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M.
Skeete :
...ou du ministre responsable de la Lutte au racisme.
Le bureau est un bureau de coordination, donc, dans son quotidien, il coordonne
l'action gouvernementale en lien avec la lutte au >racisme. Donc nous,
on s'assure que tous les ministères qui sont référés ou sollicités à l'intérieur
du rapport du Groupe d'action contre le racisme travaillent en ce sens pour
nous aider à arriver aux recommandations de ce groupe-là. Donc, on coordonne
les actions gouvernementales en matière de racisme.
Mme Maccarone : Je trouve la
réponse... Ça me surprend, comme réponse, parce que vous savez que je porte
aussi le dossier de sécurité publique. Alors, on a creusé les crédits de
Sécurité publique, puis, la question n° 2, il y a
quand même des commissions qui sont ensemble, des comités de gouvernance comme
le comité de gouvernance formé pour contrer le racisme et le profilage racial
et social, dont vous dites que vous devez coordonner, les représentants de ce
comité, c'est Sécurité publique, la CDPDJ, le Commissaire à la déontologie
policière et le ENPQ, mais pas vous. Pourquoi?
M. Skeete : Bien, je pense
que la collègue oublie les réponses qu'on avait données l'année passée,
justement, parce qu'on avait adressé cette question-là. Encore une fois, on
coordonne les actions. Donc, dans les recommandations du Groupe d'action contre
le racisme, il y avait des recommandations qui étaient en lien avec le
ministère de la Sécurité publique. Notre rôle, c'est de s'assurer que ces
travaux-là se font. Donc, si ces gens-là se sont rencontrés, c'est parce qu'on
a fait les suivis des recommandations du Groupe d'action contre le racisme et
on a réussi à faire atterrir beaucoup des choses qu'on a vues avancer,
notamment dans la formation policière, notamment dans les dossiers des
interpellations, et j'en laisse. Donc, on a été présents, mais on n'était pas
présents dans ces discussions-là, on était les gens qui ont instigué ces
rencontres-là et on s'est assurés qu'elles se sont faites.
Mme Maccarone : Bien,
instigué mais pas participé. Vous ne trouvez pas ça particulier? Même, le
comité de travail pour les capsules de sensibilisation, vous dites que votre
rôle est de coordonner. Puis j'entends ce que vous dites, mais,
respectueusement, si vous n'avez pas une place autour de la table... C'est la
même chose pour les capsules de sensibilisation. Sécurité publique, CDPDJ, le
Com DP, l'ENPQ, le corps de police identifié selon les travaux en cours, mais,
encore une fois, aucune personne qui représente le groupe contre le racisme,
pas vous, pas un membre de votre équipe. Je trouve ça étrange. Je m'en souviens,
de l'échange l'année passée, mais je trouve étrange si vous dites que votre
rôle est de coordonner, mais vous-même, vous n'êtes pas là autour de la table
pour assurer que la coordination se fasse dans une manière qui est digne de
votre rôle.
M. Skeete : Bien, en fait, Mme
la Présidente, ce n'est pas parce qu'on n'est pas présents à ces tables-là qu'on
ne suit pas de près et on ne coordonne pas avec le ministère de la Sécurité
publique dans ces dossiers-là. L'équipe, elle est continuellement sollicitée, on
est souvent interpelés pour aider à fournir des informations, des données, on
est présents pour s'assurer que ce travail-là se fait et, après ça, on laisse
les experts de la sécurité publique faire atterrir les recommandations comme
ils le pensent. Donc, encore une fois, je pense que c'est ça, la différence
entre un rôle de coordination et avoir les mains dedans. On est là pour s'assurer
que les recommandations du Groupe d'action contre le racisme sont mises sur la
table et discutées et que le dossier avance.
Mme Maccarone : Comme la
formation. Vous avez parlé de la formation des policiers.
M. Skeete : ...de la
formation.
Mme Maccarone : Puis comment
est-ce que vous assurez qu'il y a une veille sur votre collègue de la Sécurité
publique pour qu'il y ait la formation des policiers en matière de racisme?
Comment vous, vous faites?
