(Dix heures trois minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à l'ordre, à l'ordre, s'il vous plaît! Bon matin. Oh
non! C'est un anglicisme. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. Alors,
ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des relations
avec les citoyens ouverte.
La commission, je vous le rappelle, est donc
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi
modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Gendron (Châteauguay) est remplacée par Mme Guillemette
(Roberval); Mme Garceau
(Robert-Baldwin), par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis); et Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques),
par Mme Labrie (Sherbrooke).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Donc, à tous et à toutes, bienvenue.
Lors de
l'ajournement des travaux, jeudi dernier, nous étions à l'étude de l'amendement
introduisant le nouvel article 4.1
proposé par la ministre. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet
amendement? Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui, bonjour. Mme la Présidente, je demanderais une
suspension immédiate afin de pouvoir discuter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous voulez discuter? Parfait. Alors nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 10 h 05)
(Reprise à 10 h 31)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous reprenons nos
travaux. Je vous rappelle que nous en étions sur l'amendement introduisant
l'article 4.1 après l'article 4 du projet de loi. Alors, est-ce que
j'ai des interventions? Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui, Mme la Présidente. Donc, à la dernière
séance, nous avons réouvert l'article 4, que j'ai...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On ne l'a pas réouvert.
Mme Bélanger : On l'a?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On ne l'a pas ouvert. On a pris les vérifications, là, on a
fait les vérifications. On n'a pas ouvert, on a permis d'ajouter 4.1, donc l'amendement 4.1.
Mme Bélanger : O.K. Donc, on a
permis d'ajouter un amendement à notre projet de loi, qui est
l'article 4.1. Alors, essentiellement, dans cet article, on parle des
lieux, notamment, où l'aide médicale à mourir peut être donnée, donc établissements, maisons de soins palliatifs
et à domicile. J'ai déposé un amendement pour faire en sorte que l'aide
médicale à mourir soit effectuée selon les désirs de la personne dans le lieu
où elle le souhaite, donc selon la volonté de la personne.
Depuis le
début des travaux, l'autodétermination de la personne a été au coeur de nos
décisions. À tout moment, nous avons parlé de l'autodétermination de la
personne. Lors de la Commission spéciale sur les soins de fin de vie,
l'autodétermination de la personne a été au coeur des discussions. Alors,
aujourd'hui, je souhaite qu'on puisse aller de l'avant en adoptant cet
amendement.
Et je me questionne, à savoir : Est-ce que,
comme société, nous voulons obliger les gens à mourir dans un lieu précis?
Est-ce que c'est ça qu'on veut comme société, plutôt que d'une société qui
respecte le libre choix et qui permet aux gens de choisir le dernier souvenir
qu'ils veulent conserver?
Avec l'aide médicale à mourir, les patients qui
y recourent veulent choisir une date, une heure et un endroit. Et, comme ministre,
je souhaite que la volonté de la personne prime par-dessus tout, toujours avec
la perspective de la prudence que nous devons avoir.
Et, pour cela, nous avons
adopté des articles précédemment nous permettant de mettre les balises
nécessaires pour nous assurer que l'aide
médicale à mourir soit dans le respect des personnes, dans le respect de la
dignité, mais tout en respectant les différentes balises en vigueur.
Alors, voilà.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la ministre.
Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Merci, Mme la ministre, pour le partage de... le point de vue du gouvernement et de nous ramener à notre débat
que nous avons conclu la semaine passée. Je constate que c'est un sujet très sensible, très délicat. Et, comme nous avons
déjà dit, on n'a jamais fait le débat en ce qui concerne le lieu. Que ce
soit comme membres de la commission spéciale, ça ne faisait pas partie de nos
discussions, des demandes que nous avons faites lors des consultations, ni dans
cette commission non plus, ça... ça ne faisait pas partie des questions que nous avons posées aux gens qui sont venus
témoigner. Ça ne se retrouve pas nécessairement dans nos mémoires, à
moins que moi, j'aie manqué quelque chose, mais ce n'était pas quelque chose
qui a été soulevé. Puis, je pense, c'est parce que les gens pensaient que
c'était quand même clair, la façon que c'est écrit dans la loi sur les soins de
fin de vie.
Nous avons nos trois endroits où les gens
qui le souhaitent, parce qu'ils sont rendus là dans leur vie, ils peuvent
poursuivre dans le continuum de soins, d'avoir accès à l'aide médicale à mourir
dans les établissements, dans les maisons de
soins palliatifs ainsi qu'à domicile. Puis là ce que nous apprenons, c'est que
la notion de domicile est quand même interprétée largement, chose que...
évidemment nous a surpris puis nous a surpris parce qu'on a vu, tout le monde
ensemble, ce qu'on a vu dans la revue de presse avec le continuum de services
qui est offert dans les salons funéraires ou
dans le... un, quand même, qui a été médiatisé, qui a quand même soulevé un
débat, je pense, essentiel puis important que nous aurons ici. Je pense
que les gens qui nous suivent, la population, que ce soit médiatisé ou non... Mais ça va être important que les gens sachent que
nous avons quand même vidé la question et qu'on a quand même fait le débat. Puis il y a eu des échanges constructifs
en ce qui concerne une décision d'élargir, dans le fond, comme la
ministre a dit, parce que nous avons des cas, puis je constate que... Je pense
qu'il faut agir avec de la prudence. Est-ce que nous souhaitons empêcher du
monde de prendre une décision à la fin de leur vie, rendu là? Il faut avoir le
respect, il faut avoir de la dignité, il faut assurer la sécurité.
Mais je dois partager que j'ai quand même un
questionnement en ce qui concerne cette évolution. Ce n'est pas nécessairement de dire que je suis pour ou
contre ou que ma formation politique est pour ou contre, mais je pense qu'on a une responsabilité d'avoir des échanges
là-dessus pour s'assurer que, vraiment, on a une clarté de la direction
que nous allons poursuivre. Parce qu'ici ce
qu'on comprend avec l'article qui est inséré après l'article 4.1, c'est
qu'on rouvre la porte. On rouvre la porte. Pourquoi? Parce qu'on a
compris qu'apparemment ça se pratique quand même. C'est un argument, oui, mais
on pourra dire que... Chaque fois, il y a quelqu'un qui va à l'extérieur de la
loi, est-ce que nous devons changer les choses à l'intérieur de nos lois? Puis
ça, ce n'est pas toujours pour le bénéfice de la population. Alors, c'est un
argument, pour moi, qui... qui est difficile à dire que ça va me convaincre.
Moi, ce que je souhaiterais plutôt, c'est de
parler de la mise en pratique, le pratico-pratique, comment est-ce que ce serait mis en place si cet article est
adopté de la façon que c'est écrit. Évidemment, ça soulève des
préoccupations, ça soulève des préoccupations parce que... on a évoqué quand
même quelques exemples la semaine passée. Exemple, s'il y a quelqu'un qui
souhaite le faire en paix à côté d'un lac, un lac dans un parc national, par
exemple, comment pouvons... comment allons-nous éviter qu'il n'y ait pas des
témoins qui passent aux alentours, ou si c'est un autre parc? Parce que c'est
ça qu'on veut éviter. Puis on a entendu... C'était Dr Ménard qui était...
Une voix : ...
Mme Maccarone : Moreau.
Des voix : ...
Mme Maccarone : Morneau... Moreau
qui nous a accompagnés la semaine passée, et je le remercie pour ses
contributions. Il nous a aidés à mieux comprendre le processus puis
l'application, dans le fond, avec ses explications de comment ça fonctionne du
début jusqu'à la fin.
Mais ça reste que, selon moi, je trouve que le
médecin... Avec tout le respect que j'ai pour le Collège des médecins puis ce
que vous faites, Dr Evoy, aussi, ce n'est pas un reproche, c'est juste que
j'ai l'impression que le médecin devient
législateur. Puis nous, nous avons quand même une responsabilité ici, autour de
la table. Parce que ce qu'on a
compris, ce serait quand même le médecin qui... ou maintenant l'IPS qui suit la
personne concernée, qui fait la demande, qui va tout détailler. C'est le
souhait que moi, je souhaite, que ça fonctionne, que ça soit dans une chambre d'hôtel, ou au bord du lac, ou dans un zoo, ou
dans un musée, par exemple. Mais ça va être le médecin ou l'IPS qui vont
quand même faire les vérifications, qui vont
quand même dire : Oui, je trouve que vous respectez quand même des
règles, c'est sécuritaire, c'est faisable.
Et, nous, comme législateurs, bien, c'est comme si on se délègue de toute
responsabilité, ce qui soulève un malaise pour moi.
Moi, je trouve que
nous avons quand même une responsabilité de sous-amender, peut-être, cet
article... d'amender l'article, parce que ce
n'est pas un amendement d'un article qu'on introduit, mais de peut-être amender
l'article pour penser un peu à des balises. Est-ce que c'est parce qu'on souhaite
que ça soit ouvert? Parce que... je ne veux pas utiliser la terminologie «bar
ouvert», parce que ce n'est pas ça que je pense qu'on souhaite non plus, on a
beaucoup entendu qu'on ne veut pas que le Québec devienne
le paradis de l'aide médicale à mourir. Parce qu'on est en train de
«romantatiser» cet acte... «to romanticize»... Non, ce n'est pas ça?
• (10 h 40) •
Des voix : ...
Mme
Maccarone : Romantiser, je vais l'écrire, de romantiser...
Une voix : Romancer.
Mme
Maccarone : Romancer. Bon, vous autres, vous me conseillez mal. Ça ne
va pas bien, là.
Une voix : Oui,
mais ce n'est pas toujours évident, même pour nous, là.
Mme
Maccarone : Voilà. O.K., qu'on ne veut pas le romancer non plus, c'est
ça. On veut quand même que les gens comprennent que c'est une exception. Mais,
tout à fait comme Mme la ministre, elle a dit, on veut aussi respecter la
volonté de la personne en toute dignité.
Ça fait que je
soumets ça, c'est ça, mes préoccupations. Est-ce que ça va être partout, dans
n'importe quel lieu public? Devons-nous peut-être réserver ça pour des lieux
privés? Si c'est des lieux publics, c'est quoi, le recours pour s'assurer que les gens qui vont participer
sans, peut-être, leur volonté, vont être au courant de comment ça se
passe ou que cet acte va se passer sur le
terrain, chez eux? Si c'est un parc national, par exemple, c'est quoi, les
paramètres à suivre? Est-ce que nous avons quelque chose que nous devons
peut-être mettre ici pour avoir quand même une règle à suivre, une loi à
suivre, une référence à une loi?
Tu sais, je peux
penser aussi aux municipalités, par exemple. C'est... Est-ce que les
municipalités auront un mot à dire là-dedans? On parle beaucoup du principe de
subsidiarité, malgré qu'on parle beaucoup du principe de centralisation de pouvoirs. Mais, si on pouvait
penser au principe de subsidiarité, est-ce que les municipalités auront
un mot à dire, comme par exemple, je ne sais
pas, n'importe quelle municipalité de votre choix, à Sainte-Agathe-des-Monts,
puis eux, ils diront : Bien, chez nous,
là, on ne peut pas utiliser nos parcs pour l'administration de l'aide médicale
à mourir? Ça fait qu'est-ce que ça, c'est quelque chose qu'on pourra
prévoir? Parce que, là, tout le monde qui nous regarde vont dire : Mon
Dieu! C'est large, puis, chez nous, je ne sais pas si je souhaite donner ça.
Ou
l'autre exemple d'un propriétaire d'hôtel, on n'a pas la nécessité de leur
avertir que je réserve une chambre pour cette fin, ou quelqu'un qui est
propriétaire d'une deuxième résidence qu'ils vont louer. Bien, s'il n'y a pas
une exigence de partager : C'est ça que... C'est pour cette raison que je
souhaite louer cette résidence, j'ai un malaise.
Ça
fait que, pour moi, je... Ce que je souhaite, ce que j'aimerais voir dans un
débat, un échange : Est-ce qu'on a un moyen de trouver un équilibre là-dedans pour reconnaître... Pour moi,
c'est des enjeux pour respecter tout le monde, les gens qui, oui, souhaitent avoir accès à l'aide médicale à mourir,
mais tous les gens qui sont aux alentours de ce processus
involontairement, de s'assurer qu'il y a quand même une compréhension commune.
Merci.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Est-ce que
j'ai d'autres interventions? M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Oui.Bon, je pense qu'effectivement il y a quelque chose de très
intéressant et très important à approfondir dans ce sous-amendement-là... de
cet amendement-là, plutôt, à l'article 4, parce qu'on... plusieurs
pourraient interpréter l'article 4 comme restrictif.
Le législateur, à
l'époque, a donné trois endroits, et, visiblement, avec la pratique, on a
débordé, là, on parle de 1 %. Ce qui est assez particulier, moi, dans le
rapport, le dernier rapport de la Commission sur les soins de fin de vie, lorsque
l'on regarde les pourcentages de ce qui est fait en établissements, dans les
maisons de soins palliatifs et à domicile, on arrive à 100 %. Donc, le
«autres», le 1 % ne semble pas avoir été documenté, du moins pas rendu
public dans le rapport, moi, que j'ai eu
l'occasion de consulter. Mais cette pratique-là, elle a été révélée par les
journaux, on en a fait grand état, d'abord avec les salons funéraires,
puis on a appris dans le débat de la semaine dernière qu'il y avait d'autres endroits, les chambres d'hôtel, on a même
évoqué les parcs. Alors, moi, ça m'a surpris. Moi, je l'ai appris comme
ça. Et, en approfondissant à la fois le rapport de la commission, mais
également le texte de loi original, on voit que la structure de la loi était pour s'assurer qu'on puisse avoir des
dispositions, des politiques publiques où le CISSS encadre la procédure d'administration de l'aide médicale à
mourir. Il y a notamment l'article 8, qui est un corollaire de
l'article 4, qui dit : On va
compiler les... toutes les données sur ce qui est fait en... notamment à
domicile, les demandes, les refus, et ainsi de suite. Donc, ça me
semblait faire partie d'un tout qui était cohérent.
Là,
on vient ériger comme un nouveau principe celui du droit inaliénable de la
personne de choisir le lieu, le... et le
moment, et... surtout le lieu, et c'est pour moi un élément qui n'a jamais été,
à ma connaissance, soumis à la consultation, là, ni il y a une dizaine
d'années ni il y a deux ans, lors de la consultation spéciale, et je ne
pense pas que les groupes, non plus, là, avaient demandé cette modification-là
ou n'ont été consultés là-dessus. Alors, je me demande jusqu'où, lorsqu'il est
question d'un soin, est-ce qu'on a justement ce même droit reconnu à la
personne de choisir, de choisir le lieu, de choisir le temps, et ainsi de
suite. Ça me semble être un élément tout à fait particulier à l'aide médicale à
mourir qu'on est en train de proposer. Et je
me demande quels effets ça peut avoir, parce qu'on pourrait très bien dire
que la personne est, selon les normes
sociales qu'on s'est données il y a une dizaine d'années... On est déjà en
avance sur bien d'autres endroits à travers le monde; certains n'ont pas
voulu ouvrir le débat, nous, on l'a ouvert. On a voulu y aller de façon graduelle, en s'assurant qu'évidemment
les droits des personnes, concurrents, là, soient le plus équilibrés
possible.
Et là ce qu'on voit
poindre avec cet amendement-là, c'est que la décision, la volonté du patient
fait foi de tout. Et, même si on sort du cadre qui est régi par le réseau de la
santé, ou par le CISSS, en l'occurrence, qui a la responsabilité d'adopter les politiques,
adopter un cadre éthique également... Mais, une fois que le soin est donné non
seulement à l'extérieur de ces établissements, mais à l'extérieur du domicile,
parce qu'on sait qu'il y a... il y a des soins à domicile qui sont donnés par
les CLSC, là, mais, dans tous les endroits, selon le bon vouloir du patient et avec l'acceptation du médecin... mais là quel
genre de supervision, quel genre de politique, quel genre de cadre
éthique avons-nous et quel... et vers où
voulons-nous aller d'ici... Les cinq ou les 10 dernières années, est-ce
qu'on a véritablement mesuré l'effet
que cela pourra avoir dans l'avenir? Est-ce qu'on peut, par exemple, présumer
que, dans tous les endroits publics accessibles au commun des mortels...
qu'on puisse décider d'obtenir des soins d'aide médicale à mourir à toute heure
du jour ou de la nuit?
Ma collègue a mentionné, tout à l'heure, que des
municipalités ont des règles, notamment sur les espaces publics. Est-ce qu'on
peut y aller à certaines heures dans la nuit? Dans certains cas, c'est
restreint. Est-ce qu'on peut, par exemple, y promener son chien? Dans certains
cas, c'est restreint. Est-ce qu'on peut consommer de l'alcool? Dans bien des
cas, c'est restreint. Est-ce qu'on peut être accompagné d'un médecin et...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...
M. Arseneau : Oui?
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : ...s'il vous plaît, les
appareils doivent être en mode... Merci. Merci.
• (10 h 50) •
M. Arseneau : Donc, si des règles
municipales sont appliquées pour, par exemple, la consommation d'alcool dans les parcs, est-ce que les municipalités
pourront, ou devront, ou feront le choix de déterminer que
l'administration d'un traitement médical comme l'aide médicale à mourir est
permis ou est interdite? Et, dans le cas où on voudrait interdire, dans le cas où certains hôtels indiqueraient qu'à partir
de... désormais, sachant maintenant que c'est dans l'espace public puis que les gens peuvent choisir où aller
obtenir ces soins, qu'ils décident de... d'interdire, essentiellement,
cette pratique-là, jusqu'à quel point est-ce
qu'ils n'entrent pas dans une pratique discriminatoire? Et c'est ce genre
d'éléments là qu'il me semble qu'on n'a pas eu l'occasion de clarifier ou sur
lequel on n'a pas eu l'occasion de réfléchir.
Et ça me fait penser au fait qu'on dit :
Bien, maintenant, ça se passera entre le médecin et le patient. Pour ce qui est de... je dirais, du consentement aux
soins, pour ce qui est du choix éclairé, pour ce qui est des règles
déontologiques, évidemment, ça se passe entre le médecin et le patient. Mais,
pour ce qui est du cadre et de la politique et du rôle que doit exercer le CISSS, je pense qu'à ce moment-là
ce choix-là, lorsqu'il est extrait du cadre qui est imparti par la loi,
bien, il fait en sorte que le CISSS ne puisse plus exercer son rôle et
s'assurer de l'application des règles éthiques. Et c'est là où je me pose la
question, parce que le Collège des médecins, lui-même, en réaction à la
nouvelle concernant les salons funéraires, a mentionné que le médecin allait,
dans tous les cas, respecter son code de déontologie, mais que, pour le reste, il appartenait aux Québécois, à la
société d'en débattre et d'en décider. C'est... Et moi, je suis d'accord
avec ça. C'est donc au législateur, au nom
des citoyens, de déterminer le cadre dans lequel le libre arbitre du patient
peut être exercé. Mais on sait très
bien qu'il y a un certain nombre de règles auxquelles on doit obéir en société
pour toutes sortes de matières. Et cette matière-là, me semble-t-il,
devrait aussi être regardée avec une extrême prudence pour éviter les
dérives... les dérives ou les dérapages.
Et c'est là
où je pense que nous ne pouvons pas simplement dire : Il appartiendra aux
médecins et aux patients, dans leur
intimité, dans l'intimité de leur discussion, de déterminer dans quel cadre
physique ce soin-là pourra être donné, sans penser que ça aura un impact
sur... en fait, sur l'espace public, sur le reste de la société et même sur
l'espace privé également. Parce que, si on a pu argumenter le fait que
certaines personnes choisiront de sortir de leur domicile pour ne pas avoir à obtenir ces soins de fin de
vie à la maison en raison de... je dirais, de l'impression que ça peut
donner au reste de la famille qui
continueront de vivre là-bas... Mais qu'en est-il des lieux publics qui
serviront à ces fins? Qu'en est-il
des chambres d'hôtel qui serviront à ces fins? Est-ce que le minimum ne serait
pas d'identifier un certain nombre d'endroits ou de catégories d'endroit
ou, si on fonctionne au cas par cas, de s'assurer qu'au moment de remplir les formulaires, pour s'assurer que les soins auprès
du CISSS, à la pharmacie, par exemple, lorsqu'on doit administrer, pour fins de compilation, qui est déjà prévue dans la
loi... D'ailleurs, on compile les données sur tout ça, les demandes qui
sont acceptées, sont refusées, les motifs,
ainsi de suite. Bon, est-ce qu'on ne devrait pas, justement, se garder
certaines balises, certains
garde-fous et dire : Bon, voici la demande, elle sera examinée, elle sera
sujette à entente, le CISSS l'approuvera, si on doit sortir des murs?
Et ce qui m'amène à un autre élément. Est-ce que
le système public s'est donné toutes les garanties pour pouvoir offrir des
lieux, des chambres adéquatement disposées pour que les gens qui souhaitent et
qui sont rendus en fin de vie ou qui sont
rendus à choisir l'aide médicale à mourir puissent le faire, justement, avec
dignité dans le cadre du service public? Est-ce que les cas qui ont été
rapportés dans les médias en disant que ce soin-là avait été administré, dans
certains cas, de façon indigne à même les installations du réseau de la
santé... Est-ce que le ministère ne doit pas se donner l'obligation de fournir,
d'offrir des chambres qui sont adéquatement disposées par territoire de CISSS,
par exemple, pour que ce soit la première option qui soit considérée si on veut
justement revenir à l'idée d'avoir un endroit qui soit aussi disponible de
façon équitable aussi pour l'ensemble de la population? Je pense qu'il y a
cette notion-là, le choix des uns et des autres dans l'obtention d'un soin.
C'est un nouveau
concept, alors que, pour la plupart des soins... En fait, moi, je connais peu
de soins où on va pouvoir convenir, avec le CLSC, avec son médecin, de
l'endroit à l'extérieur de son domicile, si on a des soins à domicile,
ou des installations du système de santé. On ne donne pas un rendez-vous à son
médecin pour aller sur la place publique, pour avoir des injections ou un
changement de pansement, à ce que je sache, ou quoi que ce soit. Donc, cette nouvelle catégorie là qu'on crée pour
les soins de fin de vie, sans considérer que ces endroits-là ne
disposent pas d'un cadre éthique d'aucune
façon, et, à la limite, c'est ce qu'on vient dire, ne
seront même pas informés de ce qui... de ce qui se passe, bien là,
évidemment, ça pose... Pour moi, en fait, c'est matière à réflexion, la
réflexion qui sera, évidemment, difficile. Puis je ne demande pas, là, qu'on
retourne en consultations nécessairement, mais je fais un appel, quand même, à la prudence sur les
conséquences d'un libellé comme celui qu'on vient... qu'on vient d'adopter
ou qu'on est en train de discuter et qui pourrait être adopté.
Alors,
moi, j'aimerais, en terminant mon propos là-dessus, là... j'avais une vingtaine
de minutes pour... je crois que mon
temps s'abrège. En 40 secondes, j'aimerais déposer un sous-amendement à la
proposition gouvernementale. Si vous me permettez, Mme la Présidente, je
pourrais le lire ou le transférer.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Par contre, vous allez devoir le transmettre.
Alors, on va
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
10 h 57)
(Reprise à 11 h 13)
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons la
séance. Nous en étions au dépôt...
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : S'il vous plaît, à l'ordre! Merci. Nous en
étions au dépôt d'un sous-amendement par le député des Îles-de-la-Madeleine. Je
vais vous inviter à le lire, et vous avez 30 secondes pour le faire. M. le
député, la parole est à vous.
M. Arseneau :
L'amendement introduisant
l'article 4.1 est modifié par l'ajout, après le paragraphe 1°, du
suivant :
1.1° par l'insertion,
après le deuxième alinéa, du suivant :
«Chaque CISSS et
CIUSSS a la responsabilité de fournir, dans chacun de ses territoires de réseau
local de santé, une chambre adaptée, aménagée et dédiée à l'administration de
l'aide médicale à mourir en toute dignité.»
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci.
Est-ce que j'ai des interventions sur le sous-amendement?
Mme
Bélanger : Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Oui, allez-y.
Mme
Bélanger : Je comprends l'intention de ce sous-amendement, mais je ne
serai pas en faveur d'adopter ce sous-amendement, parce qu'il y a déjà des
programmes de soins palliatifs et des politiques de soins palliatifs dans
chaque établissement de santé, au Québec, qui organisent les soins en fonction
des lieux, des ressources dont ils disposent. Donc, je pense que c'est déjà
prévu.
Cependant, je
voudrais quand même mentionner que la discussion que nous avons eue tantôt en
lien avec la possibilité de... avec le respect du choix de la personne quant au
lieu et la discussion qui a été amenée, je pense que c'est par mon collègue
député des Îles-de-la-Madeleine, concernant la place du public est
intéressante, et je vais amener un amendement à ce niveau-là, un sous-amendement
à l'amendement, éventuellement.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : On va toutefois traiter du sous-amendement et
après ça on peut revenir sur un...
Mme
Bélanger : Je fais juste l'annoncer.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : On va revenir à l'amendement et après ça on
reviendra sur les étapes ultérieures. Est-ce que j'ai d'autres interventions
sur le sous-amendement? M. le député des Îles.
M. Arseneau :
...voulez bien, Mme la Présidente, j'aimerais présenter le sens du
sous-amendement. C'est qu'on a fait, tout à l'heure, une partie de la
discussion sur le choix qui est laissé en toute discrétion au patient. Et moi,
je pense que, si le patient veut faire un choix éclairé, il faut que le réseau
de la santé puisse lui offrir un choix qui soit adéquat dans les installations
qui sont déjà prévues à cette fin et que ce soit accessible sur l'ensemble du
territoire. Et, à l'heure actuelle, selon les échos qu'on a entendus, si
certains patients souhaitent sortir du cadre des installations du réseau de la
santé, c'est parce que ces installations-là ne seraient pas adéquates, ou ne
seraient pas disponibles, ou seraient même, parfois, disponibles en
cohabitation avec d'autres patients. C'est des indications qui ont été données
dans l'espace public, auquelles vous avez eu accès comme moi, j'imagine.
Alors, il me semble
qu'avant de dire que ce choix-là appartient uniquement à la personne, encore
faut-il que le réseau de la santé puisse
offrir des lieux qui soient propices, qui soient solennels, qui soient adaptés
pour que le patient qui, justement, a
choisi les soins de fin de vie puisse le faire en toute dignité à l'intérieur
du réseau, donc qu'on puisse avoir
l'accès, d'une part, sur l'ensemble du territoire, d'où l'idée que les CISSS
puissent offrir ce type de chambres adaptées dans l'ensemble des réseaux
locaux de santé, que ce soit, sur le plan géographique, accessible, mais que ce
soit aussi, disons, disposé de sorte que ce
choix-là devienne attrayant, devienne intéressant et que le système public soit
allé au bout, justement, de la logique où on veut que ces soins-là
soient accessibles, avec la plus grande dignité, dans un décorum qui est
adéquat et que ça puisse se faire à l'intérieur, donc, des installations du
réseau.
Parce que, si le réseau de la santé ne fait pas
son effort, c'est comme si on disait que, maintenant, les soins de fin de vie, bien, ça appartient au domaine du
privé, donc on va faire le service minimal, on va être dans les corridors
ou sur des civières parce qu'on manque d'espace, puis on va avoir des murs
blancs puis des éclairages au néon, puis ça ne
sera pas du tout ce qu'on imagine pour vivre nos derniers instants dans
l'intimité de notre famille ou avec nos proches. Et là, à ce moment-là, bien, on crée justement cet
espace pour que des entreprises décident d'occuper ce créneau-là qui
aura été libéré par, à mon point de vue, un certain manque de responsabilité,
de la part du réseau, de le faire adéquatement à l'intérieur de ses murs.
