soin». Ça viendrait, par exemple, permettre d'éviter que des frais pour la
location de salles soient exigés, ce qui était le cas, là, dans
l'article qui nous a tous choqués, là, la semaine dernière.
Il y a peut-être des
meilleures formulations que celle-là, mais je pense que, si on veut, d'un côté,
garder une certaine forme de souplesse par
rapport aux lieux, parce qu'il peut y avoir des circonstances particulières,
là, pour des citoyens, mais en même
temps éviter la monétisation, il faut que ce soit vraiment clair que ce n'est
pas possible d'exiger des frais de quelque manière que ce soit, pas tant
pour administrer le soin que... mais tout ce qui est connexe aussi, là, par
exemple la salle. Donc, c'est une formulation que je vous propose. Je vous invite
à ce qu'on se penche là-dessus.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
• (12 h 40) •
Mme Bélanger :
Bien, écoutez, c'est intéressant
à première vue. Je dis ça à première vue, en fait, mais qu'advient-il de
quelqu'un qui voudrait louer une chambre d'hôtel? Ça fait que, donc... ça fait
que... ou louer un chalet? Alors là, on rentre dans d'autres choses.
Mais, Mme la
Présidente, j'aime la façon dont vous amenez ça, j'aime l'énoncé, c'est
juste... peut-être juste revenir, parce que c'est en lien avec le soin et non
pas avec l'espace, là. Vous comprenez ce que je veux dire? Parce qu'il y a
quand même... C'est une situation réelle actuellement. Il y a des gens qui
louent des chambres d'hôtel. Il y a des gens qui ont loué des chalets. Alors,
on ne veut pas rentrer dans la vie privée des gens, là. Je veux dire, les gens
ont le droit de choisir le lieu puis de louer un chalet, par exemple, qui est
sur le bord de la mer. C'est des exemples, là. Ça existe. Puis des chambres d'hôtel
aussi, ça existe. Maintenant... Mais je comprends l'esprit de ce que vous amenez, là. C'est peut-être que, là... Peut-être
juste le rementionner, puis on pourra continuer de discuter à ce niveau-là,
mais je pense qu'on s'approche de quelque chose, là.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Allez-y.
Mme Labrie : Bien,
si je peux me permettre, à moins que je ne sois pas au courant qu'une telle
offre de service existe, là, dans les hôtels, ce qui est fort possible, parce
que, visiblement, on ne sait pas tout ce qui se passe quand quelqu'un, une famille loue, par exemple, une chambre d'hôtel pour
offrir l'aide médicale à mourir à quelqu'un, ce n'est pas un service
offert, tu sais, ce n'est pas l'hôtel qui propose ça. C'est-à-dire que l'hôtel,
peut-être, n'en entend jamais parler. La chambre est louée, ça se passe là,
même chose pour une location de chalet.
Donc, pour moi, c'est
quand même une notion différente que l'exemple qu'on a vu, où un centre
funéraire loue une salle en vue de... Puis je suis bien consciente aussi que
des centres funéraires louent des salles pour toutes sortes d'activités, des
fois, qui ne sont pas nécessairement en lien avec des funérailles, là. Mais,
pour moi, il y a une notion différente, là, là-dedans quand même, là.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre... Je veux juste vous
rappeler, parce que je regarde comme il faut, on est dans la loi... Là,
l'article 50, on l'insère dans la Loi concernant les soins de fin de vie.
Donc, c'est vraiment la commercialisation en lien avec les... Je veux juste
vous ramener sur l'amendement qui est proposé, là. Mme la ministre... Oui?
Mme Labrie : On est tout à fait au premier alinéa de
l'article 50.2, là, dans ce que je proposais tout à l'heure, là. Ça
me semble tout à fait présent dans cet endroit-là.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, est-ce que c'est possible de demander à
la députée de Sherbrooke de revenir sur sa proposition d'énoncé, puis je
laisserais la parole à Me Lavoie par la suite, si tout le monde est
d'accord, pour voir comment on peut intégrer ça, là? Je veux qu'on continue la
discussion autour de ça.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Donc, Mme la députée, vous voulez reformuler à
nouveau?
Mme
Labrie : Je vais... Oui, bien, je peux relire. Puis moi, je
suis souple sur cette formulation-là, là. C'est une idée que je lance, donc, d'ajouter, à la fin de ce
premier alinéa, «ni exiger des frais associés, directement ou
indirectement, à l'obtention de ce soin». Je
pense qu'on vise tous la même chose, là, en ce moment, puis c'est... Pour moi,
de contrer la promotion ou la publicité ne sera pas suffisant.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, j'y vais très,
très spontanément, là. Je pense, les autres collègues vont intervenir. J'aime particulièrement cet énoncé-là, là, «ni
exiger des frais à l'obtention de ces services ou de ces soins». C'est
juste sur le mot «direct et indirect», parce que, là, «indirect», la location,
c'est indirect, mais le soin, ça, c'est direct. Vous comprenez? C'est juste là, là. Parce que, tu sais, les mots... Mais, sur
le concept de «ni exiger des frais à l'obtention des soins et services»,
je suis tout à fait d'accord, c'est un service public, tout à fait d'accord
avec ça. On peut... Ce serait difficile de faire autrement.
Mme Labrie : Ma crainte si on ne
mentionne pas la question de frais indirects, c'est que... Par exemple, pour le
cas du salon funéraire, là, la semaine dernière, il prenait bien soin de
mentionner — parce
qu'il le savait, qu'il ne peut pas exiger de frais pour l'administration de
l'aide médicale à mourir, puis il le mentionnait très clairement, que c'était
pour la location de la salle, les frais — qu'il n'y avait pas du tout
de frais pour le soin. Mais c'est vraiment connexe. Donc, je pense qu'il faut
trouver une manière. Puis ce n'est peut-être pas les bons mots, mais il faut
trouver une manière de contrer ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Oui, allez-y.
Mme Maccarone : Malheureusement, le
propos de la collègue ne rejoint pas mes préoccupations, ça fait que je suis
désolée de ça. Parce que, de toute façon, dans cet article... Puis je veux
renchérir, là, je pense que nous avons une responsabilité de faire le débat sur
le 4 avant de faire le débat ici, parce qu'on ne fait pas des choses en ordre.
Nous sommes en train de dire qu'on veut éviter la commercialisation puis la
promotion des gens qui le font puis que... Parce qu'on parle des lieux, mais on
n'a pas adressé les lieux. Alors, ça, pour moi, c'est bizarre, parce qu'on ne
fait pas les choses en ordre.
J'ai une grande préoccupation en ce qui concerne
les lieux. Puis je comprends que, oui, ça se peut qu'il y ait des gens qui
utilisent des chambres d'hôtel, mais ça reste qu'à quelque part ça, c'est à
l'encontre de la loi, parce que la loi parle des établissements. Ça fait que,
si nous avons une ouverture de jaser de ça, nous devons le faire, mais on a une
responsabilité de faire ce débat bien comme il faut, parce qu'on veut éviter
que le Québec devienne un paradis de «viens ici, vous pouvez avoir accès à
l'aide médicale à mourir n'importe où, comme vous voulez», comme dans un centre
de bowling, comme dans un zoo, comme n'importe où. Puis on veut éviter ça, il
me semble.
Puis, juste dans cet article, on continue de
parler d'une activité commerciale. Alors, encore une fois, ça va à l'encontre
du sens de ce que nous souhaitons accomplir. Ça fait que, oui, pour éviter la
publicité puis la promotion, 100 % derrière ça, mais on n'adresse pas la
commercialisation puis la monétisation, puis c'est ça qu'on souhaite éviter. Puis je comprends la nature de la
proposition qui vient d'être faite, mais, à quelque part, recevoir l'aide
médicale à mourir d'un professionnel de la santé ne devrait jamais engendrer
des frais.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : C'est un peu plus
compliqué, là, ce matin. O.K. Je vais laisser la parole à Me Lavoie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Térésa) : Oui. En fait, je vais reprendre un peu mon
explication de tout à l'heure sur l'article 4, là, parce que
même... la pratique, aussi, s'est développée, là, depuis neuf, 10 ans... huit,
neuf... — huit
ans? — en
tout cas, huit ans. Donc, juste pour revenir
sur l'article 4, le deuxième alinéa, qui prévoit des lieux où peut être
offerte l'aide médicale à mourir,
c'est vraiment les lieux de base, là, minimaux où une personne est en droit de
s'attendre à recevoir l'aide médicale à mourir, donc les établissements,
les maisons de soins palliatifs puis à domicile. Ça n'exclut pas... La loi,
elle n'exclut pas la possibilité que l'aide médicale à mourir soit administrée
dans d'autres lieux que ceux-là.
Pour l'instant, ce qu'on voit de la pratique, ce
qui se dégage, c'est que la plupart des administrations d'aide médicale à mourir
sont faites dans ces trois lieux-là, là. Je ne sais pas si le ministère
pourrait confirmer avec des données plus précises, peut-être, mais ce n'est pas
la... C'est la minorité des cas, là, où l'aide médicale à mourir n'est pas
administrée dans ces lieux-là. Puis je pense que, dans les cas où c'est
administré dans des... puis je ne veux pas m'avancer,
là, sur ce sujet-là, mais c'est des cas très particuliers, là, de personnes qui
avaient une profession particulière puis qui veulent que leurs derniers
moments de vie se produisent dans un endroit qui reflète leur vie, donc, en
lien avec le respect de leur volonté puis l'autodétermination.
Moi, à ce stade, sur le plan juridique, je ne
peux pas vous... je ne peux pas... je ne peux pas dire que la loi interdit
l'administration de l'aide médicale à mourir dans d'autres lieux que ceux qui
sont spécifiés à l'article 4, là. Oui,
ils sont nommés, ces lieux-là, mais on doit l'interpréter comme les lieux
minimaux, là, planchers où une personne est en droit de s'attendre
qu'elle peut recevoir l'aide médicale à mourir.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Le député des Îles-de-la-Madeleine.
• (12 h 50) •
M. Arseneau : Oui, Mme la
Présidente. C'est un peu difficile pour des gens qui ne sont pas légistes ou
avocats d'y aller avec un propos diamétralement opposé à la légiste, qui vient
de nous donner son orientation, mais je dois exprimer ma stupéfaction devant le
fait que l'on puisse interpréter de façon aussi large un article aussi précis,
un article, en quelques mots, qui identifie trois lieux, trois lieux qui sont
définis de façon claire, nette et précise par une multiplicité de documents.
Et, si la question d'établissement ne pose pas problème, si la notion des
maisons de soins palliatifs ne pose pas problème, on semble dire que la
question de domicile, elle, elle est ouverte.
Le Code civil, à ce que je sache, définit de
façon assez précise ce qu'est un domicile, et je vois mal comment on peut
interpréter la loi autrement qu'à travers la notion généralement reconnue du
domicile au sens du Code civil, donc, la résidence, c'est-à-dire le lieu
habituel de résidence. Et, à ce que je sache, et ça, ça me heurte profondément,
de suggérer que le salon funéraire pourrait être associé au lieu habituel de résidence
d'un usager, ça me semble réellement abusif.
Et j'aimerais minimalement que l'on puisse avoir des avis, disons, plus élargis
sur cette définition-là et sur ce qu'avait à l'esprit le législateur au
moment de l'adoption de ce projet de loi là.
Et, à mon sens, si on nomme quatre... ou trois
lieux, ils deviennent identifiés de façon exclusive, parce que, si on avait voulu dire, de façon générale, qu'il
appartient au bon gré de la personne de choisir le lieu où elle veut
obtenir ses soins, on aurait pu le préciser de façon très, très claire :
Le domicile ou tout autre endroit choisi par le prestataire... par le
bénéficiaire.
Alors, moi,
je pense que c'était exactement le contraire de ce qu'on voulait faire dire à
la loi aujourd'hui. Et on ne peut pas, aujourd'hui, dire : Selon la
pratique qui s'est développée, vraisemblablement en contravention avec la loi, bien, aujourd'hui, on va reconnaître que cette
pratique-là, dans les hôtels, dans les différents endroits qu'on peut
louer, elle devient... elle a force de loi.
Moi, encore une fois, je ne suis pas juriste,
mais je pense qu'on a besoin d'un éclairage beaucoup plus large là-dessus,
parce que ça me semble véritablement poser problème.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la Présidente,
j'ai un profond malaise. Je dois mentionner qu'on est en train de parler de l'article 4 qui a été adopté par les gens
qui ont participé à cette séance au moment où l'article 4 a été adopté.
Donc, premier malaise. On peut y revenir, tout est possible dans la vie, mais
j'ai quand même un malaise qu'on n'ait pas réagi à ce moment-là, avant, alors
qu'on a adopté collectivement cet article.
J'aimerais aussi souligner que Mme Hivon,
qui a travaillé une grande partie de sa vie sur la loi, et donc la loi actuelle des soins de fin de vie, qui est toujours
en vigueur, avait quand même mentionné, en 2013, que, par «domicile», entre guillemets, je peux préciser, c'est
ce qu'elle avait mentionné... qu'on entend «tout lieu qui est situé à
l'extérieur d'une installation
maintenue par un établissement ou d'un local tenu par une maison de soins
palliatifs ou un établissement».
Donc, déjà, à ce moment-là, la discussion avait été faite sur la notion plus
élargie. Alors, je vais quand même le
mentionner, c'était l'interprétation. C'est entre guillemets. C'est ce qu'elle
avait mentionné lors des travaux, en 2013.
Maintenant, là, je veux juste qu'on revienne,
là, parce qu'honnêtement... Je ne sais pas si c'est dans la façon de faire, mais on est en train de discuter d'un
article, alors qu'on est sur un amendement. Alors, il y a deux choses.
Est-ce que cet amendement-là, donc... Moi,
je veux juste comprendre, là, la procédure en lien avec ça, là. Là, on est en
train de parler de la publicité, de
la commercialisation, mais je comprends qu'il y a un autre enjeu, là, qui vient
d'arriver aujourd'hui, qui est en lien avec les autres lieux, c'est ce
que je comprends, autres que les trois, là, qu'on a mentionnés. Alors, il va
falloir qu'on regarde comment on essaie de débloquer cette situation-là, mais
là on est... C'est un peu difficile à suivre parce qu'on travaille sur deux,
trois articles en même temps puis là on était même rendus dans le tourisme. Puis vous comprendrez qu'un des critères... Le
tourisme... Un des critères, c'est d'être détenteur d'une... de la RAMQ.
Ça fait que, là, attention, là. Je trouve... Personnellement, j'ai de la
difficulté à suivre, là, parce qu'il y a quelque chose au niveau de la
procédure, là, qui m'interpelle ce matin.
Maintenant, là, on a un amendement sur la table,
alors je voudrais peut-être juste voir qu'est-ce qu'on fait avec cet
amendement-là. Et on...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Juste avant de poursuivre, je comprends qu'on déborde un
peu, mais je veux quand même vous ramener à l'amendement. L'amendement, il est
sérieux. Il fait suite, on le sait, à certaines discussions qu'il y a eu...
certains articles qu'il y a eu dans les médias, mais je veux qu'on le ramène à l'essence de ce qui a été déposé comme amendement,
donc la partie qui est plus mercantile. C'est ce que... Je lis le même amendement que vous, là, soit dit en passant. M.
le député... Et je vous rappelle que, dans les procédures, vous avez
tous, chacun, un temps pour discuter des amendements, un certain temps qui est
calculé. Allez-y.
M. Arseneau : Tout à fait. Alors, je
voudrais juste clarifier une chose. Si, aujourd'hui, il est... on discute de
l'article 4, c'est que l'amendement déposé par la ministre aura pour effet
de nous permettre d'interpréter de façon extrêmement large l'article 4,
qui a été adopté non pas par nous, là, dont on a convenu, mais un autre groupe
de parlementaires à un autre moment. Ça fait que moi, je ne veux pas rentrer
dans l'idée, là, même si on peut supposer quel était l'esprit dans lequel ça a
été adopté... Puis on vérifiera les citations qu'on nous a servies tout à
l'heure.
Mais ce que je veux dire, puis là je suis sur
l'amendement, l'amendement, on l'a dit tout à l'heure, vient, selon ce qu'on peut comprendre, nous permettre
d'interpréter l'article 4. Bien, il est normal qu'on discute de
l'article 4 puis du sens élargi qu'on semble vouloir
lui donner aujourd'hui, sans aucun débat, suite à l'article qui a été publié il
y a une semaine. C'est pour ça qu'on n'en
parlait pas en 2013, puis c'est pour ça qu'on n'en parlait pas en 2018, puis
c'est pour ça qu'on n'en parlait pas l'année passée, parce qu'on vient de
découvrir, de façon publique, que le principe de l'article 4 de la loi
semble jouir d'une... en fait, d'une interprétation très, très, très élargie.