M. Skeete : Bien, en fait, c'est
grâce à nous qu'on a mis en place cette formation. Un petit rappel pour les non-initiés,
avant qu'on ait mis en place cette obligation de formation, ça n'existait pas,
la formation continue, puis encore moins pour la lutte au racisme à l'intérieur
des corps policiers. Le ministère de la Sécurité publique a déployé une
formation, maintenant, qui est continue. On a continué à faire le suivi pour s'assurer
que ça se déployait dans les différents postes de police et dans les différents
secteurs policiers. La bonne nouvelle, c'est que le ministère de la Sécurité
publique est allé chercher des fonds auprès du ministère des Finances pour
financer cette formation, et donc la formation avance, et on est tenus au
courant de tout ça.
Mme Maccarone : Savez-vous c'est
quelle formation qui est offerte aux policiers pour lutter contre le racisme?
M. Skeete : Il y a eu le
déploiement d'une formation... (panne de son) ...été annoncée le 18 août 2023.
Depuis 2023, les deux premières capsules de formation ont été déployées. On en
travaille une dernière, en ce moment, qui va être déployée sous peu. En
parallèle, on a fait aussi des formations, à l'intérieur de l'École nationale
de la police, qui est maintenant incluse dans le curriculum avant que les
policiers vont entrer en fonction, et là... Ça fait que c'est un 45 heures
qui est dédié aux interventions auprès des populations issues des communautés
ethnoculturelles.
Mme Maccarone : Savez-vous
combien de policiers ont suivi la formation?
M. Skeete : Je vais vous
trouver ça. Je ne l'ai pas avec moi, mais je peux revenir à la collègue.
Mme Maccarone : J'ai la
réponse.
M. Skeete : Bien, parfait.
Mme Maccarone : On a les <données...
M. Skeete :
Je ne
l'ai pas avec moi, mais je peux revenir à la collègue.
Mme Maccarone :
J'ai
la réponse.
M. Skeete :
Bien,
parfait.
Mme Maccarone :
On
a les >données de la SQ, entre autres, parce que les capsules sont destinées
majoritairement pour eux. 1 271 policiers sur près de 6 000, c'est
21 % des policiers, puis sur trois et non quatre capsules, parce qu'on a
dit que la quatrième n'est toujours pas prête. On verra ça peut-être
prochainement. Est-ce que vous trouvez que c'est suffisant?
M. Skeete : Je trouve que le
travail est incomplet, et on continue de suivre de près l'action de ces
formations-là. Je rappellerais à la collègue qu'elle interpelle souvent mon
collègue le ministre de la Sécurité publique sur des enjeux...
Mme Maccarone : ...
M. Skeete : ...sur les enjeux
reliés à la sécurité publique. Il y a un manque d'effectifs qui fait en sorte
que ces formations-là sont plus difficiles à attacher dans les cédules. C'est
un effort qui est déployé par le ministère de la Sécurité publique dans le
temps qu'ils ont. Mais je rappelle à la collègue que c'est... on ne s'est pas
arrêtés seulement à ces capsules-là. On a aussi lancé la formation à
l'intérieur de la formation que les policiers reçoivent avant de quitter
l'école. Et donc on est confiants que le travail se fait à partir de maintenant
pour tous les nouveaux policiers. Mais effectivement le manque d'effectifs
ralentit le rythme de formation actuel.
Mme Maccarone : Ça fait que,
vous, est-ce que vous prenez un engagement pour s'assurer qu'on a plus de
21 % quand le quatrième sera prêt? Puis c'est quoi, votre engagement au
sein des policiers municipaux?
M. Skeete : Il y a plus de
200 répondants qui sont présents partout sur le territoire, qui nous
aident à déployer cette formation-là. Et, encore une fois, on a des liens
étroits avec le ministère de la Sécurité publique pour s'assurer qu'on continue
de faire ce travail-là.
Mme Maccarone : Quelle est
votre opinion quand on parle de la formation de nos policiers? On a vu que la
ville de Montréal a quand même perdu l'action contre eux en ce qui concerne le
profilage racial, puis ils doivent donner des dédommagements à des citoyens qui
ont été visés par le profilage racial. Puis là on voit maintenant, aujourd'hui,
ça a sorti : la ville de Longueuil, ville de Québec, ville de Repentigny,
ville de Laval, ville de Blainville, ville de Gatineau, ville de Montréal,
ville de Terrebonne, le Procureur général du Québec. Alors, pour la SQ, c'est
quoi votre opinion en ce qui concerne ceci? C'est quoi, votre rôle pour assurer
qu'on travaille toujours sur la lutte contre le racisme, malgré qu'on a
plusieurs tribunaux qui vont être interpelés avec des recours contre nos corps
de police?