Alors, si on
est allés au bout de la logique du soin qui est prodigué dans un environnement
adéquat, favorable, ensuite qu'on considère d'autres espaces, bon, on
pourra en discuter. Mais il me semble que ce sous-amendement-là fait en sorte que l'État du Québec se donne les
moyens d'éviter, justement, toute dérive ou déresponsabilisation de la
part du réseau. Et c'est vraiment le coeur
de l'amendement que je veux faire. Si on voit qu'en bout de ligne on donne le
choix, mais un choix réel, entre des
installations adéquates dans le réseau et d'autres endroits, bien, il me semble
qu'on peut endiguer cette espèce d'attraction qui sera éventuellement,
disons, générée par une offre à l'extérieur du réseau de la santé.
À moins que l'objectif soit véritablement que le
système de santé, que les CISSS ne soient plus responsables, auquel cas il
faudrait réfléchir à une autre voie, celle d'instituer des lieux, comme on le
voit dans certains pays, des... véritablement, des centres d'administration de
l'aide médicale à mourir. Mais ce qu'on avait choisi jusque-là, c'était que, j'y reviens, il y avait essentiellement trois
endroits : les installations du système de santé, le domicile ou les
maisons de soins palliatifs. Et Dieu sait que les maisons de soins palliatifs,
je pense que les gestionnaires de ces maisons-là font tout en leur possible
pour créer un environnement qui soit paisible, qui soit solennel, qui soit
propice, donc, aux soins qu'on y prodigue.
• (11 h 20) •
On sait que, dans le milieu hospitalier, compte
tenu de la pression, actuellement, sur le réseau, bien, il y a peut-être un effort supplémentaire à faire, et
c'est ce que cet amendement-là cherche à faire, que, si on veut
véritablement mettre l'emphase, l'accent sur
un service qui soit offert et... un soin de santé, en fait — je
devrais corriger, c'est un soin de santé — dans
des conditions optimales, dans des conditions, justement, de bienveillance, et
tout, il me semble que c'est une obligation
morale qu'on doit se donner. Et, comme législateur, moi, je pense qu'ensuite
les moyens peuvent être déployés par l'organisation. Si nous souhaitons
véritablement que les gens en fin de vie aient le meilleur, bien, il faut
offrir le meilleur d'abord dans le réseau. C'était le sens de mon intervention.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci, M. le député. La
députée de Sherbrooke a demandé la parole.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Moi, j'accueille très positivement la proposition de mon collègue
des Îles-de-la-Madeleine, je trouve que c'est un ajout intéressant.
Effectivement, on peut se demander pourquoi des gens préfèrent opter pour un
autre lieu pour obtenir l'aide médicale à mourir. Est-ce que les lieux qu'on
met à leur disposition au sein du réseau
sont satisfaisants? Moi, je veux profiter de l'occasion de cet amendement-là
pour demander à la ministre de nous expliquer peut-être comment ça se
passe. Est-ce qu'actuellement dans chacun des RLS c'est possible d'obtenir
l'aide médicale à mourir dans le réseau ou bien est-ce que ça implique parfois,
par exemple, des déplacements sur des grandes distances pour les gens qui
souhaitent obtenir l'aide médicale à mourir?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui. Mme la Présidente, en fait, nous avons un
plan d'action national sur les soins palliatifs. Si je ne me trompe pas,
c'est un plan d'action national 2019-2025. Je pourrais demander à notre directrice
nationale des soins infirmiers de valider la période et les années que je viens
de mentionner, mais ce qu'il est important de mentionner, c'est qu'il y a des
mesures importantes, il y a tout un plan d'action important, avec plusieurs
mesures, pour continuer d'améliorer nos programmes de soins palliatifs, et
chaque établissement doit se doter d'une politique de soins palliatifs. Alors, dans les établissements actuellement, les
endroits où on a des soins palliatifs, c'est à l'hôpital, en CHSLD et en
soutien à domicile. Ça, ça fait partie des services en établissement.
Maintenant, les services ne sont pas uniformes d'un établissement à l'autre.
Et pour revenir avec les soins palliatifs à
l'hôpital, certains hôpitaux ont des unités qu'on appelle fermées. Ça,
c'est-à-dire que c'est un lieu précis, avec un espace, donc, avec tout ce que
ça signifie en termes de soins palliatifs,
ça veut dire avec des chambres, avec un salon pour accueillir les proches, avec
une équipe interdisciplinaire. Ça, plusieurs hôpitaux ont ça. Plusieurs
CHSLD, aussi, ont aménagé des secteurs, à l'intérieur de leur CHSLD, pour les
soins de fin de vie, et je parle ici des soins de fin de vie, soins palliatifs
de façon générale.
Maintenant, il y a
d'autres modèles, dans certains hôpitaux, où il n'y a pas de lieu, je dirais,
désigné. Il y a des lits de soins palliatifs, à travers des unités de médecine,
donc, et le personnel est formé, mais ce n'est pas un lieu spécifique, là, d'unité de soins palliatifs comme
on peut l'entendre. Chaque établissement doit développer des services en
fonction de leur mission, mais en fonction, aussi, de leur réalité et des
ressources dont elles disposent, mais tout le monde doit avoir un plan de soins
palliatifs au sein de son établissement, donc avec des équipes dédiées, des
équipes interdisciplinaires qui peuvent être
des équipes volantes ou des équipes en place dans un lieu physique,
dépendamment comment chaque établissement est organisé.
Alors, la réalité des
grands hôpitaux, des plus petits hôpitaux et des hôpitaux en région est
complètement différente, complètement
différente. Et moi, c'est la raison pour laquelle je ne suis pas en faveur de
cet amendement, parce que, dans... ce
sous-amendement, je devrais dire, je ne suis pas en faveur de ce
sous-amendement, parce qu'il est prévu que
nous ayons notre plan d'action en soins palliatifs et que nous devons le
réaliser. Puis les CISSS et les CIUSSS ont des responsabilités par
rapport à ça. Alors, c'est déjà prévu dans une autre modalité. Et de l'écrire
comme là, d'avoir une chambre, je ne me
souviens plus, là, tel quel, comment... je n'ai pas l'amendement sous les yeux,
d'avoir une chambre adaptée, peut-être
que ce ne serait même pas suffisant non plus. Alors, je pense qu'on rentre dans
de la gestion de programmes-services ici, puis, pour moi, je comprends
l'intention, mais ce n'est pas requis du tout de mettre ça dans le projet de
loi.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la ministre. J'ai d'autres
interventions? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce
que, dans... J'ai bien compris que ça relevait, donc, de chaque établissement.
Est-ce que, dans le plan de chacun des
établissements, c'est requis qu'il y ait cette offre-là dans chacun des RLS ou
bien ils ont la liberté de
centraliser ces services-là là où ils le veulent? Est-ce que... par exemple, si
je prends le CIUSSS de l'Estrie, est-ce qu'ils ont l'obligation, dans leur plan, d'offrir le même niveau de
services dans les RLS les plus éloignés, par exemple, dans la région du
Granit, de Brome-Missisquoi? Est-ce que c'est ce qui est prévu puis obligé dans
le plan?
Mme Bélanger :
Bien, en fait, ce qui est obligé,
c'est d'avoir un programme de soins palliatifs qui est organisé par chaque CISSS et CIUSSS, et chacun devrait
tenir compte de ses réalités locales. Alors, ça, c'est vraiment
important. Maintenant, d'une région à
l'autre, il y a, vous l'avez mentionné, l'étendue des territoires, la
disponibilité des différentes catégories
d'établissements, les ressources. Il y a des belles choses qui se réalisent
partout au Québec puis... Mais, je le répète,
les CISSS et les CIUSSS doivent prévoir au sein de leur établissement, à
l'hôpital, en CHSLD et dans leur équipe de soutien à domicile.
Maintenant, quand on
compare un établissement à l'autre, ils ne sont pas... ils n'ont pas tous
développé leur expertise de façon très importante dans un... ou l'autre des
rubriques. Je vais vous donner l'exemple du CIUSSS du Centre-Sud et de l'équipe
de soutien à domicile de l'hôpital de... — voyons! — du
CIUSSS du Centre-Sud, équipe de soins palliatifs à domicile, qui est un
exemple, qui est un exemple, pour le Québec, de développement de soins
palliatifs à domicile de façon structurée, organisée, 24/7. Alors, ils offrent
un service, vraiment, puis ils font de la formation, etc. Donc, eux, ils ont
développé ce créneau-là très important. L'Hôpital de Verdun a développé des
lits, et il y a des CHSLD qui ont développé
une approche. Mais il y a toute une équipe interdisciplinaire, il y a des
comités qui se mettent en place, il y a des rencontres avec le ministère,
aussi, par rapport aux gens qui sont responsables des programmes de soins
palliatifs dans chacun des établissements. Mais il faut laisser la latitude et
la liberté à chaque établissement
d'organiser... Chacun doit avancer et développer dans les trois domaines, mais
il faut quand même tenir compte des
ressources disponibles puis des besoins de la population, aussi, qui peuvent
différer d'un établissement à l'autre.
Puis,
pour en ajouter, puis j'arrête avec ça, dans un réseau local de services, il
pourrait ne pas y avoir de maison de
soins palliatifs sur le territoire. Prenons l'exemple du CIUSSS du Centre-Sud,
que je connais bien, ils ont beaucoup développé leur soutien à domicile,
leurs soins palliatifs à l'hôpital et en CHSLD, mais il n'y a aucune maison de soins palliatifs sur leur territoire. Donc, vous
voyez, donc, l'obligation, là, dans ce cas-là, qu'ils aient... qu'ils
adaptent leur plan d'action. Dans un autre établissement, il pourrait y avoir
une maison de soins palliatifs avec plusieurs lits. Bien, ils vont s'ajuster en
fonction du réseau local de services.
Alors, c'est pour ça,
pour moi, c'est vraiment important de ne pas mettre une obligation d'une
chambre. Pour moi, c'est plus que ça, c'est un programme de soins palliatifs.
Puis on le voit ailleurs, puis il y a des modalités prévues dans ce sens-là.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la ministre. Vous me...
Mme Labrie : Bien,
juste pour terminer...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Je vais... On va épuiser la... Parfait. Alors,
continuez.
Mme Labrie : Bien,
moi, j'entends la réponse de la ministre, que c'est quand même passablement
aléatoire, là, le niveau de service qui est offert selon l'établissement puis
même entre RLS au sein d'un même établissement. J'avoue que c'est quelque chose qui me préoccupe, là. Moi, je suis la
première à vouloir qu'il y ait la liberté de s'adapter selon le contexte
de chacun des milieux, puis évidemment c'est ce qu'on souhaite. Mais, au niveau
de la liberté de choix des citoyens, il me semble qu'on devrait être en mesure
de leur proposer au moins quelque chose qui est équivalent, là, en termes
d'offre de soins, de services, de type de lieux qu'on leur propose.
Ça m'apparaît un enjeu qu'il y ait des endroits
où il n'y a pas accès, par exemple, à une maison de soins palliatifs, puis pas
seulement en lien avec l'aide médicale à mourir, d'ailleurs, là, je veux dire,
ce sont des lieux qui sont
importants pour les communautés. Ça m'apparaît un enjeu aussi, quand la
ministre nous explique que, dans certains gros hôpitaux, les lieux sont aménagés de manière quand même pas mal
plus intéressante pour recevoir des soins palliatifs, avec un espace
aménagé pour les familles, tout ça, puis que, dans d'autres endroits qui sont
plus petits, on n'est pas en mesure d'offrir des lieux aussi bien adaptés à la
situation.
Là, je comprends que la ministre ne veut pas
inclure ça ici en acceptant l'amendement de mon collègue, mais j'aimerais quand
même savoir, puis ce sera ma dernière question là-dessus : Dans le plan
d'action dont elle nous a parlé, qui s'étire
jusqu'en 2026, est-ce qu'il y a quand même des objectifs d'atteindre un certain
seuil de qualité, de diversité d'offre de services dans chacune des
régions du Québec puis même, je dirais, dans chacun des RLS à la fin de la mise
en oeuvre de ce plan d'action là en 2026?
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui, Mme la Présidente. Le plan d'action dont je
parlais tantôt, c'est pour la période 2020‑2025.
Mme Labrie : 2025, pardon.
Mme Bélanger : Il y a eu la
pandémie, donc, plusieurs actions prévues dans ce plan d'action n'ont pas connu le même... la même progression d'atteinte
vers l'objectif. C'est une priorité ministérielle, les soins palliatifs.
Alors, les travaux sont en cours avec,
notamment, la directrice nationale des soins infirmiers, donc, pour que chaque
établissement soit représenté avec un porteur de dossier, l'objectif étant
d'atteindre les objectifs et les mesures qui sont identifiés dans le plan d'action. Chaque établissement doit
aller de l'avant, soumettre leurs projets, les moyens pour arriver à
atteindre les objectifs. Donc, c'est un plan qui est très bien structuré, puis
on a jusqu'en 2025, et donc... Et là il y a vraiment une reprise, je dirais,
des activités, là, pour s'assurer de garder le focus sur l'atteinte des
objectifs.
Mme Labrie : O.K.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Je vais me tourner du côté de la
députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci. Moi, je trouve le
sous-amendement intéressant parce que vous avez... vous venez de le dire vous-même : Il n'y a pas d'uniformité,
certains établissements ont... aménagent des salles, certains ne le font
pas. Donc, il y a un désavantage pour certaines personnes qui se retrouvent
dans des établissements soit plus éloignés, qui ne sont pas aussi grands, etc.,
donc il y a une inéquité dans ce sens-là.
Et ce que je trouve particulièrement intéressant
avec la proposition de mon collègue, c'est qu'il y a des gens, par exemple des
gens qui sont itinérants, des gens qui ont des petits appartements qui ne
peuvent pas accueillir leur famille, etc.,
ça leur donne l'opportunité, justement, d'avoir accès à un endroit, et on parle
beaucoup de dignité, justement, dans ce projet de loi, où ils peuvent
aller en toute dignité avec leur famille, leurs proches, etc., tandis que
peut-être ce n'est pas... ce n'est pas... si c'était... s'il n'y avait pas une
salle qui leur était disponible, ce ne serait pas le cas, parce que soit ils
n'ont pas de domicile, soit leur domicile ne serait pas assez grand pour
accueillir ces gens-là.
Donc, je pense que c'est question d'avoir équité
pour que tout le monde, parce que, là, on va permettre aux gens qui sont
nantis, ont les moyens, d'aller louer une salle dans un centre funéraire, où
que ce soit. Mais, si on n'a pas les moyens, bien, nous, on doit mourir dans
notre lit d'hôpital. Donc, je trouve ça d'autant plus intéressant, parce que,
comme j'ai dit, ça amène la possibilité que chacun ait la possibilité de
pouvoir s'administrer l'aide médicale à mourir dans une salle qui n'est pas un
lit d'hôpital, disons.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai
d'autres interventions? Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la Présidente, en
tout respect, là, pour la députée de D'Arcy-McGee, l'aide médicale à mourir,
c'est un service qui est financé par le système public, là. Les gens n'ont pas
à payer. Je voudrais juste rectifier là-dessus. Les gens n'ont pas à payer pour
recevoir l'aide médicale à mourir. J'aimerais quand même le mentionner pour ne
pas créer, là, de sentiment ou d'effet, là, que certains vont payer puis
d'autres ne paieront pas, là. Il y a quand
même des services publics qui sont mobilisés. Il y a des équipes
interdisciplinaires qui sont sur le terrain, qui innovent pour trouver
des solutions, notamment avec des personnes qui sont en défavorisation sociale.
On a eu beaucoup d'expériences à ce sujet-là. Le volet de l'humanisation des
soins est quand même très important.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. J'ai d'autres interventions?
Mme
Prass : Je ne parlais pas de payer pour l'aide médicale à
mourir mais plutôt pour les emplacements, comme l'article qu'on a vu dans le journal. Donc, je ne fais pas allusion du
tout qu'il y aurait question que les gens aient à payer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. J'ai d'autres interventions? La députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui. Merci. Bien, c'est
ce que j'allais... j'allais dire aussi parce que, la semaine dernière, le médecin nous a dit... qui était présent,
Dr Moreau, nous a dit que ça pouvait arriver, que c'était
arrivé qu'une personne, par exemple, itinérante demande l'aide médicale à mourir à l'hôtel.
Alors, c'est dans ce sens-là, il ne va pas payer pour l'aide... pour le
soin, mais il va payer... il y a quelqu'un quelque part, en tout cas, qui paie
pour la chambre d'hôtel.
La question que j'ai, en fait, c'est qu'on... à la
réponse de ma collègue de Sherbrooke, on a parlé beaucoup de soins palliatifs,
du plan d'action 2025, mais il me semble que les médecins en soins
palliatifs qui sont venus nous rencontrer
durant les consultations nous ont dit que soins palliatifs n'égale pas aide
médicale à mourir. Alors, est-ce qu'on peut m'éclairer un petit peu
là-dessus? Parce que je ne vois pas comment le plan d'action pour les soins
palliatifs est en lien avec... avec l'amendement ou le sous-amendement que le
collègue des Îles-de-la-Madeleine a proposé.
Mme Bélanger : Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Vous pouvez...
peut-être Dr Evoy peut répondre brièvement.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Consentement pour que le
docteur... je m'excuse, rappelez-moi votre nom...
Une voix : Evoy.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...que le Dr Evoy prenne la parole? Consentement?
Allez-y, Dr Evoy.
M. Evoy (François) : François Evoy,
neurologue au CIUSSS de l'Estrie, le CHUS. Donc, c'est assez simple, dans le
fond, l'aide médicale à mourir est un des soins couverts par la loi des soins
de fin de vie, mais évidemment ça ne se limite pas à ça, la loi des soins de
fin de vie, et les soins palliatifs, les soins palliatifs, c'est toute une
gamme de soins, et l'aide médicale à mourir est juste une goutte dans l'océan,
qui est très importante.
Mme Caron : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Merci. Allez-y.
Mme Caron : Merci. C'est ce que
j'avais compris. Alors, c'est pour ça que je ne comprenais pas pourquoi on parlait du plan d'action 2025 sur les
soins palliatifs dans le cadre de cet amendement-là, parce que moi, comme je
le vois... bien, je devrais dire ce
sous-amendement, je pense que ça permettrait d'offrir à une personne qui ne
veut pas être nécessairement à
l'hôpital ou qui n'est pas... Parce que c'est possible que quelqu'un demande
l'aide médicale à mourir, avec
l'élargissement que fait ce projet de loi là, c'est possible qu'une personne
demande l'aide médicale à mourir sans être hospitalisée. Elle peut tout
à fait vivre chez elle et demander l'aide médicale à mourir. On peut comprendre
que peut-être qu'il y a des situations où
elle préfère ne pas le faire à domicile, ne pas le faire à l'hôpital parce
qu'on pense que c'est trop froid.
Mais, pour peut-être baliser davantage les pratiques sur lesquelles il y a...
qui étaient hors de notre radar mais qui
ont été mises en lumière récemment dans les médias, peut-être que cet
amendement-là permettrait de baliser un petit peu, si on peut... s'il y a un lieu qui est offert quelque part, un lieu
qui relève d'un établissement, qui est offert dans chaque région, pour
que les personnes qui ne veulent pas le faire à l'hôpital ou à domicile
puissent se tourner vers ce lieu-là. Ça,
moi, je pense que ça pourrait être intéressant comme... comme ressource,
disons, pour les personnes qui demandent l'aide médicale à mourir et qu'ils ne veulent pas faire dans les autres
lieux prévus sans qu'on ouvre la porte trop grand à toutes les idées qui
pourraient surgir pour... comme lieux et comme scènes d'aide médicale à mourir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur le sous-amendement? Alors, si je n'ai pas d'autre...
• (11 h 40) •
M. Arseneau : ...je vais revenir sur
le sous-amendement, parce qu'en fait on a parlé des maisons de soins
palliatifs, mais il me semble que la loi, là, dès l'article... l'article 3
clarifie la différence entre les soins palliatifs et les soins de fin de vie.
Et, si, en fait, les CISSS ont des obligations relativement aux soins
palliatifs, je ne suis pas certain qu'ils aient des obligations du même ordre
face à l'administration des soins de l'aide médicale à mourir, d'où la
proposition que j'ai déposée.
Et d'ailleurs l'idée n'est pas d'avoir, là, une
chambre ou un lieu par établissement, mais par territoire. Donc, c'est quand même une obligation qui est... qui est
importante mais qui n'est pas inatteignable et qui permettrait,
justement, de s'assurer qu'il y ait un endroit
disponible et adéquat, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, mais pas
nécessairement uniquement pour les gens qui sont à l'hôpital, qui sont,
justement, en fin de vie depuis quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, mais des gens qui,
justement, au regard du contexte actuel, puissent être à la maison et se
déplacent vers une... un lieu qui
permette... qui permette justement d'obtenir les soins de fin de vie dans le
cadre du réseau de façon, évidemment,
bien encadrée plutôt que d'aller au salon funéraire ou ailleurs dans un endroit
qu'on aurait loué.
Alors, il s'agit, pour moi, là, d'une nuance qui
me semble importante, là, d'amener, que, dans certains cas, on peut avoir des
unités de soins palliatifs et, j'imagine, qu'on puisse adapter les lieux pour
l'administration des soins de fin de vie,
mais il pourrait y avoir aussi, dans l'esprit de cette proposition-là... j'ai
parlé de chambre, mais on pourrait parler de lieu adapté qui puisse être utilisé par
des gens qui rentreraient uniquement à cette fin-là, avec leur
entourage, une journée donnée.
D'ailleurs,
la raison, encore une fois, pour laquelle je souhaite arriver avec une espèce
d'obligation de moyens qui est donnée
aux CISSS et aux CIUSSS de l'ensemble du réseau, c'est que moi, je n'ai pas
cette information-là à savoir pourquoi,
là, le 1 % des gens qu'on recense... mais je ne sais pas, d'ailleurs, qui
l'a fait et où c'est... tout ça, c'est documenté, parce que moi, je ne
l'ai pas vu dans le rapport de la Commission sur les soins de fin de vie, mais
ce fameux 1 %, pourquoi choisit-il d'aller ailleurs que dans le réseau? Et
se peut-il qu'une portion de ce pourcentage-là, de ces gens-là le fassent justement parce qu'ils jugent qu'une
chambre d'hôpital ou de soins palliatifs, c'est impersonnel, c'est
froid, c'est mal éclairé, ce n'est pas adéquat, et qu'ils cherchent autre chose
et, si on leur offrait l'environnement adéquat, favorable, qu'ils auraient
choisi autre chose? Alors, c'est dans ce sens-là, encore une fois, que, ne
sachant pas la raison pour laquelle il y a une partie, certes marginale, des
gens qui choisissent de ne pas recevoir les soins de fin de vie en
établissement, ou dans les maisons de soins palliatifs, ou à domicile, mais
c'est difficile de dire si c'est parce qu'ils recherchent justement quelque
chose qui touche plus particulièrement à leur personnalité ou quoi que ce soit,
à leur expérience de vie, ou simplement parce qu'ils ont jugé que l'hôpital
était trop loin, les chambres qui étaient disponibles ne l'étaient pas vraiment
ou pas de façon adéquate, et ainsi de suite.
Alors, c'est
la raison pour laquelle, encore une fois, si l'objectif est de s'assurer qu'on
puisse avoir des soins de fin de vie
qui sont accessibles à l'ensemble des Québécois de façon la plus équitable possible,
avec un certain cadre, je dirais, de règles éthiques qui sont
applicables par le CISSS, bien, aussi bien l'offrir à l'intérieur de nos
installations. Parce que la raison pour laquelle je pense que la discussion est
importante aujourd'hui, c'est, il faut quand même le mentionner, si, avec l'article, l'amendement de départ, sans le
sous-amendement, était adopté, ce qu'on semble dire, c'est qu'il appartiendra au patient et à son médecin de
choisir l'endroit qui pourra être à l'extérieur du cadre institutionnel,
du cadre du réseau, et évidemment qu'il ne sera pas soumis à aucune règle de la
part du CISSS, puisque ça se déroulera hors des murs et hors du domicile. Et
ça, c'est cette zone d'ombre là qui, moi, me semble être une faille importante
à l'amendement qui est proposé, parce qu'on
n'est plus en mesure, dans le cadre de la loi, d'aller jusqu'au bout,
disons, de l'exercice de surveillance, de contrôle, et de reddition de comptes,
et de cumul de données sur cette pratique tel qu'on souhaitait le faire dans
plusieurs des articles et à travers la commission également.
On a dit tout à l'heure qu'il pourrait y avoir
inspection, mais, encore une fois, s'il n'y a pas de déclaration ou de divulgation obligatoire, ne serait-ce qu'auprès
du CISSS, bien, à ce moment-là, comment savoir où procéder pour faire
enquête si, essentiellement, l'ensemble du territoire est ouvert à cette
pratique-là selon le bon vouloir du patient? Mais évidemment on ne pourra pas
faire une inspection de tous les hôtels ou tous les lieux qui seraient
peut-être susceptibles de donner lieu à ce traitement. Donc, aussi bien,
justement, se donner les moyens de pouvoir offrir un lieu adéquat, un lieu,
encore une fois, paisible et solennel et avec, justement, la garantie que le
service public, il est supérieur, il est non
seulement adéquat, mais il est supérieur. Et à ce moment-là, je pense qu'on
aura... en fait, on pourrait avoir un service qui soit de meilleure
qualité, accessible à tous pour l'ensemble des Québécois et pour l'ensemble du
territoire également.
Ici, ma
crainte, en fait, c'est que, si on ne se donne pas d'obligation, il y aura
toujours d'autres priorités, et surtout s'il se développe, en parallèle,
des filières d'offre de ces services-là, bien, évidemment que ce sera une
occasion pour le réseau public de se retirer et de laisser toute la place au
privé, par exemple. Et, si c'est ce qu'on souhaite faire, bien, qu'on se le
dise que, maintenant, on fournit essentiellement, comme service public, le
médecin et le traitement, et puis le reste, bien, on s'en désengage, on s'en
décharge. Est-ce que c'est ce qu'on veut faire? Moi, je ne suis pas certain que
c'était l'objectif au départ. Je ne suis pas certain non plus que ça a été
débattu dans les commissions, dans les consultations. Je ne suis pas certain
que les Québécois soient tous rendus là non plus, là, ou que le consensus
social soit autour de cette... de cette option-là, là, du virage vers des soins
de fin de vie administrés au privé, avec ou sans encadrement strict. Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je trouve
l'amendement intéressant puis... pas pour tout répéter ce que le collègue a
dit, puis j'entends aussi les arguments de
la ministre, puis je la remercie pour nous guider vers le plan d'action. Puis
voilà la raison que je trouve que c'est intéressant de l'aborder, c'est parce
que, quand on regarde dans le plan d'action, puis, oui, c'est la priorité 6, pour ceux qui nous suivent puis ils
souhaitent faire référence, dans le fond, dans le plan d'action, c'est la page 10 où on retrouve une section
où on parle de faciliter l'accès à l'aide médicale à mourir en ce qui
concerne le plan pour les soins palliatifs.
Alors, c'est bien, parce, tout à fait avec
justesse, la ministre a dit : Ça fait partie quand même de notre plan. Je
vois que, cette année, on a quand même des orientations en ce qui concerne
l'évaluation des conditions facilitant l'accès à l'aide médicale à mourir, et,
pour l'année 2024, dans le plan d'action, la prochaine étape, c'est la
création d'un service-conseil national centralisé sur l'aide médicale à mourir
et l'instauration du mentorat dans les différents territoires. Ça fait que
c'est bien, parce qu'évidemment, c'est important, il y a un rôle à jouer en ce
qui concerne les soins palliatifs qui sont offerts.
Mais la
raison que je trouve intéressant l'amendement du collègue, c'est parce qu'à
l'intérieur de tout ça, même dans le plan d'action puis dans les orientations qui
sont indiquées, on ne parle pas nécessairement d'un endroit, on ne parle pas
d'une place, puis c'est pour ça que je comprends le désir de vouloir avoir
quelque chose qui est plus concret. Mais j'entends les arguments de la ministre en ce qui concerne les
spécificités de chaque région puis de chaque établissement.