Et là, aujourd'hui, ce qu'on viendrait
dire : C'est correct que ce soit élargi. C'est correct que le domicile, ce
soit le salon funéraire, ou le salon de bowling, ou le salon de massage, ou peu
importe l'endroit où on choisira, qui reflète,
là, les valeurs, puis les intérêts dans la vie, puis l'atmosphère qu'on
voudrait se donner. J'ai un problème avec cette interprétation-là et
j'ai un problème aussi, puis on pourra peut-être y revenir plus tard, avec la
question de l'éthique qui est liée à tout ça
dans la prestation de soins. Que l'on puisse décider de faire un rendez-vous ou
une fête, toutes sortes de commémorations dans les heures qui précèdent
l'administration des soins de fin de vie, j'en suis. Qu'on le fasse précisément
à... dans... Qu'on administre ces soins-là un peu partout, dans les hôtels, et
tout ça, je pense que ce débat-là n'a pas été fait, en tout respect.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, je vais demander à
Me Lavoie de répondre, mais je vais y revenir après.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Térésa) : Oui. En fait... Je vais réfléchir à comment je
vais bien l'exprimer pour être sûre que je sois claire. Je comprends ce que vous mentionnez par le fait qu'on interprète
largement le mot «domicile», mais ce n'est pas... ce n'est pas par cette voie-là qu'on conclut que
l'AMM, l'aide médicale à mourir, peut être administrée dans d'autres
lieux.
L'article 4, alinéa deux, quand il
mentionne des lieux, ce sont des lieux où une personne est en droit de s'attendre à recevoir l'aide médicale à mourir.
L'intention du législateur, j'ai fait quelques vérifications, n'a jamais
été, dans le cadre de la Loi concernant les soins de fin de vie, de limiter les
lieux où peut être administrée l'aide à mourir. L'article 4,
alinéa deux, est écrit comme cela pour venir mentionner que les soins de
fin de vie sont administrés dans ces lieux-là, et la personne qui est en... la
personne qui demande l'aide médicale à mourir est en droit de s'attendre à recevoir les soins dans ces endroits-là. Mais ça
n'exclut pas la possibilité ni la faisabilité d'administrer l'aide
médicale à mourir ailleurs.
C'est certain
qu'il y a d'autres règles qui peuvent s'appliquer à la pratique médicale. Le
soin doit toujours être administré dans un contexte de sécurité. Il faut
que ce soit fait de façon sécuritaire. Il faut assurer la qualité du soin. Il
faut que ce soit fait de façon éthique aussi. Et c'est dans d'autres textes,
d'autres normes qu'on peut retrouver ces éléments-là. Peut-être que ce serait
possible de compléter l'explication par Dr Moreau, mais, sur le plan juridique,
l'article... Ce n'est pas la notion d'à domicile qu'on interprète, c'est plutôt
que cet article-là n'avait pas pour but de déterminer de façon exclusive des
lieux où l'aide médicale à mourir peut être administrée.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Alors, sur ces paroles et compte tenu de l'heure, ça va nous permettre de
réfléchir pendant les prochaines heures, pendant l'heure du dîner, alors, je
vais suspendre jusqu'à 14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 h 03)
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission
des relations avec les citoyens reprend, donc, ses travaux. J'espère que vous
avez eu le temps de prendre une petite bouchée, vous sustenter.
Nous allons donc poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant
les soins de fin de vie et d'autres
dispositions législatives. Avant la
pause du midi, nous en étions, donc, à un amendement qui a été déposé par la ministre à l'article 38. Je
poursuis les interventions. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien, je ne
veux pas repartir le débat que nous venons d'avoir ça fait juste une heure, mais je veux quand même renchérir sur le
fait que... Bien, encore une fois, je trouve que l'amendement est bon,
dans le sens que, oui, on veut éviter la publicité, mais je reviens à l'effet
que ça n'adresse pas, malheureusement, la commercialisation
puis la monétisation, même que, dans l'article, on parle de... dans un cadre
d'activité commerciale.
Puis je reviens aussi sur le fait que j'ai
l'impression qu'on ne fait pas les choses en ordre. Je souhaite qu'on fait un
débat sur l'article 4. Puis j'ai entendu ce que la ministre, elle a dit
avant la pause. On n'a pas traité l'article 4. On n'a pas voté sur
l'article 4. L'article 4 de la loi ne figure pas dans le projet de
loi. Je sais, c'est compliqué. Nous aussi,
on se perd, des fois, avec tous les articles, mais on ne modifie pas, dans le
fond, l'article 4 dans le projet de loi n° 11.
Alors, je
pense que c'est pour ça qu'évidemment on souhaite faire un débat, mais un débat
qui est sain là-dessus, parce que, si nous allons poursuivre avec
l'amendement qui est proposé par Mme la ministre, bien, évidemment, je souhaite
avoir des modifications. Mais je pense que ça va être important qu'on vide la
question en ce qui concerne l'article 4, parce que la lecture de la loi...
Puis
j'ai aussi entendu les explications de Me Lavoie. Pour moi, vraiment, c'est
clair, c'est le sens du législateur. Si on
voulait avoir plus de flexibilité... J'ai assez d'expérience, maintenant, dans
mes quatre ans... On utilise la terminologie
comme «notamment», etc. On n'a pas fait ce choix-là, puis, je pense, c'était
pour des bonnes raisons, puis c'est
parce qu'on veut éviter des dérives. On veut éviter des dérives parce qu'on
veut, évidemment, à tout prix... J'ai utilisé l'exemple d'un zoo, par
exemple, mais ça peut être vraiment n'importe où, ça peut être dans un parc.
Puis on ne veut pas qu'il y ait des témoins,
par exemple. C'est des choses qui sont difficiles à régler puis à gérer. Puis
ce qui s'est passé, malheureusement, dans les nouvelles la semaine
passée, ça a quand même amené de la lumière, des dérives en ce qui concerne
l'application de la loi. Puis je pense que nous avons une responsabilité de
parler de l'application de la loi, parce que, dans le fond, si on applique la
loi, si on reste à l'intérieur des applications des articles qui sont
présentement en vigueur, bien, on n'aura pas le besoin de parler et de faire le
débat.
Moi, ma compréhension
de la façon que ça se passe actuellement sur le terrain, puis ce n'est pas
parce que quelqu'un souhaite mal faire, c'est qu'actuellement il y a des
dérives. Actuellement, ça se fait qu'il y a des personnes qui reçoivent l'aide
médicale à mourir dans un continuum de soins. Ils le font dans une chambre
d'hôtel, mais une chambre d'hôtel, ce n'est pas un domicile, à moins que vous
êtes une personne très aisée, puis ça fait partie de votre vie, puis là vous
vivez dans l'hôtel, mais rares est ces personnes. Je pense qu'on ne parle pas
de toutes ces vedettes-là qui ont ces moyens
de faire ceci. Alors, ce n'est pas votre domicile, c'est une chambre d'hôtel.
Puis je comprends la complexité de vouloir faire ce choix, mais ça reste
que c'est un acte illégal en ce qui concerne l'application de la loi.
Ça fait que, si on
souhaite ouvrir le débat pour le 4, j'ai des suggestions qui restent à
l'intérieur de ceci mais qui amènent un peu, comme le député des Îles-de-la-Madeleine
avait proposé... Je trouve que c'est une idée que nous pouvons aborder en ce
qui concerne une modification à l'article 4 de la loi, pas le projet de
loi, pour venir baliser l'amendement de la ministre pour l'article 38.
C'est de s'assurer que chaque établissement aura une salle prévue. C'est un moyen pour nous de s'assurer que notre
réseau public aura les moyens de rejoindre les demandes des personnes.
Puis ça n'empêche personne, la veille, la semaine précédente, parce qu'il y
aura quand même une planification de la façon
qu'ils souhaitent quitter... ça ne leur empêche pas de tout organiser ce type
d'événement, mais qu'au moins nos établissements publics auront prévu
cet espace-là.
Puis l'autre
suggestion que j'aurais, pour la considération des membres autour de la table,
c'est parce que j'entends aussi qu'on souhaite avoir une certaine souplesse.
Mais, à quelque part, je pense qu'on a une responsabilité aussi de mettre en
place des balises, parce qu'il y a quand même un code d'éthique à suivre, puis
je pense que nous avons une responsabilité
d'amener quand même des recommandations. Mais on peut interpeler peut-être la
Commission sur les soins de fin de vie, qui pourra donner un feu vert à des
endroits qui sont peut-être souhaités ou demandés par les personnes concernées.
Ça aussi, ça peut... ça pourra faire partie d'un amendement potentiel en ce qui
concerne l'article 4. Ça amène quand même un encadrement en ce qui
concerne ces demandes-là. Et, pendant que nous faisons ça, bien, en même temps, ça veut dire : On interdit des
emplacements, comme les salons, de poursuivre, parce que, pour mettre
les choses au clair, un salon funéraire n'est pas un établissement, n'est pas
un établissement, n'est pas un domicile, n'est pas un des locaux des maisons de
soins palliatifs.
Alors, mon
interprétation, c'est que ça ne s'applique pas à eux. Ils ne peuvent pas
poursuivre avec ceci. Encore une fois, avec beaucoup de compassion puis
d'empathie, je comprends le désir de vouloir respecter les choix des personnes
ainsi que le médecin qui a fait le choix de procéder à l'acte à l'intérieur du
salon, mais c'est dans l'encontre de la loi. Si nous souhaitons appliquer la
loi, faisons-le comme il faut. Si nous souhaitons avoir un débat en ce qui concerne les endroits, bien, peut-être,
comme société, nous sommes rendus là, et il faudra faire le débat. Je
pense qu'on mérite de faire ça, en tout cas, parce que, comme je dis, tout
établissement...
• (14 h 10) •
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Je
vais vous préciser qu'il vous reste trois minutes sur l'amendement.
Mme Maccarone :
Parfait. Bien, je vais laisser la
parole aux autres, peut-être, pour une réponse, mais je dévoile un peu mes cartes, Mme la Présidente. Puis j'aurai
des amendements, mais je vais laisser Mme la ministre poursuivre.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Avant
de vous laisser la parole, je veux juste vous rappeler, pour le bénéfice
de toutes et de tous, qu'en fait on a ajouté un article... un amendement, on a
fait un amendement à l'article 4, le 4.1, si vous vous rappelez bien, là.
Ça remonte à il y a quelques journées, d'ailleurs, mais je voulais juste vous
le préciser. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, je n'ai pas grand-chose d'autre à
ajouter à ce stade-ci. J'ai dit ce que j'avais à dire ce matin. Pour moi,
l'article qui est sur la table actuellement, il est très important sans
considération au lieu. Parce qu'on parle de deux choses actuellement. Donc, on
parle de lieu, et, dans ce contexte-là, je suis ouverte à réouvrir
l'article 4, mais actuellement ce que nous avons comme amendement, que
j'ai déposé, c'est un amendement qui est général et qui est sur la
commercialisation, la promotion et la publicité. Maintenant, on peut changer
des mots à l'intérieur de ça, mais je pense
que c'est très important, ce matin, on a pris beaucoup de temps, dans une
perspective d'efficacité, de disposer de cet article, et j'annonce qu'on pourra
réouvrir l'article 4 pour préciser les différents éléments que nous avons
discutés aujourd'hui.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement? Il vous reste 1 min 50 s.
Mme Maccarone : Oui,
mais, avant d'écrire un amendement ou de faire une proposition, est-ce qu'il y
aurait moyen, dans le premier paragraphe, de reformuler pour enlever au moins
les activités commerciales : «Nul ne peut faire la promotion ou la
publicité d'un bien ou d'un service en l'associant directement ou indirectement
à l'aide médicale à mourir»? Tu sais, c'est parce qu'on parle d'enlever la
commercialisation. On parle de ne pas avoir la marchandisation de l'acte, parce
qu'on ne veut pas que ça fait partie de l'offre de service puis on veut à tout
prix, je pense, éviter que les personnes qui souhaitent avoir accès à l'aide
médicale à mourir... qu'il y ait des frais associés à ça. Parce que, comme je
dis, je ne suis pas contre. Je trouve que les sanctions, les amendes sont bien.
Ce n'est pas que... pas une question d'être
contre l'article, c'est plutôt que je trouve qu'on fait fausse route parce
qu'on fait référence à des activités commerciales, puis je pense que
c'est ça qu'on veut éviter.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : ...une grave erreur de retirer «dans le cadre d'une
activité commerciale». Je veux juste être sûre de la compréhension des mots.
C'est justement pour éviter ce que la députée de Westmount—Saint-Louis
mentionne. Je pense qu'on se rejoint tout à fait, là, sur l'intention. Mais ce
que ça veut dire, cet article-là, c'est : Nul ne peut faire la promotion. Promotion, là, on le sait, donc, c'est
promouvoir, donner des rabais, donner des avantages. «Nul ne peut faire la promotion ou la publicité
d'un bien ou d'un service fourni dans le cadre d'une activité
commerciale en l'associant —
le reste de la phrase est important — directement ou indirectement à l'aide médicale
à mourir.»
Et,
ce matin, je rappelle que notre collègue députée de Sherbrooke a aussi fait une
intervention à ce niveau-là, que je
trouvais fort intéressante, pour venir préciser la question plus pécuniaire.
Alors... Mais je pense qu'il faut absolument garder cette phrase-là, là,
«d'un service fourni dans le cadre d'une activité commerciale», parce que ça
veut dire que... Quelqu'un fournit des activités commerciales autres, peu
importent les activités commerciales, il pourrait, dans ce contexte-là,
associer un service d'aide médicale à mourir. On ne veut pas que ce soit fait
comme ça. C'est pour ça que la phrase, pour
moi, elle est très claire et va dans l'esprit de ce qu'on souhaite, là, de ce
que j'ai entendu aujourd'hui.
Ça fait que moi, je
pense que la phrase, elle est claire. Ce qu'on veut, là, c'est : On ne
veut pas de promotion, on ne veut pas de
publicité et on ne veut pas qu'il y ait de l'argent qui soit fait avec ça. Ça
fait que ça, pour moi, là... Je le résume très, très simplement, là,
mais c'est ça, là. Alors, voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : ...la
parole. Je vous rappelle qu'il vous reste 45 secondes. Oui, si vous voulez déposer un amendement, il faut le
faire dans ces 45 secondes là. Puis je vais prendre d'autres
interventions s'il y en a d'autres. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui. Bien, je pense que c'est parce que la définition de
«promotion» et «publicité», c'est ça, pour
moi, ce n'est pas assez large. Tu sais, il faudrait éviter aussi d'utiliser une
terminologie de commercialisation et monétisation. C'est ça que je
souhaiterais. Puis je vous dis que j'ai l'intention de déposer un amendement,
mais, pendant que nous sommes en train de le préparer, on pourra continuer le
débat avec les autres collègues.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien,
j'ai entendu l'ouverture de la ministre. Donc, j'aimerais savoir... peut-être
clarifier : Est-ce qu'elle veut que je
formule... que je rédige moi-même l'amendement ou est-ce que son équipe
souhaite le faire? Et puis, si elle est ouverte à ce qu'on... bien, le
sous-amendement, en fait, et, si elle est ouverte à ce qu'on le fasse, je
mentionnerais que moi, je préfère toujours, pour... quand il est question
d'amendes, là, ou de montants, qu'on ajoute une
clause d'indexation par rapport à ça, tant qu'à y être, pour que les montants
suivent la hausse du coût de la vie. Donc, j'aimerais juste savoir si je
prépare moi-même la rédaction ou si elle souhaite le faire.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : ...d'entrée de jeu, dès que vous avez mentionné ça ce
matin, j'ai trouvé ça intéressant, parce que
ça venait, je pense, dans l'esprit de ce qu'on souhaite. Vous aviez parlé de
nul... «ni exiger des frais à l'obtention de services indirects ou directs de soins», là. Mais je pense que... Moi,
je suis ouverte à qu'il y ait un amendement, bien sûr, puis, si vous souhaitez le porter, bien... On
travaille... (panne de son) ...actuellement. On pourrait vous proposer quelque
chose.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Alors, je pense qu'à ce moment-ci... Est-ce
que vous voulez qu'on fasse une pause, Mme la députée de... rappelez-moi votre
circonscription... D'Arcy-McGee?
Une voix :
...
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Alors,
à ce moment-ci, on va prendre une pause pour rédiger. Merci.
(Suspension de la séance à
14 h 16)
(Reprise
à 14 h 33)
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous allons
reprendre nos travaux. Au moment de prendre
une petite pause, nous en étions au dépôt d'un sous-amendement. Mme la
ministre, je vais vous laisser lire le sous-amendement. C'est...
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Je m'excuse. Alors, Mme la députée de
Sherbrooke, c'est... c'est votre sous-amendement, alors je vais vous laisser le
lire.