M. Skeete : Bien, je veux
rappeler à la collègue qu'on est le premier gouvernement à avoir instauré une
formation obligatoire pour les policiers. C'est un moment historique qu'on a
vécu lorsqu'on a déployé cette formation-là, et j'en suis personnellement très
fier.
Ce qu'on voit arriver, c'est des
contestations juridiques. J'ai le goût de dire : Si les gens se sentent
lésés par les policiers, c'est pour ça qu'on a un système juridique tel quel,
les gens ont toujours la chance et le droit d'aller auprès des juges pour aller
chercher la justice. Donc, s'il y a des causes qui sont rapportées, je me
réjouis que les gens vont chercher la justice et je laisse la justice, en
quelle j'ai pleinement confiance, faire son travail pour arriver à une justice
pour ces gens-là qui se sentent lésés par le système.
De notre côté, on agit surtout sur les
façons de faire pour accompagner les policiers dans un Québec qui est en
transformation, pour leur donner les outils qui leur permettent d'intervenir
auprès de... les Québécois issus de la diversité, d'une façon qui est plus
adaptée. Puis, je rappelle, on est les premiers à avoir déployé cette
formation-là.
• (11 h 40) •
Mme Maccarone : Mais vous ne
pensez pas que... Bien, on a eu quand même un plan de lutte contre le racisme,
dans le passé, qui a quand même expiré en 2018. Alors, ça fait partie peut-être
des choses que nous pouvons travailler. Ça fait que vous n'êtes pas le seul
gouvernement qui a agi en ce qui concerne la lutte contre la haine ou les
crimes haineux. Il y a quand même des choses qui arrivent, puis, oui, le
profilage, ça fait partie de ceci. Mais vous ne pensez pas que votre rôle ne
serait pas plus pertinent? Parce que, quand on parle de seulement 21 % des
policiers qui sont formés puis on parle uniquement de la SQ, si vous avez quand
même un rôle clé et que vous avez un siège autour de la table dans les comités
de gouvernance puis les comités de travail pour exiger qu'on a quand même un
taux plus élevé, peut-être on ne ferait pas face à des recours collectifs
contre les villes.
M. Skeete : J'aurais dû dire,
Mme la Présidente, qu'on est les seuls qui n'ont pas tabletté le rapport. Ça
fait que, oui, il y a eu beaucoup de travail par le passé, beaucoup de
commentaires puis de discours, mais lorsque le Groupe d'action contre le
racisme, en 2020, s'est assis pour faire l'inventaire de qu'est-ce qui avait
concrètement été fait, on a trouvé beaucoup de belles paroles, peu d'actions.
Donc, le groupe d'action s'est mis en action, justement, pour faire avancer la
cause de la lutte au racisme.
Pour répondre à la question de la
collègue, même si on avait un taux de formation à 100 %, je pense qu'il
continuerait d'y avoir des plaintes qui seraient déposées, parce que c'est
utopique de penser que, demain matin, parce qu'on a mis toutes en place les
balises, qu'on a un système parfait qui répond parfaitement aux enjeux, que le
racisme aura cessé d'exister. Donc, je ne fais pas de lien direct entre le
nombre de personnes formées et les résultats de demandes de recours en justice.
Par contre, je <pense que...
M. Skeete :
...
personnes formées et les résultats de demandes de recours en justice. Par
contre, je >pense que la formation contribue directement à réduire le
nombre de ces causes-là.
Mme Maccarone : Pas juste la
formation, la sensibilisation aussi. Nous avons demandé, dans les crédits,
combien de sommes que vous avez engagées pour sensibiliser la population pour
la lutte contre le racisme puis, en 2021-2022, on sait que vous avez investi
1,2 million, mais, cette année, c'est uniquement 50 000 $. C'est
100 fois moins d'argent pour un match de Kings à Québec. Alors, je
souhaite savoir qu'est-ce que vous avez fait avec le 50 000 $ pour
sensibiliser 9 millions de Québécois au sujet de la lutte contre le
racisme. Est-ce que la lutte est terminée? On n'a pas besoin de continuer
d'investir?
M. Skeete : Bien, la
collègue, elle sait très bien que la lutte au racisme n'est pas terminée. Je
peux lui garantir, peu importe ce que moi, je vais faire, ce que ma collègue de
Marie-Victorin va faire, ce qu'un jour votre parti, peut-être, si jamais il
rentre au pouvoir à nouveau, vont faire...