Ça fait que je souhaite
savoir est-ce qu'il y a un mi-chemin dans ça. Est-ce qu'il y a moyen peut-être,
je suis persuadée, je n'ai pas demandé au
collègue, mais est-ce qu'il y a un moyen de peut-être modifier cet amendement
pour rejoindre ce qu'il souhaite accomplir, de s'assurer qu'il y a quand même
un emplacement, dans notre réseau, pour les gens qui le souhaitent? Parce que,
oui, on a ouvert le débat des lieux, puis, en ce qui concerne des lieux, bien,
ce n'est pas traité dans le plan d'action.
Ça fait qu'est-ce qu'il y a un autre moyen peut-être de le formuler qui
va donner aussi un peu de flexibilité dans les régions, dans les
17 régions administratives aussi, puis dans chaque établissement, mais
aussi de rejoindre le désir et le... le désir d'adapter ou de s'assurer que
notre réseau est... a ce qu'il faut pour venir en aide puis répondre aux
besoins puis la demande pour éviter que ça dérape?
Puis comme
autres collègues ont dit que, là, l'espace public est maintenant rendu un
endroit qui est disponible pour tout
le monde parce que, dans l'article en question que nous sommes en train de
peut-être potentiellement sous-amender, de s'assurer qu'on souhaite
quand même qu'il y ait un encadrement dans notre réseau, dans les établissements... Ça fait qu'est-ce qu'il y a un
autre moyen de peut-être le reformuler avec l'aide des légistes pour que
ça rejoint ce que la ministre souhaite ainsi
que ce que le collègue aussi souhaite accomplir? Est-ce que ça, c'est une
possibilité?
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme Bélanger : Ça va pour moi.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur le sous-amendement? Mme la députée de...
Mme Maccarone : Oui, bien,
évidemment, je suis désolée, je souhaite un consensus. Je trouve que c'est bien. Je comprends que c'est... évidemment, c'est
une conversation, puis qui est difficile. La raison que j'ai fait la
demande, c'est parce que, quand on regarde dans le plan d'action, on parle de
faciliter l'accès, on parle de documentation, on parle de service-conseil
national centralisé, le rôle régional de groupes, mais on ne parle pas de
lieux. Ça fait qu'on ne parle pas de lieux, puis c'est pour ça que je trouve pertinent
ce que le collègue a partagé avec nous. Je souhaite évidemment avoir une
discussion puis une conversation ensemble, parce que, même si c'est pour voter
non, mais je pense que c'est important de vider la question puis d'avoir cet
échange, surtout que nous sommes en train, quand on parle des lieux puis on
parle des modifications qu'on souhaite accomplir avec, que ce soit cet...
sous-amendement ou l'amendement en question, je pense qu'on ne devrait pas
perdre de vue que, dans l'amendement, on souhaite avoir des modifications dans
la loi pour les... le 1 % des gens qui font des demandes, et maintenant
nous sommes en train de parler des 90 % des gens.
Alors, pour la majorité, je pense qu'aussi c'est
bien, tout à fait, avec justesse, nous avons une responsabilité de parler des
lieux en général, parce que, là, on souhaite avoir peut-être des balises,
des... un encadrement pour s'assurer que c'est fait en toute sécurité, avec le
respect de la dignité. Mais là, ici, on parle vraiment de la majorité des personnes
qui vont faire des demandes. Ça fait qu'est-ce qu'on n'a pas un moyen de
trouver un juste milieu pour s'assurer que ce 99 % ont quand même ce qu'il
leur faut en ce qui concerne les demandes?
Ça fait que, pour moi, je trouve que c'est juste
puis c'est important. Je vais peut-être essayer moi-même de trouver une autre
formulation de l'amendement en question, mais je pense qu'il nous faut quelque
chose, parce que ce qu'on a su dernièrement, la raison, apparemment, qu'on a
besoin d'avoir l'amendement, c'est parce qu'on a des demandes qui vont à
l'extérieur des trois endroits.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mais là on est sur le sous-amendement.
Mme Maccarone : Tout à fait, mais
c'est parce que je ne peux pas ne pas parler de l'amendement en... parce que le
sous-amendement parle de l'amendement. Ça fait que, voilà, pour moi, c'est...
on est sur le sous-amendement, mais c'est parce que le sous-amendement, la
raison qu'on... que... si je comprends bien les orientations puis le désir du collègue, je ne veux pas parler pour lui, mais
le désir de vouloir aborder cet amendement, c'est parce qu'on comprend
que ce qu'on souhaite, c'est d'avoir quelque chose dans notre réseau pour le
99 %. C'est bien de parler pour le 1 %, puis on va le faire, on va
vider la question, on va avoir des débats. Je pense qu'on est plusieurs à avoir
peut-être des idées d'amendements potentiels. On souhaite avoir des échanges,
mais ici on parle vraiment des gens qui souhaitent rester puis on souhaite s'assurer
qu'il y a quand même une place pour eux aussi.
Ce n'est pas tout le monde qui souhaite, on a
entendu, il y a 1 % juste... Je pense que les statistiques sont de l'année
dernière, ma collègue de La Pinière, elle a fait quand même une très bonne
recherche, puis on a vu que c'est trois
personnes. Dans le fond, on parle de trois personnes. Quand on parle des lieux
à l'extérieur des trois endroits, que ça soit établissement, maison de
soins palliatifs ou domicile, on parle quand même de trois personnes l'année
passée. Ce n'est pas nombreux. C'est pour ça, ici, on parle de toutes les
autres personnes qui ont fait le choix de rester.
Ça
fait que pourquoi ne pas s'assurer qu'on a quelque chose à leur image, qui
respecte leur dignité, leur choix et l'accompagnement qui est
nécessaire, pour éviter peut-être qu'on a des gens qui disent : Bien, dans
les hôpitaux, dans nos établissements,
peut-être, ça ne rejoint pas ce que moi, je souhaite avoir? Tu sais, je ne
peux... non plus parler pour les médecins. Puis, encore une fois, avec
tout le respect que j'ai pour eux d'être même en mesure de faire ce type d'accompagnement, c'est gros, c'est lourd,
j'imagine, à quelque part, c'est plus facile pour eux aussi si c'est
dans l'établissement, parce qu'ils ont quand même le désir d'accompagner. C'est
ce qu'on a entendu la semaine passée. Puis,
je présume, c'est la même chose pour vous, Dr Evoy, de... on veut
respecter le patient, on veut respecter la personne qui fait la demande d'aller à l'extérieur. Mais ici
on parle vraiment de : Et si on pouvait concevoir quelque chose
pour qu'ils restent?
C'est plus facile
côté d'utilisation de nos ressources, que ce soient les médecins ou que ce
soient nos infirmières praticiennes spécialisées. On a accès à la pharmacie,
qui va quand même fournir les injections qui sont nécessaires. On est entouré
par toute une équipe médicale. Il y a du stationnement. C'est des gens qui sont
familiers. On n'est pas surpris à la fin, il n'y a pas toute une autre
organisation à faire, c'est les experts.
Ça fait que c'est
pour ça que je souhaite... si ce n'est pas par le biais de cet amendement,
est-ce qu'il y a un autre moyen de s'assurer
qu'on fait quelque chose pour ce 99 % qu'on souhaite ils ont un
accompagnement? Je pense, c'est
essentiel. Ça fait que je tends la main. Je suis prête à suspendre. Je suis
prête à écrire quelque chose moi-même. Je suis prête à parler avec tous les collègues. Mais je pense qu'on a une
responsabilité de parler de pourquoi les gens souhaitent peut-être quitter, parce qu'on souhaite les garder
avec nous, parce que c'est quand même un accompagnement précieux, particulier, avec une expertise très spécialisée.
Ça fait que, si nous pouvons le faire correctement, avec ce qu'il nous
faut autour de cette personne, bien, je
voterais oui pour ça sans mettre des freins dans le processus puis ce que les
établissements sont en mesure de faire, certes.
Ça fait que, comme je
dis, ce que la ministre a dit avec justesse : Est-ce qu'on a un moyen de
trouver une manière de rejoindre ces critères? Ça fait que, voilà, je me sens
un peu prise parce que je pense qu'on a quelque chose à faire, mais je ne sais pas c'est quoi, le chemin à faire, mais
on peut écrire un amendement, on pourrait essayer encore, mais, voilà,
je trouve que c'est intéressant.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci,
Mme la députée. Donc, sur le sous-amendement, est-ce que j'ai encore des
interventions? M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Oui, bien, je voulais mentionner qu'il n'y a rien... ce n'est pas une
hérésie, là, pour les parlementaires d'adopter un amendement ou un article de
loi qui soumet le réseau à un certain nombre d'obligations. Et d'ailleurs, dans cette même loi là, la loi
initiale concernant les soins de fin de vie, si on regarde l'article 11
précisément, il donne une obligation de moyens au réseau de la façon suivante,
mais pour les soins palliatifs, puis je vous le lis parce que je pense que
c'est important de le dire : «Lorsqu'une personne en fin de vie requiert
d'un établissement des soins palliatifs à domicile — on pourrait transposer
à "pour des soins de fin de vie à domicile" — mais
que sa condition ou son environnement ne permet pas de les lui [offrir]
adéquatement...», parce que là, c'est ce qu'on suppose, c'est que ce n'est pas
adéquat, le domicile pour les soins de vie, mais, dans ce cas-là, on dit :
Ce n'est pas adéquat, le domicile, pour des
soins palliatifs, alors voici l'obligation : «...l'établissement doit lui
offrir de l'accueillir dans ses installations ou de la diriger vers un autre établissement ou vers une
maison de soins palliatifs qui est en mesure de répondre à ses besoins.»
Alors, si on conçoit
que les soins palliatifs sont de la plus haute importance, puis on a vu des cas
récemment où les soins palliatifs n'ont pas été donnés de façon exemplaire,
mais l'objectif du législateur, c'est de s'assurer que personne ne tombe dans
les failles, et qu'on puisse offrir le service, et que ce soit l'établissement
ou le réseau qui offre ce service-là.
Alors, moi, ce que
j'essaie d'amener ici, à la commission, et j'aimerais obtenir la réponse ou une
réaction de la ministre là-dessus, c'est cette espèce d'engagement qui dépasse
le plan d'action administratif, mais une obligation légale, à savoir si le
domicile de celui ou celle qui doit obtenir les soins de fin de vie... bien,
que ce soit considéré sur le même pied que les soins palliatifs, la même
obligation au réseau, à l'établissement. Si les soins palliatifs, ce n'est pas
adéquat de les donner au domicile, l'établissement dit : Je vais le faire
pour vous. Et, si je ne peux pas le faire dans mon établissement, je vais vous
trouver un endroit. Moi, je préférerais de loin que l'établissement ou que le
réseau prenne la responsabilité des soins de fin de vie de la même façon plutôt
que d'engager quelque chose qui ressemble à un virage vers le privé. Moi, je
crains ce virage-là, je ne sais pas si la ministre, elle, a la même opinion.
Est-ce que le virage au privé là-dedans, est-ce que c'est, pour la ministre,
une bonne chose?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci, M. le député. Est-ce que j'ai d'autres
interventions?
Mme
Bélanger : Mme la ministre, en tout respect... Mme la Présidente, en
tout respect — j'en
perds mon titre — en
tout respect, je pense que, là, on glisse sur le privé, on glisse sur toutes
sortes de choses, j'ai dit ce que j'avais à dire par rapport à ça. Alors,
voilà.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci. Alors, est-ce que j'ai d'autres
interventions?
En fait, je vais,
compte tenu de l'heure, il reste à peine quelques secondes, donc, compte tenu
de l'heure, je vais suspendre jusqu'à nouvel ordre. Merci.
(Suspension de la séance à
12 heures)
(Reprise à 15 h 40)
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations
avec les citoyens reprend ses travaux.
Je vous
rappelle que nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les soins
de fin de vie et d'autres dispositions législatives.
Donc,
lors de la suspension de nos travaux cet avant-midi, nous en étions à l'étude
d'un sous-amendement.
Comme il y a des
discussions, alors je vais suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
15 h 41)
(Reprise à 15 h 57)
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission,
donc, reprend ses travaux. Nous en étions à... le sous-amendement du député des
Îles-de-la-Madeleine de la... pour l'article 4.1. Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
Alors,
nous allons placer le sous-amendement aux voix. Est-ce que le sous-amendement
est accepté? Adopté, plutôt.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Rejeté. Donc, nous allons revenir à
l'amendement. Est-ce qu'il y a des... d'autres interventions sur l'amendement?
Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Sur l'amendement que j'ai déposé?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Sur votre amendement. Là, à partir du moment
où on a rejeté le sous-amendement, nous revenons à l'amendement.
Mme
Bélanger : C'est ça, c'est l'amendement que j'ai déposé.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Oui.
Mme
Bélanger : D'accord.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : La parole est à vous.
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, je demanderais de retirer, suite aux discussions que
nous avons eues, cet amendement.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Parfait. Donc, on a une demande pour retirer
l'amendement. Est-ce que c'est adopté?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Consentement.
Merci. Est-ce que vous consentez, donc, à retirer l'amendement de la
ministre?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Donc, c'est retiré. Nous revenons donc à
l'article 4.1.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Oui, c'est vrai, parce que le 4.1 était un
nouvel article. Donc, j'imagine que j'ai des propositions. M. le député
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Oui. Bien, on aurait une proposition, effectivement, en remplacement de
l'amendement qui a été retiré, si vous nous donnez quelques minutes pour
pouvoir la présenter.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : D'accord. Donc, nous allons suspendre quelques
minutes pour préparer un nouvel amendement. Merci.
(Suspension de la séance à
15 h 59)
(Reprise à 16 h 20)
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Alors, à l'ordre, tous et toutes! La
commission reprend ses travaux. Donc, au moment de suspendre, nous en étions à
la préparation d'un amendement. Je vais vous laisser la parole, Mme la
ministre.
Mme
Bélanger : Oui. En fait, Mme la Présidente, simplement mentionner que
nous avons eu différentes discussions qu'on
pourra reprendre, mais c'est mon collègue député des Îles-de-la-Madeleine qui va soumettre un amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci
beaucoup. Donc, M. le député des Îles-de-la-Madeleine,
je vous laisse la parole.
M. Arseneau :
Oui, bien, en fait, je vais vous faire la lecture de la proposition
d'amendement :
«4. Toute
personne, dont l'état le requiert, a le droit de recevoir des soins de fin de
vie, sous réserve des exigences particulières prévues à la présente loi.
«Ces soins lui sont
offerts dans une installation maintenue par un établissement, dans les locaux
d'une maison de soins palliatifs ou à
domicile. L'aide médicale à mourir peut être administrée dans un autre lieu de
manière à assurer le respect de la dignité et de l'autonomie de la personne
ainsi que le caractère important de ce soin, pourvu que ce lieu soit autorisé
par le directeur des services professionnels ou le directeur des soins
infirmiers de l'instance locale visée à l'article 99.4 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2) qui dessert le
territoire où est situé ce lieu. Et
«Les
dispositions du présent article s'appliquent en tenant compte des dispositions
législatives et réglementaires relatives à l'organisation et au
fonctionnement des établissements, des orientations, des politiques et des
approches des maisons de soins palliatifs ainsi que des ressources humaines,
matérielles et financières dont ils disposent. Elles complètent celles de la
Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2) et
celles de la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les
autochtones cris (chapitre S-5) portant sur les droits des usagers et des
bénéficiaires, notamment celui de recevoir les services requis par son état.»
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci,
Mme la Présidente. Je trouve que c'est un excellent amendement qui vient
réconcilier des préoccupations qu'on avait. Il m'en reste quand même une, puis
la ministre, hors micro, y répondait tout à l'heure, mais je souhaite qu'elle
puisse le faire au micro. On vient ici s'assurer que le directeur des services
professionnels ou le directeur des soins infirmiers va vérifier si le lieu est
adéquat pour accorder l'aide médicale à mourir.
Ça m'apparaît important que la personne responsable du lieu qui est demandé par
un citoyen soit aussi consultée dans le processus, par exemple, que, si
un citoyen demande que ça ait lieu dans un parc municipal, bien, que la
municipalité soit consultée dans ce processus-là. Tout à l'heure dans les
échanges avec la ministre, elle nous laissait entendre
que ce serait la responsabilité, donc, du directeur des services professionnels
ou du directeur des soins infirmiers de valider dans le processus avant de statuer du consentement de la
personne responsable du lieu qui est demandé. Donc, je voulais juste
m'assurer qu'elle nous réitère ici que c'est bien ce qui est attendu, là, de la
part des personnes qui devront statuer sur la pertinence d'un lieu ou d'un
autre.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger :
Oui, Mme la Présidente. Bien,
d'abord, je veux mentionner que je souscris à cet amendement qui vient d'être déposé par notre collègue des
Îles-de-la-Madeleine. Depuis le début, nous avons fait nos travaux dans une
perspective de considérer
l'autodétermination de la personne. Ça a été au coeur de toutes nos
discussions. Maintenant, on a aussi parlé du devoir de prudence que nous
avons. Et cet amendement, en fait, vient déterminer qu'il est possible que
l'aide médicale à mourir soit faite en dehors des trois lieux que l'on connaît,
c'est-à-dire en établissement, en maison de soins palliatifs ou à domicile,
mais nous avions un souci, dans les discussions que nous avons eues hors micro
avec l'ensemble des collègues, de s'assurer de mettre les balises nécessaires.
Alors, pour moi, je
trouve extrêmement important le fait que nous avons un amendement qui identifie
la possibilité qu'un autre lieu soit choisi selon... et en tout respect de la
dignité de la personne, de son autonomie, du caractère important de ce soin,
donc, que le choix puisse être fait. Cependant, nous avons eu quelques
discussions, à savoir que nous craignions
que le système public ne soit pas suffisamment impliqué dans ce soin. Et donc
l'amendement vient donc amener une responsabilité importante au niveau des
établissements de santé, mais, plus que ça, on vient ici préciser que la
responsabilité du directeur des services professionnels, donc, DSP, le
directeur des médecins, si on veut, dans un établissement ou le directeur des
soins infirmiers, si c'est le cas d'une IPS, devront aussi accompagner le
processus et plus autoriser le lieu en question.
Donc, ça veut dire
qu'il y aura donc une analyse qui sera faite par le DSP si la situation est
portée par le professionnel compétent qui est un médecin ou par l'IPS si c'est
l'IPS, là, qui est au coeur de l'intervention. Donc, il y a vraiment une autorisation
pas seulement des établissements, mais une autorisation en bonne et due forme
de la directrice des soins infirmiers et/ou le DSP. Alors, pour moi, c'est
vraiment important. Ça veut dire qu'ils vont faire un processus d'analyse pour s'assurer, là, que l'ensemble des critères
soient bien respectés. Donc, ça veut dire qu'il y a vraiment une analyse
qui est faite pas seulement entre le médecin et son patient ou entre l'IPS et
le patient, mais aussi, donc, c'est un regard externe en plus qui est fait pour
ce volet d'un autre lieu.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme
Labrie : Donc, j'imagine qu'il y aura des directives qui vont être
émises, là, de la part du ministère à l'égard de ces personnes, des DSP, de la
direction des soins infirmiers, pour ce qui doit être fait dans le cadre de leurs
vérifications.
Mme
Bélanger : Oui. Oui, Mme la Présidente. Il devra y avoir des
directives, mais plus que ça... Je voudrais quand
même aussi rassurer les personnes qui peuvent nous écouter aujourd'hui, c'est
qu'au niveau de l'aide médicale à mourir
aussi il y a aussi des rapports réguliers qui sont présentés au sein des
établissements, donc des rapports périodiques sur l'aide médicale à
mourir, donc le nombre de personnes qui ont fait des demandes, le nombre de
personnes qui ont reçu l'aide médicale à mourir, le nombre de personnes qui
auraient changé d'idée, le nombre de personnes pour lesquelles on aurait refusé...
On a même ajouté dans
un amendement que, pour les personnes qui se verraient avoir un refus, il
faudra aussi que le professionnel compétent
identifie quelles sont les mesures qui lui sont offertes pour continuer de
donner des soins et services. Donc, on a mis en place plusieurs balises,
et ça, c'est important, donc, c'est public en plus, donc, c'est lors des
rapports qui sont faits au conseil d'administration.
L'autre chose, le
professionnel compétent doit aussi compléter un ensemble de formulaires. On a
fait des amendements là-dessus aussi. On a
vu le descriptif des formulaires. C'est envoyé à la commission des soins de fin
de vie, qui analyse toutes les situations. On a aussi un amendement sur
la composition de l'équipe de la commission des soins de fin de vie. On a
ajouté des membres.
Donc, tout ça, c'est
quand même des balises importantes. Nous avons ajouté aussi des amendements
importants pour la non-commercialisation, la non-publicité. Nous avons aussi
prévu des amendes très importantes et nous
avons aussi renforcé le rôle des inspections. Donc, je pense que les balises
sont très très présentes. Puis, pour moi, cet article-là, il est important aujourd'hui parce qu'on vient remettre,
d'une certaine façon, l'importance de considérer la volonté de la
personne. Ça fait que je trouve qu'on ferme une boucle ici qui est extrêmement
importante, qui n'était pas vraiment prévue dans la loi actuelle.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci,
Mme la Ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (16 h 30) •
Mme
Maccarone : Oui, bien, d'emblée, je veux remercier la ministre et son
équipe pour l'écoute puis le cheminement que nous avons eus, dans le fond,
ensemble en ce qui concerne ce débat parce que je comprends que la tenue de...
la teneur de nos échanges sont très importants. C'est un comité qu'on essaie le
plus possible de tenir en transpartisanerie,
mais les débats sont essentiels, pas toujours faciles. Alors, je veux remercier
non seulement le collègue pour aider
dans la réflexion, mais aussi l'équipe qui nous accompagne en ce qui concerne
l'avancement puis l'amendement en question, que je trouve fort
intéressant, puis je pense que ça reflète beaucoup les échanges que nous avons
eus.
Puis,
pour poursuivre avec la conversation que la ministre vient d'avoir, je pense
que, c'est vrai, c'est essentiel que les personnes, que ça soit un
propriétaire ou que ça soit un lieu public, il y a quand même... ces personnes
soient informées en ce qui concerne ce qui est attendu comme l'acte en
question. L'information est importante pour la population. On ne parle pas de faire une fête dans un parc. On ne parle
pas de faire une fête au bord du lac, malgré que ça se peut que c'est le
sens de l'événement qui sera planifié par la personne en question, mais ça
reste que ce n'est pas quelque chose qu'on souhaite... soit ouvert au public.
Alors, je pense que la personne concernée qui fait la demande d'avoir accès à
de l'aide médicale à mourir a aussi un cheminement à avoir en ce qui concerne
le respect des autres personnes. Ça fait que, si tu veux avoir accès à un tel
privilège... dois accepter que l'endroit serait divulgué. Alors, je pense que
ça, c'est essentiel et très important.
Ça fait que, moi, ce
que je veux comprendre, c'est le comment, le pratico-pratique de ceci. Comment
est-ce que ceci serait mis à l'oeuvre? Est-ce qu'il y aura une consultation
avec les municipalités pour savoir d'avance? Parce que c'est aussi une
responsabilité pour le DSP. Par exemple, est-ce que... Puis on a eu cet
échange-là aussi hors micro, tu sais : Comment ça va fonctionner? Il y a
quand même une équipe qui entoure cette personne, mais la personne a toute la
responsabilité. Mais est-ce qu'il va... est-ce que ce serait planifié,
peut-être, d'avoir des choses qui sont mises à l'oeuvre, comme de savoir, dans
telle municipalité, nous savons que c'est un oui, dans telle municipalité, on
sait que c'est un non, pour sauver du temps, pour revenir?
Ça
fait que j'ai quelques questions, mais ce serait peut-être ma première
question, juste pour mieux comprendre c'est quoi, l'esprit, puis comment
ce serait mis à l'oeuvre.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Bien, en fait, Mme la Présidente, simplement
mentionner que, dans le fond, chaque établissement va se doter, là, de
son mode de fonctionnement. Prenons l'exemple des DSP, des DSI, ils ont des équipes, là, à leur disposition dans leurs
directions, des équipes de conseillers en qualité des soins, en éthique,
conseillères en soins infirmiers, ils ont
les conseillers médicaux. Je ne crois pas qu'on va demander aux établissements
de faire un répertoire de l'ensemble
de leurs municipalités et de se mettre à identifier tous les lieux possibles,
parce que ça ne serait pas réaliste
de le faire. Mais je pense que ce qui va être important, c'est qu'à chaque
demande il y ait un processus rigoureux qui soit fait. Ce processus-là, de toute façon, va être consigné aussi
dans... Oui, il va y avoir un formulaire comme quoi on autorise. Quand on autorise dans le réseau de
santé, habituellement, il y a une signature quand on explique pourquoi
on autorise puis pourquoi on refuserait aussi.
Puis ce que je trouve bien important aussi
là-dedans, c'est vraiment, bien, de faire en sorte qu'on respecte la volonté de
la personne, c'est important, qu'on respecte les règles éthiques qui sont en
vigueur, qu'on respecte les droits de la personne aussi,
les droits généraux des personnes qui pourraient être exposées à une situation
comme ça. Ça fait que ça, je pense que c'est
vraiment important. Puis ce sont les équipes de direction de soins infirmiers,
direction des services professionnels qui,
en collaboration avec le ministère, vont se donner des procédures à ce
niveau-là. Et donc les gens du
ministère sont ici, là, aujourd'hui. Je pense qu'ils entendent. Ils ont vu, là,
notre évolution, notre discussion, notre volonté, là, comme
parlementaires, de faire en sorte que les DSP et les DSI soient bien outillés
pour faire en sorte de bien évaluer cette situation.
Mais il ne faut pas oublier qu'il y a toujours
le jugement clinique, là, des professionnels, quand même, qui est extrêmement
important. Les gens ont leur code de déontologie. Ils sont aussi encadrés, dans
le cas des médecins, par le Collège des médecins, dans le cas des infirmières,
par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Ça fait qu'il y a quand même... dans l'exercice de la
profession, il y a quand même plusieurs modalités, et donc il faut
vraiment que chaque... en fonction de chaque situation, il y aura une
évaluation, là, qui sera faite.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Maccarone : Juste pour
continuer, on a eu notre rencontre, la ligue du vieux poêle.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est bien dit.
Des voix : Poêle.
Mme Maccarone : Poêle. La ligue du
vieux poêle.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Pression de la députée.
Mme Maccarone : Vous savez, quand je
vais prendre ma retraite, Mme la Présidente, je vais faire un livre de
tout ce que vous m'avez appris parce que c'est apprécié. J'aime beaucoup ça.
Ça fait qu'on a eu la ligue du vieux poêle.
Une voix : Poêle.
Mme
Maccarone : Poêle. Ce n'est pas un mot facile. Poêle. Puis ce
qui n'est pas sorti de ces échanges... parce que je trouve que c'est
bien, mais il y a... je veux savoir s'il y a de la place pour s'assurer que ce
soit... le directeur de services
professionnels ou le directeur de soins infirmiers soit avisé, ça doit être
préalable, que cette autorisation doit être préalable. Ça, c'est un mot qui est manquant pour moi ici, parce que je
comprends que c'est le sens, probablement, de ce qu'on souhaite, mais ce
n'est pas écrit. Ça fait que je pense qu'on ne fait pas fausse route. On peut
écrire un petit sous-amendement pour sauver du temps pendant qu'on jase, si
c'est acceptable, mais je dirais que c'est quelque chose que je pense que ce
serait important.
Puis l'autre
question que j'ai, que je veux s'assurer que, si... on a tous une compréhension
commune, on parle aussi qu'on ne veut pas nécessairement... on veut...
on ne veut pas que ça soit des endroits ouverts au public. Ça, je pense que c'est ça qu'on veut. Puis ça aussi,
c'est quelque chose qui n'est pas écrit dans cet amendement qui est
proposé. Ça aussi, je pense que c'est une compréhension commune puis... Parce
que je ne peux pas imaginer que le directeur de services professionnels ou des
soins infirmiers va dire oui, d'accord. J'ai déjà entendu, écoute, parce que
tout le monde parle de ça, on entend toutes sortes d'histoires, des gens qui
font une imagination vraiment importante qu'on peut faire ça sur le mont Royal,
on peut faire ça en haut de la Place Ville Marie. Tout ça se retrouve dans le
comté de Westmount—Saint-Louis.