Mme Labrie : Merci,
Mme la Présidente. Mais je remercie quand même la ministre et son équipe parce
que c'est eux qui en ont fait la rédaction
pour s'assurer que ce soit conforme. Donc, je vous lis ça, article 38,
article 50.2 de la Loi
concernant les soins de fin de vie : Insérer, à la fin du premier alinéa de l'article 50.2 de la Loi
concernant les soins de fin de vie,
proposé par l'article 38 du projet de loi, «de même qu'exiger toute somme
liée directement ou indirectement à l'obtention d'une telle aide».
Puis, juste pour que
l'intention du législateur soit vraiment claire et limpide, l'objectif de cet
amendement-là, c'est d'éviter toute forme de
monétisation, là, de commercialisation d'un service lié avec l'aide médicale à
mourir, par exemple charger des frais pour la location d'une salle où
serait administrée l'aide médicale à mourir. C'est quelque chose qu'on souhaite
explicitement éviter avec cet... ce sous-amendement. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Est-ce que j'ai des interventions sur le
sous-amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui, mais ma proposition sera... Parce que je remercie la
ministre pour son ouverture de pouvoir continuer le débat en ce qui concerne l'article 4.
Je trouve qu'on ne fait pas fausse route de vider la question et de peut-être
mettre en place des balises en ce qui concerne ce sujet, que je sais fort
important pour tout le monde autour de la
table. Ça fait que... Mais... Parce que, vraiment, nous sommes en train
d'adopter et de penser d'adopter un amendement qui aura peut-être des
répercussions suite aux discussions que nous aurons au débat sur
l'article 4 puis les modifications que
nous souhaitons faire. Ça fait que je propose aux membres de la commission
de... Je ne suis pas contre le
sous-amendement en question, mais je propose qu'on suspend l'adoption de cet
article qui est introduit pour être... jusqu'à tant que nous terminons
au moins le débat en ce qui concerne les modifications que nous souhaitons
peut-être pour l'article 4, que nous allons rouvrir prochainement.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, je ne suis pas en faveur de réouvrir
l'article 4. C'est l'article 50 qui est sur la... l'article 50
et l'article 38, là, qui introduit l'article 50, qui est sur la
table, et je pense que le fait de continuer à parler de l'amendement en lien
avec cet article n'influence en rien l'article 4, qui est une autre chose
où... J'ai tantôt manifesté, et je l'ai mentionné au micro, que nous allions
réouvrir l'article 4, mais je veux qu'on termine cet article-là. Puis,
pour moi, il n'y a pas de lien. On parle ici d'activité commerciale, de
publicité, de promotion. Là, on vient d'intégrer
un nouvel amendement qui nous est proposé sur... un sous-amendement qui nous
est proposé concernant les sommes qui pourraient être demandées. Alors,
moi, je suis tout à fait à l'aise avec ce qu'il y a là.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Est-ce
que j'ai d'autres interventions? Je vais juste... Avant de faire... de
vous laisser la parole, il y a une petite correction de forme parce que nous
sommes sur un sous-amendement. Il faut faire référence à l'amendement. Donc, le
texte devrait se lire : «Proposé par l'amendement à l'article 38»,
d'accord, donc, «proposé par l'amendement à l'article 38», parce qu'on est
dans un sous-amendement. Un sous-amendement, ça amende un amendement. M. le
député de... des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Oui. Bien, en fait, j'avais plutôt tendance à appuyer ma collègue du Parti
libéral du Québec qui souhaitait la suspension de la discussion sur cet article
pour la raison suivante, c'est qu'on n'a peut-être plus besoin de cet... de ce sous-amendement ou de cet amendement si
l'article 4 est corrigé. En d'autres mots, si l'objet de la
discussion, c'est les lieux, et qu'on règle la question du lieu, et que les
lieux demeurent des lieux qui ne sont pas propices
à en faire une entreprise à but lucratif, est-ce qu'on a besoin de parler
ensuite de promotion et de monétisation? À ce que je sache, le... les maisons de soins palliatifs ne font pas ni
promotion ni profit sur ces matières, même chose pour les installations
du réseau de la santé, évidemment, le domicile non plus s'il est la propriété
de celui qui demande les soins de fin de
vie. Alors, c'est pour ça que je... plutôt... Je serais plutôt en accord avec
la suspension, là. Je voulais juste mentionner ça, que cet article-là...
Dépendamment des changements qui pourront être ou pas proposés à
l'article 4, ça peut rendre cet article dont on discute caduc ou, disons,
superfétatoire.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : ...interventions? Il n'y a pas d'autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
Juste pour revenir à la charge, parce que... Juste pour revenir à la charge,
c'est... Évidemment, c'est la raison que je
souhaitais juste le suspendre, pas parce qu'on ne va pas nécessairement
l'adopter. Et, encore une fois, ce
n'est pas une question d'être contre la proposition de ce qui est dans... ni
dans le sous-amendement ni dans
l'amendement, mais c'est parce qu'on parle, ici, on fait référence qu'on peut
quand même poursuivre à faire l'acte. Ce n'est pas balisé, puis ça se
peut qu'il y aura quand même des changements. Puis c'est pour ça, je pense, que
c'est important, parce qu'on n'empêche pas nécessairement la poursuite de le
faire. Ça fait que c'est ça, l'impression.
Puis je
comprends qu'il n'y aura pas de frais, je comprends qu'il n'y aura pas de
publicité, je comprends qu'on ne fera
pas la promotion, mais ça reste que ça n'empêche pas un salon funéraire,
présentement, de procéder, sans frais,
mais de l'offrir. Mais il y aura... sans frais, sans publicité, mais ça reste
qu'on rouvre la discussion, puis ça se peut que ça va changer lors du débat en ce qui concerne la définition de
c'est quoi, des établissements, domicile, etc. Ça fait que c'est la
raison que je pensais qu'on... Faisons des choses en ordre. Ce n'est pas une
question de dire que ce n'est pas bien, c'est juste que ça se peut qu'il y aura
des modifications par la suite.
J'ajouterais que, tu sais, comme par exemple,
quand on parle des établissements, Mme la Présidente, on a déjà fait le débat,
surtout quand on a parlé de nos maisons des soins palliatifs, par exemple,
parce qu'on sait qu'il y a quand même une politique, puis une politique est
affichée, puis pour des bonnes raisons, puis on a fait, là... On a même eu le débat. On a discuté de, dans chaque
établissement, est-ce que ça va être écrit, sur leurs politiques, que
c'est quand même un soin qui est maintenant offert. Bien, ce n'est pas quelque
chose que nous allons voir partout, dans un parc, dans une chambre d'hôtel,
dans un salon funéraire. Ça fait que, voilà, c'est la raison pour laquelle que
je trouve qu'on ne fait pas fausse route juste à le suspendre pour terminer le
débat ailleurs.
• (14 h 40) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur le
sous-amendement de la députée de Sherbrooke?
Alors, si je n'ai pas d'autre intervention, nous allons procéder dans l'ordre,
c'est-à-dire, nous allons placer aux voix le sous-amendement. Est-ce que
le sous-amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Nous revenons à l'amendement. Donc, est-ce que j'ai
d'autres interventions sur l'amendement tel
que sous-amendé? Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée
de...
Des voix : ...
Mme Prass : O.K. Oui, excusez-moi.
Alors, je veux juste comprendre une chose. Excusez-moi. Donc là, le
sous-amendement de la députée de Sherbrooke, je pense, vient remplir un vide.
Par contre... Parce que, quand on dit :
On ne peut pas faire la promotion, la publicité, ça ne veut pas dire qu'on ne
peut pas l'offrir, donc, encore une fois, parce qu'on parle... Je pense, on comprend cet amendement pour faire référence
aux endroits qui ne sont pas prévus, comme les établissements, les
hôpitaux, le domicile en tant que tel, donc, avant... Parce que, là, encore une
fois, on n'est pas à l'amendement... on n'est pas à l'article 4.
Donc, je pense qu'il y aurait peut-être
également... Excusez-moi. Je vais juste le réouvrir pour que je puisse bien le voir. C'est beau. Je pense qu'il y aurait
quand même encore une précision à amener, à faire pour que... en plus de
l'amendement de la collègue, pour simplement annuler l'offre en tant que telle,
donc : «Nul ne peut faire l'offre, la promotion ou la publicité», parce
qu'on parle d'activité commerciale, encore une fois.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Je n'ai pas de
commentaire à ce sujet-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Pas de commentaire.
Mme
Bélanger : Je pense que le mot, pour moi, «promotion», promouvoir
quelque chose, c'est mettre en place une...
un ensemble de stratégies pour faire une offre. Alors, je pense que le mot
«promotion», pour moi, englobe toutes les stratégies, là, de promotion
d'un produit, si on veut se sortir de l'aide médicale à mourir pour bien
comprendre, là. Ça fait que, pour moi, le mot «promotion» est très englobant
puis le mot «publicité» aussi. Ça fait référence à toutes les stratégies de
marketing qui pourraient exister.
Mme
Prass : Parce qu'il y a une distinction à faire également,
parce que, là, on veut... Par exemple, on a passé l'article pour dire,
quand on est dans un établissement de santé, qu'il y aura... pas une publicité,
mais il y aura un affichage avec l'offre... l'aide médicale à mourir. C'est
quoi, la distinction, pour vous, entre ça et faire la promotion?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Je n'ai pas de
réponse particulière par rapport à ça, là. Je demanderais peut-être à
Me Lavoie de préciser.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Térésa) : Oui. Je cherche sur mon portable un document que j'avais ce
matin. Puis je m'attendais à avoir la réponse, donc... la question. Donc, je
veux juste essayer de retrouver mon document. Donnez-moi deux petites secondes,
ce ne sera pas très long. O.K.
Dans le fond,
la promotion, c'est vraiment tout ce qui... tout ce qui pourrait amener un...
Dans le fond, la promotion, c'est pousser le produit vers un client potentiel.
Donc, c'est vraiment de... toute manoeuvre, là, toute technique de vente qui sert à faire connaître le produit ou à
le rendre très visible auprès de gens qui pourraient être concernés et
intéressés, tandis que la publicité, c'est plus amener un client vers le
produit, là. Donc, c'est pour ça qu'on couvre les deux, par ces deux
terminologies, tous les moyens pour... en fait, pour éviter qu'il y ait de
la... pas de la... une grande visibilité apportée à des services qui sont
possibles dans différents lieux pour l'aide médicale à mourir.
Donc, la
promotion... Je pense, je vais... Ça vaut la peine, je le répète, je pense,
parce que l'image est parlante, je crois,
la promotion, c'est pousser le produit vers le client, tandis que la publicité,
c'est pousser le client vers le produit. Donc, avec les deux volets, on
vient quand même englober beaucoup de façons de faire qui pourraient donner
trop de visibilité à l'aide médicale à mourir comme un service accessoire ou un
service complémentaire à un autre.
Mme Prass : D'accord.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Me Lavoie. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, la question que j'avais, en fait, c'était dans le premier paragraphe de l'amendement, où on dit : «Nul
ne peut faire la promotion ou la publicité d'un bien ou d'un service
fourni dans le cadre d'une activité commerciale en l'associant directement ou
indirectement à l'aide médicale à mourir.» On fait clairement référence au cas
qu'on a vu dans les médias.
Là, je me fais un petit peu l'avocat du diable,
si... en tout respect pour les avocats et les avocates qui sont ici. Si, par exemple, un cas de figure, ce ne serait
pas une entreprise commerciale qui ferait la même offre qu'au salon
funéraire mais une fondation privée qui se
créerait pour ça ou un OSBL qui se créerait en disant : Bien, nous, ce
n'est pas une activité commerciale,
c'est une activité... je ne veux pas dire philanthropique, mais une activité de
bienfaisance, disons, de... pour aider les personnes, est-ce qu'ailleurs dans la
loi on peut considérer que c'est exclu ou bien est-ce que ça vaudrait la peine
de changer légèrement la formulation pour restreindre juste aux activités commerciales,
au cas où il y ait d'autres... où il y ait d'autres organisations qui se mettent en place pour... comme contourner
la loi, finalement? C'est ça, la question que je me pose. Parce qu'on n'avait pas vu cette dérive-là
arriver. On a tous été surpris quand on a vu ça dans les médias puis on
a tous été pris de court. Alors, il y a peut-être des
personnes qui pourraient, tu sais, créer une organisation qui passerait dans
les filets de la loi, puis c'est juste... C'est ça, ma préoccupation, là.
Je ne sais pas si on peut trouver quelque chose.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la Présidente, je
veux quand même mentionner que cet amendement a été fait, effectivement, dans le contexte de ce qu'on a vu
la semaine dernière. Ça a comme sonné une alarme importante. Mais, pour moi, quand je lis l'article, ça s'adresse...
ça le dit : «Nul ne peut faire la promotion [...] la publicité d'un bien»,
etc. Donc, «nul», ce n'est pas... pour moi, ce n'est pas les salons funéraires,
c'est toute autre entité.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement tel
que sous-amendé?
M. Arseneau : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Écoutez, moi, je
trouve qu'on passe à côté de l'enjeu qu'on voulait aborder — en
tout cas, que moi, je souhaitais qu'on aborde — c'était la question d'offrir
des soins de fin de vie un peu partout, sans balise, sans règle éthique. Or, si
on dit qu'on ne peut pas faire la promotion ou la publicité contre un gain
pécunier, ça veut dire qu'on peut quand même offrir le service mais sans en
faire la promotion puis sans facturer le client.
Alors, moi, la proposition que je veux faire,
c'est : «Nul ne peut offrir ou faire la promotion ou la publicité des services d'aide médicale à mourir, sauf s'il
s'agit d'un établissement de santé, une maison pour soins palliatifs ou
le domicile tel que reconnu dans le Code civil.» Et, moi, c'est ça, la
proposition que j'ai le goût de faire pour amender celle-là et régler le
problème qui me semble le problème de fond, c'est-à-dire celui qui nous ramène
à l'article 4.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : J'ai des interventions
sur ce qui est proposé? Mme la ministre.
Mme Bélanger : Moi, je n'ai pas de
commentaire. Merci.
Mme Tardif : ...mon quatre années et
demie, je suis un petit peu ignorante par rapport à ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de... je vais vous laisser la parole.
Allez-y.
Mme
Tardif : Oui. C'est ça, j'avais demandé... Merci. Sauf
votre respect, M. le député, est-ce qu'un député qui n'est pas membre de
la commission... bien, on a accepté que tu sois là, mais est-ce que tu peux
faire une proposition? C'est juste ça, ma question, là. Je ne sais pas.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Oui, le député qui n'est
pas membre a droit d'assister. Vous avez tous donné son... votre accord
tout à l'heure. Il n'a pas le droit de vote, par contre, mais il peut faire des
propositions.
Mme Tardif : O.K. O.K. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée
de La Pinière...
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : ...D'Arcy-McGee, je m'excuse. Vous êtes dans le même
angle.
• (14 h 50) •
Mme Prass : Et voilà, toutes des
femmes. Quand l'article est sorti, justement, la semaine dernière et que vous
en avez pris acte, j'imagine que vous avez parlé à votre ministère pour savoir
si c'était une pratique qui était répandue,
si ça se passait ailleurs, quel était le décompte, etc. Je voudrais demander,
justement, au Dr Moreau, comme vous avez une spécialité là-dedans,
qu'est-ce que vous pensez du fait que, justement, ça sorte des établissements
qui ont été identifiés à l'article 4.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau. On avait déjà consentement.
M. Moreau (Mathieu) : Donc, oui,
effectivement, c'est un soin qui s'offre à l'extérieur des établissements, du
domicile et des maisons de soins palliatifs pour certains patients. On peut penser,
par exemple, à des patients qui sont sans domicile fixe, qui ont, à ce
moment-là, recours, souvent, à une chambre d'hôtel, par exemple. C'est des
soins, moi, que je n'ai jamais prodigués dans ces contextes-là mais que je suis
au courant, là, qu'il y en a déjà eu.
Mme Prass : Puis, s'il y avait, par
exemple...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Juste...
Mme Prass : Ah! désolée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Juste revenir à moi, pour le bien du suivi. Votre micro
n'est pas allumé quand vous ne revenez pas à moi. Merci. Allez-y.