Mme Maccarone : On le
souhaite!
M. Skeete : ...même Québec
solidaire, Mme la Présidente, même s'il est vertueux, licornes, Québec
solidaire rentre au pouvoir un jour, le racisme va continuer d'exister. Et donc
c'est une bataille qui doit être perpétuée en continu. Cela dit, on met en
place les mécanismes pour essayer d'accompagner les Québécois là-dedans. Elle
parle d'une campagne de 50 000 $. Je lui rappellerais qu'on vient
juste de lancer une campagne, dans le sport, qui est chiffrée dans les millions
de dollars, pas 50 000 $, qui nous permet de rejoindre la vaste
population québécoise en lien avec le racisme dans le sport, et donc c'est une
campagne de sensibilisation qu'on a lancée tout récemment.
Mme Maccarone : C'est la
réponse à des demandes de vos crédits, les réponses à nos questions. C'est vous
qui a soumis le 50 000 $. On a demandé combien d'argent vous avez
investi pour votre engagement pour sensibiliser la population, c'est uniquement
50 000 $. Ce n'est pas moi qui invente les chiffres. Alors, ça se
peut qu'il y en a d'autres, mais ça veut dire qu'on n'a pas des réponses complètes
dans les cahiers de crédits?
M. Skeete : Non, ça veut dire
qu'au moment où est-ce que vous avez posé la question c'étaient les crédits de
l'année dernière. Là, on est dans l'année courante. Les crédits pour
l'action... pour la campagne de publicité dans la lutte au racisme, cette
année, sont en lien avec notre campagne dans le sport.
Mme Maccarone : Et l'argent
qui s'en vient, c'est pour quoi?
M. Skeete : C'est pour
continuer cette campagne-là qui va viser la lutte...
Mme Maccarone : La même
campagne dans le sport?
M. Skeete : Donc, on a eu
deux campagnes de masse. Il y a eu la campagne de masse qui a été initiée par
mon collègue l'ancien ministre de la Lutte contre le racisme, qui a eu une
grande portée dans les médias. Ça s'est chiffré à...
Une voix : ...
M. Skeete : C'était 1 million
quelque chose, cette campagne-là. La campagne qui est actuellement en cours,
qui est financée depuis le ministère du Conseil exécutif, c'est un autre
million qui vise à, encore une fois, sensibiliser la population, puis ça, c'est
dans... avec une particularité dans le sport, parce qu'on a observé une
problématique dans le sport.
Mme Maccarone : ...des suivis
pour voir si ça fonctionne?
M. Skeete : Pardon?
Mme Maccarone : Faites-vous
des suivis ou des consultations...
M. Skeete : Bien oui!
Mme Maccarone : ...pour
savoir si ça fonctionne? C'est bien d'investir l'argent, mais, si on n'est pas
en train d'étudier l'impact de notre investissement, c'est comme une épée dans
l'eau.
M. Skeete : Je ne suis pas
certain que c'est une épée dans l'eau de faire des campagnes de
sensibilisation. La campagne de sensibilisation vise justement à créer ce
momentum-là qui permet d'entamer des discussions. On a fait plus de 11 représentations,
moi et ma collègue, dans différentes écoles, différents événements sportifs,
pour aller chercher un engagement direct auprès des élèves qui sont aussi des
sportifs, qui vont contribuer à porter le message de lutte au racisme. On l'a
vu par beaucoup d'exemples, notamment dans le hockey, là, il y a eu plusieurs
incidents où est-ce qu'il y a des paroles qui étaient vexantes qui ont été
proposées lors de ces événements-là, on a vu une problématique spécifique et on
fait le suivi. Ces jeunes-là signent un fanion puis s'engagent à lutter contre
le racisme dans toutes ses formes lorsqu'ils le perçoivent dans le sport. Moi,
je pense que c'est en portant ce message-là qu'on va réussir à faire avancer
les choses, mais ce n'est pas une solution parfaite.
Mme Maccarone : La
problématique est réglée maintenant?
M. Skeete : Je ne sais pas
combien de façons de le dire, Mme la Présidente. Je vous promets qu'on ne réglera
pas la lutte au racisme de mon vivant.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
ça, la question. Vous faites un investissement ciblé spécifiquement dans un
endroit avec des jeunes pour les... dans le sport, vous dites que vous avez des
engagements pris par des jeunes. Est-ce qu'on dit que les plaintes ont diminué?