Ou bien j'ai aussi entendu... Puis, si quelqu'un décide de faire ça au coin de
Peel puis Sainte-Catherine, bien, de toute évidence, la réponse à ça, c'est
non. Il n'y a aucun médecin qui acceptera de faire ça. Mais ce n'est pas écrit
en noir et blanc que, tu sais, dans le fond, ce n'est pas une place qui est
ouverte au public, parce que ce qu'on ne souhaite surtout pas...
La raison, dans le fond, je pense, qu'on fait ce
débat, c'est pour protéger toutes les autres personnes qui ne sont pas concernées par l'acte en question, c'est
le public qui sont à l'extérieur de tout ce dialogue. Alors, c'est un
autre... un cheminement que je vous propose peut-être, s'il y a de la place à
penser à une manière d'inclure ceci. Je trouve, le chemin que nous avons fait à
date est vraiment, vraiment bien, il y a une belle réflexion des débats que
nous avons eus, mais c'est deux éléments que je trouve sont manquants, puis on
ne fait pas fausse route si on trouve une place pour les inclure ici, qu'on
retire, on redépose ou... à la guise... ou sous-amende à la guise de Mme la
ministre. Nous sommes flexibles. On peut
retourner pour faire à une autre ligue du vieux poêle, mais je pense que ce
serait important, ces deux notions. le «préalable», je pense, c'est
essentiel, mais aussi de s'assurer que c'est écrit noir sur blanc. Ça aussi,
c'est quelque chose que j'ai appris, ce n'est pas noir et blanc, c'est noir sur
blanc, que c'est vraiment... On ne parle pas des lieux publics, là. Il faut que
ça soit plus clair.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, bien, il y a
deux façons de voir et de comprendre le terme «autorisé». Et, quand on parle d'autorisation, ça nous renvoie aux
termes d'«approbation», de «consentement», de «voir», de «procéder». La langue française, certains parlent de pléonasme
quand on parle d'autorisation préalable, mais il y a d'autres
littéraires qui disent que ce n'est pas un pléonasme.
Dans ce cas-là, je pense qu'on peut préciser de mettre... Je vais vous laisser
lire la phrase, mais on pourrait l'ajouter.
Mme
Maccarone : Oui. Bien, dans le fond, je ne sais pas comment vous
souhaitez procéder. Mais là ce serait un sous-amendement?
Mme
Bélanger : Ce serait un sous-amendement.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Ce serait un sous-amendement, mais vous avez
deux éléments à votre intervention, le premier étant celui-là...
• (16 h 40) •
Mme Maccarone :
Oui, le «préalable», puis le
deuxième, c'est de savoir les orientations en ce qui concerne... de
mettre au clair qu'on ne parle pas des lieux ouverts au public. Tu sais,
c'est...
Puis, moi, la façon
que je vois ça... Parce que je sais que ça peut susciter une compréhension
peut-être pas commune, parce qu'apparemment
«domicile» ça peut dire plein de choses, mais, moi, ma façon de lire ça, c'est,
exemple, si quelqu'un souhaite un lieu qui est considéré public, comme un parc,
mais il y aurait quand même un endroit qui ne serait pas ouvert au public.
Ça
fait que je pense que c'est ça, le sens que je souhaite aborder. Parce que ce
qu'on veut éviter, c'est, comme j'ai dit, un achalandage, que les gens
autour, les gens qui ne font pas partie de l'acte... des témoins, des personnes
qui sont vraiment à l'extérieur de tout ça, tout le public qui ne sont pas
considérés pour l'événement.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci.
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, sur ce
point-là, c'est plus compliqué parce que, revenons avec l'exemple de quelqu'un qui voudrait aller dans un parc, on a eu
des exemples qui nous ont été amenés. Entre autres, avec Parcs Canada, dans certaines provinces, c'est un lieu public.
Alors là, je trouve qu'on commence à identifier les lieux quand on le
fait.
Je pense que, dans le
libellé de l'amendement, c'est suffisamment clair. On dit «dans un autre lieu».
On était parti... on parlait de «dans tout
autre lieu». On a dit : «...dans un autre — déjà, on précise — de manière à assurer le respect de la
dignité [...] de l'autonomie de la personne [...] le caractère important de ce
soin...» En plus, ça doit être autorisé. Alors,
je pense que les balises sont suffisantes. Et vous ajoutez «que [...] soit
autorisé» au préalable. Alors, je pense que, là, ça vient vraiment
enrichir, puis il y a toute une évaluation qui doit être faite.
Mais de mettre... de
restreindre puis de dire qu'on ne veut absolument pas que ce soit dans un lieu
public, bien là, à ce moment-là, les
personnes n'auront pas une grande évaluation à faire dès que ce sera une
demande dans un parc ou dans une autre chose. Là, on vient restreindre
en faisant ça. Mais je comprends que ce n'est pas votre intention, mais c'est
ça que ça pourrait faire, là. Ça fait que...
Mme Maccarone :
Ce n'est pas le «lieu public»,
c'est «ouvert au public». C'est ça, le libellé que je recherchais. Parce que, dans le fond, ce qu'on souhaite éviter,
c'est que le DSP, il n'est pas confronté avec toutes sortes de demandes,
puis là eux, ils vont être... ils feront face à une décision à prendre. Ça fait
que s'il y a au moins ça qui sera clair, un endroit qui n'est pas ouvert au
public.... Pas un lieu public, parce que je comprends que ça se peut, ça peut
varier, ça peut être un parc national dans un endroit qui sera réservé pour ça.
Qui n'est pas ouvert au public, c'est ça, le sens de ce que je souhaite. C'est pour éviter des problèmes pour cette personne,
que je trouve, comme j'ai dit, une belle avancée, ça amène des balises.
Ça enlève aussi un
peu de responsabilités des épaules de nos professionnels de la santé,
qu'auparavant, dans le premier amendement,
c'étaient eux qui prenaient toutes les décisions. Ça fait que c'est un... une
précision que je pense qui serait bien. Parce que, sinon, c'est beaucoup
de responsabilités, on se comprend. Même si ce n'est pas le... les médecins ou les IPS qui vont maintenant prendre la
décision seuls en termes de vérification, ça reste que c'est quand même
une énorme responsabilité pour le DSP ou les... je ne l'ai pas devant moi, là,
mais le directeur des soins infirmiers aussi. C'est juste une précision que, je
pense, mérite peut-être une considération.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mais en fait, Mme la Présidente, je respecte, là, tout à
fait, là, votre point, je comprends ce que
vous voulez amener, mais je suis convaincue que, si on commence à amener des
qualifications sur le lieu, on risque de se créer des barrières
inutiles. Puis, à partir du moment où c'est un lieu extérieur, de dire que
c'est défendu au public, ça devient très
difficile à évaluer. Et je pense qu'on a les balises nécessaires, là, dans ce
libellé pour aller de l'avant en ajoutant, là, l'élément que vous avez
mentionné sur le fait de la... de l'autorisation préalable. Je pense que ça,
c'est un élément important. Mais je ne me prononcerais pas, là, sur le lieu,
qu'il soit privé, public. Et on voulait... on n'avait pas l'intention aussi de
faire une liste des lieux, alors... Donc, je laisserais ça comme ça.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Je vais... Merci beaucoup, Mme la ministre. Je
vais laisser la parole au député des Îles.
M. Arseneau :
Oui. Bien, si vous le permettez,
étant donné que j'ai présenté cette proposition d'amendement, je ne sais
pas si c'est possible dans le fonctionnement qu'on s'est donné, mais, si la
ministre est d'accord et que tous les membres de la commission sont d'accord, s'il est
possible d'intégrer tout simplement le mot «préalable» à la proposition,
ça simplifierait les processus. Et, si tout le monde est d'accord, on
continuerait d'en discuter en incluant le mot «préalable» avec «autorisation».
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : C'est
ça. Il faut vraiment que ce soit écrit. Ce n'est quand même pas un mot
qui est peu important.
Donc,
on va tout simplement suspendre quelques secondes. Ça va prendre quelques
secondes, on va l'intégrer, puis ça va être un sous-amendement.
(Panne de son) ...sur
l'amendement? Parce que, si je n'en ai pas d'autre, on va juste suspendre
quelques instants, le temps de faire la petite... le petit ajout. Je n'ai pas
d'autres interventions?
On va se suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
16 h 45)
(Reprise à 16 h 49)
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Alors,
la séance reprend ses travaux. Juste avant de suspendre, nous en étions
à la rédaction d'un sous-amendement par Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Je vais vous demander, Mme la députée, de lire votre sous-amendement.
• (16 h 50) •
Mme
Maccarone : Oui. Article 4.1. L'amendement proposé à l'article 4.1 du
projet de loi qui modifie l'article 4 de la Loi sur les soins de fin de vie est
modifié par l'ajout dans le paragraphe 1°, après les mots «pourvu que ce lieu
soit» du mot «préalablement».
Alors, l'article se
lirait ainsi :
«4. Toute
personne, dont l'état le requiert, a le droit de recevoir des soins de fin de
vie, sous réserve des exigences particulières prévues par la présente loi.
«Ces soins lui sont
offerts dans une installation maintenue par un établissement, dans les locaux
d'une maison de soins palliatifs ou à
domicile. L'aide médicale à mourir peut être administrée dans un autre lieu de
manière à assurer le respect de la dignité et de l'autonomie de la personne
ainsi que le caractère important de ce soin, pourvu que ce lieu soit
préalablement autorisé par le directeur des services professionnels ou le
directeur des soins infirmiers de l'instance locale visée à l'article 99.4 de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2) qui
[desservent] le territoire où est situé ce lieu.
«Les
dispositions du présent article s'appliquent en tenant compte des dispositions
législatives et réglementaires relatives
à l'organisation et au fonctionnement des établissements, des orientations, des
politiques et des approches des maisons
de soins palliatifs ainsi que [de] ressources humaines, matérielles et
financières dont ils disposent. Elles complètent celles de la Loi sur
les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2) et celles
de la Loi sur les services de santé et [...] services sociaux pour les
autochtones cris (chapitre S-5) portant sur les droits des usagers et des
bénéficiaires, notamment celui de recevoir les services requis par son état.»
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci
beaucoup, madame, pour cette lecture, Mme la députée. Est-ce que j'ai
des interventions?
Mme Maccarone :
Bien, dans le fond, j'ai une question, parce que, dans... pas nécessairement sur
l'amendement, mais l'amendement de... le
sous-amendement, parce que, dans une version antérieure, on parlait de
«notamment celui de recevoir les services requis par son état». Je
pense, c'est ça. Il y a quand même un... Non, pas celui-là. Excusez-moi. Il y a une autre version. Puis on a jasé de ça
puis on ne comprenait pas tout à fait pourquoi il nous manquait une
phrase qui a quand même évolué. Ça fait que
je vais peut-être laisser le collègue des Îles-de-la-Madeleine poser la
question parce qu'on voulait savoir pourquoi qu'on avait ce changement.
Ça se peut que j'aie l'article en question devant moi, mais il y avait un changement dans la disposition à la
fin, ça fait qu'on voulait mieux comprendre pourquoi que c'était enlevé.
Ça fait que...
Donne-moi juste un instant, Mme la Présidente, puis...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : On est toujours dans le sous-amendement, là,
dans le texte qui a été sous-amendé?
Mme
Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : O.K.
Mme
Maccarone : Tout à fait. Tout à fait.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Je peux peut-être laisser la parole...
M. Arseneau : Oui. En fait, c'est
qu'on a discuté, tout à l'heure, du fait que, dans une première version d'amendement à l'article 4, on parlait du
respect des règles applicables, et là, dans la réécriture, ça a été éliminé.
Est-ce que
c'est une décision qui a été prise en toute connaissance de cause ou ces
éléments-là ont été oubliés? Parce qu'il y a des règles à appliquer, et ça répondait peut-être... puis c'est ce dont
on discutait tout à l'heure, lorsqu'il était question, par exemple, des
endroits publics ou des parcs, et ainsi de suite, qu'il fallait évidemment que
les règles appliquées par la municipalité,
si c'était un parc géré par une municipalité, donc que les règles soient
appliquées. Ou encore est-ce qu'il s'agissait des règles applicables,
les règles du CISSS concernant les soins de fin de vie?
Alors, c'est juste pour revenir, pour voir, ceux
qui avaient rédigé ça, qu'est-ce qu'ils voulaient dire dans la première
mouture, pour être sûrs qu'on n'ait pas fait d'oubli.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, je souhaiterais que Me Lavoie puisse expliquer, là, le
contexte de l'amendement initial.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement pour que Me Lavoie puisse prendre la
parole?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En fait,
vous avez bien vu. Il y avait effectivement une référence aux règles applicables, notamment celles en matière
d'éthique. C'est qu'on a changé un peu la manière de réfléchir l'alinéa
deux, hein? Au début, on referait à l'importance que les règles applicables
soient respectées, notamment celle d'éthique. Mais là, comme on confie la
responsabilité, en quelque sorte, à un individu, à une personne d'autoriser les
lieux, c'est à cette personne-là, dans ces autorisations, à vérifier si les
autres règles qui doivent s'appliquer le sont pour le lieu pour lequel est
demandée l'administration de l'aide médicale à mourir.
Puis, pour les règles d'éthique, au départ, on
lui avait fait une occurrence parce que ça venait compléter la disposition, là, sur un élément qui avait été
discuté notamment avec le Dr Evoy sur l'éthique professionnelle des
médecins qui s'applique. Mais ça, ça
s'applique déjà de soi, là. C'est complémentaire à ce qu'on vient de
mentionner. Mais, avec tous les
éléments qu'on avait à l'alinéa deux, là, pour simplifier le texte, là, comme
c'étaient des choses qui s'appliquaient déjà de toute façon, on a
préféré miser sur l'importance de la dignité, de l'autonomie et du caractère
important du soin, du mot «préalablement» que l'on vient d'ajouter. Donc, c'est
pour ça.
Donc, oui, on a fait un certain choix dans la
rédaction pour alléger le texte. Puis je pense que, de toute façon, les autres
règles dont il était question dans l'autre article s'appliquent.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Me Lavoie. Mme la ministre, vous voulez
compléter?
Mme
Bélanger : Oui. Bien, Mme la Présidente, très brièvement,
là... En fait, c'est que l'amendement a comme évolué. Puis, au début, souvenons-nous, là, que l'amendement que j'avais
déposé était quand même un amendement général où on ne donnait pas de...
on ne clarifiait pas la responsabilité des individus. Donc, c'est pour ça qu'il
avait été inscrit en fonction des règles en vigueur et de l'éthique. Mais, en
fait, en fonction des discussions qu'on a eues, on voyait bien que c'était très
général.
Donc, on est
venus préciser dans le règlement, là, dans le sous-amendement qui est
actuellement sur la table, là, vraiment une responsabilité beaucoup plus
précise puis... Et je pense que, dans ce cas-là, c'est clair que le directeur des services professionnels ou le directeur des
soins infirmiers, quand ils prennent des décisions, dans ce cas-là ou
comme dans d'autres, ils doivent s'assurer de respecter les règles en vigueur.
Ils ne pourraient pas prendre une décision et approuver un lieu en ne
respectant pas les règles en vigueur. Alors, c'est clair, c'est implicite.
Et les DSP,
les DSI, ce sont des rôles importants qui sont prévus dans la loi. Et puis ils
ont leurs responsabilités professionnelles dans la façon dont ils
prennent des décisions, que ce soit au niveau de l'aide médicale à mourir ou de
toute autre responsabilité, là, qu'ils ont.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai
d'autres interventions dans le sous-amendement?
M. Arseneau : Bon, le
sous-amendement, je pense que ça vient clarifier les choses. Non, je réserverai
mes commentaires pour l'amendement en tant que tel.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Alors, si je n'ai pas
d'autre intervention sur le sous-amendement, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. On revient donc à l'amendement. Est-ce que j'ai
d'autres interventions sur l'amendement?
M. Arseneau : Oui.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
• (17 heures) •
M. Arseneau :
Oui, bien, en fait, moi, ce que je voulais mentionner, c'est qu'en
remettant une responsabilité d'autorisation
à deux personnes qui sont membres d'une organisation, donc d'une institution,
ce qu'on a comme gain, si on veut, en matière de gouvernance, si on
veut, c'est que les soins de fin de vie demeurent sous la responsabilité du
CISSS, et donc des gens habilités à prendre des décisions dans le cadre des
politiques qui sont celles auxquelles elles doivent se soumettre. Et elles
peuvent aussi référer à une équipe, et donc se développer même un cadre qui
pourrait être celui de l'organisation ou de différentes organisations. En
d'autres mots, la personne devient imputable de la décision d'autoriser au nom
de l'organisation, et c'est complètement différent de ce qu'on avait
préalablement discuté, où cette décision-là se prenait dans le circuit fermé de
la relation patient et médecin. Et personne n'était imputable sur le plan, non
pas déontologique, ça, on le comprend, non pas de la dignité, ça, on le
comprend aussi, c'est l'individu, mais sur le plan des règles éthiques ou de la
politique adoptée par... ou applicable dans les CISSS.
Et,
à ce moment-là, moi, c'est la raison pour laquelle je pense qu'on peut trouver
que cette évolution-là, parce qu'il y
a une évolution réelle à partir des trois premiers lieux qu'on avait, il y en
aura d'autres, mais qui seront soumis à une analyse en fonction de politiques et en fonction de règles éthiques,
et on devra consigner ces décisions-là. Et elles pourront, à la limite,
en aval, être revalidées, ou revues, ou étudiées, ou analysées, notamment par
la Commission sur les soins de fin de vie. Alors, ça pourra faire l'objet, je
dirais, d'une évaluation, jusqu'à un certain point, subjective, mais pas
complètement. C'est-à-dire que l'évaluation devra quand même être soumise à une
politique et à des règles qui sont applicables dans une institution.
Et, moi, le danger
que je voyais au départ en laissant simplement le citoyen, l'usager, le patient
décider avec son médecin, c'était de le
faire sans égard aux règles qui sont adoptées par les institutions, alors qu'il
est question d'un soin. Alors, on
ramène les soins dans les CISSS et dans les CIUSSS et on ramène l'autorisation
du lieu où ce soin-là est prodigué à l'autorisation qui doit être donnée
par une personne responsable et imputable au sein de l'organisation et aux yeux du public. Alors là, il y a quand même
une évolution, pour moi, qui est importante et une balise qui est nouvelle,
mais qui est quand même identifiable et claire.
Et j'imagine... puis
ça, c'est peut-être la question qu'on peut se poser à l'égard de la
préoccupation de la députée de Westmount—Saint-Louis, à savoir : Est-ce
que les soins de fin de vie pourraient être donnés dans des endroits publics et des endroits publics qui sont
fréquentés? Mais là il y a certainement le cadre institutionnel, la
politique, les règles éthiques qui doivent
être prises en compte par la personne qui aura à donner l'autorisation. Et
effectivement ce sera une décision qui sera rendue et qui, à la limite,
pourrait être différente d'un CISSS à l'autre ou d'un individu à l'autre, mais, dans tous les cas, la personne,
j'imagine, la personne responsable, devra avoir fait la réflexion,
l'analyse et rendu une décision, et rendu une décision sur la base d'un certain
argumentaire ou, du moins, d'avoir une idée des raisons pour lesquelles la
décision a été prise. Et, si jamais, aux yeux du public ou de la commission des
soins de fin de vie, et ainsi de suite, une
décision s'avérait malheureuse ou fautive... Mais moi, je comprends qu'elle
sera identifiée, c'est-à-dire qu'on
pourra voir l'évolution, en fait, de l'application de cette nouvelle règle là,
de cette nouvelle balise là, parce
que toutes ces données-là seront compilées. Je pense que la ministre l'a
exprimé de façon très claire tout à l'heure, cette information-là sera
consignée. Donc, on pourra valider de façon précise, de façon régionale, ou
globale, ou les deux, voir quelle est l'évolution, justement, de la situation à
travers le Québec et baliser davantage, si jamais la... on en arrivait là ou,
du moins, voir comment ça évolue.
Et
j'avais une dernière préoccupation, là-dessus, c'était pour qu'on nous explique
clairement : si des médecins pratiquent
l'aide médicale à mourir, mais ne sont pas nécessairement attachés à un
établissement, ils le font en pratique autonome, en clinique, et ainsi
de suite, est-ce qu'ils sont soumis... Bien, je pense que je connais la
réponse, mais j'aimerais qu'on nous
explique, qu'on nous rassure sur l'idée que tous les médecins, en fait, seront
soumis non seulement à leur code de déontologie, mais aussi à cette
autorisation-là qu'on veut inscrire dans l'amendement. Est-ce qu'on peut nous
répondre là-dessus de façon claire?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui, je pense que docteur...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Dr Evoy.
Mme
Bélanger : ...Evoy, oui.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Je vous laisse la parole.
M. Evoy
(François) : Oui. Bon, c'est certain que c'est un souci légitime. Mais
vous voyez que, de toute façon, tout le processus de l'aide médicale à mourir,
pour ce qui est des critères, est extrêmement balisé, il n'y a pas un médecin
qui peut prendre la décision seul, il doit y avoir un médecin... deuxième
médecin qui doit valider la décision. Donc,
pour ce qui est de la décision qui est la plus importante, qui est la question
de respecter les critères pour avoir
accès aux soins, tout cela, c'est extrêmement bien balisé. Donc, il y a... Et
puis évidemment il y a tout un processus de validation. S'il y a des
incertitudes, même si le médecin ne travaille pas à l'intérieur d'un CIUSSS, il
peut se référer au groupe interdisciplinaire
qui va pouvoir agir en tant que conseiller dans des situations où il va y avoir
des questions. Donc, le médecin a accès à ce comité-là, même s'il est à
l'extérieur d'un CMDP. Et donc je pense que la question... ça fait en sorte que
c'est assez bien balisé.
Pour
ce qui est du site, là c'est autre chose. Bon, là, on est... une fois que la
décision est prise, que la personne est un candidat pour le soin à
l'aide médicale à mourir, là on est dans un terrain qu'on est en train de baliser,
bien, j'ai l'impression que ça... Grâce,
justement, à la balise qui fait en sorte... que vous avez très, très bien
expliquée, avec le DSP, le DSI qui va
être au courant, qui va probablement utiliser l'expertise du groupe
interdisciplinaire pour l'aider dans ses décisions, bien, il va être à même, évidemment, de baliser ce qui
pourrait être... ce qui est la crainte de tous, c'est-à-dire... Évidemment, il y a l'acceptabilité, il y a
l'autodétermination du patient qui veut avoir accès aux soins, il y a le
médecin qui est là pour réaliser ce que le patient veut avoir comme soin et
puis, évidemment, il y a l'acceptabilité sociale qui doit être respectée. Et
ça, bien, je pense, ça va être le rôle de ce comité ou du DSI et du DSP.
Donc, moi, je pense que la balise est là. Comme
médecin, je pense qu'on peut se sentir à l'aise qu'on va pouvoir éviter les
débordements de cette façon-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, docteur.
M. Arseneau : Juste de façon encore
plus précise, si la décision a été prise, et le patient répond à tous les critères, le médecin qui ne serait pas membre de
l'organisation, qui opérerait de façon autonome en clinique, par
exemple, il ne peut pas aller se procurer les médicaments à la pharmacie
communautaire, il doit passer par un établissement. Et je suppose que c'est à
cet endroit-là qu'il devrait obtenir l'autorisation, en quelque sorte, du
DSI...
M. Evoy (François) : Tout à fait.
M. Arseneau : ...dans le cas...
bien, pas du DSI, mais du DSP dans ce cas-là?
M. Evoy (François) : Tout à fait.
M. Arseneau : C'est à ce moment-là
que... qu'on pourrait...
M. Evoy (François) : Parce qu'il y a
le pharmacien hospitalier qui doit préparer la trousse, en effet, puis qui
doit... donc, le médecin qui travaille en communauté doit... sait à quel centre
se référer, puisqu'il doit se procurer les médicaments pour procéder... donc,
la trousse pour procéder aux soins, finalement.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci. J'ai d'autres
interventions? La députée de Westmount—Saint-Louis.
• (17 h 10) •
Mme Maccarone : Oui. Bien, dans le
fond, je dirais, ma seule préoccupation, dans le fond, qui reste... Je
comprends qu'on va faire notre possible en ce qui concerne les balises pour les
lieux qui ne seront pas ouverts au public.
Puis je remercie encore les collègues pour les échanges, ils sont très
importants, puis ça m'aide aussi à évoluer puis à comprendre où nous sommes rendus en ce qui
concerne les lieux. Mais je vais revenir quand même à la charge, si
c'est seulement pour moi, parce qu'il n'y aura pas d'amendement, mais parce que
je reste quand même préoccupée en ce qui concerne les lieux qui seront choisis,
parce que... Puis je vous donne la mise en scène.
Exemple, on
ne souhaite pas procéder à recevoir l'aide médicale à mourir chez nous, à notre
domicile, parce qu'on veut éviter
avoir un traumatisme pour les membres de la famille, par exemple, qui doivent
rester. Mais un établissement, ça aussi,
ça ne fonctionne pas pour moi, ni une maison de soins palliatifs. Ça fait que
je comprends, ça fait que, là, on est
en train d'élargir puis de répondre aux besoins des citoyens en question, puis
j'ai beaucoup de respect pour ça. Mais nous sommes en train de dire qu'on ne veut pas faire ça chez nous parce qu'on
a peur des traumatismes puis de l'effet secondaire que ça peut causer.
Mais, pour quelqu'un... mais je loue mon condo, le propriétaire de ce condo,
dans le fond, ce ne sera pas nécessairement divulgué, tu sais, un hôtel non
plus, ce ne sera pas nécessairement divulgué.
Puis c'est
pour ça... Puis, encore une fois, je reviens sur les échanges qu'on a eus
tantôt, on parle du 1 % et non le 99 %. Ça fait que c'est pour
ça que je pense qu'encore une fois on ne fait pas fausse route si on met en
place, quand même, des balises pour s'assurer qu'il y a quand même une
obligation de divulguer. Je pense que c'est important. Si ce serait mon chalet,
ou mon domicile, ou quoi qu'il soit, je souhaiterais en être informée puis
aussi avoir un droit de refus.
Puis je comprends qu'il y aura quand même un
processus, que ce soit le directeur des services professionnels ou le directeur
des soins infirmiers qui va quand même faire un appel, mais je pense que cette
personne a le droit d'en être informée puis le droit de refuser, comme un
médecin a le droit de dire : Non, je ne souhaite pas être la personne qui
va vous offrir l'aide médical à mourir, ça ne rentre pas dans mes valeurs. Ça
fait qu'ils ont le droit de refus. Mais je pense qu'eux aussi devront avoir un
droit de refus et non seulement juste une vérification, est-ce que...
Parce que j'ai de la misère, peut-être, à
imaginer rendu là, parce que c'est tellement nouveau. Puis je pense que tout le
monde est de bonne foi, vous avez ma confiance jusqu'à tant que vous n'avez pas
ma confiance. Ça fait que ce n'est pas une
question de dire que je pense que vous allez mal faire, puis il y aura de la
maltraitance dans tout ça, mais je
pense qu'on a une responsabilité de penser aussi à ces personnes, que ça se
peut qu'ils vont recevoir un appel d'un employé du DSP qui va dire : Mais est-ce que ce lieu est
disponible? Est-ce que c'est à l'extérieur de l'aide publique? Est-ce
que c'est sécuritaire? Est-ce qu'on a accès à une salle de bain? Est-ce que ça
peut... Combien de... tant de personnes? Mais on n'a pas nécessairement une
confirmation ici, dans la loi, que cette information sera divulguée, puis c'est
ça qui, pour moi, est manquant. Puis encore, je dis ça de toute bonne foi.