Mme
Prass : Justement, est-ce qu'il y a un contexte où on peut
voir... Tu sais, je suis sûre qu'il y a des médecins qui seraient mal à l'aise, par exemple, d'aller offrir
ce service-là dans une chambre d'hôpital... excusez-moi, dans une
chambre d'hôtel, dans un centre funéraire, etc., donc, mais il y a une
obligation, qui vient de la part des médecins, d'administrer l'aide médicale à
mourir. Donc, est-ce qu'il n'y a pas aussi un malaise à ouvrir cette porte,
bien, qui existe présentement pour mettre des médecins dans une situation où
ils sont mal à l'aise de devoir l'administrer dans un lieu qui n'est pas, selon
eux, balisé comme ça l'est à l'article 4?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau
(Mathieu) : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je ne veux pas faire dans l'hyperbole, mais c'est sûr
que notre liberté de conscience professionnelle doit être jumelée à la liberté
du patient. Je dirais que, sur le terrain, sans
me faire le porte-parole, je sens beaucoup plus mes collègues réticents à
devoir limiter le nombre d'endroits, parce qu'on se souvient que le soin
qu'est l'aide médicale à mourir, c'est l'expression ultime de la volonté du patient,
et donc de vouloir, à ce moment-là, entre
gros guillemets, condamner le patient à recevoir l'aide médicale à mourir
dans un établissement de santé parce qu'il ne veut pas la recevoir à domicile,
ça ne correspond pas aux valeurs de liberté qui ont été établies dans la loi et
qui sont... font partie de notre code de déontologie.
Maintenant, ça, c'est... Ce qu'on voit
habituellement, on se... on discute avec un patient pour déterminer avec lui l'endroit qui est le plus convenable pour lui,
effectivement. Ce qui est du malaise... Moi, personnellement, je
n'aurais pas de malaise à aller prodiguer l'aide médicale à mourir dans un
salon funéraire si c'était vraiment fait dans les balises de la suggestion.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, en tout respect, question de
directive, nous ne discutons pas de l'amendement actuellement. La discussion est intéressante, mais on pourra la
reprendre peut-être lors de l'autre article. Je fais juste quand même
mentionner qu'ici on est à l'article 50.2.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Donc, est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'amendement à
l'article 38 tel qu'amendé? Si je n'ai pas d'autre intervention, je vais
placer l'amendement sous-amendé à l'article... Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Adopté. Merci. Nous allons donc passer à
l'article 11... Non, on revient à
l'article, je m'excuse, 38, parce qu'on a fait un sous-amendement, un
amendement. Nous sommes maintenant revenus à l'article 38. Est-ce
que j'ai des interventions sur l'article 38 tel qu'amendé? Si je n'ai pas
d'intervention, nous allons le placer aux voix. Est-ce que l'article 38,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Adopté.
Merci beaucoup. Donc, nous en sommes à l'article 11.1, qui est un
amendement, en fait, à l'article 21 de la Loi concernant les soins de fin
de vie, qui a été déposé par Mme la ministre. Je vous en laisse... Je vous
laisse le soin d'en faire la lecture.
Mme
Bélanger : Alors donc, article 11.1, article 21 de la Loi
concernant les soins de fin de vie : Insérer, après l'article 11 du
projet de loi, le suivant :
11.1.
L'article 21 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion,
après le premier alinéa, du suivant :
«Une telle personne
peut également, à tout moment raisonnable, pénétrer dans tout lieu où elle a
des raisons de croire que l'aide médicale à mourir est associée à un bien ou à
un service fourni dans le cadre d'une activité commerciale aux fins de vérifier
le respect des dispositions de l'article 50.2.»;
2° par le
remplacement, dans le paragraphe 1° du deuxième alinéa, de «ce lieu» par
«un lieu visé au premier alinéa ou tout document relatif à la promotion ou à la
publicité d'un bien ou d'un service visé à l'article 50.2»;
3° par la
suppression, dans le cinquième alinéa, de «commet une infraction et».
Commentaire.
L'amendement a pour but de revoir la disposition déjà existante dans la Loi
concernant les soins de fin de vie et qui concerne les pouvoirs d'inspection
qui peuvent être requis aux fins de vérifier l'application de la loi. Plus précisément, il vise à tenir
compte de l'ajout apporté par amendement eu égard à l'interdiction
d'effectuer la promotion ou la publicité d'un bien ou d'un service en
l'associant à l'aide médicale à mourir.
Texte modifié de
l'article 21 : «Une personne autorisée par écrit par le ministre à
faire une inspection peut, à tout moment raisonnable, en respectant la
spécificité des lieux et des besoins des personnes qui reçoivent des soins de
fin de vie, pénétrer dans tout lieu exploité par un établissement ou une maison
de soins palliatifs afin de constater si le présent titre est respecté.
«Une telle personne
peut également, à tout moment raisonnable, pénétrer dans tout lieu où elle a
des raisons de croire que l'aide médicale à mourir est associée à un bien ou à
un service fourni dans le cadre d'une activité commerciale aux fins de vérifier
le respect des dispositions de l'article 50.2.
«Cette personne peut,
lors d'une inspection :
«1°
examiner et tirer copie de tout document relatif aux soins de fin de vie
offerts dans un lieu visé au premier alinéa ou tout document relatif à
la promotion ou à la publicité d'un bien ou d'un service visé à
l'article 50.2;
«2° exiger tout
renseignement relatif à l'application du présent titre ainsi que la production
de tout document s'y rapportant.
«Toute personne qui a
la garde, la possession ou le contrôle de tels documents doit, sur demande, en
donner communication à la personne qui procède à l'inspection.
«Une
personne qui procède à une inspection doit, si elle en est requise, exhiber un
certificat attestant sa qualité.
«Quiconque nuit à une
personne qui procède à une inspection, refuse de lui fournir un renseignement
ou un document qu'elle a le droit d'exiger ou d'examiner, cache ou détruit un
document ou un bien utile à une inspection est passible d'une amende de
2 500 $ à 25 000 $ dans le cas d'une personne physique ou
d'une amende de 7 500 $
à 75 000 $ dans
les autres cas.»
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci
beaucoup. Est-ce que j'ai des interventions sur l'amendement? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Merci. Est-ce que la ministre peut clarifier c'est quoi,
la définition des lieux?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger :
Oui. En fait, je voulais peut-être
aussi juste préciser que cet article est l'article de la loi actuelle. Donc, c'est un article qui n'était pas dans le
projet de loi. Alors donc, on vient, en fonction des modifications qu'on a
faites tantôt, là, mettre à jour cet article qui est dans la loi existante.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme Maccarone : Oui,
mais parce que ce n'est pas une réponse... Merci, mais ce n'est pas une réponse
à la question. Ce que je souhaite savoir,
c'est : C'est quoi, la définition de «lieu»? Parce que, là, on parle de
beaucoup d'endroits où on peut potentiellement recevoir l'aide médicale
à mourir. Ça fait que la définition de «lieu»... Parce qu'on le précise ici.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, en fait, il
faut revenir à l'alinéa un, alors... c'est-à-dire, c'est l'alinéa deux,
excusez-moi, là. Je veux juste revenir dans
mon document. O.K. Alors donc, l'article 21 : Une personne autorisée
par écrit par la ministre peut faire
une inspection... peut, «à tout moment raisonnable, en respectant la
spécificité des lieux et des besoins des
personnes qui reçoivent des soins de fin de vie, pénétrer dans tout lieu
exploité par un établissement ou une maison de soins palliatifs afin de
constater si le présent titre est respecté».
Mme Maccarone : Alors, les lieux qui
sont évoqués ici, on parle d'uniquement les établissements puis les maisons de
soins palliatifs.
Mme Bélanger : Non. Alors, on parle
de tout lieu puis on va...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Attendez...
Mme Bélanger : Oui, je m'excuse.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, allez-y.
Mme Bélanger : On parle de tout
lieu, et il faut continuer avec ce qui est ajouté, là, que vous avez :
«Une telle personne peut également, à tout moment raisonnable — c'est
ce qu'on ajoute — pénétrer
dans tout lieu — tout
lieu — où
elle a des raisons de croire que l'aide médicale à mourir est associée à un
bien ou [...] un service fourni dans le
cadre d'une activité commerciale aux fins de vérifier le respect des
dispositions...» Donc, c'est dans «tout lieu». C'est l'ajout qu'on vient
faire.
• (15 heures) •
Mme Maccarone : Alors, ça veut dire
que, même si c'est un salon funéraire, même si c'est un zoo, même si c'est un
parc, même si c'est tous ces endroits-là, même si c'est une maison qui est
prévue pour offrir l'aide médicale à mourir, ce sera compris puis couvert par
la définition de «lieu» ici.
Mme Bélanger : C'est «tout lieu».
Mme Maccarone : O.K. Puis c'est qui
qui fera ces enquêtes? C'est le ministère qui fait ces enquêtes?
Mme Bélanger : Je vais laisser
Mme Landry parler. Vous savez qu'au niveau du ministère de la Santé et des
Services sociaux il y a des équipes complètes d'enquêteurs qui font des
enquêtes sur différents domaines. Alors, je vais laisser Mme Landry.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Landry.
Mme
Landry (Geneviève) : En complément, c'est ça, c'est une équipe, là,
qui... sous le ministère de la Santé et Services sociaux, qui fait déjà les enquêtes pour le volet des RPA, de
la certification des salons de bronzage, au niveau de la maltraitance également. Donc, c'est une équipe
déjà en place qui... dont les rangs se grossissent aussi avec le temps,
et le besoin, et les demandes. Donc, leur
tâche est balisée par les normes d'enquête, d'inspection, et avec les grilles
requises.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Maccarone : Puis nous avons
assez d'effectifs pour poursuivre à faire ceci? Parce que maintenant qu'on... Peut-être juste pour le moment... Parce
que je comprends que c'est un sujet d'actualité. Ça se peut qu'il y a
des choses qui vont se remettre aussi à l'ordre dans le futur. Mais, pour le
moment, ça se peut qu'on va avoir beaucoup de signalements. Ça fait
qu'avons-nous assez d'effectifs pour accomplir cette tâche?
Mme Bélanger : Oui. Je pense que
votre question est très pertinente, mais je veux quand même mentionner que cet
article-là, il est important, parce que, vous voyez, dans le fond, ça vient
nous donner des balises de sécurité supplémentaires par rapport à l'inspection,
puis, pour moi, cet élément-là, il est extrêmement important. Donc, dans cet
article, on confie, donc, une responsabilité à nos inspecteurs.
Puis, pour
répondre à votre question, est-ce que nous avons assez d'inspecteurs, c'est
certain qu'au fil des années on a
constamment augmenté nos équipes d'inspection. Je pense, Mme Landry pourra
en témoigner, ça demeure un défi de
continuer à toujours avoir le bon nombre d'inspecteurs. Mais, à partir du
moment où c'est enchâssé dans une loi,
bien, on a l'obligation de s'organiser, comme ministère de la Santé et des
Services sociaux, pour avoir les équipes nécessaires.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci.
Mme
Maccarone : C'est qui qui poursuit avec les sanctions? Est-ce
que c'est le ministère? Puis est-ce que ça, c'est quelque chose qui est
documenté puis rapporté? Non, ce n'est pas le ministère? C'est qui qui...
Mme Lavoie
(Térésa) : Oui. En fait, c'est les processus habituels qui
suivent leur cours, là. C'est l'inspecteur qui fait un constat. Le dossier est constitué, remis au directeur des
poursuites civiles et criminelles puis... au DPCP, comme on l'appelle,
puis c'est le DPCP, avec son indépendance du poursuivant, là, qui détermine
s'il y a lieu de prendre la poursuite pénale à l'égard du contrevenant. Donc,
c'est standard à cet effet-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Me Lavoie. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Oui. Est-ce que c'est
uniquement un signalement d'une personne qui va déclencher... que la
personne... oui, l'inspection sur les lieux?
Une voix : Non.
Mme Prass : Quels sont les autres...
Est-ce que c'est des inspections régulières? Quelles sont... la nature qui va
déclencher, justement, cette inspection?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. En fait, je vais
laisser Mme Landry, là, expliquer comment un inspecteur... Ça peut être des visites de routine, ça peut être des
visites, en fait, en lien avec une situation problématique, donc, mais il y a
aussi des visites préventives qui peuvent être faites. Alors, je vais laisser
madame...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Landry.
Mme Landry (Geneviève) : ...toutes ces réponses. Oui, ça peut être un signalement, mais
qu'on regarde... et qu'on regarde aussi, là, tu sais, qu'est-ce qu'il contient
puis, justement, là, si on le retient ou pas. Ça peut être une visite, comme le dit Mme la ministre, de façon
préventive. On y va. À titre d'exemple, dans les RPA, maintenant, il y a
systématiquement une visite par année par nos équipes d'inspecteurs. Donc,
toutes les situations sont possibles.
L'idée, c'est d'être réactif ou d'être préventif
avec les nouvelles dispositions qu'on se donne, là, dans la loi. C'est sûr
qu'on va le roder. On est en train d'en discuter, d'en parler. Mais les
inspecteurs, les équipes d'inspection ont déjà cette... je dirais, cette
agilité-là d'aller dans un lieu, lorsque requis, à quelques heures d'avis ou
même jours d'avis. Donc, en gros, c'est ce que je vous dirais, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. J'ai d'autres interventions? Mme la
députée.
Mme
Prass : Alors là, vous avez dit : Par exemple, dans
les RPA, il va y avoir une inspection une fois par année.
Mme Landry (Geneviève) :
En fait, là, j'ai donné un exemple qui n'a pas de
lien avec ce qu'on est en train d'étudier.
Mme Prass : Bien, c'est ça, je veux
savoir s'il y aurait une fréquence, justement, pour des inspections dans le
cadre de l'aide médicale à mourir.
Mme Landry (Geneviève) :
Bien, c'est à
déterminer. On est en train de discuter, donc, avec... Selon le choix des parlementaires
et l'adoption du projet de loi, on va ensuite déterminer, là, nos processus.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai d'autres interventions? Mme la députée de La Pinière.
Mme
Caron : Merci, Mme la Présidente. Bien, simplement
souligner que j'ai la même crainte que tout à l'heure, que je soulevais.
Même si on dit que c'est dans le cadre d'une activité commerciale, ça pourrait
être dans le cadre d'une activité à but non lucratif, puis on les... on les
évacue.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement?
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Simplement, je me
demande si, par cohérence avec ce qu'on vient d'adopter à l'article précédent,
il n'y aurait pas un petit ajout à faire par rapport aux documents en lien avec
des frais qui pourraient être exigés. Donc, je vois des hochements de tête du
côté de l'équipe de la ministre, donc j'attends sa réponse.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui.
Bien, effectivement, je pense qu'étant donné, là, ce que... l'amendement... le
sous-amendement de l'amendement qu'on a
adopté tantôt, on pourrait faire la corrélation, là. Alors, on va demander aux
équipes, immédiatement, d'amener ce correctif, là, juste une question de
concordance, que ce soit exactement la même chose.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
Mme Labrie : Et donc, pendant que
l'équipe travaille à rédiger cette modification de concordance, je vais me
permettre de demander quand même, parce que je ne peux pas m'empêcher de faire
un parallèle avec la loi sur la maltraitance,
dans laquelle il y a des pénalités financières de prévues qui sont... bien, en
fait, qui ne sont pas appliquées, c'est
ce qu'on m'a dit à l'étude des crédits : Est-ce que l'intention est
d'appliquer ces mesures de pénalités financières qui sont dans cette loi ou c'est simplement de les
mettre sur papier? Parce que moi, j'ai compris que le ministère avait
choisi, comme orientation pour la maltraitance, de n'utiliser cette disposition
qu'exceptionnellement, ce qui m'apparaît une erreur. Je ne voudrais pas que ce
soit le cas ici.
Mme
Bélanger : Bien, excellente question. Bien, peut-être, pour
revenir sur le dossier de la maltraitance, puis je ne veux pas prendre trop de temps parce que je ne
veux pas être hors d'ordre, mais, sur le dossier de la maltraitance, la
volonté, c'est d'appliquer la loi. Je veux quand même le mentionner. Donc, le
processus va se mettre en place. Donc, ça, c'est première chose.
Et, à partir du moment où on inscrit des
pénalités comme ça puis les amendes dans un projet de loi, bien, on est tenus
de respecter la loi. Alors, après ça, il faut que ça se traduise dans un
processus administratif. Et donc la garantie,
c'est que c'est écrit dans la loi, puis, en principe, une loi est là pour être
appliquée, que ce soit pour n'importe quel autre dossier. Mais, dans ce
cas-là, ici, les amendes sont assez... Vous voyez, là, puis il y a d'autres...
On en a parlé tantôt, à l'autre amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée, oui.
Mme Labrie : Bien, je comprends la
réponse, mais, tu sais, je me permets d'insister quand même, parce que, des fois, il y a des philosophies d'application de
loi qui vont dans le sens différent, là. Par exemple, du côté du
ministère de l'Environnement, quand il
semble qu'il y a une collaboration de la part d'un... d'une organisation qui
est en infraction à la loi, tant qu'il sent qu'il y a de la volonté de
régler le problème, il n'applique pas des pénalités financières, alors qu'il le
pourrait. Donc, moi, je veux juste m'assurer qu'il n'y aura pas ce type de
marge de manoeuvre, mais bien que ça va être appliqué de manière systématique,
peu importe, là, le degré de belle collaboration du contrevenant.