Je comprends que ça peut
peut-être faire partie des directives qui seront mises en place, mais c'est
tellement un changement puis une avancée de
ce que nous avons actuellement, je ne pense pas, encore une fois, qu'on fait
fausse route si on met en place quelque chose, des mesures de protection, de
divulgation de l'information, en même temps de protéger les informations
personnelles de la personne. Parce que ce que je ne demande pas, c'est de
divulguer le nom de la personne, parce que, je comprends, il y a un aspect de
confidentialité, puis on veut respecter ça à tout prix.
Pas besoin de dire que c'est Jennifer Maccarone
qui souhaite faire ça, ce n'est pas ça, mais que j'aie une responsabilité de
faire des vérifications. Votre endroit a été choisi, j'ai une responsabilité de
vous avertir, c'est pour procéder à un acte
de l'aide médicale à mourir, est-ce que ça serait acceptable? Voici comment ça
va fonctionner. Parce que, je peux imaginer, il y a plein de gens qui
vont dire oui, mais peut-être ils vont trouver que c'est un honneur que mon endroit est choisi pour ça, mais ça se peut qu'il
y ait autres personnes qui vont dire : Non, je souhaite avoir un droit
de refus, mais ça se peut qu'ils n'auront
pas de l'information. Ça fait que, voilà, c'est peut être ma dernière
préoccupation, ici lors du débat, pour ces... je comprends qu'on est toujours
sur le sous-amendement, Mme la Présidente. Merci pour votre flexibilité.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...le sous-amendement, on est dans l'amendement.
Mme Maccarone : Ah! on l'a
adopté, on est sur... excusez-moi, on est sur l'amendement. Ça fait que, voilà,
c'est ma préoccupation. Ça fait que je ne sais pas comment le traiter. J'aurais
souhaité avoir quelque chose écrit dans l'amendement
en question pour venir baliser ça. C'est ce qui est marquant, pour moi, ici,
c'est le niveau de protection pour ces personnes qui ne sont pas
concernées puis vont faire partie du plan, peut-être contre leur gré parce
qu'ils n'auront pas toutes les informations.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : ...je vais être
brève, là, mais dans aucun contexte, en santé, on n'oblige la divulgation. Là, je comprends que la députée souhaite, là, qu'on
aille de l'avant puis qu'on force la divulgation. Moi, je pense qu'il y
a vraiment une... le maximum qu'on a fait
actuellement pour préciser les lieux, les responsabilités. Je fais confiance
que la directrice des soins infirmiers ou le
directeur des services professionnels, avec le groupe d'intervention
interdisciplinaire, en fonction des codes de déontologie, en fonction du
Collège des médecins, de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, on a
tout ce qu'il faut pour s'assurer que le processus soit bien validé.
Vous l'avez dit vous-même, on parle de
0,1 %. Alors, moi, je ne veux pas forcer la divulgation. Je pense que c'est important, c'est le droit des personnes.
Puis on va laisser les DSC et DSP accompagner les gens. Puis je pense
que l'avancée qu'on a faite, c'est que, quand on ajoute la possibilité que les
gens choisissent le lieu de leur choix, c'est que
le secteur public demeure quand même maître d'oeuvre. Puis ça, pour moi, c'est
la plus grande précaution qu'on ne pouvait ne pas mettre. Maintenant,
moi, je n'ouvrirais pas sur obliger la divulgation, parce que, là, on rentre
vraiment dans la confidentialité des données, puis je pense qu'on pourrait
créer des préjudices importants aux personnes. Puis je pense que les DSC, DSP
vont avoir la responsabilité, ils vont utiliser tout ce qui est en leur pouvoir
en fonction des cadres réglementaires, de bien travailler puis de prendre la
meilleure option possible pour les personnes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. J'ai d'autres interventions? Mme la
députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors toute cette discussion qu'on a depuis... tous ces échanges
qu'on a depuis la semaine dernière, en fin de compte, sont arrivés par un cas
médiatisé qui est arrivé sur notre radar, qu'on n'avait pas du tout sur notre
radar, en faisant tous les travaux depuis le début de la commission. Et, en
référant au rapport de la Commission sur les soins de fin de vie, je me suis
rendu compte qu'on aurait pu peut-être l'avoir sur notre radar, mais ça nous a
tous... ça nous a tous étonnés.
Et pourquoi je me disais qu'on aurait pu l'avoir
sur notre radar? C'est justement parce qu'il y a... en page 41, on voit un
tableau qui nous dit les lieux où ont été administrés l'aide médicale à mourir
depuis... Bien, dans le rapport, le dernier rapport, c'est pour 2021-2022, mais
les précédents l'ont sans doute fait aussi, alors on voit que, le lieu, il y a le centre hospitalier, le domicile,
CHSLD, maison de soins palliatifs. Et la dernière section, la dernière
catégorie, c'est «autre», «non précisé», «non disponible», et c'est là qu'on
voit qu'il y en a trois sur les 3 663 administrées l'an dernier. Et
je me disais qu'«autre», «non précisé» et «non disponible», à bien y penser,
c'était comme en dehors de la loi parce que la loi permettait les trois types
de lieux.
Alors, la question que je me suis posée :
Puisqu'il y a... la commission procède à l'analyse des données qui sont
fournies sur le formulaire après chaque administration de l'aide médicale à
mourir, comment se fait-il que la commission n'ait pas attiré l'attention
là-dessus pour nous faire voir que c'était effectivement administré dans
d'autres lieux? Alors ce que... ce qui pourrait être la question que j'ai, même
si, bien entendu, on veut respecter la confidentialité, comme c'est le cas en
santé : Est-ce que, pour nous permettre de savoir comment ça évolue dans
les prochaines années... est-ce qu'au lieu
d'avoir, sur le formulaire... Parce que j'imagine que c'est une catégorie qui
s'appelle comme ça sur le formulaire, «autre», «non disponible», «non précisé».
Sans avoir... sans identifier les lieux précis où ça se passe, est-ce qu'on ne
devrait pas avoir la catégorie de lieux? Par exemple, il y en a tant qui sont
effectués dans tel type de lieux, admettons, salon funéraire, admettons, hôtel,
admettons... bon, peu importent les lieux auxquels on peut penser, simplement
pour voir l'évolution de ça? Peut-être que ça va rester à 0,1 %, mais peut-être
que ça va augmenter beaucoup. Puis il me semble que ce
serait de la responsabilité du législateur de suivre cette évolution-là en
fonction aussi de l'acceptabilité sociale.
Alors, je ne
sais pas où, comment on pourrait faire ça. Ce n'est peut-être pas dans
l'article de loi, même. Est-ce que ce
serait dans le formulaire de la commission? Ou comment on pourrait connaître
les catégories de lieux où ce sera pratiqué à l'avenir pour en faire le
suivi? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui a une réponse à ça?
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci. Je comprends que
ce n'est pas... ça concerne l'amendement, mais ce n'est pas directement
une modification que vous demandez.
Mme Caron : Non, c'est ça, ce
n'est pas une...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Caron : Je ne demande pas
une modification du texte de l'amendement, mais une...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Préoccupation.
Mme Caron : ...question, une
préoccupation, voilà, oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
(Consultation)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
• (17 h 20) •
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. En fait, on a eu, là, ces discussions-là au préalable, et vous avez
vu aussi que j'ai eu l'occasion de mentionner que, lorsqu'on a eu ces
discussions, nous avons demandé que, dans le formulaire en question, qu'on
puisse préciser si c'est un médecin ou une IPS, donc la nature de la
profession, mais aussi de donner des précisions sur le lieu. Donc, tout ça va
être versé au niveau local, au niveau de l'établissement. C'est déjà le cas,
là, il y a des rapports périodiques qui sont faits au conseil d'administration.
On a eu une
longue discussion sur le formulaire, puis qui transmet le formulaire, puis
comment ça doit se faire. Puis le
formulaire va être transmis par le professionnel compétent à la commission. La
commission va faire un rapport annuel. On a des données, c'est vrai. Le
dernier rapport annuel date de 2021-2022. Alors donc on va suivre ça de près.
Puis je pense que ce rapport-là, et en toute transparence, là, il va être
déposé à l'Assemblée nationale puis il est déposé aussi de façon publique sur
le site Internet. Alors là, je pense qu'on est vraiment dans la transparence.
Puis on pourra poser toutes les questions, lors des prochains rapports,
lorsqu'ils seront déposés, puis même avant ça. Alors donc, je pense que ça,
c'est vraiment important. Et c'est dans le formulaire.
Donc, dans le
formulaire, il y a... bon, si c'est en établissement, si c'est à domicile, si
c'est en maison de soins palliatifs et autres types de lieux, dans ce
cas, précisez lequel, alors... Et je pense qu'on va... On a eu cette
discussion, le projet de loi a évolué, et je
suis certaine que nous allons être très vigilants, tout le monde ensemble, à
avoir l'information sur cette catégorie-là en particulier, comme on l'a
fait sur le fait de refus où avant dans le rapport annuel on disait : Tant
de personnes ont eu tant de refus. Là, dans le fond, là, on demande d'ajouter
en plus un élément sur qu'est-ce qui est offert à la personne. Donc, je pense
qu'on vient raffiner beaucoup notre processus, puis on va être en mesure de le
suivre de façon importante. Puis c'est déposé à l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement? Oui, allez-y.
Mme Caron : Donc, ce que je
comprends de la réponse, c'est que le formulaire ne dira pas... Ça ne sera pas
juste «autre», «non disponible», «non précisé», mais on va effectivement
demander de préciser, ce qui va permettre de suivre annuellement l'évolution de
cette pratique-là?
Mme Bélanger : Oui, tout à fait.
Puis il ne faut pas oublier que la Commission sur les soins de fin de vie, on ajoute des personnes, on a ajouté... On en a
discuté, là, deux personnes vont être... quand même un bon nombre, ils
vont évaluer toutes les situations. Et, comme on est en train d'ajouter une
autre disposition, ils vont être, donc, aussi tenus de tenir compte de ce qu'on adopte aujourd'hui, là, O.K.? Il y avait,
bon, je ne veux pas répéter, là, mais l'établissement, maison de soins palliatifs, à domicile, puis là,
woup! on ajoute un autre élément, là, ils vont être obligés d'en tenir
compte dans leur... C'est le rôle de la
commission, là, de s'appuyer sur la loi que nous adopterons éventuellement, je
l'espère.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'amendement? Oui.
Mme Caron : Oui.
Alors, quand je lis l'amendement comme ça, donc, dans un... «L'aide médicale à
mourir peut être administrée dans un autre lieu de manière à assurer le respect
de la dignité et de l'autonomie de la personne ainsi que le caractère important de ce soin,
pourvu que ce lieu soit préalablement autorisé par le directeur», etc.
Donc, est-ce que je comprends... je peux comprendre, je peux interpréter que
cet autre lieu, ça va être... ça peut être un lieu extérieur, comme mentionnait ma collègue, peut-être dans un parc? Est-ce
que je comprends que ça peut être un autre lieu comme un salon
funéraire, à la condition qu'il ne fasse pas la promotion? Est-ce que ça veut
dire tout ça, finalement?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui, Mme la Présidente. Là, en tout respect, là, on a eu
cette discussion-là, là. Je pense que c'est quand même clair, là, on parle de
lieu, d'un lieu. On a dit qu'on ne faisait pas une définition des lieux. Ça
fait que les lieux, c'est tout lieu possible
qui aura été préalablement autorisé par le DSP, DSI. Ça fait que, là, c'est la
définition de «lieu». Alors, comprenez
qu'ici on n'est pas pour se mettre à faire la définition de ce que ça veut
dire, un lieu, puis définir tous les
lieux possibles et potentiels, c'est... Je pense que la définition est très,
très claire, puis on parle de lieu.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la députée de Robert-Baldwin, oui? D'accord.
Mme Caron : ...une
autre question. Je posais la question pour que ce soit effectivement...
l'intention du législateur soit effectivement claire que le lieu peut être
aussi vaste que cela.
J'ai
une question, peut-être que ce sera... bien, ce sera à la ministre de décider
si c'est Dr Evoy qui lui répond. Je ne sais pas si ça lui est déjà
arrivé. J'ai parlé, cette fin de semaine, avec un médecin de famille qui
administre aussi l'aide médicale à mourir et
qui m'expliquait que ça arrive que les personnes peuvent être plus difficiles à
appliquer. Ça peut arriver, quelqu'un
qui a une prise de sang, on a de la difficulté à trouver les veines et que ça
peut arriver qu'on doive envoyer la personne à l'hôpital pour se faire
installer une ligne parce que ça ne fonctionne pas. Et elle m'expliquait un cas qui lui est arrivé où ça a été difficile
pour la première injection et, pour la deuxième, que l'infirmière qui
l'assistait... et elle commençait à paniquer
parce que ça ne fonctionnait pas pour la deuxième injection, puis on ne veut
pas arriver là. Et elle me
disait : Je ne voudrais pas qu'une telle chose se produise, par exemple,
dans un lieu public, avec des personnes... Déjà, même pour la famille
qui est autour, c'est difficile. Alors, est-ce qu'il y a d'autres précautions à
prendre dans ce cas-là ou bien si c'est... on laisse tel quel?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la
Présidente, en tout respect, là, je n'ai pas l'impression qu'on parle de
l'amendement. Puis, pour ce qui est des techniques de soin qui peuvent être
difficiles, j'en conviens, les équipes professionnelles, habituellement, puis
ça peut arriver qu'il y ait des techniques difficiles, ont ce qu'il faut pour
travailler en équipe puis pour se relayer,
d'une certaine façon. Alors, je ne pense pas que ça fait partie du projet de
loi de parler des procédures de soins qui peuvent être difficiles à
exécuter, là. Ça peut arriver... dans cette situation-là, comme dans toute
autre situation, les professionnels savent comment réagir. Mais je voudrais
peut-être qu'on revienne sur l'amendement.
Mme Caron : Bien, sur l'amendement, oui, si... dans tout autre
lieu. Parce que je comprends tout à fait que les professionnels de la santé, je n'en ai aucun doute, sont capables de
régler cela, puis on ne veut pas entrer dans le pourquoi et le comment
du soin. Sauf que, si c'est dans un lieu qui n'est pas... où il n'y a pas toute
une équipe autour, ça peut causer un problème. Donc, je le voyais lié à
l'amendement, étant donné qu'on parle d'un lieu qui peut être loin d'un
établissement de santé. Voilà.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre, est-ce que...
Mme
Bélanger : Bien, moi, je n'ai pas de précisions davantage à donner,
là.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : O.K. Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme la députée de... d'Arcy-McGee. Je vous débaptise.
Mme Prass : Oui.
Donc, je salue quand même l'avancée du... de l'amendement, mais je me pose la
question, parce qu'on remet la décision pour autoriser les lieux entre les
mains des directeurs de services professionnels ou directeurs des soins
infirmiers. Par contre, on comprend qu'il y a la possibilité qu'il n'y ait pas
d'uniformité, dans le sens qu'il y a un
directeur... un DSP, dans une région, un établissement, qui peut autoriser un
lieu, mais que le même lieu soit...
ne soit pas autorisé par un directeur des services professionnels dans un autre
établissement, territoire. Donc, encore une fois, question d'avoir
uniformité, est-ce qu'il y a la possibilité ou est-ce qu'on se questionne, à un
moment donné, pour que les directeurs... bien, qu'il y ait une liste des lieux
qui ont été autorisés et non autorisés pour qu'on s'assure, justement, encore
une fois, de l'uniformité entre les différents territoires?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, j'ai eu l'occasion de mentionner qu'on
ne fera pas une liste, alors je vais juste répéter qu'il n'y aura pas une
liste.
Mme Prass : D'accord.
Donc, comment est-ce qu'on va s'assurer de l'uniformité, si, dans un
territoire, il y a un DSP qui autorise un certain lieu, puis, dans un autre
territoire, le DSP n'autorise pas le même lieu?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la Présidente,
chaque cas est unique, chaque cas va être évalué et va être évalué en fonction des besoins de la personne, en fonction
des ressources disponibles, en fonction de la composition des équipes. Nos directeurs de services professionnels et nos
directrices de soins infirmiers ont la compétence pour faire ça, et nous
avons un groupe interdisciplinaire. Et
chaque cas est unique. On ne fera pas des listes puis on ne fera pas des listes
de personnes avec des caractéristiques
particulières ou avec des lieux particuliers. Il faut faire confiance au
professionnalisme des gens, et je pense qu'ici on met une balise importante.
Alors, pour moi, ça va, Mme la Présidente.
• (17 h 30) •
Mme Prass : Je ne questionne pas du
tout le professionnalisme des personnes, c'est juste une question d'équité entre les gens qui vont recevoir
l'autorisation. Donc, une personne qui reçoit l'autorisation dans un
territoire, mais le DSP, dans l'autre territoire, n'autorise pas le même lieu,
donc, avec la même situation de la personne... C'est question d'équité, qu'une
personne, quelle qu'elle soit, puisse avoir accès à ce lieu si ça a déjà été
autorisé ailleurs. Donc, c'est question
d'équité entre les territoires, si vous voulez, ce n'est pas de questionner la
capacité des DSP et des autres de
faire... de prendre leurs décisions. Ils ont toute la capacité, tout le
professionnalisme de le faire. C'est question de s'assurer que tout le
monde ait accès au même lieu dans tous les territoires.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai
d'autres interventions? M. le député des Îles.
M. Arseneau : Oui. Bien, en fait, si
je ne me trompe pas, chaque CISSS, chaque CIUSSS doit adopter une politique
d'administration des soins de fin de vie, donc, et adopter un certain nombre de
règles, et c'est en fonction de cette politique-là et de ces règles-là que les
décisions d'autoriser ou non l'aide médicale à mourir dans certains lieux... va
devoir être prise. Et effectivement, s'il y a une certaine autonomie
décisionnelle, dans les CISSS et les CIUSSS, pour adopter des politiques, mais
les directeurs de soins professionnels ou encore les DSI doivent, évidemment,
inscrire leurs décisions dans le cadre de la politique qui est la leur, dans le
respect des règles qui sont les leurs... et
à ce moment-là, effectivement, je comprends qu'il peut y avoir une certaine,
peut-être, disparité entre les régions. Mais ça, c'est peut-être aussi
le prix de l'autonomie et de la... je dirais de l'approche de gestion de
proximité selon l'orientation qu'on veut prendre aussi, là, avec la réflexion,
actuellement, sur le système de santé.
En d'autres mots, ce n'est pas purement... En
fait, moi, ce qui me rassure, c'est que ce n'est pas purement et simplement une décision subjective d'un individu
dans une organisation, mais c'est l'individu qui porte, évidemment, les
valeurs de l'organisation, qui respecte les règles qui sont les siennes, qui
ont été adoptées par l'établissement, et la même chose pour la politique. Donc,
ça s'inscrit dans quelque chose et c'est là où on a évolué dans notre
discussion depuis quelques jours.
Je voulais revenir sur la question de la
situation actuelle versus ce qu'on pourrait imaginer dans l'avenir avec les
changements législatifs. Pour ce qui est de... encore une fois, docteur, sur la
notion d'obtention de la trousse puis de...
des papiers, je voudrais juste être le plus précis possible, puisqu'à l'heure
actuelle il n'y a pas d'autorisation, parce qu'on vient d'en discuter,
est-ce que le pharmacien d'établissement répond à la commande d'un médecin qui
est en pratique privée sans poser de questions ou est-ce que, déjà, il y a
comme une procédure à suivre face au... à la porte d'entrée ou au guichet de la
pharmacie, si on veut? Et comment est-ce que ça changerait dans l'avenir, selon
vous, par rapport à ce qu'on est en train de discuter, c'est-à-dire
l'autorisation?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la Présidente, en
tout respect, là, on n'est pas sur l'amendement, on est sur la procédure pour
l'obtention de médicaments de la part d'un service de pharmacie
d'établissement, alors... et puis je pense
qu'on a eu l'occasion d'en discuter amplement, c'est une question d'efficacité,
et on a eu l'occasion d'en discuter et on
vous a dit que les pharmacies d'établissement ont la responsabilité de fournir
les médicaments, de s'assurer de leur utilisation et des lignes
cliniques par rapport à l'administration des médicaments. Alors, je pense que
tout a été dit, et ça ne fait pas partie de l'amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres commentaires? Mme la députée de...
oui, Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui. Merci. Westmount—Saint-Louis. Juste pour conclure. Je veux juste dire que je
trouve les échanges très riches. Je
comprends que ça soulève beaucoup de questions, mais, maintenant qu'on parle
des lieux, je comprends les questions de ma collègue de La Pinière,
parce que je pense qu'on doit se soucier de la notion de sécurité des lieux. Ça
fait que je comprends l'intervention puis je comprends aussi l'intervention de
ma collègue de D'Arcy-McGee. Je trouve aussi intéressant de penser est-ce qu'on
va avoir une variation de genre d'approbation.
Ça fait que je
comprends qu'on n'aura pas un changement en ce qui concerne l'amendement, mais
je pense que c'est important qu'on soulève ces questions, parce qu'évidemment
on cherche à avoir un sens d'uniformité. Puis, hors micro, j'avais parlé avec
le collègue des Îles-de-la-Madeleine, puis ce qu'on souhaite aussi, c'est qu'un
endroit qui est
tellement beau, comme les Îles-de-la-Madeleine, ça ne devient pas une «destination location»
pour ça non plus, hein? Ça fait que, quand on parle des lieux, je
comprends la nature des questions. Je pense que c'est important qu'on vide la
question parce que c'est un vrai changement qui n'était pas attendu au début de
nos échanges, quand nous avons commencé à débattre de ce projet de loi en étude
détaillée.
On l'a dit, en
consultations particulières, on n'a pas posé la question à personne, ça n'a pas
paru dans aucun mémoire. Et puis, comme la
collègue de La Pinière a dit avec justesse juste dernièrement, si ce
n'était pas pour l'article en question, bien, on ne serait peut-être pas
ici en train de faire le débat, puis avec justesse, parce que ce qu'on souhaite
aussi, c'est... pas trouver des médecins,
des infirmières praticiennes spécialisées et des citoyens qui procèdent à faire
des choses qui sont à l'extérieur de la loi, hein? Ça fait que, je pense que
c'est une avancée importante, mais j'apprécie quand même les questions de tout
le monde, parce que, je pense, c'est important qu'on vide la question puis
qu'on a une compréhension commune en ce qui
concerne ce changement qui est important, qui va peut-être soulager
beaucoup de personnes, mais, je pense, c'est
important d'avoir des balises puis de l'encadrement, puis vraiment de
comprendre, puis d'avoir posé toutes les questions. Ça fait que merci à
tout le monde pour toutes ces questions-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Alors,
est-ce que j'ai d'autres commentaires sur l'amendement? Oui.
M. Arseneau :
Oui. Je... peut-être que je n'avais pas bien formulé ma question. Ma
question était très simple et directement,
là, sur la question de l'amendement, «soit autorisé par le directeur des
services professionnels». L'autorisation,
l'autorisation qui est donnée par le directeur des services professionnels ou
le directeur des soins infirmiers se traduit comment dans la vraie vie?
C'est ce que je veux savoir, en fait. Est-ce qu'il y a un règlement, par
exemple, qui va être adopté pour s'assurer que ce soit... il y ait un
protocole? C'est ça que je voudrais comme explication. L'autorisation se fait
comment, à quel moment? En amont? Préalablement?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente... Alors, je comprends que je peux
intervenir?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Oui, allez-y.
Mme
Bélanger : C'est votre amendement, quand même...
M. Arseneau :
Oui, oui, c'est ça.
Mme
Bélanger : ...M. le député des Îles.
M. Arseneau :
Exactement.
Mme Bélanger :
Alors là, vous questionnez sur votre amendement, alors... mais ça, il n'y a
pas de problème, il n'y a pas de problème. Je veux quand même juste mentionner,
j'ai eu l'occasion de le mentionner tantôt, on ne définira pas ici le processus
et les protocoles cliniques. Ce n'est pas ça qui est prévu. Les DSP, les DSI
ont un rôle légal, ils ont des
responsabilités professionnelles. Ils vont travailler avec le ministère de la
Santé et des Services sociaux. J'ai quand même mentionné, j'ai fait ça
il y a quelques... il y a quelques heures, qu'il y avait, donc, un comité avec
le ministère et les responsables des programmes de soins palliatifs, et tout
sera, donc, discuté à ce niveau-là. Alors, pour moi, votre amendement est très
clair. Merci.
M. Arseneau :
Oui, mais là où il y a des... une question qui...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Juste vous rappeler à moi, s'il vous plaît.
M. Arseneau :
Ah! Mme la Présidente, je pense
que cette discussion-là, elle est saine, et j'ai posé une question qui
est très légitime : Est-ce que cet amendement-là doit être soumis à
l'adoption d'un règlement, oui ou non? Je comprends que c'est non, bon.
Deuxième question, je
l'ai posée tout à l'heure, la réponse n'était, pour moi, pas assez claire,
parce que je n'ai pas une connaissance intime de la pratique médicale, à
savoir, si un médecin pratique en cabinet privé, je veux avoir la garantie
absolue qu'il doit obtenir une autorisation qui est prévue dans l'amendement
qu'on a proposé. C'est tout simplement ça.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, mon collègue des Îles a posé cette
question, on lui a répondu, on en a discuté, mais peut-être pas...
M. Arseneau :
Est-ce que la réponse est oui ou non?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : S'il vous plaît! S'il vous plaît, on va laisser finir.
Mme Bélanger :
Je m'excuse, je vais terminer... je vais terminer ma réponse à la présidente.
Alors, je pense que Dr Evoy pourrait, une autre fois, expliquer les
médecins, et leur rôle, et leurs pratiques, notamment ceux qui seraient à
l'extérieur du système public. Alors, mais ce n'est pas... ce sera une autre
fois qu'il va expliquer, donc... Alors, voilà, on va vous écouter.
M. Evoy (François) : Bien,
brièvement, c'est certain qu'à partir du moment où le patient remplit les
critères pour avoir accès à l'aide médicale
à mourir, bien, évidemment, la trousse... il doit demander... le médecin doit
demander la trousse au pharmacien d'établissement, et le pharmacien va
remplir... évidemment, s'assurer que la demande a été faite de façon adéquate et va remplir son propre document, qu'il doit,
lui aussi, envoyer à la commission des soins de fin de vie. Donc, évidemment,
lui, ce qu'il fait, c'est tout simplement donner la trousse des médicaments, ce
n'est pas lui qui pose les indications, donc, mais il fait partie de la
mécanique, et évidemment il y a une traçabilité de tout ce qui va se produire,
là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres... Oui?
M. Arseneau : Mais juste une...
C'est parce que je n'ai pas entendu, dans l'explication de monsieur, le nom de
la... du directeur des services professionnels.
• (17 h 40) •
M. Evoy (François) : Ah! oui, bien,
actuellement, ce n'est pas le cas, mais, si la loi est adoptée telle qu'elle
est écrite actuellement et que là, justement, quelqu'un veut aller dans un site
non conventionnel, bien, c'est à ce moment-là que le directeur des services
professionnels ou le directeur des soins infirmiers va intervenir. Mais là ce
n'est pas le cas actuellement.
M. Arseneau : O.K. Donc, ce sera le
cas.
M. Evoy (François) : Ce sera le cas,
oui.
M. Arseneau : Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement tel qu'amendé? Alors, si je n'ai pas d'autre d'intervention sur
l'amendement tel qu'amendé, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Adopté. Donc, le nouvel
article 4.1 est adopté. Nous en sommes donc aux derniers, trois
derniers articles. Je vais les prendre dans l'ordre. Nous allons prendre le
54.2. On arrive dans les dispositions
vraiment finales du projet de loi. Je vous félicite, d'ailleurs, pour le
travail accompli. Mme la ministre, on va faire 54.2, 55 et 54.3, qui a
été ajusté avec les derniers...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...54.2, qui était dans le bloc... attendez que je vous...
c'était dans le dernier bloc, si ma mémoire est bonne. Attendez, non, 54.2, il
est dans le bloc 3, c'est bien ça?
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Oui, c'est un nouvel article. Ils sont tous dans Greffier. Mme la
ministre.
Mme Bélanger : Oui. Alors donc,
article 54.2 : Remplacer «Disposition finale», qui précède l'article 55
du projet de loi, par ce qui suit :
Dispositions transitoires et finales
54.2. À compter de la date de l'entrée en
vigueur de l'article 18 de la présente loi et jusqu'à la date de l'entrée
en vigueur de l'article 260 de la Loi sur les renseignements de santé et
de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives (2023,
chapitre 5) :
1° l'article 29.10 de la Loi concernant les
soins de fin de vie (chapitre S-32.0001), édicté par l'article 18 de la
présente loi, doit se lire comme suit :
«29.10. Toute demande anticipée doit, pour être
applicable, être versée au registre établi conformément à l'article 63 par le professionnel compétent
qui prête assistance à la personne qui formule la demande ou, le cas
échéant, par le notaire instrumentant.»;
2° l'article 52 de la Loi concernant les
soins de fin de vie doit se lire en supprimant, dans le deuxième alinéa, «des
directives médicales anticipées»;
3° le chapitre II du titre III de
cette loi doit se lire en remplaçant ce qui précède l'article 63 par ce
qui suit :
«Titre III.1
«Registre
des directives médicales anticipées et des demandes anticipées d'aide médicale
à mourir»;
4° l'article 63
de cette loi doit se lire en insérant, à la fin du premier alinéa, «et des
demandes anticipées d'aide médicale à mourir»;
5° l'article 64
de cette loi doit se lire en insérant, après les mots «directives médicales
anticipées», «ou des demandes anticipées d'aide médicale à mourir».
Commentaire.
L'amendement a pour but de prévoir une règle transitoire dans la mesure où les
dispositions du projet de loi qui concernent les demandes anticipées
d'aide médicale à mourir entreraient en vigueur avant que n'entrent en vigueur les dispositions de la Loi sur les
renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives qui abrogent le chapitre II du titre III de
la Loi concernant les soins de fin de vie.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
commentaires, des questions sur le nouvel article 54.2?
Mme
Maccarone : Je souhaite juste me situer, Mme la Présidente, pour une
question de décompte. C'est juste que nous
sommes en train de modifier des articles dans la loi, ça fait que... puis on
n'a pas le... le texte proposé qui vient avec. Alors, juste un petit
moment pour nous laisser peut-être se situer pour faire la vérification de
qu'est-ce que nous sommes en train de changer, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Est-ce
que j'ai d'autres interventions en attendant? O.K. Est-ce que vous
désirez qu'on suspende?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : On va suspendre quelques instants. Mme la
ministre.
Mme
Bélanger : Oui, non, ça va. Bien, oui, je souhaite qu'on suspende,
effectivement, pour que tout le monde puisse
prendre le temps de lire, mais, en fait, on introduit un bloc complet, là,
c'est pour ça qu'il n'est pas réécrit, c'est ma compréhension des
choses, donc qui est l'article... je vous laisse regarder.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : On va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
17 h 45)
(Reprise à 17 h 50)
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : La
commission reprend donc ses travaux. Nous en étions au dépôt de l'article 54.2, que vous avez lu, Mme la
ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 54.2? Mme la
députée.
Mme Maccarone :
Oui. Merci beaucoup pour la suspension, ça nous a donné la chance de faire
la lecture puis de mieux comprendre les orientations
de cet article, l'amendement qui est proposé. Alors, je souhaiterais, avec
la permission des collègues, le
consentement, que soit Me Lavoie, ou bien ça peut être Me Bérubé...
s'ils souhaitent prendre la parole pour nous clarifier en ce qui concerne
les orientations de l'article 54.2 tel que proposé, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Lecours, Les Plaines) : Merci. Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Térésa) : Bien, dans le fond, 54.2, c'est une disposition purement
technique, juridique, parce qu'on a des projets de loi qui ont cheminé en même
temps puis on n'est pas en mesure de déterminer, au moment où on se parle,
quelle loi va entrer en vigueur avant l'autre. Donc, cet article-là nous permet
d'apporter les adaptations nécessaires
advenant que ce soit le p.l. n° 3 qui entre en vigueur d'abord ou bien les
dispositions de la Loi concernant les soins de fin de vie. On est dans
l'hypothétique, dans l'hypothèse, mais il faut le prévoir pour éviter des
problèmes de conflit de lois ou de rédaction juridique. Donc, c'est un article
purement technique, pragmatique, juridique.
La Présidente
(Mme Lecours, Les Plaines) : Merci. Me Bérubé, est-ce que
vous voulez rajouter? Oui? Vous appuyez?
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup. Alors, est-ce que j'ai
d'autres interventions sur l'article 54.2... l'amendement, je m'excuse,
l'amendement qui introduit l'article 54.2, est-ce que j'ai d'autres
interventions? Alors, nous allons le placer aux voix. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous
allons maintenant passer à l'amendement à l'article 55. Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui. Alors, article 55 : Remplacer
l'article 55 du projet de loi par le suivant :
55.
Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur le (indiquer ici la date
de la sanction de la présente loi), à l'exception :
1° de celles de
l'article 9, des articles 22 à 26, de l'article 27, sauf en ce
qui concerne le sous-paragraphe b du paragraphe 2°, des
articles 36, 45.1 et 49, qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date
qui suit de six mois celle de la sanction de la présente loi);
2° de celles de
l'article 13, des articles 15, 16 et 18, de l'article 19, en ce
qu'il édicte le troisième alinéa de l'article 30 de la Loi concernant les
soins de fin de vie (chapitre S-32.0001), les articles 30.1 et 30.2
de cette loi et l'intitulé de la sous-section 5 de la section II du
chapitre IV du titre II de cette loi, de l'article 20, en ce
qu'il édicte les paragraphes 2° et 3° du premier alinéa de
l'article 31 de cette loi, du sous-paragraphe b du paragraphe 2°
de l'article 27, de l'article 54.1, qui entrent en vigueur à la date
fixée par le gouvernement;
3° de celles des
sous-paragraphes b et b.2 du paragraphe 1° de l'article 17, qui
entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit de neuf mois celle de la sanction
de la présente loi);
4° de celles du
sous-paragraphe b du paragraphe 1° de l'article 33, qui entrent
en vigueur à la date de l'entrée en vigueur de l'article 44 de la Loi sur
les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives (2023, chapitre 5);
5° de celles des articles 39 et 40, qui entrent
en vigueur à la date de l'entrée en vigueur de l'article 260 de cette loi.
Commentaire.
L'amendement a pour but de revoir l'entrée en vigueur de certaines dispositions
du projet de loi, notamment afin de prévoir que :
a. les dispositions
concernant les sujets suivants entrent en vigueur à la sanction du projet de
loi :
i. le retrait du
critère de fin de vie;
ii. l'interdiction du
trouble mental autre qu'un trouble neurocognitif comme seule maladie pour
laquelle une personne formule une demande d'aide médicale à mourir;
iii. l'obligation
pour les établissements publics de santé et de services sociaux de constituer
un groupe interdisciplinaire de soutien;
iv. la composition et
les fonctions de la Commission sur les soins de fin de vie;
v. la possibilité
pour les infirmières et infirmiers de dresser un constat de décès, de remplir
un bulletin de décès et l'obligation pour ceux-ci d'aviser, dans certaines
circonstances, un coroner ou un agent de la paix;
b.
les dispositions concernant les sujets suivants entrent en vigueur six mois
après la sanction du projet de loi :
i. l'obligation pour
les maisons de soins palliatifs d'offrir l'aide médicale à mourir;
ii. la possibilité
pour les infirmières praticiennes spécialisées d'administrer la sédation
palliative continue et l'aide médicale à mourir;
c.
les dispositions concernant la déficience physique grave entraînant des
incapacités significatives et persistantes entrent en vigueur neuf mois
après la sanction du projet de loi;
d. les dispositions
concernant le régime applicable aux demandes anticipées d'aide médicale à mourir
entrent en vigueur à la date fixée par le gouvernement.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci,
Mme la ministre. Alors, est-ce que j'ai des interventions sur
l'amendement à l'article 55? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui, bien, c'est un amendement important. Puis ce que je
souhaite savoir... parce que, là, on parle de notion de dates puis quand ça va
rentrer en vigueur, ça fait que, si je suis bien, on parle d'un six mois avant
que la loi serait applicable pour les maisons de soins palliatifs, ça fait
qu'on a un six mois de transition. On a aussi
un six mois de transition pour nos IPS. Je présume, ça, c'est pour la
formation. Puis on prévoit aussi un neuf mois en ce qui concerne les
personnes en situation de handicap. Ça fait que ce que je veux... je mets le
tout dans un ensemble pour mieux comprendre, parce qu'au lieu de poser les
questions une à la fois, comment le temps de transition a été choisi pour chacun, que ce soit pour les maisons
ou pour les personnes... bien, plus les personnes en situation de
handicap, mais l'évolution de les personnes qui ne sont plus dans un... en fin
de vie, mais qui répond aux critères, ainsi que peut-être le... C'est-tu pour la formation? Six mois, c'est-tu assez? Y
a-tu une formation aussi prévue, je présume, pour le... du Collège de
médecins? Ça fait que voilà un peu les questions.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui, Mme la Présidente. Je pense que la députée a très bien
expliqué, en fait, là, parce que, dans un
texte comme ça, c'est... il y a beaucoup de mots, mais elle a très bien
expliqué que la majorité des dispositions rentrent en vigueur à la sanction. Donc, lorsque ce sera sanctionné, on
inscrira la date, donc. Et il y a deux dispositions qui entrent en
vigueur six mois après la sanction : les IPS et les maisons de soins
palliatifs concernant la prestation de l'AMM et, neuf mois après la sanction,
l'admissibilité pour la déficience physique grave.
Alors,
je vais y aller avec une première réponse, et ma collègue du ministère de la
Santé, la directrice des soins infirmiers nationale, pourrait peut-être
compléter. Mais en fait ça s'est fait en fonction de la faisabilité de donner
la formation, de développer les outils,
d'accompagner les professionnels dans ce cas-là. Alors donc, c'est le temps
d'écrire les politiques, les procédures, d'être sûr de bien former les gens et
de pouvoir implanter au fur et à mesure.
Mme
Maccarone : Puis en ce qui concerne le six mois pour les maisons des
soins palliatifs, est-ce qu'il y a eu comme
une... Parce qu'on s'en souvient, de leur passage ici, puis leur témoignage, on
comprend qu'il reste trois sur 37, si
je ne m'abuse. Est-ce que, pour eux, ils ont manifesté que le six mois, c'est
suffisant pour eux, pour faire cette transition, parler à leurs
bénévoles puis leurs donateurs?
Mme
Bélanger : Bien, écoutez, concernant les maisons de soins palliatifs,
là, c'est clair que... on l'a vu, là, dans
l'article que nous avons adopté, donc l'obligation d'offrir l'aide médicale à
mourir, et on le voit, que la grande majorité des maisons de soins palliatifs, là, sont en train de s'organiser pour
le faire. Maintenant, on va avoir un accompagnement. Je pense que, là-dedans, il faut vraiment privilégier
une approche de communication, d'accompagnement. Alors, oui, on se donne
un délai de six mois, mais il va falloir, donc, par la suite, avoir des
discussions avec les maisons de soins palliatifs qui, pour le moment, ont
manifesté leur désaccord. Alors, on verra comment on va intervenir avec eux. Et
je laisserais peut-être parler la directrice.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Il reste à peine quelques secondes.
Rapidement, en 20... 40 secondes, s'il vous plaît. Allez-y.
Mme Arpin
(Élizabeth) : Élizabeth Arpin, directrice nationale des soins et
services infirmiers au ministère de la Santé
et des Services sociaux. Donc, pour les maisons de soins palliatifs,
effectivement, comme Mme la ministre l'a très bien expliqué, ce sera une
période de transition où on les accompagnera via nos mécanismes déjà établis
pour permettre ça et pour remplir aussi certaines obligations, comme celle
d'indiquer à la population les services qu'ils offrent et de quelle façon ils vont l'offrir. Donc, on a déjà des
mécanismes en place avec les maisons de soins palliatifs pour le faire.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup, Mme Arpin.
Alors, compte tenu de
l'heure, il reste à peine quelques secondes, je vais suspendre jusqu'à
19 h 30... 19 h 30. Bon souper à tous et à toutes. Merci.
(Suspension de la séance à
18 heures)
(Reprise à 19 h 32)
La Présidente
(Mme Lecours, Les Plaines) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît!
La Commission des relations avec les citoyens reprend après une petite pause
bien méritée pour se sustenter un peu.
Alors, au moment de
suspendre les travaux, nous en étions rendus à l'amendement à
l'article 55. On avait quelques commentaires qui ont été faits. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires, d'autres questions sur l'amendement déposé
pour l'article 55? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui. Bien, dans le fond, on a fait un peu le survol en ce qui concerne
l'application en termes de temps, c'est là où nous nous sommes rendus, le six
mois pour les IPS, le six mois pour les maisons de soins palliatifs. On a parlé
de neuf mois pour les personnes qui souffrent d'une déficience physique grave.
Mais ce qui n'est pas clair, pour moi, dans
toutes ces dispositions, c'est la mise en application de la demande anticipée.
Il n'y a pas de date qui est attribuée. Alors, je souhaite mieux
comprendre les orientations du gouvernement en ce qui concerne la mise en
oeuvre, d'emblée, évidemment, parce que ça fait longtemps, depuis que nous
sommes autour de la table en train de faire le débat de ce projet de loi, puis
on parle, on a beaucoup parlé, puis je pense qu'on a vidé la question en ce qui
concerne les demandes anticipées. Ça fait que ça m'étonne que nous n'avons pas
de date qui est déjà prévue pour son application.
La Présidente
(Mme Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la
ministre.
Mme Bélanger :
Oui. Mme la Présidente, je laisserais la parole à la directrice des soins
infirmiers.
La Présidente
(Mme Lecours, Les Plaines) : Madame...
Mme Arpin
(Élizabeth) : Arpin.
La Présidente
(Mme Lecours, Les Plaines) : Alors, Mme Arpin, la parole est
à vous.
Mme Arpin
(Élizabeth) : Merci, Mme la Présidente. Oui, en fait, l'introduction
des demandes anticipées pour l'aide médicale à mourir, c'est quand même un
changement significatif, là. Au niveau du projet de loi, il y a de nombreux
travaux qui doivent être mis en place pour le faire entrer en vigueur,
notamment la création du registre pour les demandes anticipées d'aide médicale
à mourir, la formation des professionnels compétents, mais également des autres
professionnels de la santé qui gravitent autour de l'équipe de soins, la mise à
jour du protocole national d'aide médicale à
mourir par l'INESSS et le guide de pratique pour les professionnels compétents.
Donc, il y a quand même quelques
étapes à franchir, là, qui vont demander de l'écriture, puis de la formation,
et de la mise en application.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci. Est-ce que vous
voulez compléter, Mme la ministre? Non?
Mme Bélanger : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Maccarone : Mais est-ce
qu'on a quand même un estimé? Parce que, je dévoile mes cartes, là, dans le fond, ça fait... c'est parmi... Depuis que nous
avons commencé cette commission, c'est parmi les courriels que je reçois
le plus souvent, des citoyens qui sont
concernés par ce projet de loi personnellement qui disent qu'ils ne veulent pas
qu'on tarde en ce qui concerne l'adoption, parce que, pour des raisons bien
évidentes, eux, ils sont... ils ont peut-être eu un diagnostic précoce
d'Alzheimer. Alors, ils souhaitent, dès que possible, remplir une demande
anticipée maintenant que ça va faire partie de notre cadre législatif.
On dit quoi à ces personnes? Est-ce qu'on estime
six mois, neuf mois, un an? Est-ce qu'on prévoit que ça va prendre beaucoup de temps parce qu'on a beaucoup
de consultations à faire? Est-ce qu'il y aura une consultation en ce qui
concerne la mise en oeuvre? Comment voyons... vous l'application? Mais
qu'est-ce qu'on dit à eux? On estime ça va être entre 12 et 24 mois? Moi,
je dois répondre à ces personnes et, sincèrement, je ne sais pas quoi je
devrais leur dire comme un temps estimé, mais ils souhaitent sincèrement,
évidemment, une application.
Puis je pense
aussi, pendant qu'on est en train de réfléchir, je pense aussi que le... il y a
une incompréhension en ce qui
concerne les travaux ici, en commission parlementaire, que ce soit cette loi ou
n'importe quelle autre loi, au moment qu'on
termine l'étude détaillée, puis c'est adopté au salon bleu, que c'est mis en
oeuvre. Puis ce n'est pas le cas, puis pour des bonnes raisons, on a
besoin du temps pour... que ce soit pour la formation, la mise en oeuvre des
applications ou quoi qu'il soit, mais je pense qu'on a quand même une responsabilité
de leur donner un guide, une orientation. Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : L'autre.
Mme Bélanger : Non,
l'autre, oui. Alors, Mme la Présidente, on me dit que, lors du dernier projet
de loi, qui n'a pas été adopté, il
avait été quand même mention, par rapport à la demande anticipée... Puis là
peut-être que ma collègue qui a présidé la Commission spéciale sur les
soins de fin de vie et qui était présente aussi au projet de loi n° 38
pourrait corriger ou rectifier, mais on me disait que le ministre Dubé, à
l'époque, avait mentionné une possibilité d'entrée en vigueur pouvant aller de
18 à 24 mois... à 24 mois. Ça fait que, donc... Alors, je ne suis pas
en train de dire que c'est ça qu'il faut mettre dans notre échéancier, dans
l'entrée en vigueur, mais juste pour qu'on se donne une idée, là, pour partir
la discussion, de sur quoi on était à l'époque. C'était quand même une étendue
qui était quand même relativement plus longue, là, que ce qu'on propose
actuellement par rapport aux autres dispositions, là, qui sont plus de six mois
à neuf mois.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Maccarone : ...vous me
permettez, au nom de ces citoyens, de partager, évidemment, la déception. Parce
que, oui, tout à fait, vous dites, avec justesse, lors du débat du projet de
loi n° 38, à l'époque, on avait entendu qu'il y aurait quand même une mise
en application dans 18 et 24 mois, mais il y a quand même 18 mois qui
se sont écoulés depuis ce moment-là, alors... ou 12 mois, à peu près,
depuis que nous avons terminé les échanges en ce qui concerne ce projet de loi qui est mort au feuilleton. Alors, il y a
quand même une attente puis une anticipation, parce que tout ce temps-là est écoulé. Puis les orientations
gouvernementales, en ce qui concerne... peu importe, tout le monde a
dit... la collègue de Roberval était là, on était ensemble, puis on a une grande
amitié, puis on a tous dit à l'unanimité : Peu importe c'était qui qui
était élu au gouvernement, on était pour poursuivre les travaux. Ça fait qu'il
y a des gens qui sont en attente depuis ce moment-là.
Alors... Puis, comme j'ai dit, il y a
12 mois qui se sont écoulés, ça fait que ça sonne comme longtemps pour ces gens à attendre. Alors, si on dit qu'ils vont
avoir un autre 18 à 24 mois, ça veut dire, on leur fait attendre un
minimum de trois ans depuis que nous avons
commencé les débats ici, à l'Assemblée nationale. Mon but, c'est de ne pas
mettre la pression mais plus de mettre en évidence qu'il y a beaucoup de gens
qui nous suivent puis il y a beaucoup de gens qui vont vraiment être déçus de
ça si c'est le cas, si ça va vraiment être un 18 à 24 mois à partir de
maintenant. Est-ce qu'on part de zéro ou est-ce qu'il y a quand même un certain
niveau de travail qui a déjà été entamé?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mais, Mme la
Présidente, je comprends l'intervention de ma collègue et je comprends aussi que, lors des consultations particulières, il y a
des gens qui sont en attente et qui s'attendent qu'on... maintenant
qu'on a adopté les différents articles, là, qu'on se positionne sur l'entrée en
vigueur. Je pense qu'on pourrait... je vous demanderais peut-être de suspendre
pour qu'on puisse revenir spécifiquement sur cet élément-là. On peut le faire
tout de suite ou après que mes collègues aient continué de discuter du calendrier,
s'il y a d'autres questions.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement à l'article 55? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Bien, en fait, je
ne suis pas certaine d'avoir compris pourquoi la ministre demande une
suspension. Parce que moi, je comprends l'intervention de ma collègue puis
j'avais la même question. En fait, on veut savoir c'est quoi, l'échéancier.
Bon, je suis surprise de trouver une réponse aussi floue, en fait, de la part
de la ministre, parce que, normalement, ça a été énuméré clairement, la liste
des choses qui sont à faire, des formations qui sont à mettre en place. Donc,
le travail est connu. Comment se fait-il qu'il n'y ait pas une évaluation plus
claire, là, du temps que ça va prendre pour... Tu sais, il y a toujours bien un
objectif de date d'entrée en vigueur, là, de la part du gouvernement pour ces
dispositions-là. Donc, moi, c'est ce que j'aimerais savoir. Je pense que c'est
aussi l'esprit de la question de ma collègue.
• (19 h 40) •
Mme Bélanger : En fait, pourquoi
j'ai demandé une suspension, c'est qu'il n'y a pas de période qui a été
identifiée, puis je veux juste être certaine, là, qu'on puisse revenir, que je
comprenne bien les interventions, là, au niveau
ministériel puis qu'on continue la discussion par la suite. Parce que je ne
voulais pas lancer une période comme ça, mais je voulais mettre en
évidence que, lors du projet de loi n° 38, c'était quand même une période
de 18 à 24 mois qui avait été énoncée à
ce moment-là. On est ailleurs, là, j'en comprends... je le comprends, mais je
voudrais juste qu'on en reparle, parce qu'effectivement, là, il n'y a pas de
proposition de faite.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Allez-y.
Mme Labrie : Bien, moi, si je peux
me permettre, à vrai dire, je suis très sensible à ce que vient d'apporter ma
collègue. Puis c'est vrai que, déjà l'année dernière, on se le faisait dire
puis qu'il y a des gens qui attendent en ce moment. Moi, je comprends tout à
fait que ça va prendre du temps, rédiger les documents qui vont être
nécessaires, former les gens, mais j'aimerais quand même qu'on... Puis, tout en
gardant de la souplesse, j'aimerais quand même qu'on puisse se mettre peut-être
un délai maximal, inclure «au plus tard» tant de temps, peut-être un an, pour
laisser quand même la souplesse, tu sais, du côté du gouvernement, mais que les
gens sachent quand même à quoi s'en tenir, que ce ne soit pas aussi flou, là.
Moi, je préférerais qu'on se mette une échéance maximale, dans le projet de
loi, pour l'entrée en vigueur de ces dispositions-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, je vais suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 19 h 42)
(Reprise à 19 h 52)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À, l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend donc ses
travaux après une petite suspension. Mme la ministre, je pense que vous aviez
quelques informations à nous donner.
Mme Bélanger : Oui, en fait... Donc,
vous avez vu que... peut-être juste savoir que la discussion que... C'est
l'application, là, d'identifier une date et c'est complexe, là, du côté
juridique et gouvernemental. Et je comprends ce qu'on s'est dit, là, concernant
les attentes de la population, toutes les discussions qu'on a faites en lien
avec la demande anticipée. Puis on a travaillé très fort, de façon très
sérieuse et assidue. Et l'entrée en vigueur pourrait être... là, je vais... Je
ne le formule pas, là, selon ce qui... selon ce qui... je fais juste le dire
verbalement, mais on pourra le formuler de façon plus... en termes plus
juridiques, mais ça pourrait être avec une entrée en vigueur à l'intérieur
des... 18 prochains mois à la date fixée par le gouvernement.
Une voix : ...
Mme Bélanger : Oui, à la date fixée
par le gouvernement et/ou au plus tard dans 18 mois après la sanction. Je
regarde mon texte en même temps pour être concordant avec l'amendement qui est
sur la table. Ça fait que ce serait la proposition d'ajouter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, on ne parle pas tout de suite d'un amendement, on est
dans une discussion sur...
Mme Bélanger : Non, c'est une
discussion sur l'ensemble du calendrier.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...sur l'amendement de l'article 55.
Mme Bélanger : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci,
Mme la Présidente. Bien, je comprends que c'est très difficile, là, de prévoir
le temps que ça va prendre. Je remercie la ministre d'avoir fait l'effort avec
son équipe de nous l'estimer. Je dois dire que je trouve que c'est quand même
long, 18 mois, mais sur... mais le principe qui est important pour moi,
c'est qu'on mette une échéance maximale dans la loi. Donc, si c'est
18 mois, eh bien, moi, je vais me rallier à ça, puis ça va prendre un
amendement formel, je le demande à la ministre. Mais j'exprime quand même le
souhait que ça aille plus rondement que ça
et qu'on puisse faire entrer en vigueur ces dispositions-là le plus rapidement
possible. Il y a énormément de gens qui attendent. Et je me souviens de
la déception, quand même, l'année dernière, quand on n'avait pas réussi. Puis
c'était pour des très bonnes raisons, là, l'année dernière, que ça avait été
repoussé. On a effectivement très bien travaillé,
de notre mieux, ça a été efficace. Que ce soit encore 18 mois, je trouve
que c'est beaucoup pour ces gens-là. Donc, moi, je voudrais que ce soit
inscrit dans la loi et puis qu'idéalement ce soit moins que ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée de... de Sherbrooke, de...
Mme Maccarone : Westmount—Saint-Louis.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...Westmount—Saint-Louis.
Je vais tous vous mélanger, là.
Mme Maccarone : C'est vraiment le
meilleur des comtés parmi les 125.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Non, non, c'est Les
Plaines, le meilleur comté. La parole est à vous.
Mme
Maccarone : Oui. Bien, je remercie la ministre de revenir avec
une proposition suite à mon intervention. Évidemment, oui, le
18 mois, je pense que ça va être difficile pour plusieurs gens à avaler.
Je comprends que c'est complexe, mais je pense qu'on comprend tous... toutes
autour de la table... non, excusez-moi, toutes et tous que ça représente quand
même une déception pour plusieurs personnes qui suit nos travaux depuis la
dernière législature.
Ça fait que, dans le fond, j'ai deux questions.
Pourquoi 18 et non pas 12? Qu'est-ce qui représente la... Comment avez-vous
fait la formulation pour le 18? Puis une deuxième question, si vous me
permettez, c'est : Si, par exemple, quelqu'un souhaite formuler une demande
anticipée aujourd'hui, puis ils vont voir leur notaire, puis... mais il y a
quelque chose qui ne conforme pas, peut-être avec un formulaire, qui n'est
peut-être pas prêt, puis pas rédigé, ou pas adopté, ou mis en oeuvre, mais
c'est 19 mois depuis l'adoption de la loi, est-ce que ce sera respecté?
Parce qu'on va trouver maintenant... Puis, mettons, on met une date, moi, je
pense, ce qu'on va voir, c'est plusieurs personnes
qui vont poser plein de questions de : Aujourd'hui, c'est quoi, mes
droits, puis est-ce que ça, ce sera respecté, malgré que je n'ai peut-être pas toutes les balises qui sont en place?
Mais, si c'est dans 24 mois ou dans 19 mois, est-ce que ce
sera mis à l'oeuvre ou est-ce qu'il faut que je recommence ou commence le
processus uniquement en... la fin de 2024... 2023?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, en fait, pourquoi le 18 mois, c'est qu'on regarde quand même
tout le travail qu'on a à faire, qui repose sur les mêmes équipes. On a parlé
de l'admissibilité pour la déficience physique grave, ça va demander de
l'accompagnement, ça va demander de l'organisation dans le réseau. Ça demande
du temps, là, pour faire ça. En même temps, on introduit une nouvelle catégorie
de professionnels compétents qu'il faut quand même prendre le temps de former,
et là encore c'est toujours les mêmes équipes. Et la prestation d'AMM dans les soins... dans les maisons de soins palliatifs,
on a dit qu'on avait quand même le souci de bien accompagner nos maisons
de soins palliatifs. J'ai eu l'occasion
d'aller en visiter quelques-unes, mais je pense qu'on a besoin, là, que ce
réseau-là aussi soit bien accompagné pour bien faire les choses.