Mme Bélanger : Tout à fait. Merci du
rappel pour la vigilance. Peut-être, je laisserais madame...
Mme
Landry (Geneviève) :
Oui. Donc,
en fait, bien, on entend la volonté et les orientations. Donc,
clairement, on va aller en ce sens, là. On n'ira pas à contre-courant, là, par
la suite, pour l'application, là.
Mme Labrie : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Alors...
M. Arseneau : J'ai une intervention,
si vous le permettez.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, M. le député.
M. Arseneau : Bien, en fait, moi, je
m'interroge sur la façon dont on peut... qu'un inspecteur peut savoir que se
pratiquent des soins d'aide médicale à mourir dans des endroits fortuits dont
on ne connaît peut-être même pas l'existence.
J'ai l'impression que c'est peut-être d'aller à la pêche. Et, sans
sous-estimer, là, les ressources du ministère, la question que je me pose, c'est : Si on veut
vraiment que cet article-là ait un effet, est-ce que l'on n'a pas un moyen
de pouvoir, soit par le biais d'une
divulgation ou par une entente avec le CISSS, par ceux... pour ceux qui
prodiguent les soins... est-ce qu'il
n'y a pas lieu de pouvoir, justement, répertorier les endroits où on va,
justement, pratiquer l'aide médicale à mourir?
Est-ce que c'est déjà le cas? Si je comprends bien, là, ces soins-là, il faut
quand même que ce soit un médecin ou une
IPS qui les administre. Plutôt qu'aller à la pêche dans des enquêtes, des
inspecteurs qui peuvent aller un peu partout, dans un salon funéraire
ici, dans un zoo là-bas, dans une chambre d'hôtel, pourquoi est-ce qu'on ne se
donne pas les moyens, justement, que ces
balises-là soient respectées, et qu'on puisse intervenir en amont ou, du moins,
qu'on puisse aller faire des vérifications en sachant très bien qu'il y
a eu tels et tels soins qui ont été donnés à tel et tel endroit, puis qu'on
fasse les vérifications diligentes? Est-ce que c'est quelque chose qui est
possible, qui est imaginable?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Madame... Juste rappeler qu'on est sur un amendement, mais
je vous laisse intervenir.
• (15 h 10) •
M. Arseneau : Et je parle
spécifiquement de l'amendement, à savoir s'il est applicable, Mme la
Présidente, en tout respect.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : D'accord. Madame...
Mme Bélanger : Mme la Présidente, je
laisserais Mme Landry répondre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Landry, la parole est à vous.
Mme Landry (Geneviève) :
C'est sûr
qu'aujourd'hui, avec ce nouvel amendement, je ne peux pas vous donner tous les détails du processus de
l'application. Cependant, ce que je peux vous dire, c'est qu'il nous est porté
plusieurs situations sur différents enjeux que l'on surveille par, justement,
des lois ou des règlements qui sont portés à notre attention. Par exemple,
vendredi dernier, des gens nous ont écrit, d'ailleurs, pour la situation
portée. Donc, je ne peux pas dire aujourd'hui : On s'engage à visiter tout
lieu, vous donner le processus spécifique, mais, par dénonciation, ça, c'est
déjà une piste.
Par ailleurs,
après ça, voir avec les établissements si on peut faire des ententes sur tout
lieu... toute aide médicale à mourir
dispensée, la faisabilité est réellement à valider, là, tu sais. Donc, je ne
peux pas vous donner une réponse précise.
Cela étant dit, il est applicable au sens que...
À voir aller dans différents dossiers, c'est sûr qu'il y a des dénonciations et des informations qui viennent à
nos oreilles par nos liens quotidiens avec l'ensemble des
établissements, par d'autres acteurs du même
domaine qui dénoncent. Donc, c'est ce que je... C'est jusqu'où que je peux
aller aujourd'hui.
Par ailleurs, on peut faire les vérifications
d'application sans non plus nécessairement alourdir tous les processus, ou quoi que ce soit, et voir avec nos
établissements s'il y a quelque chose qu'on pourrait faire à cet effet-là.
Donc, c'est le plus loin que je peux aller pour aujourd'hui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme Landry.
M. Arseneau : Je discutais avec un
médecin qui me disait devoir remplir des formulaires. Est-ce que, sur ces formulaires-là, est indiqué l'endroit où on
pratique les soins? Est-ce que ces formulaires-là sont vérifiés par le
ministère? Et est-ce que, dans un processus
régulier et rigoureux, on peut savoir, essentiellement, l'étendue des lieux,
des différents lieux qui sont utilisés pour pratiquer ces soins-là, et
faire des vérifications et des inspections si, toutefois, on soupçonne qu'on
contrevient à la loi et à l'article qu'on est en train de passer aux voix,
c'est-à-dire s'il y a eu de la promotion ou si on a échangé ces services-là
pour rétribution? C'est ça, ma question, en fait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme
la Présidente, bien, c'est un bon commentaire. Et, peut-être juste mentionner, nous
avons une commission sur les soins de fin de vie. Il y a un rapport annuel qui
est élaboré à chaque année, qui est déposé par le président de la Commission
sur les soins de fin de vie à la ministre ou au ministre, et par la suite c'est
déposé à l'Assemblée nationale. Et, dans le rapport actuel, nous avons, donc,
différents éléments, dont le lieu où a eu lieu... le lieu où a eu lieu... en tout cas, l'endroit où a eu lieu, excusez-moi,
où a été donnée l'aide médicale à mourir. Alors donc... Et par la suite, naturellement, là, c'est déposé à
l'Assemblée nationale, ça fait que... Donc, là aussi, c'est une balise
pour assurer une surveillance, c'est public, là, ce rapport-là, par la suite,
donc, d'assurer une surveillance. Puis, en tout temps, on a traité ces points-là hier, le ministre peut demander à la
Commission sur les soins de fin de vie d'examiner différents éléments, donc, que ce soit à partir du
rapport ou à partir de différentes informations qui nous sont
transmises, alors, sur les lieux.
Et, peut-être juste pour compléter mon
intervention, je ne sais pas si vous l'avez sous la main, Mme Landry,
mais, dans les différentes personnes qui ont reçu l'aide médicale à mourir,
seulement un très faible pourcentage ont été hors des lieux prévus à la loi actuelle.
Mme Landry
(Geneviève) :
En fait, moins... En 2021, donc, les dernières statistiques de la
Commission sur les soins de fin de vie, il y a... en fait, de la Commission sur
les soins de fin de vie, pardon, moins de 1 % sont dans Autre lieu qu'une
maison de soins pals, qu'un CHSLD, qu'un domicile ou qu'un centre hospitalier.
Moins de 1 % des aides médicales à mourir administrées en 2021 sont dans
d'autres lieux que les trois lieux prescrits.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
M. Arseneau : Moi, je trouve que
c'est très intéressant, ça, parce que... En fait, il y a une question clé à
l'heure actuelle, puis, je pense, c'est... on se rapproche, là, parce que, là,
on est en train de dire qu'il pourrait y avoir, sur l'article, là, une
inspection, et tout ça, pour savoir s'il y a eu promotion, et tout ça, face à
la tenue des soins d'aide médicale à mourir dans un lieu, là, autre que ceux
qui sont prévus à la loi. Ça nous ramène au point de départ : Si ce
n'était pas prévu à la loi, pourquoi est-ce qu'on les accepte?
En fait, moi,
ma question est très, très simple, à la ministre : Est-ce que, ce 1 %
là, si on l'accepte puis si on pense que
ça peut être partout, en tout lieu... Est-ce que c'est ça que la ministre
cherche à instituer dans le cadre du projet de loi actuel,
qu'on puisse le faire partout et que ce 1 % là soit appelé à devenir
10 %, 15 %, 50 %, 75 %? C'est ça, l'élément, pour moi, qui est fondamental aujourd'hui. Est-ce
qu'on pourrait interpréter la loi actuelle, si on ne l'amende pas, là, l'article 4, pour dire que, là où
choisira l'usager, bien, ce sera l'endroit où le soin sera administré,
qu'importe où il se situe, pourvu qu'il n'y ait pas de publicité ou de
frais associés à ça? Est-ce que c'est là où on s'en va du côté gouvernemental?
La Présidente
(Mme Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme
la Présidente, je pense qu'on se rapproche, mais, je veux juste vous dire, j'ai
quand même annoncé en début de séance que je voulais qu'on réouvre
l'article 4. On pourra en discuter à l'article 4.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que... Je pense qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement. Oui, allez-y.
Mme Maccarone : ...petite
question, c'est... Première question, c'est : C'est qui qui sera
sanctionné? Parce que, là, on parle
des sanctions. C'est qui qui sera sanctionné? Est-ce que c'est le praticien? Ça
fait que... Est-ce que c'est le médecin
ou l'infirmière? Est-ce que c'est l'établissement, suite à une intervention où
on s'en va valider, puis... Voilà. Ça fait que la sanction sera octroyée
comment, dans le fond? C'est qui, la personne responsable? C'est ça, la
question.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : O.K. Là, si on
reste encore dans l'article 21, là, donc, on est toujours dans
l'article 21, c'est la personne qui a commis un acte, qui a fait, donc...
qui a fait la promotion.
Mme Maccarone : Alors, juste... Je
souhaite me situer, parce que, là, on parle de vérifier des... pénétrer dans les lieux, ça fait que... Est-ce que c'est la
personne qui est... Ce n'est pas la personne qui est propriétaire du lieu,
d'abord. C'est la personne qui va commettre l'acte. Ça fait que ça peut... Non,
ce n'est pas ça?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : O.K. Attendez une seconde, là.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, juste une question de
procédure, c'est parce qu'on parle d'amendement, de sous-amendement, on se promène d'un article à
l'autre, là. Juste pour qu'on soit efficaces, je vais laisser Me Lavoie
répondre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Merci
beaucoup. En fait, on est à l'article 21, là, qui concerne les
inspections. Je vous redirigerais vers le — un,
deux, trois, quatre — cinquième
alinéa actuel, où on dit : «Quiconque nuit à une personne qui
procède à une inspection, refuse de lui fournir un renseignement ou [...]
document qu'elle a le droit d'exiger ou d'examiner, cache ou détruit un
document ou un bien utile à une inspection...» Donc, s'il y a une inspection
puis que quiconque commet un de ces actes-là, il va être passible d'une amende,
à ce moment-là, pour l'article 21.
Mme Maccarone : Ça fait que, dans le
fond, si je comprends, c'est le propriétaire du lieu. Ça fait que, si,
mettons... Moi, j'ai besoin d'avoir un exemple concret, de le mettre... Ça fait
que, peut-être, vous pourriez donner un exemple concret, comme un exemple d'un
salon funéraire. Par contre... Ça peut faire partie de cet exemple.
Mme Lavoie (Térésa) : Si
l'inspecteur se dirige sur les lieux d'un salon funéraire, ça va être le
propriétaire du salon funéraire. Si c'est le
propriétaire du salon funéraire qui nuit à la personne qui procède à
l'inspection, qui refuse de lui fournir un renseignement ou un document
qu'elle a le droit d'exiger ou d'examiner, si c'est le propriétaire du salon
funéraire qui cache ou détruit un document ou un bien utile, c'est vraiment en
lien avec le geste, là, qui est commis,
quiconque fait un geste comme ça, que ce soit le propriétaire, l'employé, le
voisin, là, pour autant qu'il cadre dans l'action qui est interdite au
cinquième alinéa de l'article 21.
Mme Maccarone : Mais pas le
professionnel qui procède à l'acte.
Mme Lavoie
(Térésa) : C'est un... C'est un «quiconque», hein? S'il y a
un professionnel qui nuit à un inspecteur qui procède à une inspection, qui refuse de fournir un renseignement ou
un document, il va entrer dans... sous le «quiconque».
• (15 h 20) •
Mme Maccarone : O.K. Puis est-ce
que... Est-ce qu'il y a... Je soumets ça, juste de s'assurer qu'on n'oublie pas toutes les étapes, mais on n'a pas une
obligation de penser à une entente, peut-être, avec les CISSS ou autres
organismes qui chapeautent pour s'assurer... je ne sais pas, comme une
formation pour les inspecteurs, par exemple, ou les personnes qui fait ceci, ou
au niveau de partage de l'information avec les organismes qui vont hériter
peut-être de... malheureusement, de cette façon de procéder.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Les inspecteurs
doivent, je pense, être dans un groupe à part. On ne doit pas les associer à un CISSS ou à un CIUSSS. Il faut qu'ils soient
rattachés à l'équipe d'inspecteurs du ministère pour assurer, justement,
cette distance. Alors... Mais je comprends ce
que vous vouliez dire. C'était dans une perspective de faciliter le
processus. Mais les
inspecteurs ont leurs procédures, leurs processus, dépendamment de quel domaine
ils inspectent. Puis ils doivent arriver
là, vraiment, avec vraiment toute impartialité. Puis, à la limite, ne pas
connaître l'établissement, c'est très correct aussi, parce que, dans le fond, ce qu'ils vont évaluer, ce sont des
standards, des processus. Puis vous me corrigerez, là, mais c'est
vraiment un métier, c'est une profession en soi. Ils sont très, très formés.
Naturellement, dans le cas d'un CISSS, un CIUSSS, quand ils viennent inspecter,
habituellement, il y a une information qui est donnée, mais, dans le cas d'un
autre lieu, bien là, ils ont leurs procédures aussi, là, pour informer les
gens.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme
Maccarone : Et par la suite est-ce qu'il y a comme un avis
public? Parce que, là, on parle des sanctions. Est-ce qu'il y a un avis
public en ce qui concerne la... de l'information à la suite d'une l'inspection?
Moi, j'ai baigné très longtemps dans le milieu des services de garde, par
exemple, puis on sait que les inspections, par exemple, c'est public. Il y a un registre, puis c'est une
information qui est partagée quand il y a un doute, quand il y a un
signalement. Ça peut être des deux bords, comme on a parlé hier. Ça peut être
pour le bien-être du lieu en question, de dire que vous n'avez pas fait un acte
illégal, mais de l'autre sens aussi, pour en informer la population. Est-ce que
ça, c'est quelque chose qui fait partie du processus?
Mme Bélanger : Je vais laisser
Mme Landry.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Landry.
Mme
Landry (Geneviève) :
En fait,
je suis en train de vérifier avec les équipes, là, d'inspection du
ministère. Cela étant dit, pour l'exemple des RPA, là, il n'y a pas d'avis
public, là, je peux vous le confirmer. Comme le disait Mme la ministre, bien,
la grille et la formation est standard en lien avec la certification, le
règlement. Et par contre l'établissement sur
lequel... sur le territoire sur lequel se trouve la RPA, pour rester dans cet
exemple-là, qui est différent de
notre cas mais qui est une activité d'inspection, l'établissement est avisé,
effectivement, pour travailler de concert, après, à prendre les
correctifs ou s'assurer de la sécurité des usagers, en fait, des personnes. Et
je vous reviendrai, là, plus tard, avec avis public ou pas, mais je ne crois
pas. Mais je vous reviens avec l'information juste.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai
d'autres interventions sur l'amendement? Si je n'ai pas d'autre
intervention... Oui.
M. Arseneau : Aux fins d'application
de cet amendement-là, je voudrais savoir qu'est-ce qu'il advient d'un salon funéraire qui ne fait pas la promotion de
ces services mais qui ouvre une salle en location pour qu'une famille
puisse s'y installer, famille au sein de laquelle l'un des membres va recevoir
les soins de fin de vie. Est-ce qu'on est en contravention avec cet article-là?
Est-ce qu'il y a une amende qui est imposée?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui. Excusez, juste une petite minute. Ça va. Je
laisserais Mme Landry, là, répondre à la question.
Mme Landry (Geneviève) :
En fait, si je
comprends bien votre question, c'est à l'effet de savoir, s'il n'y a pas eu de
promotion... Là, je n'ai plus l'amendement devant moi, là, mais, toutes les
activités liées à la promotion, à la publicité et liées à l'aide médicale à
mourir, donc, s'il n'y a pas eu de telles activités, tel que vous l'expliquait,
là, tout à l'heure, Me Lavoie, les lieux prévus ne sont pas restrictifs à
cet égard. Donc, il n'y aurait pas lieu d'appliquer cet article. On se
rappelle, tout à l'heure, on parlait que les trois lieux dans lesquels l'aide
médicale à mourir doit être dispensée sont
les établissements, les maisons de soins palliatifs et les domiciles, mais
d'autres lieux ne sont pas exclus pour autant, dans l'état actuel de
notre loi. Donc, il n'y aurait pas motif à faire un lien pour donner une
amende.