Donc, c'est une question de capacité, et je
pense que c'est pour ça... puis aussi pour ça, tantôt, que j'ai mentionné que, lors du dernier projet de loi,
c'était 18 à 24 mois. Donc, on ne garde pas... on ne garde pas la même...
le même échéancier, là, on ramène ça, puis,
si on peut le faire plus rapidement, bien sûr, mais... Donc, c'est une
question d'avoir le temps de bien faire les choses, parce qu'il y a quand même
énormément de choses. Je pense que le projet de
loi, effectivement, on a bien travaillé, on a mis beaucoup de nouvelles choses,
mais maintenant il faut accompagner les gens, là, pour ça. Puis il y a un risque, là, si on s'éparpille, à ne
pas bien faire les choses, puis ce n'est pas dans la culture, là, naturellement,
du gouvernement et du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Ça fait que, donc, on le mettrait comme ça. Ça
va nous donner le temps de passer les étapes, puis, notamment déficience
physique grave, il y a des attentes, là, particulières aussi. C'est tout à six
mois ou neuf mois, ça fait que...
Mme
Maccarone : Et, pour la deuxième question, si, mettons,
quelqu'un commence un processus aujourd'hui puis ils vont dire, mettons,
dans 19 mois : Est-ce que je serai éligible? Parce qu'on va... on va
mettre une date. Est-ce qu'il y a moyen d'accommoder ces personnes aujourd'hui?
Évidemment, on comprend la crainte, c'est aujourd'hui qu'ils sont aptes, puis
ils ont peur que, d'ici 18 mois, bien, ils ne seront plus aptes à
consentir, si c'est ça, leur souhait. Ça fait qu'on dit quoi à ces personnes
qui souhaitent maintenant que la loi sera adoptée, mais c'est peut-être
19 mois? Est-ce qu'il y a quelque chose qu'il peut faire légalement, je ne
sais pas, devant un notaire pour dire : Bien, c'est ça, mon souhait, puis
rendu ce point-là, mais voici ce que j'aurais voulu? Est-ce qu'il y a quelque
chose qui sera reconnu, peut-être?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, je laisserais Mme Arpin répondre pour ce volet-là.
• (20 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme Arpin.
Mme Arpin (Élizabeth) : Merci, Mme
la Présidente. Aujourd'hui, ce serait un peu difficile, parce que souvenez-vous
que, dans le projet de loi, on a quand même mentionné qu'il y a tout un
processus. Il y a un formulaire spécifique qui doit être créé, qui doit être
complété. Le registre... le dépôt au registre est obligatoire. Le registre n'existe pas encore, il doit être... il
doit être créé, il doit être travaillé. Il y a toute une plateforme
informatique à la Régie de l'assurance maladie du Québec qui va soutenir ça.
Alors, je ne
peux pas dire que ça va prendre le 18 mois complet pour compléter tout ça,
mais il y a assurément de nombreux
mois juste pour permettre l'inscription au formulaire puis l'entrée au
registre. Alors, même si ce serait notre souhait de pouvoir le permettre
à la population demain matin, les outils ne sont pas encore disponibles.
Donc, il faut quand même attendre un petit peu
qu'on avance sur ces travaux-là. On ne part pas de zéro, pour revenir à votre
question de tantôt, on ne part pas de zéro, mais il reste quand même pas mal de
travail. On ne pouvait pas présumer d'avance de ce qui serait dans le projet de
loi, donc il y avait un maximum qu'on pouvait faire, là, jusqu'à aujourd'hui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme Arpin.
Mme Maccarone : Ma question est
spécifique, je me mets dans la place de la personne concernée. Puis si,
mettons, eux, ils vont aller devant un notaire, par exemple, puis ils vont tout
élaborer, énumérer? Ils ont suivi nos travaux puis ils vont être minutieux dans
toutes leurs affaires pour dire qu'est-ce qu'on souhaite. Je comprends, puis,
avec justesse, vous parlez de comment c'est complexe, mais, en tout cas, moi,
je prévois, ça va être une prochaine étape, des citoyens qui vont venir nous
voir, qui vont nous poser des questions. On va recevoir des courriels dans nos
boîtes de comté parce qu'ils vont vouloir savoir : Bien, d'ici
18 mois, ça se peut que je ne serai plus apte, ça fait que c'est quoi, mon
recours? C'est pour ça que j'essaie de voir si, mettons, devant un notaire, par
exemple, parce qu'on sait que ça peut être notarié, comme on sait que ça peut
être fait devant un professionnel de la santé, la personne qui la raccompagne dans le réseau... s'il y avait
quelque chose qu'on pouvait dire : Bien oui, si vous notez ces affaires,
on va faire notre possible. Il y aura peut-être un autre article, une
disposition transitoire pour dire que, par exemple... Je ne suis pas légiste,
mais j'essaie de penser, pour eux, s'il y avait peut-être une autre disposition
que nous aurions pu mettre pour dire que, rendu à ce point-là, bien, ce ne
serait pas un... commence à zéro, peut-être, pour cette personne, mais je
comprends la complexité. C'est juste qu'il va y avoir beaucoup de gens qui vont
être déçus de ce délai.
La Présidente
(Mme Lecours, Les Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement? Oui.
Mme Labrie : Bien, peut-être
pendant... parce que moi, je m'attends à un amendement de la ministre pour
ajouter le délai. Peut-être, pendant que cet amendement est en rédaction, moi,
je voulais questionner aussi la question du délai de neuf mois pour les
personnes qui ont une déficience physique grave. On a quand même entendu toutes
les doléances qu'il y avait puis la volonté d'être consulté pour améliorer les
services en lien avec la qualité de vie des personnes handicapées. Ça avait été
discuté avec la ministre, de tenir une vaste consultation pour prendre le pouls
des besoins puis améliorer les choses, question d'offrir un véritable libre
choix aux gens. Je me questionne.
Évidemment, je veux que ça entre en vigueur
rapidement. En même temps, j'aimerais qu'au moment où ça va entrer en vigueur on ait réussi à prendre le
temps d'entendre les personnes qui vivent avec un handicap, prendre acte
de leurs besoins et mettre en oeuvre des changements aussi pour répondre à ces
besoins-là dans toutes les sphères de leur vie. Comme on n'a pas encore eu
d'annonce en ce sens-là de la part du gouvernement pour une consultation ou
quoi que ce soit qui y ressemble, je me questionne sur les intentions de la
ministre par rapport à ça. Est-ce que c'est son intention que, d'ici l'entrée
en vigueur des dispositions concernant la déficience physique grave, on ait eu
le temps de consulter les personnes handicapées sur leurs besoins puis de
mettre en oeuvre des changements?
Mme Bélanger : Mme la Présidente,
l'intervention de la députée de Sherbrooke, là, me... nous ramène à la grande
discussion que nous avons eue concernant l'accessibilité aux services pour les
personnes en situation de handicap, et c'est vraiment dans ce contexte-là aussi
qu'on a fait plusieurs amendements pour s'assurer qu'en fait les services leur
étaient offerts, et puis ça, cet élément là, je pense qu'on peut être fiers de
ça, là. On l'a ajouté dans le projet de loi.
Donc, ça... et ça laisse supposer qu'on doit continuer d'organiser puis
d'améliorer nos services aux personnes en
situation de handicap. Et j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec mon collègue,
donc, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, donc, M.
le député de Taillon. Alors donc, il est au courant. C'est lui qui a la
responsabilité de l'organisation des services pour les personnes en situation
de handicap.
Alors, pour
ce qui est de l'accessibilité, je pense qu'aujourd'hui moi, je n'écris pas ça
dans le projet de loi parce que, là,
on est dans un projet de loi sur les soins de fin de vie, mais je pense qu'il
faut enfin pouvoir faire des représentations en temps et lieu pour
s'assurer que l'accès aux services et la réponse aux besoins, puis là je suis
dans d'autres choses, puissent être faits avec le ministre qui a la
responsabilité à ce niveau-là, là, bien sûr, que ce soient tous les services...
Ils sont venus nous témoigner de l'ensemble des services dans le réseau de la
santé et des services sociaux.
Donc, on pourra regarder
ça, mais ici, dans le calendrier, pour l'entrée en vigueur des dispositions, on
parle vraiment de l'admissibilité à l'aide
médicale à mourir. Là, on a mis neuf mois après la sanction parce qu'effectivement
il faut faire un travail minutieux, là, pour s'assurer, là, de la façon dont ça
va être fait. Et je pense que le ministère va travailler, là, avec les groupes
concernés puis avec les professionnels concernés aussi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Oui, allez-y.
Mme Labrie : Oui, bien, la ministre
a très bien compris, là, le sens de mon intervention. Moi, j'ai compris de sa
part qu'elle avait parlé à son collègue le ministre des Services sociaux et que
la suite doit venir de son collègue par
rapport à la consultation des personnes qui vivent avec un handicap. Je n'ai
pas entendu l'engagement qu'il y aurait une consultation en ce sens-là.
Donc, on fait des représentations auprès du ministre. Moi, je peux en faire
aussi, mais des représentations ont déjà été faites de manière très importante
par les groupes qui sont venus ici puis qui ont lancé cet appel-là.
Donc,
j'aurais quand même souhaité qu'avant l'adoption ou peu de temps après
l'adoption de ce projet de loi on puisse garantir à ces personnes-là
qu'il y aura un espace, qu'elles seront consultées pour l'amélioration des services. Puis
la ministre a très bien compris de quoi je parle. Je parle de l'ensemble de ce
qui vient en amont, là, question d'éviter qu'il y ait des souffrances vécues par ces personnes-là. Effectivement,
ce n'est pas la place, dans le projet de loi, d'ajouter ça, mais c'est
quand même interdépendant, c'est ce que nous ont fait valoir toutes les
personnes qui sont venues ici.
Mme Bélanger : Oui, bien, en fait,
Mme la Présidente, je pense que ce qu'on a recueilli comme information, comme commentaires, pourra certainement servir,
là. Je pense que c'est important, ce que les gens nous ont témoigné. Et
puis on pourra, à l'extérieur de cette commission, faire les représentations
nécessaires. Moi, d'abord, à mon collègue, comme ministre, comme je vous ai
dit, j'ai déjà eu une discussion avec lui, mais rien n'empêche après de
continuer à travailler ce dossier-là. Je vous dirais, de façon transpartisane,
qu'on parle ici encore d'accès aux services pour des personnes qui ont besoin
que notre système de santé et des services sociaux soit bien adapté pour
répondre à leurs besoins. On a été tous très sensibilisés à ce que les gens
nous ont dit parce que plusieurs sont venus nous parler justement, là, de
certaines difficultés rencontrées, très grandes difficultés, même, dans
certains cas. Alors...
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la ministre.
Est-ce que j'ai d'autres interventions? Oui, madame...
Mme Maccarone : Est-ce qu'il y a...
de Westmount—Saint-Louis.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, oui, merci, c'est l'heure qui me fait oublier.
Mme Maccarone : Je le sais. Il n'y a
pas de problème, juste que je comprends la... Moi aussi, je préside une
commission, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Là, ça ne paraissait pas, là, tu sais.
Mme
Maccarone : Est-ce qu'il y aura une ouverture, en ce qui
concerne le neuf mois, d'apporter un amendement similaire à ce qui sera
déposé par la ministre pour la mise en oeuvre des demandes anticipées, un
maximum de 18 mois? Est-ce qu'on peut dire un maximum de neuf mois? Comme
ça, ça rouvre peut-être la porte que... si nous pouvons accélérer le processus pour donner cette éligibilité. Est-ce que
ça, c'est une possibilité, une souplesse, peut-être, que nous pouvons
mettre à l'oeuvre? Ça respecte quand même un neuf mois, mais...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Je comprends l'intention, là, de la députée, mais là je trouve
qu'on rentre dans de la procédure plus législative, là, par rapport à un
maximum de neuf mois ou neuf mois après la sanction. Ça fait que j'aimerais peut-être
que Me Lavoie puisse répondre, là, à cela.
• (20 h 10) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En fait,
c'est sûr que les délais d'entrée en vigueur, des fois, ça semble un peu
technique, mais ça a beaucoup d'impacts sur le réseau, sur le terrain, oui,
évidemment, pour les gens qui sont en attente.
On s'entend très, très bien là-dessus. Je l'entends puis je suis à même de
comprendre les choses. Par contre, puis peut-être que le ministère aussi
pourrait bonifier, compléter, mais neuf mois pour le handicap... pour la
déficience physique grave semblait déjà un délai conservateur, là, en fonction
de ce qui nous attend comme travail pour la mise en oeuvre du projet de loi, toutes les mesures qui sont prévues. Donc,
je ne sais pas si le ministère peut bonifier, mais...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, est-ce que j'ai d'autres interventions? Parce qu'on
peut suspendre si vous avez encore besoin de temps pour le... J'ai compris
qu'il y a un sous-amendement. Est-ce que vous voulez qu'on suspende, le temps
de finaliser le sous-amendement, ou il est prêt?
Mme Bélanger : Oui,
Mme la Présidente, je pense qu'on pourrait suspendre deux minutes, juste le
temps que je récupère l'amendement.
Mme Bélanger : Parfait. Alors, on va
suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 11)
(Reprise à 20 h 40)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Donc, au moment de suspendre, nous étions sur la rédaction d'un
sous-amendement, mais je comprends, Mme la ministre, que vous désirez retirer
l'amendement et en déposer une nouvelle version. C'est ce que je comprends?
Mme Bélanger : Exactement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, allez-y. Est-ce qu'il y a consentement pour retirer
la première version? Consentement. Dépôt de la nouvelle version. On vous
écoute, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Je peux le
lire au complet ou lire seulement ce qui a été ajouté?
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Est-ce qu'il y a
consentement pour la portion seulement ajoutée? Allez-y.
Mme Bélanger : O.K., la portion
ajoutée. Je vois que ce n'est plus à l'écran. O.K., ça revient. Donc, la
portion ajoutée, c'est dans le deuxième paragraphe. Alors, on parle des
dispositions de la présente loi qui entrent en vigueur, donc, en 2°, de celles
de l'article 13, des articles 15, 16, 18, de l'article 19, en ce
qu'il édicte le troisième alinéa de l'article 30 de la Loi concernant les
soins de fin de vie (chapitre S-32.0001), les articles 30.1 et 30.2 de
cette loi et l'intitulé de la sous-section 5 de la section II du
chapitre IV du titre II de cette loi, de l'article 20, en ce qu'il édicte les paragraphes 2° et 3° du premier
alinéa de l'article 31 de cette loi, du sous-paragraphe b du paragraphe
2° de l'article 27 et de l'article 54.1, qui entrent en vigueur à la
date fixée par le gouvernement, laquelle ne peut être postérieure (indiquer ici
la date qui suit de 24 mois celle de la sanction de la présente loi).
Alors, c'est ce qu'on ajouté. Si on descend un
peu plus bas dans le texte, ce qui a été... Je vous rappelle, j'avais tout lu, là, l'article. On a ajouté
complètement en bas, à d, dans les commentaires, alors c'est ce qui vient,
donc, s'ajouter, donc : «d. les dispositions concernant le régime
applicable aux demandes anticipées d'aide médicale à mourir entrent en vigueur
à la date fixée par le gouvernement, laquelle ne peut être postérieure à
24 mois suivant la sanction du projet de loi.»
Donc, ne peut être postérieure...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Je vais prendre les interventions.
Mme Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Elle a levé la main en premier. Après ça, ça va être vous.
Mme Maccarone : C'est toujours
l'opposition officielle qui parle en premier, mais...
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Je veux remercier la ministre puis son équipe. Je sais que ça leur
met quand même de la pression d'accepter d'inscrire une échéance comme celle-là
dans la loi. Je suis sensible à cette pression-là que ça va mettre sur les
équipes, mais je suis sensible aussi à ce que vivent les citoyens qui attendent
déjà depuis un an qu'on adopte ces dispositions-là et puis qui sont à risque de
ne plus être aptes à consentir d'ici à ce que ces dispositions-là entrent en
vigueur, et donc de perdre la possibilité d'accéder à l'aide médicale à mourir,
alors que ce serait leur souhait.
Donc, je
trouve que c'est une belle preuve de sensibilité de la part de la ministre,
d'accepter de venir verrouiller un délai
maximal dans la loi. 24 mois, c'est long. On souhaite tous ici... Puis j'ai
bien entendu la volonté de la ministre que ça soit plus court également, mais, au moins, on s'assure ici qu'il y a
un délai maximal, puis je pense que ça va être très important pour les gens de pouvoir connaître cette
information-là. Ça m'apparaissait très nécessaire. Donc, je vous remercie.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, bien, dans
le fond, c'est le même point, Mme la Présidente, c'est... Évidemment, je
comprends que c'est une avancée puis je comprends que c'est complexe de mettre
à l'oeuvre une date, surtout qu'on est venus au début sans date. Ça fait que je
suis contente que, dans le fond, on... C'est un projet de loi qui, selon moi,
n'aurait pas été complet si on avait laissé cet article sans date butoir en ce
qui concerne la mise en application, mais je pense que
c'est important de renchérir en ce qui concerne les personnes qui vont vivre
avec une grande déception, parce qu'on avait entamé, commencé le débat pour
seulement l'aide... seulement la demande anticipée, parce que, là, on a ajouté
d'autres notions, parce qu'on a ajouté la notion de handicap, qui a quand même
évolué à une déficience physique grave.
Puis je pense qu'on ne peut pas procéder sans
faire la mention que ces personnes qui ne figuraient pas dans l'ancienne loi,
la 38, qui, maintenant, font partie de cette loi, vont avoir accès avant les
personnes qui souhaitaient... parce qu'ils avaient fait une... ont été
rassemblées pour les demandes anticipées, dans le fond. Ça fait que c'est une extrêmement longue attente pour eux... puis
évidemment d'une grande déception, parce que, là, c'est 12 mois plus un
autre 24 mois. Ça fait que ça fait
trois ans que ces personnes vont devoir attendre. Ça fait que c'est complexe,
c'est difficile.
Nous sommes de tout coeur avec eux. Comme j'ai
mentionné tantôt, ça représente, je pense, le nombre de courriels que je reçois
le plus fréquemment en ce qui concerne le débat de ce projet de loi, à
l'extérieur de tout ce que nous avons discuté pour la notion de handicap
neuromoteur, qui a quand même évolué rondement, mais il y a beaucoup de gens
qui vont nous contacter en ce qui concerne ceci parce que ce n'est pas facile.
Ça fait que je reviens aussi à... J'aurais
souhaité avoir un mi-chemin pour ces personnes, si on avait le moyen de trouver
un chemin légal, un autre article transitoire que nous pouvons mettre à
l'intérieur de la loi, qui pourrait reconnaître ces demandes après l'adoption
de la loi, pendant qu'ils sont aptes à consentir devant un notaire, de trouver
un moyen pour eux d'être reconnus, parce qu'ils nous écoutent, ils nous
suivent. Ça fait que, si, mettons, on rencontre un notaire, puis là on est en
mesure d'expliquer : Bien, voici toutes les balises pour moi, voici tous
les critères pour moi, puis je comprends que, lors de l'adoption, ça se peut
que je ne serai plus apte, mais je remplis peut-être tout ce que je pouvais
jusqu'à ce moment-là, parce qu'il n'y avait pas de formulaire puis il n'y avait
pas de registre, mais, rendu à ce point-là, est-ce que mes souhaits ont pu être
respectés? Parce que, rendu 24 mois plus tard de l'adoption, bien, ça va
être probablement trop tard pour beaucoup de Québécois et Québécoises qui nous
suivent.
Ça fait que c'est une déception pour eux. Je
comprends la complexité. Je suis contente qu'il y aura quand même une date qui
figure maintenant à l'intérieur de cet article, mais ça va être une dure
journée. C'est une dure journée pour les gens qui nous suivent parce qu'il y a
quand même une grande déception pour eux.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'amendement? Alors, si je n'ai pas d'autre intervention,
nous allons la placer aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 55 est
adopté? Adopté. Alors, est-ce que l'article 55, tel qu'amendé, est adopté?
Adopté. Merci.
Alors, notre dernier article, le 54.3 qui est
introduit. Je vous laisse, Mme la ministre, en faire la lecture.
Mme Bélanger : Alors,
l'article 54.3.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...mais qui est un nouvel article introduit.
• (20 h 50) •
Mme Bélanger : Oui, c'est un article
de concordance, essentiellement. Vous allez reconnaître beaucoup d'éléments
là-dedans.
Alors, article 54.3. Insérer, après
l'article 54.2 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
54.3. La loi
concernant les soins de fin de vie (chapitre S-32.0001) doit se lire en y
apportant les modifications suivantes :
1° jusqu'au (indiquer ici la date qui précède
celle qui suit de six mois celle de la sanction de la présente loi) :
a) à
l'article 3.1, édicté par l'article 4 de la présente loi, en
supprimant «ou une infirmière praticienne spécialisée»;
b) à l'article 4, modifié par
l'article 4.1 de la présente loi, en supprimant, dans le deuxième alinéa,
«ou le directeur des soins infirmiers»;
c) à
l'article 8, modifié par l'article 7 de la présente loi, en
supprimant, dans le troisième alinéa, «ou d'infirmière praticienne
spécialisée»;
d) à l'article 46, modifié par
l'article 33 de la présente loi, en supprimant, dans le deuxième alinéa,
«ou, selon le cas, à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec»;
e) à l'article 47, modifié par
l'article 34 de la présente loi, en remplaçant, dans le deuxième alinéa,
«ou, selon le cas, à l'Ordre des infirmières
et infirmiers du Québec pour qu'il prenne les mesures appropriées. Lorsque le
professionnel compétent a fourni l'aide médicale à mourir à titre de médecin ou
d'infirmière praticienne spécialisée exerçant sa profession dans un centre
exploité par un établissement, la Commission transmet à l'établissement, aux
mêmes fins, le résumé de ses conclusions» par «pour qu'il prenne les mesures
appropriées. Lorsque le professionnel compétent a fourni l'aide médicale à
mourir à titre de médecin exerçant sa profession dans un centre exploité par un
établissement, la Commission transmet à l'établissement, aux mêmes fins, le
résumé de ses conclusions»;
2° jusqu'au (indiquer ici la date qui précède
celle qui suit de neuf mois celle de la sanction de la présente loi), à
l'article 26, modifié par l'article 14 de la présente loi :
a) en remplaçant le paragraphe 3° du
premier alinéa par le paragraphe suivant :
«3° elle est atteinte d'une maladie grave et
incurable et sa situation médicale se caractérise par un déclin avancé et
irréversible de ses capacités;»;
b) en supprimant, dans le troisième alinéa, «du
sous paragraphe a»;
3° jusqu'à la date précédant celle de l'entrée
en vigueur de l'article 13 de la présente loi :
a) à l'article 8, modifié par
l'article 7 de la présente loi, en supprimant, dans le quatrième alinéa,
«selon le type de demande d'aide médicale à mourir visée et»;
b) à l'article 26, modifié par
l'article 14 de la présente loi, en supprimant, dans ce qui précède le
paragraphe 1° du premier alinéa, «suivant une demande contemporaine»;
c)
à l'article 29, modifié par l'article 17 de la présente loi, en
supprimant, dans ce qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa,
«suivant une demande contemporaine»;
d) à
l'article 30, modifié par l'article 19 de la présente loi :
i. en supprimant,
dans le premier alinéa, «ou de l'article 29.19»;
ii.
en remplaçant, dans le deuxième alinéa, «l'application de l'un de ces articles»
par «l'application de cet article»;
e) à
l'article 31, modifié par l'article 20 de la présente loi, en
supprimant, dans le paragraphe 1° du premier alinéa, «ou l'article 29.19»;
f) à
l'article 47, modifié par l'article 34 de la présente loi, en
supprimant :
i. dans le premier
alinéa, «ou de l'article 29.19»;
ii. dans le deuxième
alinéa, «ou l'article 29.19»;
g) à
l'article 47.1, édité par l'article 35 de la présente loi, en
supprimant, dans le paragraphe 1° du premier alinéa, «ou à
l'article 29.19»;
4° jusqu'à la date
précédant celle de l'entrée en vigueur de l'article 44 de la Loi sur les
renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses dispositions
(2023, chapitre 5);
a) à
l'article 47.1, édicté par l'article 35 de la présente loi, en
supprimant, dans le deuxième alinéa, «ou pour la réalisation d'un projet de
recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir accès conformément à la
section II du chapitre IV de cette loi»;
b) à
l'article 47.2, édicté par l'article 35 de la présente loi, en
supprimant «ou pour la réalisation d'un projet de recherche lorsqu'un chercheur
peut y avoir accès conformément à la section II du chapitre IV de
cette loi»;
5° jusqu'à la date
précédant celle de l'entrée en vigueur de l'article 258 de la Loi sur les
renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives :
a)
à l'article 47.1, édicté par l'article 35 de la présente loi, en
supprimant, dans le deuxième alinéa, «, malgré la Loi sur les renseignements de santé et de services
sociaux et modifiant diverses dispositions législatives (2023,
chapitre 5),»;
b)
à l'article 47.2, édicté par l'article 35 de la présente loi, en supprimant
«, malgré la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux
et modifiant diverses dispositions législatives (2023, chapitre 5),».
Commentaire.
L'amendement a pour but de modifier le texte de certaines dispositions de la
Loi concernant les soins de fin de vie en fonction de l'entrée en
vigueur des dispositions du présent projet de loi prévues à son
article 55.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci,
Mme la ministre. Je vais vous laisser le temps de prendre une bonne gorgée d'eau. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'article 54.3? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui, c'est long, ça fait que ça se peut que... mais je
suis rendue à la première page, dans le fond, dans le 1°e, où on parle de
l'article 47 qui modifie l'article 34 de la loi, parce qu'on parle de
remplacer, dans le deuxième alinéa, «ou, selon le cas, à l'Ordre des
infirmières et infirmiers du Québec pour qu'il prenne les mesures appropriées.
Lorsque le professionnel compétent a fourni l'aide médicale à mourir à titre de
médecin ou d'infirmière praticienne spécialisée exerçant sa profession dans un
centre exploité par un établissement», etc., on remplace par «pour qu'il prenne
les mesures appropriées. Lorsque le professionnel compétent a fourni l'aide
médicale à mourir à titre de médecin exerçant sa profession dans un centre
exploité par un établissement, la Commission transmet à l'établissement, aux
mêmes fins, le résumé de ses conclusions.» Ça fait que pourquoi qu'on enlève l'infirmière
praticienne spécialisée puis, maintenant, on... pour «médecin»?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Mme la ministre.
Mme
Bélanger : Oui, Me Lavoie?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) :
Oui. En fait, cette disposition-là, c'est vraiment, encore une fois, une
disposition qui va servir à la lecture des dispositions pour tenir compte des
différentes entrées en vigueur. Justement, les dispositions qui concernent les
infirmières praticiennes spécialisées vont entrer en vigueur dans six mois.
Donc, il faut venir indiquer au service de diffusion des lois puis aux lecteurs
de la loi que, pendant un certain temps, il faut lire l'article en retirant les
termes suivants parce qu'ils ne sont pas encore entrés en vigueur, parce qu'ils
ne sont pas encore... ils n'ont pas encore pris effet. Ça fait que c'est pour
une période temporaire, là, je dirais, jusqu'à ce que toutes les modifications
entrent en vigueur.
Mme
Maccarone : O.K., merci. Je prendrais juste un petit moment pour
terminer ma lecture, Mme la Présidente, parce ce qu'on vient de recevoir... Je
ne l'avais pas lu avant. C'est long. Ça fait qu'avec le consentement je veux
juste faire une lecture, un petit survol, avant de procéder, à moins qu'il y
ait d'autres collègues qui ont des questions, mais je veux juste terminer ma
lecture.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Est-ce que vous voulez qu'on suspende?
Mme Maccarone : C'est
comme vous voulez. Ce serait une très courte suspension juste pour faire une
lecture, juste pour faire une tête... si j'ai d'autres questions, mais je ne
veux pas empêcher d'autres personnes de poser des questions pendant que je fais
une lecture...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va faire une courte suspension.
(Suspension de la séance à 20 h 56)
(Reprise à 21 heures)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, nous reprenons nos travaux. Nous en étions donc à
l'article... l'amendement qui introduit l'article 54.3. Je pense que, Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis,
vous avez des commentaires, des questions.
Mme Maccarone : ...questions, puis,
dans le fond, si Me Lavoie peut peut-être juste nous expliquer... parce que je comprends que c'est technique rendu ici,
puis, peut-être, ça va juste être plus facile pour la compréhension.
Quand on est dans le point 2°, qui introduit plusieurs... a, b, c, d,
peut-être vous pouvez juste nous expliquer qu'est-ce que nous sommes en train
de changer dans la section II et la même chose dans la section, dans le
fond, qui commence avec le 4°, parce que, moi, ma lecture, exemple, quand je
vais à la section 4°, à moins que je n'ai pas bien compris... parce que je
comprends que c'est une question de la mise en application plus tard, mais,
exemple, à la section 4° quand on parle de l'article 47.1, édicté par
l'article 35, là, on parle de recherche, ça fait que, là, c'est juste de
mieux comprendre pourquoi...
Exemple, si je comprends bien, parce que ça se
peut que je comprends mal dans mon interprétation, dans la lecture, pourquoi il
y aurait un délai pour la mise en application de recherche, parce que c'est ça
qu'on vise. Puis peut-être, dans le 2°,
juste nous orienter un peu. De quoi qu'on parle? Je pense que ça va être plus
facile, parce que le 2°, l'article 26, modifié par
l'article 14, juste pour comprendre de quoi qu'on parle en termes de la
mise en application, je pense que ça aidera.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. Moi
aussi, je vais... je vais me concentrer pour être sûre de vous donner la bonne
réponse.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait.
Mme Lavoie (Térésa) : Si on lit
la commande de l'amendement, la Loi concernant les soins de fin de vie doit se
lire en y apportant les modifications suivantes, je m'en vais au paragraphe 2°,
«jusqu'au», puis là, on dit : «indiquer ici la date qui précède celle qui
suit de neuf mois celle de la sanction de la présente loi». Donc, on doit lire le texte qu'on a adopté, là, dans nos articles,
jusqu'à cette date-là, en remplaçant... Par exemple, si je prends le
paragraphe a, en remplaçant le paragraphe 3° du premier alinéa par le
paragraphe suivant, parce que, jusqu'à cette date, qui va être mentionnée là
quand on va la connaître, entre parenthèses, il n'y a que le cas de la maladie
grave et incurable qui s'applique. Parce que ça, on n'a pas changé l'état du
droit actuellement, on a changé un peu la présentation, dans la loi, des
choses.
Bien, l'autre élément, c'est sur la déficience
physique grave. Ça, ça entre en vigueur plus tard. Donc, ce qu'on vient dire
par cet amendement-là, c'est : Jusqu'à cette autre date là, quand vous
lisez, remplacez ce bout-là par ce bout-là. Donc, c'est comme un... c'est un
peu du... un exercice de collage, là, mais nous, après l'application... après
l'adoption du projet de loi, on fait toujours des versions administratives
justement pour être capables d'appliquer la bonne chose pendant la bonne
période, là.
Je comprends qu'à la lecture comme ça, ce n'est
pas évident de reconnaître facilement qu'est-ce qui est remplacé, mais on
déploie des versions administratives, on crée des versions administratives pour
faciliter le travail des équipes quand on a
des culbutes juridiques comme ça qu'on doit faire pour aider à la lecture.
Donc, pour le 2°a, c'est cet exemple-là. Puis je crois que votre
autre...
Mme Maccarone : C'est le 4°,
parce que, là, on a comme... On n'a pas 3°. Ah non! On a un 3°, mais le 3° me
semble... c'est... Mais le 3°, il me semble, c'est... mais le 3°, il me semble,
c'était plus clair, mais allez-y. Le 3°, peut-être, c'est juste pour être
conséquent avec la question, mais le 4°, c'est là où j'étais vraiment. Là, on
parle de recherche, je ne comprends pas.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. Le
3°, c'est, encore une fois, toutes les dispositions de la loi qui concernent
les demandes anticipées. Donc, comme ça n'entre pas en vigueur tout de suite,
on doit indiquer au lecteur, au service des lois, qu'il faut lire, jusqu'à
cette date-là, la disposition qu'on a adoptée en retirant tel ou tel mot,
jusqu'à ce que ça prenne effet, finalement. Quand ça va entrer en vigueur, les
corrections vont être apportées. Puis je pense que le service d'édition des
lois, là, ils ont des manières de faire pour que les personnes qui consultent
la loi sur... par voie électronique, là, aient le bon
message, aient le bon texte au moment où ça s'applique, là. Donc, ça, c'est
pour les demandes anticipées. Puis le paragraphe 4°, je pense qu'on fait
référence aux renseignements de santé et de services sociaux. C'est encore un
peu le jeu des... quelle loi va entrer en vigueur avant l'autre, là.
Mme Maccarone : O.K. C'est
parce que c'est dommage si ça veut dire qu'il y aura un impact en ce qui
concerne le niveau de recherche. Parce que, moi, quand j'ai regardé
l'article 35, bien, l'article 35, bien, on parle beaucoup de les
mesures de recherche aussi. Ça fait que c'était pour ça que j'étais... En tout
cas, voilà, je comprends. C'est dommage, on ne peut pas mettre tout ça dans un
commentaire, tu sais, je pense que ça... pour ceux qui écrivent les prochains projets de loi, puis cette portion
pour les cahiers des députés, ou bien... Je comprends que c'est un
amendement puis c'est complexe, mais ce
n'est pas assez instructif, le commentaire ici, mais je comprends que c'est
complexe, parce qu'on est en train de modifier beaucoup de choses, mais
je pense que ça aiderait à la compréhension. Merci.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci, Mme la députée.
Merci, maître. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement?
Alors, si je n'ai pas d'autre intervention, je vais la placer aux voix. Est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Donc, le nouvel article 54.3 est adopté.
Alors, je vous annonce que nous sommes... nous
avons complété l'étude détaillée. Par contre, nous allons maintenant passer à
l'étude du titre du projet de loi. Est-ce que le titre du projet de loi est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Je propose que la commission recommande la
renumérotation — on
a ajouté beaucoup de choses, hein? — du projet de loi amendé.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Et je propose que la commission adopte une motion
d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup.
Remarques finales
Nous en
sommes donc rendus à la période des remarques finales. Donc, je vais commencer
par le député des Îles, je vais m'en venir comme ça et je vais terminer
par la ministre. Évidemment, tous ceux qui vont vouloir s'ajouter entre... On
est à 21 h 06. Alors, je vous laisse la parole, M. le député.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, ce sera très court. Écoutez, je voudrais saluer le travail
de l'ensemble des membres de cette commission, là. Ça a été un travail qui
s'est échelonné sur un très grand nombre de semaines, et il a fallu faire preuve,
je dirais, de collaboration, d'écoute et d'un certain caractère innovant dans
la procédure. Je pense, par exemple, à la suspension des travaux pendant
quelque temps pour permettre à un comité d'experts de se pencher sur la notion
du handicap neuromoteur, la tenue, également, d'un forum, d'un forum en
présence, mais également ouvert à des gens qui pouvaient le suivre également à
distance. Et je pense que c'était tout à fait pertinent de le faire. À preuve,
évidemment, les recommandations qui ont été déposées ont été retenues par la
commission, et on a comme même pu migrer de la question du handicap neuromoteur
vers la déficience physique grave entraînant des incapacités significatives et
persistantes.
Je retiens également du forum qu'on... bien que
l'on parle, évidemment, ici des soins de fin de vie, les soins de l'aide
médicale à mourir, il est très important aussi de ne pas perdre de vue que ce
qu'il faut avant tout, c'est donner des conditions de vie optimales à tous ces
gens qui en ont besoin, les plus vulnérables, ceux qui vivent, justement, avec
lesdites déficiences ou avec des handicaps de tout ordre. Ce message-là était
très, très clair. Donc, on a encore un effort à faire, comme société, comme
État du Québec aussi, pour améliorer en tout temps les conditions de vie de ces
gens-là.
• (21 h 10) •
Évidemment, la question du consentement
anticipé, et on en a parlé, tout à l'heure, de la date de mise en oeuvre de la loi, est fondamentale, effectivement.
Le fait de devoir attendre encore plusieurs mois, ça créera certainement
une déception, mais je pense que les membres ici ne... ont fait leur travail
adéquatement. Il fallait prendre le temps pour
s'assurer également que le consensus québécois demeure, ce qui est... celui qui
a été forgé au cours des dernières années, là,
avec cette démarche-là, qui est originale, qui est particulière aussi au Québec
et qui permet, encore une fois, de souligner que la société québécoise évolue,
innove et le fait de façon la plus rigoureuse possible, dans l'acceptabilité
sociale de changements qui sont quand même importants et délicats.
Je terminerais en mentionnant qu'on a eu cette
surprise, il y a quelques semaines, et, là encore, il a fallu en discuter, sur
la question des lieux qui, maintenant, sont reconnus pour administrer les soins
d'aide médicale à mourir. Je pense que le libellé final de l'article 4 est
celui qui nous permet à la fois de garder une certaine acceptabilité sociale la
plus large possible, tout en permettant, effectivement, à plusieurs qui souhaitent
avoir ces soins-là de pouvoir le faire dans des conditions qui reflètent un peu
leurs volontés, dans un cadre qui est... qu'ils jugent adéquat, mais avec quand
même le respect de règles éthiques et des politiques qui y sont applicables par
les CISSS et les CIUSSS. Ça me semblait fondamental. Je mentionnerais également
qu'il faut toujours retenir que le réseau a une responsabilité de donner des
conditions favorables, des conditions et des lieux favorables pour
l'administration des soins de fin de vie, et c'est un rôle que l'on doit
conserver et non pas, là, déléguer à d'autres entités dans la société.
Également, toute la question de la promotion et
de la monétisation, je pense qu'il faudra demeurer très, très vigilant pour
éviter toute dérive qui pourrait, justement, transformer ce qu'on voulait faire
comme étant un pas dans la bonne direction dans... Donc, éviter que cet
avancement-là soit détourné à des fins qui soient lucratives, alors qu'il demeure un soin de dernier recours, l'aide
médicale à mourir. Donc, je pense que les conditions sont réunies, il y
aura certainement encore une vigilance à exercer, grâce, notamment, là, au rôle
de la commission des soins de fin de vie. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci, M. le député. La
parole maintenant à la députée de Sherbrooke.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Je vais être assez brève puis réserver les détails de mes
commentaires pour l'adoption finale du projet de loi, mais je veux souligner
quand même le beau travail d'équipe qui a eu lieu dans ce projet de loi là, y
compris pour régler les enjeux qui n'étaient pas prévus. Je pense notamment à
ce qui a émergé, là, dans l'actualité dans les derniers jours, les risques de
dérives sur les lieux. Moi, ça m'a rendue très fière, la manière dont on a
travaillé ensemble puis aussi le résultat qu'on a entre les mains en ce moment.
Donc, merci à tous les groupes qui ont
contribué, le comité d'experts, qui a été remarquablement efficace, qui a eu peu de temps pour travailler, mais qui
l'a fait de manière très constructive. Le travail des équipes ici, de
notre côté, du côté de la ministre
également, là, qui était disponible pour nous aider à rédiger des amendements.
Moi, je ressors de cet exercice-là très fière, mais je réitère une
nouvelle fois, je l'ai fait souvent, je réitère encore le besoin d'une
consultation sur les conditions de vie des personnes avec un handicap. Moi,
c'est ce que je retiens surtout de ce qui s'est passé ici, on a du travail à
faire à ce niveau-là. Puis évidemment l'entrée en vigueur de plusieurs
dispositions de la loi, le plus tôt sera le mieux, puis je m'arrête ici.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Oui. Bien, premièrement, je souhaite remercier mes
collègues. Je veux remercier la députée de La Pinière puis la députée de D'Arcy-McGee d'être parmi...
de faire équipe avec moi en ce qui concerne le projet de loi n° 11. Nous sommes aussi
accompagnées par une recherchiste extraordinaire, vraiment la meilleure des
meilleures, hein, Florence Thivierge. Pour vrai, on a de la chance d'être accompagnées
par une recherchiste qui amène une expérience profonde, mais aussi qui gère
avec son coeur. Ça change la dynamique dans notre équipe.
Ce qui m'amène aussi à faire la mention que nous
avons faite. À part de maintenant que nous sommes joints par le député de les Îles-de-la-Madeleine, c'était, jusqu'à ce moment-là, une commission entièrement féminine.
Alors, bienvenue. C'est sûr, nous sommes
très ouverts, ouvertes, mais c'était quand même une commission entièrement
féminine, je pense, qui contribue grandement
à nos échanges. En anglais, on dit... parce que vous savez que j'apprends
beaucoup d'expressions en français, mais, en anglais, on dit : «Add women,
change politics», et j'y crois, en cette expression, je pense que c'est
important.
Ça fait que
je veux aussi remercier, évidemment, la ministre pour son ouverture. Comme
membre de l'opposition puis surtout dans une commission qui est
transpartisane... mais c'est toujours bénéfique d'être en moyen de travailler
en collaboration puis surtout de voir une souplesse puis une flexibilité en ce
qui concerne les recommandations. Alors, je vous remercie sincèrement. C'est...
je dis toujours que le moment qu'un projet de loi est déposé, c'est le projet
de loi de la population et non seulement du gouvernement, mais le fruit de nos
travaux sont souvent alimentés par ce que nous recevons des citoyens, que ce
soit par les groupes qui nous envoient leurs recommandations... Je veux
remercier, évidemment, tous les collègues de le bord du gouvernement.
Mention spéciale pour Me Lavoie. Je l'ai dit
tantôt, mais je veux quand même renchérir là-dessus, vous êtes exceptionnelle,
puis nous avons de la chance d'être accompagnés par quelqu'un comme vous qui
amène une expertise, puis une compétence,
puis une sagesse, puis une façon d'expliquer les choses que, pour les gens, le
commun des mortels qui ne baignent pas dans votre milieu, on comprend bien.
Puis on vous remercie aussi d'avoir formé un autre avocat extraordinaire, hein,
Me Bérubé, qui... Ça fait qu'on remercie aussi monsieur... Me Bérubé.
Mme Landry, merci
beaucoup. C'était instructif puis grandement apprécié d'échanger avec vous,
ainsi que vous, Mme Arpin, merci beaucoup. Et vous, Dr Evoy, ainsi que
Dr Moreau, qui n'est pas avec nous ce soir, mais c'était important puis ça
nous a aidés beaucoup d'être en mesure d'échanger avec toute l'équipe de la
ministre et le ministère. C'est très aidant.
Un remerciement pour tous les groupes qui sont
venus témoigner en commission parlementaire puis à tous les citoyens qui nous
ont envoyé des commentaires. Sache que moi, je lis ça. En tout cas, je trouve
ça instructif. Je pense que c'est important pour les gens qui nous envoient non
seulement des courriels directement à nos boîtes, dans nos bureaux de comté,
mais aussi dans le Greffier. Nous recevons tous vos commentaires, puis ils sont
tous pertinents, puis c'est la façon de vous exprimer. On dit souvent :
C'est la maison du peuple, puis chaque loi que nous adoptons ici, ça devrait
être une réflexion de notre société québécoise. Alors, je vous remercie pour
tous les commentaires que vous avez partagés avec nous, c'est très important.
Oui, on a fait énormément de travail. C'est un
projet de loi qui ne reflète pas le début de ce que nous avons vu. Il y a quand
même eu une évolution, puis ça, c'est le fruit de notre travail en équipe. Puis
je sors grandie de ça, j'ai appris beaucoup puis... Ça fait que je vous
remercie pour ça. Je remercie aussi la ministre d'avoir accepté la
recommandation que nous avons faite en ce qui concerne la mise en oeuvre d'un
comité d'experts, un forum. Je pense que c'était essentiel d'entendre la voix
des personnes en situation de handicap, ainsi que les experts, pour nous
orienter. Je pense que ça a vraiment changé la nature de ce projet de loi
maintenant qu'on parle de déficience physique grave. Ça fait que c'est une
avancée.
Et aussi la
notion d'aide médicale à vivre. Je sais qu'il y a des gens qui sont déçus,
hein, parce que le projet de loi, dans
son état final, n'est pas une réflexion de ce que nous aurons souhaité mettre à
l'oeuvre en ce qui concerne le droit de vivre puis avoir une vie remplie
pour une personne qui vit avec un handicap. Malheureusement, ce n'est toujours
pas facile quand son environnement n'est pas adapté à la réflexion de leur réalité
puis ceux qui souhaitent contribuer à notre
belle société. Mais je pense qu'on a quand même fait une avancée, mais, je
pense qu'il faut le mentionner, il y a des gens qui sont déçus en ça.
Il y a aussi
beaucoup d'avancées en ce qui concerne les demandes anticipées, les demandes
anticipées... qu'en contrepartie, comme on vient tout juste de terminer
le débat, on va avoir beaucoup de gens qui vont aussi vivre avec une déception,
hein, parce que ça va être une longue attente puis une attente que, malheureusement,
on va peut-être écouler pour certaines personnes qui auraient souhaité remplir
une demande. Alors, on est de tout coeur avec vous, on comprend que ce n'est
pas facile.
Puis, oui, le
lieu, oui, la formation, oui, des changements en ce qui concerne l'application
puis les professionnels qui peuvent
mettre... qui peuvent appliquer maintenant, administrer l'aide médicale à
mourir, c'est une grande avancée pour notre société québécoise. Les
débats que nous avons eus ici, c'est pour un sujet qui est extrêmement,
extrêmement humain, sensible, pas facile à en débattre. Je pense que nous avons
fait ça avec coeur. Je pense que nous avons été toutes soucieuses des travaux. On a vidé la question. On aurait pu
continuer tellement que c'est un débat important. Ça se peut que nous
allons revenir à la charge, en ce qui concerne l'aide médicale à mourir, pour
harmoniser encore, parce que c'était le début du début. On parlait d'harmoniser
avec le cadre législatif au niveau fédéral. Alors, ça se peut que nous allons revenir
avec ceci.
Mais, bref,
en terminant, je veux juste dire comment je suis fière des travaux que nous
avons accomplis ensemble. Je vous
remercie pour les échanges. Et nous allons poursuivre avec la prochaine étape
dans l'adoption de cette loi. Merci.
• (21 h 20) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Alors, avant que je cède la
parole finale à la ministre, est-ce que d'autres personnes souhaitent
intervenir? Deux petites secondes. Allez-y, la députée de Roberval.
Mme Nancy Guillemette
Mme Guillemette : Merci, tout le
monde. Je tiens à remercier tout le monde. Il faut savoir que c'est un
processus qui se travaille depuis 2020, donc, et c'est l'aboutissement
aujourd'hui, là, de ce travail depuis 2020. Donc, je remercie tous les
collègues, mais toutes les équipes aussi, les légistes qui ont travaillé avec
nous, autant ici que sur le p.l. n° 38, que sur la commission spéciale. Et
je pense qu'on a démontré, encore une fois, qu'on est capables de faire des
belles choses ensemble. Et le patient, la personne a toujours été au centre des
décisions qui ont été prises ici. Donc, je trouve que c'est un bel exemple de
ce que c'est possible de faire en politique. Donc, merci aux collègues. Merci à
tout le monde.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Je pense que la députée de D'Arcy-McGee et
de La Pinière...
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass : Bien,
c'est ça, je voudrais... C'est ma première fois en commission parlementaire,
donc passer un projet de loi, et j'ai trouvé ça excessivement intéressant, de
la partie des consultations, d'entendre les organismes et surtout les gens qui
sont venus témoigner de leur situation. Ça a vraiment fait... ça a vraiment
fait en sorte qu'on voyait le fruit de ce qu'on allait faire et ça nous a...
pour moi, ça a été une belle expérience de voir, justement... Tu sais, des
lois, des fois, c'est technique, des fois, les gens ne comprennent pas, mais,
quand tu vois une personne derrière toi qui dit :
Vous allez faire une différence pour que je puisse vivre... finir ma vie en
dignité, moi, j'ai trouvé ça très enrichissant. Aussi, tout le monde qui était
autour de la table, je pense qu'on était tous collaborateurs pour les bonnes
raisons. On voulait que... c'est excessivement humain, comme sujet, et on
voulait s'assurer qu'on prenait le temps, vraiment, que tous les mots soient
les bons pour s'assurer que les gens soient bien encadrés avec ce projet de
loi. Et je pense qu'on a quand même bien travaillé ensemble justement dans ce
but-là.
Je remercie tout le
monde qui est autour de la table de la part du ministère. C'est un gros travail
pour vous, puis merci de vulgariser les choses, des fois, de façon... pour que,
justement, on puisse les comprendre puis ensuite les communiquer à nos
concitoyens. Donc, une très belle première expérience, et je remercie tout le
monde pour leur participation.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Mme la députée de La Plaine... de La Pinière.
Mme Linda Caron
Mme Caron : Oui,
merci. Alors, c'était également mon premier projet de loi. Je pense que c'était
vraiment un exemple qui a bien illustré le travail, l'impact d'une politique
publique, d'un projet de loi sur la population. Et ça a été touchant, les
témoignages qu'on a entendus, et je remercie évidemment tous les groupes,
toutes les personnes qui sont venus présenter leur mémoire et qui nous ont
interpelés aussi par la suite. Vraiment, ça a été très instructif.
Merci beaucoup à tous
les membres de la commission et à toute l'équipe de la ministre, toute l'équipe
ministérielle qui a travaillé dur à produire
ce projet de loi là puis à répondre à nos questions. Je sais que, par
moments, ça pouvait être peut-être
fastidieux, mais je pense que c'était important qu'on se... qu'on comprenne
bien ce qu'on adopte. Parce qu'on est toutes des personnes responsables
et on sait que ça va avoir un impact.
Je
suis particulièrement contente du travail qui a été fait par le comité
d'experts parce que j'étais personnellement très mal à l'aise avec le terme «handicap» ou même «handicap
neuromoteur». Alors, je pense que le groupe d'experts a permis de nous élever et d'aller chercher la bonne
terminologie. Alors, pour ça, je suis... je remercie la ministre d'avoir
eu cette ouverture-là pour faire ce travail, c'est important.
Je comprends aussi
les personnes qui ont peut-être certaines réserves et qui nous demandent l'aide
médicale à vivre avant l'aide médicale à mourir. Je pense qu'il faudra être
simplement vigilant puis bien suivre les travaux de la commission des soins de
fin de vie, s'assurer que ça évolue dans le bon sens, que les choses se passent
bien, donc. D'ailleurs, la ministre nous a invités à le faire un peu plus tôt,
quand c'était... pour voir si les cas, par exemple, qui seraient dans des lieux
autres que ce qui était prévu au début, là... pour bien suivre ça. Alors, merci
à tous pour le travail, et puis, voilà, ça se termine.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup, mesdames, messieurs...
monsieur. Donc, les dernières minutes sont à vous, Mme la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : Oui. Alors, bien, en premier lieu, je veux souligner
l'ambiance de collaboration qui a régné tout au long de nos travaux. Je pense
que cette collaboration, cette ouverture, aussi, cette patience mutuelle que
nous avons eue nous a permis de travailler efficacement et surtout
rigoureusement. Je pense que c'est un projet de loi exceptionnel que nous
avons. Ce n'est pas juste le volet juridique. C'est très important, le volet
juridique, mais on était ici beaucoup dans la dimension humaine, dans
l'éthique. Et c'était, moi aussi, ma première expérience, donc je partage tout
à fait cela avec vous, et ça a été une expérience profondément enrichissante et
très humaine. Et j'en suis très reconnaissante, très marquée aussi, je vous
dirais, parce qu'un premier projet de loi c'est... ça laisse ses traces. Puis
je suis très heureuse qu'on ait passé ensemble, collectivement... puis qu'on
ait réussi à évoluer dans le cadre de ce projet, j'en suis convaincue,
personnellement, professionnellement puis collectivement pour le mieux-être des
Québécois, des Québécoises.
Je tiens à souligner
mes collègues ici, qui ont été présentes depuis le début, notamment ma collègue
députée de Roberval, un grand merci, qui est avec moi depuis le début dans ce
projet-là. Merci pour ton expérience, ton expertise. Merci à mes collègues de
Soulanges, Abitibi-Ouest, Châteauguay, Vimont, Laviolette—Saint-Maurice,
Argenteuil aussi, qui est venue à l'occasion. Un grand merci à notre présidente
aussi, grand merci, députée de Les Plaines. Alors, vraiment, je pense que c'est
important. Je veux remercier aussi ma conseillère, Laurence, qui, malgré sa
jeunesse, a toute une expérience en lien avec le volet législatif, et ça m'a
grandement aidée. Alors, un grand, grand merci, je suis très, très
reconnaissante.
Alors, je veux aussi
souligner, vous l'avez mentionné, il y a toute une équipe en arrière de nous,
et en arrière puis, des fois, en avant, puis ils sont venus s'installer avec
nous, un grand, grand merci. Donc, je veux le souligner, puis je le donne dans
un ordre comme ça, là, mais Geneviève Landry, Marie-Josée Lewis, Me Lavoie, Me
Bérubé, Me Patricia Lavoie, Élizabeth Arpin, Dr Evoy. Un grand, grand merci. Je
pense qu'on a tous été en mesure d'apprécier votre expertise, puis ça fait une
très grande différence quand on a des professionnels qui sont avec nous, qui
ont l'expérience. Alors, un grand merci, ça a été très, très aidant. Ainsi que
Dr Moreau aussi, qui est venu la semaine dernière. Alors, un merci à notre
comité d'experts qui ont fait un travail exceptionnel
Puis, je vous dirais, un grand merci à tous ceux
qu'on a reçus en consultations particulières puis aux différents groupes qui
ont participé aussi au forum. Ces gens-là ont pris le temps de se préparer avec
beaucoup de rigueur. Et je pense qu'on a été en mesure de
bien comprendre, puis on a vraiment tenté, puis j'ai l'impression que c'est ce
qu'on a fait, de capter tout ce qu'ils nous ont dit puis essayer d'en mettre le
plus possible parce que leurs réflexions étaient fort pertinentes.
J'aurais le goût de vous dire, en terminant, que
je ne peux pas présumer de l'avenir, mais je pense qu'on a tellement bien
travaillé que peut-être qu'un jour on pourra se retrouver autour d'un même...
d'un même... d'un autre projet de loi. Puis
je pense qu'on peut certainement démontrer qu'on est capables de travailler de
façon transpartisane quand on a des sujets qui sont si importants pour
la vie des personnes. Alors, un grand merci, puis on verra ce qui arrivera au fil des prochains mois. Bien, ça me
fera certainement plaisir de retravailler sur d'autres sujets
d'importance aussi primordiale.
Et, en terminant, et puis celui-là, c'est un
spécial pour la députée de Westmount—Saint-Louis, je voulais la remercier, la
députée de La Pinière, je ne vous ai pas nommée, aussi députée de D'Arcy-McGee,
députée de Sherbrooke, député des Îles-de-la-Madeleine, vraiment, grand merci.
Puis je terminerais avec un mot spécial pour la députée de Westmount—Saint-Louis,
parce qu'on a eu, à quelques occasions, des échanges sur des slogans ou... et
je terminerais en disant : Seul, on va plus vite, mais ensemble on va plus
loin. Alors, un grand merci, un grand merci tout le monde. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, je vous remercie.
Je vous remercie tous, ça...
Mme Maccarone : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, allez-y.
Mme Maccarone : C'est juste, c'est
inusité, je comprends, mais juste qu'on a oublié de faire une mention pour les
gens qui font le son, la diffusion. Merci beaucoup, merci aux pages puis merci
aussi à notre secrétaire de commission. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est ce que j'allais faire. Alors donc, merci à tous et
toutes de votre précieuse collaboration. Ça s'est très bien terminé.
Et, sur ces belles remarques finales, la
commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux jusqu'au jeudi 1er juin, 13 heures, où elle sera
en... elle se réunira en séance de travail. Merci beaucoup, mesdames et
monsieur.
(Fin de la séance à 21 h 30)