M. Arseneau : Je pensais que
l'amendement qui est apporté par ma collègue députée de Sherbrooke visait justement à éviter qu'on puisse offrir un service
ou un lieu de façon indirecte, contre rétribution, pour l'administration
des soins de fin de vie. Et là ce que vous
me dites, c'est : S'il n'y a pas eu de promotion, mais qu'on a loué une
salle pour 700 $ pour faire le même service sans avoir fait de
promotion, ils sont dans... selon vous, là, ils respectent le cadre de la loi.
Est-ce que c'est bien ça?
Mme Bélanger : Me Lavoie.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. Bien,
dans le fond, je vais juste préciser, quand on a fait l'ajout demandé par la députée de Sherbrooke, au départ, on parlait de
promotion et de publicité. On a ajouté : Toute somme reçue qui
serait, là, je ne me rappelle plus du mot,
associée directement ou indirectement à l'obtention de cette aide. Donc, c'est
sûr que, là, il y a une question
d'interprétation. Il faut... Ça nous prend des faits au soutien, là, pour
démontrer que l'actus reus a été... est
présent, les éléments de l'actus reus, de l'infraction pénale. Donc, ici, on
peut se demander... on pourrait, effectivement, se
demander si la location de la salle... Il faudrait arriver à démontrer que
c'est une somme reçue indirectement liée à l'aide... à l'obtention de l'aide
médicale à mourir.
Donc, tout est une question de faits, là. Chaque
cas est un cas d'espèce. J'hésite à vous répondre oui ou non, mais certainement
qu'il y a des cas où, si c'est une somme qui est liée indirectement à l'obtention
de l'aide médicale à mourir, comme pour
louer une salle, faire la location de salles dans un complexe funéraire, ce
serait potentiellement susceptible d'amende, là, à ce moment-là, parce
que ce serait une somme qui serait indirectement liée à l'obtention de l'aide
médicale à mourir, parce que la salle est louée en vue de l'administration
d'une aide médicale à mourir.
M. Arseneau : Exactement. Bien,
c'est un peu le... Ce qui est délicat de cette question-ci, c'est qu'on est en train d'adopter un certain nombre d'amendements,
et, si nous, on ne s'entend pas clairement pour dire que l'amendement
aurait un effet direct sur une pratique comme celle-là, mais que ce serait
sujet à interprétation, je pense que, comme législateurs, il y a des citoyens
qui vont s'interroger sur quelle était notre intention. Et moi, je vous le dis,
l'intention que je voyais dans l'amendement qui a été proposé, c'était celui
d'éviter qu'on loue des salles pour que ces salles-là soient utilisées pour
l'administration de l'aide médicale à mourir. Mais, si on nous dit que ce n'est
pas certain que ce soit interprété de cette façon-là, ça se peut que notre
travail ne soit pas tout à fait achevé pour dire vraiment ce qu'on veut dire,
si c'est ce qu'on veut dire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Bien, je pense que la discussion va se compléter à
l'article 4, quand on va préciser davantage ces éléments-là.
M.
Arseneau : Juste pour nous assurer qu'on se dirige vers
l'article 4 avec l'espoir de pouvoir le régler, je pose encore une
fois ma question : Est-ce que la ministre pourrait nous faire part de son
intention par rapport à l'article 4?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien là, on est sur l'amendement qui a été déposé. En fait,
si on s'entend sur cet amendement-là, il va
y avoir une nouvelle version, hein? Là, je vous ai laissés aller dans la
discussion, mais on était sur un texte qui n'était pas sous-amendé. Il y a un
sous-amendement qui a été proposé. On va bientôt le proposer, mais je voulais
vider la question. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur cette portion de
l'amendement?
M. Arseneau : Oui, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
• (15 h 30) •
M. Arseneau : Une chambre d'hôtel
qui est louée, où on pratique les soins de fin de vie, est-ce qu'au regard de cet article-là il y a inspection et imposition
d'amende ou pas? Je voudrais qu'on sache si la question de la
monétisation de la chambre pour y pratiquer des soins de fin de vie, c'est
touché par cet article-là ou non.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais arrêter la discussion là parce que... Ce qu'on va
faire, c'est que... On a une nouvelle
version. On va discuter de la nouvelle version. Donc, ça me prend votre
consentement pour retirer la première version. On va ajouter la nouvelle
version, que vous avez reçue, d'ailleurs, elle est sur Greffier, où on ajoute
la concordance qui a été notée par la députée de Sherbrooke. Mme la ministre,
je vais vous demander d'en faire la lecture.
Mme Bélanger : Alors, est-ce que
tout le monde est à la même place, là? Je veux juste être certaine, parce que
les choses vont vite.
Et donc je vais en faire la lecture complète.
Article 11.1 — entre
parenthèses, article 21 de la Loi concernant les soins de fin de
vie : Insérer, après l'article 11 du projet de loi, le suivant :
11.1. L'article 21 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, après le premier alinéa, du
suivant :
«Une telle personne peut également, à tout
moment raisonnable, pénétrer dans tout lieu où elle a des raisons de croire que l'aide médicale à mourir est
associée à un bien ou à un service fourni dans le cadre d'une activité
commerciale ou qu'une somme liée à l'obtention d'une telle aide a été exigée,
aux fins de vérifier le respect des dispositions de l'article 50.2.»;
2° par le remplacement, dans le
paragraphe 1° du deuxième alinéa, de «ce lieu» par «un lieu visé au
premier alinéa ou tout document relatif à la
promotion ou à la publicité d'un bien ou d'un service visé à
l'article 50.2 ou relatif à une somme visée à cet article»;
3° par la suppression, dans le cinquième alinéa,
de «commet une infraction et».
Le texte modifié de l'article 21 se lit
comme suit, article 21 : «Une personne autorisée par écrit par le
ministre à faire une inspection peut, à tout moment raisonnable, en respectant
la spécificité des lieux et des besoins des personnes qui reçoivent des soins
de fin de vie, pénétrer dans tout lieu exploité par un établissement ou une
maison de soins palliatifs afin de constater si le présent titre est respecté.
«Une telle personne
peut également, à tout moment raisonnable, pénétrer dans tout lieu où elle a
des raisons de croire que l'aide médicale à mourir est associée à un bien ou à
un service fourni dans le cadre d'une activité commerciale
ou qu'une somme liée à l'obtention d'une telle aide a été exigée, aux fins de
vérifier le respect des dispositions de l'article 50.2.
«Cette personne peut,
lors d'une inspection :
«1° examiner et tirer
copie de tout document relatif aux soins de fin de vie offerts dans un lieu
visé au premier alinéa ou tout document relatif à la promotion ou à la
publicité d'un bien ou d'un service visé à l'article 50.2 ou relatif à une
somme visée à cet article;
«2° exiger tout
renseignement relatif à l'application du présent titre ainsi que la production
de tout document s'y rapportant.
«Toute personne qui a
la garde, la possession ou le contrôle de tels documents doit, sur demande, en
donner communication à la personne qui procède à l'inspection.
«Une
personne qui procède à une inspection doit, si elle en est requise, exhiber un
certificat attestant sa qualité.
«Quiconque nuit à une
personne qui procède à une inspection, refuse de lui fournir un renseignement
ou un document qu'elle a le droit d'exiger ou d'examiner, cache ou détruit un
document ou un bien utile à une inspection est passible d'une amende de
2 500 $ à 25 000 $ dans le cas d'une personne physique ou
d'une amende de 7 500 $ à 75 000 $ dans les autres cas.»
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la ministre. Alors, ce nouvel
amendement... Je rappelle qu'on a retiré le premier. On en a fait une nouvelle version.
Est-ce que j'ai des interventions? Alors, si je n'ai pas d'intervention, je
vais le placer aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Alors, l'amendement ayant été adopté, le
nouvel article 11.1 est donc adopté. On va passer à l'article 55 ou
vous préférez que nous revenons à l'article 35 que nous avions
suspendu, pour le 47.1?
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Nous l'avons suspendu ce matin.
Mme
Bélanger : ...remettre en perspective, Mme la Présidente... Je
m'excuse. En fait, l'article 35, il y avait plusieurs amendements. Il nous
en restait un, donc, c'est bien ça?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : ...
Mme
Bélanger : Bon, est-ce que vous souhaitez que j'en fasse la lecture?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Donc, ça me prend votre... Il faut retirer
l'amendement puis procéder à l'étude du second amendement. C'est ce que je
comprends.
Une voix :
...
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Oui. Donc, est-ce que j'ai consentement pour
retirer l'amendement? Consentement? Consentement.
Mme
Bélanger : Oui. Alors, l'article 35 — entre parenthèses,
l'article 47.1 de la Loi concernant les soins de fin de vie :
Remplacer le deuxième alinéa de l'article 47.1 de la Loi concernant les
soins de fin de vie, proposé par l'article 35 du projet de loi, par
l'alinéa suivant :
«Lorsque le professionnel
compétent avise la Commission, il doit en outre lui transmettre, selon les modalités déterminées par règlement du
gouvernement, les renseignements prévus par ce règlement et, le cas
échéant, les renseignements concernant tout
autre service qu'il a offert à la personne pour soulager ses souffrances. Ces
renseignements sont confidentiels et, malgré la Loi sur les renseignements de
santé et de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives (2023, chapitre 5), ne peuvent être communiqués
à quiconque, sauf dans la mesure où ils sont nécessaires pour
l'application du présent article ou pour la réalisation d'un projet de
recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir accès conformément à la
section II du chapitre IV de cette loi.»
Texte modifié de
l'article 47.1 : «Le professionnel compétent qui n'administre pas
l'aide médicale à mourir à une personne qui a formulé une demande d'aide
médicale à mourir dont il a été saisi doit, dans les 30 jours où se
produit l'un des événements suivants, en aviser la Commission :
«1° il constate que
la personne ne satisfait pas aux conditions prévues à l'article 29 ou à
l'article 29.19;
«2° il constate que
la personne a retiré sa demande ou il en est informé;
«3° il constate que
la personne a refusé de recevoir l'aide médicale à mourir ou il en est informé;
«4° il a transmis un
avis de refus [à l'application] de l'article 31;
«5° il
constate que la personne est décédée avant l'administration de l'aide médicale
à mourir ou il en est informé.
«Lorsque
le professionnel compétent avise la Commission, il doit en outre lui
transmettre, selon les modalités déterminées
par règlement du gouvernement, les renseignements prévus par ce règlement et,
le cas échéant, les renseignements concernant tout
autre service qu'il a offert à la personne pour soulager ses souffrances. Ces
renseignements sont confidentiels et, malgré
la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives (2023, chapitre 5), ne peuvent
être communiqués à quiconque, sauf dans la mesure où ils sont nécessaires pour l'application du présent article ou pour la
réalisation d'un projet de recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir
accès conformément à la section II du chapitre IV de cette loi.»
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la ministre. Alors, la notion de
renseignements de... de renseignements pour soulager les souffrances est
ajoutée, si vous vous rappelez bien, là. Je reviens à la discussion de ce
matin. Alors, est-ce que j'ai des interventions? Mme la ministre de
Sherbrooke... de Sherbrooke... Mme la députée Sherbrooke.
Mme Labrie : Juste
la députée, oui.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Il reste quelques minutes.
Mme Labrie : Une
chose à la fois, Mme la Présidente. Je veux remercier la ministre. C'est un
amendement qui répond tout à fait, là, à ce que j'avais exprimé tout à l'heure.
Donc, merci.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : ...j'ai d'autres interventions? Alors, est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Adopté. Donc, est-ce que l'article 35, qui
comprenait cet amendement et deux ajouts, est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous en sommes
maintenant rendus à l'article 55. Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Juste un instant.
Des voix :
...
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, si vous permettez, on pourrait déposer — «déposer»,
je pense que c'est le bon terme — l'article 4 et un amendement à
l'article 4 de la loi actuelle.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Il
va falloir suspendre, compte tenu qu'on n'a pas eu l'amendement.
Mme
Bélanger : D'accord.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Alors, nous allons suspendre quelques instants
pour discuter éventuellement de l'article 4. Merci.
(Suspension de la séance à
15 h 40)
(Reprise à 15 h 51)
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous revenons
d'une petite pause de santé. Donc, Mme la ministre, nous en étions rendus à
l'ouverture que vous aviez de rouvrir l'article 4. Par contre, je vous...
le 4.1, par contre, qui était précédemment adopté, donc, nous allons devoir
avoir votre consentement pour le retirer. Consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Consentement.
Mme la ministre, je vous laisse aller pour la suite.
Mme
Bélanger : Oui. Alors, je vais donc lire l'article 4.1,
article 4 de la Loi concernant les soins de fin de vie : Insérer,
après l'article 4 du projet de loi, le suivant :
4.1. L'article 4
de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, à
la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante : «L'aide médicale à
mourir peut être administrée dans un autre lieu de manière à assurer le respect
de la dignité de la personne, à la condition de respecter toute autre règle
applicable, notamment celles en matière d'éthique.»;
2° par
l'insertion, à la fin du troisième alinéa, de «, notamment celui de recevoir
les services requis par son état».
Texte modifié à l'article 4 : «Toute
personne, dont l'état le requiert, a le droit de recevoir des soins de fin de
vie, sous réserve des exigences particulières prévues par la présente loi.
«Ces soins lui sont offerts dans une
installation maintenue par un établissement, dans les locaux d'une maison de soins palliatifs ou à domicile. L'aide
médicale à mourir peut être administrée dans un autre lieu de manière à assurer le respect de la dignité de la personne, à
la condition de respecter toute autre règle applicable, notamment celles
en matière d'éthique.
«Les
dispositions du présent article s'appliquent en tenant compte des dispositions
législatives et réglementaires relatives à l'organisation et au
fonctionnement des établissements, des orientations, des politiques et des
approches des maisons [des] soins palliatifs ainsi que des ressources humaines,
matérielles et financières dont ils disposent. Elles complètent celles de la
Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2) et
celles de la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les
autochtones cris (chapitre S-5) portant sur les droits des usagers et des
bénéficiaires, notamment celui de recevoir les services requis par son état.»
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup, Mme la
ministre. Alors, y a-t-il des interventions sur l'amendement à
l'article 4 qui introduit l'article 4.1? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, merci. Merci,
premièrement, de nous donner l'occasion de pouvoir faire le débat en ce qui
concerne cet enjeu. Je pense que toute la société civile qui nous suit vont
être contents que nous sommes en train de faire le débat. Ça démontre vraiment
l'exigence des membres de cette commission, parce que nous savons que c'est un sujet non seulement d'actualité, mais
la reforme de cette loi va avoir un impact majeur sur la société civile.
Alors, encore une fois, je trouve qu'on ne
fait pas fausse route. Puis merci beaucoup pour l'article 4.1, le nouvel
article 4.1.
Moi, ce que... Les questions que j'ai en ce qui
concerne la formulation de ce qui est souhaité comme ajout à l'article 4, c'est : C'est quoi, les
conditions à respecter? Toute autre règle, les autres règles applicables, puis
notamment celles en matière d'éthique, c'est
large. On se base sur quoi? Comment ça, ce sera appliqué? C'est... Puis je
comprends qu'on a besoin d'avoir peut-être une certaine flexibilité, peut-être,
c'est ça qui était souhaité, mais je souhaite savoir, encore une fois, comment ça, ce serait appliqué. C'est quoi,
l'interprétation? Est-ce qu'il y a un guide d'accompagnement? Comment ça
va fonctionner sur le terrain?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Excellente question. Je laisserais Dr Moreau peut-être y
aller.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Donc, les autres règles qu'on peut penser, c'est, notamment,
le code de déontologie, hein, c'est la règle qui nous concerne le plus, ainsi
que le guide de pratique, qui devient un guide de décisions cliniques, là,
quand on regarde l'aide médicale à mourir. Donc, c'est principalement ces deux
règles-là, mais, bien sûr, il faut se fier à toutes les autres lois.
L'autre élément, surtout en matière d'éthique,
bien, ça vient beaucoup de notre délibération personnelle avec le patient
aussi, hein? On est tenus à avoir une conduite éthique. Et ça vient...
L'éthique est beaucoup créée par la discussion qu'on a avec le patient. Comme
on a évoqué, à d'autres moments, pour d'autres articles, on doit vraiment
déterminer avec le patient c'est quoi qui le pousse à choisir cet endroit-là,
quand c'est un lieu qu'on va qualifier... un peu plus inusité que les lieux
qu'on s'attend normalement, puis de voir c'est quoi, la... Est-ce que c'est un
lieu qui respecte... qui respecte son
respect, oui, et sa dignité? Puis donc c'est principalement ces éléments-là
qu'on va prendre en compte puis que
c'est... Il faut que ce soit un lieu sécuritaire et qui va respecter la
confidentialité, notamment, tout ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Merci.
Mme Maccarone : O.K. Alors, basé sur
cette explication, est-ce que ça veut dire, d'abord, juste pour revenir au
débat que nous avons tenu plus tôt, un salon funéraire, d'abord, pourrait, dans
le fond, recevoir quelqu'un? C'est juste parce que c'est un sujet d'actualité.
C'est pour ça que j'amène ça, que... J'ai... autres exemples que je souhaite
aussi valider comme interprétation, mais est-ce que ça veut dire que ce serait
le cas? Parce qu'il y a des gens qui nous écoutent, puis c'est là où on amène
quand même une certaine fluidité à l'interprétation. Ça fait qu'eux, quand ils
vont venir, puis ils vont poser la question, puis ils vont vouloir dire :
Est-ce que j'ai le droit ou est-ce que je n'ai pas le droit... Parce que, présentement, ce qu'on a entendu, leur
interprétation, c'est qu'on fait partie des établissements.
Là, pour
mettre les choses au clair, vous ne faites pas partie des établissements, mais,
avec cette modification, est-ce que ça veut dire que ce serait
maintenant permis? Puis, si oui, c'est-tu... large comment, là? Est-ce qu'il y
a des places où on doit éviter?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la Présidente, je
laisserais Dr Moreau, là, puisqu'il est avec nous aujourd'hui puis qu'il a
l'expérience, peut-être, de témoigner de certains éléments puis de répondre à
votre question.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Donc, en
lisant l'amendement proposé, moi, j'aurais eu tendance à dire que, oui, le salon funéraire, ce serait un lieu possible,
naturellement, en tenant compte de toute la discussion qu'on a eue avant,
avec toutes les autres précautions par rapport à la commercialisation, et tout
ça, mais oui. Il faut voir, encore une fois, pourquoi le patient a choisi le
salon funéraire plutôt qu'un autre lieu puis en quoi ça correspond à ses
valeurs.
Mme Maccarone : O.K. Je veux juste
préciser la teneur de mes questions. Ce n'est pas une question de jugement. Je
veux juste mieux comprendre. Je ne juge pas les choix des personnes. Mais
est-ce que ça veut dire, par exemple, un parc, un parc rempli d'enfants... Tu
sais, parce que, tu sais, c'est là où... c'est là où je pense qu'on s'en va.
Puis je veux savoir comment ça, ça va être balisé, parce que...
Je me mets à votre place, qui n'est pas une
place facile. Et merci beaucoup pour le mémoire, en passant, que vous avez
déposé, que nous avons lu avec grand intérêt. J'espère que les modifications au
sein de nos échanges que nous avons eus ici ont répondu à vos préoccupations.
Mais je me mets à votre place, parce que, là, on vient ici puis là on laisse
dans les mains de nos professionnels de prendre une décision en ce qui concerne
l'endroit. Ça fait qu'on va au-delà du premier paragraphe de l'article 4, qui
dit que ça devrait être uniquement à l'intérieur de notre réseau, établissements, ça fait que, là, on rouvre la
porte, puis là c'est vous qui allez prendre une décision. Je connais
quelqu'un qui dit : Bien, moi, je souhaite faire ça dans un parc. Ce serait
difficile, il me semble, pour vous, de dire : Non, ça, c'est un endroit
qui, pour moi, est inacceptable, c'est paisible, c'est à côté de l'eau, puis je
comprends votre désir puis je veux respecter votre choix et la dignité des
choix que vous souhaitez faire, mais... Vous, vous n'êtes pas en mesure de
valider tout l'endroit.
• (16 heures) •
Tu sais, ma crainte, c'est que vous allez être
dans une position difficile, rendu à un choix que vous allez faire avec toute
justesse. Être à votre place, je dirais : Bien oui, je comprends, la loi
me dit que je peux, puis je comprends votre choix de décider de faire ça ici,
c'est logique, c'est beau, puis, pour vos derniers moments, bien, je souhaite
respecter ce choix, mais vous ne pouvez pas prévoir qu'il y aura une famille,
par exemple, à côté, ou des choses comme ça.
Puis ce qu'on veut éviter, il me semble, c'est aussi des témoins, des témoins
inattendus, tu sais, parce qu'on ne peut pas contrôler tout
l'environnement.
Puis, pour moi, c'était pour ça que j'avais
l'interprétation de l'article 4, la raison qu'on avait balisé ça au début, les établissements, des maisons de soins
palliatifs et ainsi que nos domiciles, parce qu'un domicile, pour moi,
c'est un choix très personnel. Puis on veut prôner, je pense, la progression
des soins à domicile, je sais que c'est quelque chose que... une orientation
partagée, mais, quand ça reste à l'intérieur de nos établissements, ils ont
quand même une politique qui est affichée, quand on rentre dans un
établissement, qui explique les soins. Puis on vient de faire le débat, encore
une fois, en ce qui concerne l'exemple maison de soins palliatifs, mais ça, ce
ne serait pas le cas pour tout ce qui est à
l'extérieur. Ça fait que j'ai l'impression que c'est tellement large que ça
peut être dans un musée, ça peut être
dans... encore une fois, j'utilise un zoo, parce que, tu sais, il y a beaucoup
de gens qui sont en amour avec cet endroit, puis ça leur amène des très
bons souvenirs, mais c'est comme si on n'a aucune balise.
Puis vous, vous êtes dans une situation
tellement difficile de faire ces choix, surtout de dire non. Comment allez-vous
fonctionner pour s'assurer qu'on ne fait pas fausse route et qu'on respecte
aussi les choix des personnes concernées?
C'est un long préambule, mais je suis
sincèrement préoccupée, parce que je vois mal comment nous pouvons mettre ça à
l'oeuvre sans faire fausse route, sans avoir des erreurs d'interprétation,
malgré toute la bonne foi. C'est même le médecin en question qui a procédé à
appliquer l'aide médicale à mourir dans le salon funéraire. Au début, tu sais, il faut appeler un chat un chat, c'était
quand même un acte illégal, en ce qui concerne l'interprétation de la
loi, qui n'était pas modifiée, mon interprétation, parce que, pour moi, c'est
écrit noir sur blanc que, là, on va à l'extérieur. C'est un acte qui n'est pas
reconnu ici. Ça se peut que ça va changer, mais comment allons-nous baliser
ceci?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, je voudrais juste quand même
mentionner que la porte... En fait, parce que, tantôt, vous
disiez : On ouvre la porte, mais la porte, elle est déjà ouverte. C'est
souvent comme ça dans les lois qui sont étudiées. Très souvent, une loi arrive
après que des actions ou que la réalité se soient modifiées, puis, souvent, les lois, bon, arrivent après. Alors, on essaie de
planifier le maximum de situations. Et cette loi, elle a été adoptée ça
fait quand même plus de sept ans, huit ans, puis il y a eu des travaux depuis
plus de 10 ans. Puis c'est vrai que c'étaient les trois endroits, puis c'est le discours qu'on a depuis le début,
puis, je veux dire, je le mentionne au micro aujourd'hui, puis ça a toujours été notre discours, les
établissements, les maisons de soins palliatifs et le domicile, et ça, c'est
important, sauf que force est quand même de constater, et je pense que
Dr Moreau pourra donner quelques exemples, qu'on voit qu'il y a de plus en plus de situations où les
gens souhaitent recevoir l'aide médicale à mourir, mais dans un lieu
précis, selon leurs volontés, selon leurs aspirations. Et ça, ça doit être
discuté aussi avec le professionnel compétent. On a adopté ce que c'était, la définition du professionnel compétent, là,
donc, qui peut procéder à l'aide médicale à mourir.
Donc, il y a toute une discussion qui est faite,
et je pense qu'il faut être très prudents par rapport à ça, mais cette situation, elle existe déjà. Il y a des gens
qui ne veulent pas recevoir l'aide médicale à mourir à domicile, puis je
pense que ça nous a été dit aussi lors des consultations particulières, parce
qu'ils ont un malaise à savoir que leur proche va retourner dans la maison
après, ou être dans le même lit, ou, en tout cas, peu importe, là, toutes
sortes de motifs personnels. Puis il y a d'autres
situations, aussi, humaines, parce que c'est des situations humaines dont on
parle, puis ça, moi, je pense que c'est important.
Puis je suis tout à fait d'accord avec, ce
matin, l'intervention que vous avez faite, puis loin de moi de dire que le domicile, c'est un salon funéraire. Puis le
domicile, ce n'est pas un salon de quilles non plus, pour reprendre un
peu vos propos. Le domicile, c'est le domicile. Puis ça peut être la résidence
principale, la résidence secondaire, peu importe. Ça peut être moi qui décide
que je veux aller chez ma mère parce qu'elle a un lieu extraordinaire puis que
je me sens bien là, puis ce ne sera pas mon domicile, puis ça va être correct
si... Bon, vous comprenez un petit peu.
Ça fait que,
donc, il faut avoir une prudence, mais il faut permettre aux gens de
respecter... En fait, il faut qu'on permette
aux gens de respecter leurs volontés, puis ça, pour moi, c'est très, très
important. C'est pour ça que je veux qu'on réouvre l'article 4. Alors, je
vais laisser peut-être, à la lumière de son expérience, peut-être, Dr Moreau
nous parler.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
M. Moreau (Mathieu) : Oui. Donc,
vous avez compris que c'est des situations qui sont particulières. Puis, oui,
ça nous place dans une situation, hein, c'est... Ça nous sort de notre zone de
confort d'aller dans un lieu qu'on ne connaît pas, par exemple, et puis tout
ça. Puis, j'y ai fait allusion tantôt, on a une liberté, comme professionnels,
de refuser certaines situations avec lesquelles on pourrait avoir une objection
de conscience. Il faut que cette liberté-là... C'est un peu une danse avec la
liberté du patient, les limites d'un par rapport à... les limites de l'autre.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que ces
décisions-là ne sont pas déléguées au patient. C'est une discussion. On prend
une décision en partenariat. Il arrive que le lieu de décès soit déterminé,
justement, de cette discussion-là, que le
patient a une idée en tête puis que, finalement, bien, en discutant puis... ah!
bien, je n'y avais pas pensé, à ça, ça, ça, qu'on arrive à une autre
idée par la suite. Puis, si l'idée, c'est de faire ça dans un lieu qui ne sera
ni un établissement, ni une maison de soins palliatifs, ni un domicile, bien,
comme toute aide médicale à mourir, ça va demander une préparation, mais cette
préparation-là va être beaucoup plus grande, naturellement.
On prend l'exemple du parc. Bien, c'est sûr que
de faire ça dans un parc une journée, l'après-midi, puis d'avoir une garderie
qui arrive, ce serait complètement inapproprié. Donc, il faut éviter ce genre
de situation là. Donc, est-ce que ça ferait en sorte qu'on discuterait pour
fermer une section du parc, que cette section du parc là soit adaptée, et restreindre l'accès? Est-ce que ça
implique qu'on doit aviser d'autres personnes qui ne sont pas
directement dans la situation? Ça se peut, puis, ça, le patient, à ce
moment-là, doit consentir à ce que cette préparation-là soit plus grande. Oui,
des préparations qui peuvent être plus grandes, définitivement, il y en a.
Donc, sans
énumérer toutes les situations, on sait qu'il y en a deux qui ont été faites,
notamment, dans un parc, là, des aides médicales à mourir. Donc, ça fait
partie des choses qui sont déjà faites. Là, la question est vraiment de savoir
est-ce que c'est éthique de le faire. La réponse serait : Oui, ça peut
être très éthique de procéder comme ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Oui.
Mme
Maccarone : Je sais qu'il y a d'autres personnes qui ont des
questions, ça fait que je vais laisser la parole aux autres, mais peut-être juste une dernière question pour... mais
peut-être deux dernières questions juste pour clore un peu cette
conversation.
C'est qui qui fait la préparation de tous ces
détails? Parce que vous, vous avez déjà une charge de travail très importante,
puis on a déjà entendu qu'on ne veut pas nécessairement ajouter à cette charge
de travail. C'est un accompagnement
précieux, important, essentiel, mais est-ce que la charge est sur la personne
concernée qui souhaiterait savoir...
de vous présenter, genre, un plan? Puis est-ce que ça, c'est des éléments qui
devront être prévus, par exemple, dans
une demande anticipée? Est-ce que ça, c'est quelque chose qu'ils vont pouvoir
prévoir? Parce qu'on n'a toujours pas vu le formulaire. Puis je
comprends que ce n'est pas facile. Dans les débats que nous faisons ici, j'ai
évoqué le désir de vouloir le voir à maintes reprises. Je pense qu'encore une
fois on ne fait pas fausse route si nous pouvons aussi faire un débat en ce qui
concerne les éléments qui sont compris dans cette demande. Un formulaire, ça va
avoir l'air de quoi? On ne connaît pas nécessairement toutes les balises, mais
est-ce que ça, c'est quelque chose qu'on peut prévoir qui va en faire partie?
Et c'est qui qui fait les préparatifs?
• (16 h 10) •
Mme Bélanger : Bien, en fait, je
vais y aller spontanément, puis Dr Moreau pourra compléter, mais, pour
moi, il y a une certaine responsabilité... Dans les exemples que j'ai vus dans
ma carrière ou même mon niveau plus personnel, près de moi, il y a une certaine
responsabilité puis il y a un souhait des personnes d'abord. Ils souhaitent que
ça se fasse dans tel lieu, de telle façon, avec telle musique, dans tel
environnement, tel contexte, avec quelle personne, peut-être même l'heure. Vous
savez, bon, il y a beaucoup, beaucoup de choses. Donc, premièrement, il y a une
responsabilité personnelle, puis les proches, très souvent les tiers de
confiance, vont souvent participer aussi à l'organisation de cet événement.
Donc, c'est clair pour moi que le professionnel compétent a un rôle, mais ce
n'est pas le professionnel compétent qui a à
organiser toute la logistique autour de ça. Alors donc, c'est vraiment
important, là, puis il faut vraiment regarder ça.
Maintenant, les gens qui sont seuls dans la vie,
bien là, il y a toute l'équipe professionnelle qui... Bon, souvent, dans le réseau de la santé et des
services sociaux, dans les situations humanitaires, les équipes
professionnelles vont aller en dehors de leurs tâches quotidiennes, mais, je
veux dire, de façon générale, là, parce qu'il faut quand même aussi aborder de
façon générale, c'est vraiment les personnes, là, qui vont exprimer leurs
volontés puis vouloir choisir, par exemple, les musiques, etc. Je vais laisser
Dr Moreau répondre.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Oui. Donc, l'aide
médicale à mourir, là, c'est avant tout un soin d'accompagnement, puis cet accompagnement-là, c'est vraiment un
accompagnement très interdisciplinaire, là. C'est l'interdisciplinarité
mise vraiment, vraiment en oeuvre du début à la fin. Donc, on n'est pas seuls,
un médecin, un patient, puis ce n'est pas un médecin ou une infirmière qui va
faire l'acte technique de poser un cathéter, par exemple, et tout. Donc, dans
le soin d'accompagnement, on est accompagnés des équipes.
Je ne peux pas
parler, encore une fois, de toutes les régions administratives, mais,
généralement, il y a un gestionnaire pivot qui... un intervenant pivot, là, qui
peut être, généralement, un clinicien, qui va s'assurer qu'on a toutes les
étapes de l'aide médicale à mourir puis de s'assurer un peu de la coordination
de tout ça. Si, à un moment donné, on a un lieu qui est... qui sort de
l'ordinaire qui est identifié, bien, c'est souvent soit cette personne-là qui
va aller chercher d'autres ressources pour mettre en oeuvre... Il ne faut
pas...
Puis ce n'est pas un
service qu'on veut offrir clés en main, pour reprendre un peu les expressions.
On essaie d'individualiser le plus possible. Mais, oui, le patient, ses proches
font partie du processus. Ce n'est pas juste une volonté, là, comme : J'aimerais que ça se passe là puis que...
arrangez-vous avec le reste. C'est vraiment plus : Comment je peux
faire en sorte que mes volontés soient exprimées?
Puis,
oui, il y a une préparation. C'est quelque chose d'un peu bizarre, là. On prend
rendez-vous quand même, tu sais, on
ouvre nos agendas pour prendre rendez-vous pour : Est-ce que... Vous, vous
voulez l'aide médicale à mourir à telle
heure. Moi, est-ce que je peux l'administrer puis... à cette heure-là? Puis
est-ce que je peux avoir les médicaments à cette heure-là? Est-ce que je
peux avoir les autres professionnels qui vont m'accompagner, être accompagné,
les autres professionnels aussi, là? Mais il y a beaucoup de couches derrière
ça.
Donc, oui, il y a cet
aspect-là très pratico-pratique, puis, quand on sort des demandes un peu plus,
encore une fois, là, standards, bien, il y a un délai, souvent, qui est plus
grand, puis ça fait partie, justement, des discussions. Entre l'idéal, qu'est-ce
que le patient rêverait comme aide médicale à mourir puis qu'est-ce qui est
possible dans la réalité, des fois, il y a un écart, puis voir est-ce que le
patient est prêt, par exemple, à attendre un peu plus de temps pour ça. Donc,
oui, cette préparation-là est très interdisciplinaire.
Mme
Maccarone : Je comprends. Je comprends la complexité. Je pense que ma
crainte, c'est qu'on veut... Je ne veux pas que ça devienne non plus une forme
de promotion, tu sais, que les gens... Tu sais, on veut... Tout à fait
d'accord, on veut respecter les choix personnels des personnes concernées.
Mais, à quelque part, je pense qu'on devrait avoir une crainte que ça ne
devienne pas une forme de promotion, parce que, là, vous avez tout le choix, de
toutes les libertés de faire ça à l'extérieur du réseau aussi, puis là les gens
vont dire : Bien, c'est comme un paradis ici,
au Québec, en ce qui concerne l'application. Puis je pense qu'on a quand même
une responsabilité d'éviter ça aussi. Ça fait que c'est là où j'ai un
inconfort. Puis je comprends. Ce n'est pas un jugement. Mais je veux laisser la
parole aux autres, parce que je sais qu'il y a d'autres personnes qui
souhaitent s'exprimer. Merci.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Alors, est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : J'ai
une question. Il y a quelqu'un, je ne sais pas si c'est la ministre, qui a
mentionné tantôt, pour ceux qui décident de procéder à l'administration de
l'aide médicale à mourir dans les hôpitaux... excusez-moi, dans les hôtels, que
les hôtels ne sont pas toujours au courant que les personnes s'en vont va là
pour faire... pour procéder à l'aide médicale à mourir. Il me semble qu'il y a
quelqu'un qui a dit ça tantôt. O.K. Bien... O.K.
Donc, je prends
l'exemple d'un parc, par exemple, qui est sous responsabilité municipale. On ne
peut pas juste aller dans un parc. J'imagine, dans un cas pareil, il faudrait
avoir une certaine permission. Le but de ma question,
c'est à savoir si la personne qui demande l'aide médicale à mourir a une
responsabilité, eux, de divulguer... par exemple, s'ils vont louer une
chambre d'hôtel, s'ils ont une responsabilité de divulguer à l'hôtel que c'est
la raison pour laquelle ils vont louer la chambre d'hôtel ou une salle ici et
là, parce qu'aussi, tu sais, il y a une responsabilité de la personne qui est
propriétaire de cet endroit d'avoir une certaine responsabilité.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, Dr Moreau pourrait intervenir.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau
(Mathieu) : Donc, à ma connaissance, les gens, les personnes, j'ai
tendance à dire «patients», n'ont pas
l'obligation de dire que c'est ça qu'ils vont faire, comme par exemple pour la
location d'une chambre d'hôtel.
Mme Prass : Est-ce
que ça ne devrait pas être prévu? Parce que, par exemple, disons, une personne
loue une chambre d'hôtel, puis là il y a une ambulance qui arrive, puis les
personnes qui travaillent à l'hôtel ou dans un lieu loué, une salle ou quoi que
ce soit...
M. Moreau (Mathieu) : Bien, en fait,
il y a déjà des patients qui meurent dans les chambres d'hôtel, puis c'est une
situation...
Mme Prass : Oui,
mais ça, c'est par exprès.
M. Moreau (Mathieu) : Il y a des
gens qui vont dans des chambres d'hôtel pour commettre des suicides, des choses comme ça. Donc, des ambulances qui arrivent
dans les chambres d'hôtel pour recueillir des corps, c'est quelque chose...
une situation très fréquente. Donc, il n'y a personne, là, qui doit déclarer
qu'est-ce qu'il va faire dans sa chambre d'hôtel au moment de la location, là.
Mme Prass : O.K. Ça va.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui. Merci, Mme la
Présidente. En fait, je tombe un petit peu des nues. Ma question est
spécifiquement pour Mme la ministre. Qu'est-ce qui vous dérangeait dans le
fait... dans le cas qui était dans les médias,
si vous ouvrez à un autre lieu dans cet article-là? Qu'est-ce qui dérangeait?
Parce que, pour moi, c'est comme... ça peut se faire, comme ce qu'on a
vu dans les médias. Alors...
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme la ministre.
Mme
Bélanger : ...parce que... En fait, j'ai réagi, mais, au-delà
de moi, j'ai vu que plusieurs personnes ont réagi. On a tous eu un malaise de savoir que l'aide
médicale à mourir allait se donner dans... pouvait se donner dans un
salon funéraire. Pour moi... J'ai clairement indiqué que, pour moi, un salon
funéraire, sa mission, c'est la disposition des corps, c'est d'offrir des services de commémoration, l'accompagnement au
deuil, etc., tout ce que vous connaissez d'un salon funéraire. Ça a été
ma première réaction, c'est vrai, et ça a été la première réaction de plusieurs
personnes.
Cependant, ce qui m'a le plus heurtée, et je
pense qu'on a là un événement qui est arrivé qui nous permet, justement,
d'avoir des discussions qu'on a eues aujourd'hui, qui n'ont pas toujours été
faciles, mais ça nous a permis de mettre en
évidence le risque... Pour moi, le plus grand risque, c'est la
commercialisation, c'est la publicité autour de ça, c'est de faire en sorte de mettre l'aide médicale
à mourir, je veux dire, même, sous forme... je ne veux pas dire un
spectacle, mais une démonstration. On va dire ça comme ça. Ça, pour moi, ça me
heurte, et je pense que les articles que nous avons adoptés précédemment nous
permettent d'éviter ça.
Maintenant, je pense qu'il faut vraiment
respecter la volonté des personnes. C'est possible que des personnes veuillent avoir l'aide médicale à mourir... on a
nommé des lieux, je ne veux pas y revenir, mais qu'une personne
dise : Bien, moi, je veux aller au salon funéraire. Toutes sortes de
raisons, mais c'est le choix de la personne. C'est le choix de la personne,
mais il ne faut pas que ce soit fait dans une perspective de commercialisation.
C'est là que je fais la différence avec une espèce de formule tout compris pour
la suite des choses.
Alors donc... Mais par contre, de légiférer sur
les lieux privés, publics, la liste va être longue. Puis je pense qu'il faut respecter... Il y a des situations
particulières, puis je ne voudrais pas qu'on nuise en essayant de faire une
liste. Je pense qu'on a tellement... On a mis des balises. On a mis des balises
sur ce qu'on ne voulait pas. Pour moi, je pense qu'on a tout ce qu'il faut. Il y a des amendes très solides. Il y a de
la surveillance qui va se faire. Il y a de l'inspection. On a tout ce qu'il faut pour que les choses se
fassent bien. Et ça se fait actuellement. Je veux quand même le répéter, ça
se fait actuellement. Puis je vais laisser peut-être docteur... et peut-être
qu'il a d'autres exemples à donner, mais... Alors, je pense qu'on vient baliser
quelque chose qui existe de toute façon.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Bien, j'ai
bien entendu tantôt l'inconfort, là, puis je le partage, là, par rapport à la
promotion, puis je pense que ça vient bien répondre à cette question-là de ne
pas faire la promotion. Il ne faudrait pas que l'aide médicale à mourir soit
vue de manière romantique et que le seul objectif de ça, c'est de faire en
sorte que les gens le voient de manière romantique puis demandent l'aide
médicale à mourir, là. Ce serait indirectement faire de la promotion puis ce
n'est pas ce qui... C'est pour ça qu'on a cette discussion-là puis qu'on essaie
vraiment de voir avec le patient ce qui le motive à aller vers tel ou tel
endroit comme tel puis les raisons qui le motivent à choisir le soin, là, qui
est l'aide médicale à mourir. Donc, c'est vraiment cette discussion-là qui doit
avoir lieu.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. J'ai une autre intervention?
• (16 h 20) •
Mme Caron : En fait, je n'avais
pas... Je voulais... Je voulais poursuivre la discussion sur ça, parce que le
spectacle peut avoir aussi bien lieu dans un parc, au bord de l'eau, ou tout
ça. Alors, comme vous avez dit tantôt, dès le
début, on parlait des trois... tu sais, des établissements, du domicile, de
l'hôpital, alors... Et, même en début de semaine, quand on a dit : Oui, il faut qu'on regarde
ça pour baliser, je n'ai pas l'impression du tout, à part la question des
amendes, s'il y a de l'argent, il y a un échange d'argent, disons, de services
qui se fait, je n'ai pas l'impression qu'on balise du tout. J'ai l'impression qu'on ouvre davantage et que ça risque de mener
à une banalisation d'où ça a lieu. Tout en disant ça, je comprends qu'on
veut aussi respecter les volontés des personnes, mais, en tout cas, je ne vois
pas du tout là où on balise, à l'exception de l'argent.
Puis là je comprends pourquoi... Tantôt, quand
je disais : On ouvre à plus... Si on se limite à des entreprises commerciales, à des fins commerciales, je
disais : Ça pourrait être une fondation ou un OSBL qui fait ça. Je
comprends maintenant pourquoi ça a été refusé, parce que
vous aviez cet amendement-là qui s'en venait, qui était pour ouvrir davantage
que de baliser, à mon avis.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, on n'est pas en train d'ouvrir
davantage. C'est déjà actuel. L'aide médicale à mourir se fait
actuellement. C'est déjà fait. Ce n'est pas qu'on... C'est déjà fait. On vient
baliser. Ça existe, là. Ce n'est pas quelque chose qu'on est en train d'ouvrir.
La porte, elle est ouverte. Ça existe, l'aide médicale à mourir, dans des lieux selon la volonté des personnes,
dans des hôtels, dans des parcs. Ça existe. Je pense, Dr Moreau nous
l'a mentionné, il y a d'autres médecins qui
nous l'ont dit aussi, ça existe. On vient baliser le tout. Alors, on pourrait
dire : Bien non, on ne le balise pas, puis ça va être... mais c'est parce
que ça existe. On va faire quoi avec les personnes qui ont cette volonté, qui
ont cette volonté et qui le font déjà?
Alors, je pense, ça, c'est important, la
dimension humaine. Puis moi, je suis tout à fait à l'aise, parce que je n'ai
pas l'impression qu'on est en train de faire une innovation là-dedans. Je suis
plutôt vraiment en train de réaliser qu'on
est en train, justement, de faire la différence, par rapport à l'intervention
qui a été faite ce matin, par rapport à la notion de domicile, où on
interprétait depuis des années, avec la loi actuelle, l'interprétation du
domicile, et là on est en train de le baliser correctement. Moi, je suis tout à
fait à l'aise avec ça. Je pense qu'on a mis beaucoup d'autres précautions. Ce n'est pas juste la
commercialisation, la publicité. Pour moi, les inspections, c'est extrêmement
important. Puis je pense qu'on renforcit tous ces éléments-là, sans compter
tous les articles qu'on a travaillés quand même depuis plusieurs mois.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? M. le député
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bon, on
apprend... Aujourd'hui, je pense qu'il y a un changement de paradigme
important. Lorsqu'on a adopté la loi il y a sept ou huit ans, on voulait offrir
des soins et des soins de dernier recours. Aujourd'hui,
j'ai l'impression que ce qu'on vient d'entendre, c'est que, parce qu'il y a
1 % des cas qui ont opté pour un décorum
qui est différent de celui qui était prévu à la loi, on est en train de
dire : Bien, finalement, on va régulariser les cas qui pouvaient
s'éloigner de ce qui était prévu par le législateur parce qu'il faut respecter
la volonté des gens qui souhaitent vivre
cette expérience-là. Et c'est là où j'y vois un changement de paradigme
important qui nécessite un débat.
Je ne me prononce pas à savoir si c'est un geste
qui est vraiment souhaité par l'ensemble des Québécois ou pas, mais qui est minimalement sujet à débat.
C'est d'ailleurs ce que le conseil... le Collège des médecins disait ce
matin : Aux Québécois d'en débattre. Bon, le code de déontologie des
médecins est respecté. Bien, aux Québécois d'en débattre. Et je trouve qu'on a relativement peu de temps pour en
débattre et de voir quelles sont... quelles peuvent être les conséquences sur le pouvoir d'attraction qu'une
expérience client optimale de soins de fin de vie peut générer comme
effet sur les Québécois.
Le Dr Moreau a parlé tout à l'heure de la
question de rendre ça romantique, mais c'est effectivement une ligne assez fine qu'on doit tracer, mais qui,
aujourd'hui, semble être essentiellement, là, effacée. On parle des
volontés des usagers. On est passés, et là c'est un changement qui est assez
radical, on est passés d'une étape, d'une société où on disait : Nous respecterons les dernières volontés des gens qui
décèdent, après leur décès... Là, maintenant, on passe dans ce nouveau
schème là. Il faut respecter les dernières volontés des gens dans le
cheminement vers ce qui les mène à la mort. Et je voudrais juste mentionner...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que c'est une question de règlement? Non?
M. Arseneau : Oui. Je vais juste
continuer, là, si vous permettez.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
M. Arseneau : Et je pense que... Je
ne dis pas que l'argument ne se tient pas, respecter la volonté des gens, certes,
mais je doute que ce qu'on appelle des balises aujourd'hui puisse avoir un
effet autre que la multiplication des expériences tout aussi originales les
unes que les autres pour tout un chacun. Si la pratique était relativement
marginale, c'est que les gens, en majorité, jugeaient que ces soins-là étaient
disponibles dans les établissements ou dans les maisons de soins palliatifs ou
à domicile.
Et je voudrais juste relever le fait qu'on
aurait pu tout aussi bien, aujourd'hui, s'il avait été... si ça avait été
l'orientation de la ministre ou du gouvernement, dire : On va ajouter, à
l'article 4, le terme «exclusivement» et, en contrepartie, offrir une
expérience qui soit digne, dans le cadre des établissements du réseau de la
santé, en prévoyant que le réseau de la
santé va offrir des chambres, des salles où on peut, effectivement, vivre cette
expérience-là qui n'est, évidemment, à nulle autre pareille, de la même
façon que, pour le début de la vie, on peut offrir des chambres de naissance
dans une expérience qui est extraordinaire, et ainsi de suite.
Alors, je trouve que cette question-là est tout
à fait épineuse. On est au coeur du débat. Et je m'interroge aussi sur l'opinion des gens qui ne sont pas ici, qui n'ont pas la
chance de participer au débat et qui sont, évidemment, au coeur de cette
question-là, comme par exemple la Commission sur les soins de fin de vie. La
commission a-t-elle été consultée à cet
égard? Est-ce qu'il y a un point de vue général qui nous permet de dire,
aujourd'hui, comme législateurs : La société québécoise, le
consensus est à l'idée... est à l'effet, plutôt, que nous devons véritablement
élargir cette possibilité-là, avec des balises qui me semblent, pour le moins,
là, sujettes à interprétation?
Le respect de la dignité
de la personne, ce que j'en comprends, c'est qu'à partir du moment où le voeu
de la personne est exprimé, et elle ne se juge pas, là, indigne d'aller dans un
tel ou tel lieu... j'imagine qu'à partir de ce moment-là on va accéder. Toute autre règle applicable, bien, ça reste à
voir. Puis, les questions d'éthique, je comprends que c'est un peu le
respect du code de déontologie du médecin. Donc, j'imagine qu'à partir de ce
moment-là quelqu'un qui voudrait... comme on le fait peut-être à l'heure
actuelle pour les mariages. Si on décide qu'une fin de vie sur une plage des
Îles-de-la-Madeleine, ce serait une belle expérience, puis évidemment c'est ce
qu'on décide de faire, je m'interroge sur l'effet de promotion induit ou de
banalisation du geste, même du pouvoir d'attraction d'une telle expérience,
pour, justement, aller chercher ces soins de fin de vie là, et je me demande si
on mesure véritablement l'impact que ça peut
avoir dans le changement de paradigme vraiment important qu'on est en train
d'instituer. Et je suis un peu perplexe, là, aujourd'hui, pour tout
dire, sur la proposition qui est présentée par la ministre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement?
Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Je peux faire une intervention sur l'amendement?
Simplement mentionner qu'on... Le député des Îles-de-la-Madeleine a parlé de beaucoup, beaucoup, beaucoup de
choses en dehors de l'amendement qui est sur la table actuellement. Nous
avons fait des travaux qui étaient importants. Nous avons fait une consultation
particulière. Nous avons reçu près de 38 groupes, examiné
75 mémoires. Nous avons eu des bonnes discussions. J'ai l'impression de
revenir à la case départ, en tout respect. Et je remercie le député des Îles-de-la-Madeleine
de sa présence et de sa grande éloquence aujourd'hui. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Parce qu'avec
l'heure qui... Maintenant, il est 16 h 30.
Alors, je vais suspendre les travaux... je vais
ajourner, c'est-à-dire, je m'excuse, les travaux jusqu'à mardi 30 mai, à
10 heures. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 30)