Est-ce qu'il y a moins de signalements? Est-ce qu'on voit des changements?
Est-ce que les coachs des sports vous ont dit que oui, on a vu un changement?
Avez-vous ce type de data?
M. Skeete : La campagne, elle
est bien reçue, mais elle est encore en cours, donc on n'est pas en mesure de
vous donner de l'information sur les retombées ou les résultats de cette
campagne.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Merci.
Vous savez sans doute que les crimes
haineux déclarés par la police, surtout à travers le Canada... il est vraiment
à la hausse depuis 2019. On était à 1 951 crimes rapportés; en 2022,
à 4 777. C'est une hausse de pas loin de 3 000 crimes qui sont
déclarés, ainsi que l'indice de gravité qui est aussi à la hausse. Pour le
Québec, on était à 55,9, on est <maintenant rendus...
Mme Maccarone :
... qui
est aussi à la hausse. Pour le Québec, on était à 55,9, on est >maintenant
rendus à 62,2. Ça m'amène à la question de savoir si vous avez signé le
manifeste de la Coalition contre la haine.
M. Skeete : J'ai... Non.
Mme Maccarone : Il me ferait
plaisir, Mme la Présidente, je vais déposer une copie du manifeste. Tous les
collègues ont reçu une copie. Ça a été envoyé à maintes reprises, soit par des
collègues ou bien par la coalition québécoise de la... LGBT. Et je le soulève
parce qu'on sait que... puis ça, ça a sorti l'année passée, parce qu'on...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...au secrétariat, le document, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui, on va...
ce sera fait. Ça cite spécifiquement les crimes motivés par la haine, qui
augmentent année après année. Les féminicides, les violences racistes,
xénophobes sont à la hausse, les attaques LGBT-phobes sont à la hausse,
l'antisémitisme, l'islamophobie. Est-ce que vous vous engagez de signer le
manifeste?
M. Skeete : Je m'engage à
davantage en prendre connaissance avant de m'engager à le signer. Je vous
dirais que je me concentre surtout sur des actions concrètes. Des manifestes et
des grandes déclarations... Je suis surtout préoccupé par la montée de la haine,
qui nous occupe beaucoup. Je suis préoccupé par le fait qu'on constate cette
augmentation-là, malgré le fait que... Puis ça se rajeunit aussi, c'est aussi
une donnée qui est inquiétante. Donc, on se concentre sur les actions
concrètes. Mais je m'engage auprès de la collègue de prendre connaissance
davantage de ce document-là, la source et les gens qui sont derrière cette
campagne-là, et de l'étudier.
Mme Maccarone : 75 organismes
communautaires qui font partie... qui sont derrière ceci. C'est une vraie
coalition. Moi-même, je l'ai signé, il y a plusieurs membres de mon caucus qui
ont aussi... le signer. Alors, vous parlez des gestes concrets, mais c'est
effectivement exactement ça qu'ils demandent. Parce qu'on sait que La
radicalisation au Québec : agir, prévenir, détecter et vivre ensemble 2015‑2018,
malheureusement, n'a pas été relevé... renouvelé. C'est un plan qui est
probablement maintenant désuet. Et ce qu'ils revendiquent ici : «Que le
gouvernement lance un plan d'action gouvernementale interministériel pour
lutter contre la montée de la haine et de la violence envers les groupes
sociaux les plus marginalisés.» Alors, ils vous demandent si vous serez prêts
d'adopter un plan et déposer des mesures. Est-ce que vous serez prêt à faire ceci
avant la fin de votre mandat?
M. Skeete : Nous avons, comme
je l'ai dit à plusieurs reprises, lancé le groupe d'action qui était justement
pour nous aider à faire bouger l'aiguille dans la lutte contre le racisme.
Donc, comme j'ai dit à la collègue, on est déjà en action pour régler ou
essayer d'adresser certains... certaines situations dans la lutte au racisme.
Comme j'ai déjà dit à la collègue, je m'engage à regarder de près ce qu'on
propose.
• (11 h 50) •
Mme Maccarone : Et, si vous
signez, parce que votre rôle est de coordination, est-ce que vous allez
coordonner, dans... au sein du Conseil de ministres ou avec... dans le caucus
de la CAQ, de demander aux collègues aussi de signer le manifeste?
M. Skeete : Bien, je ne
répondrai pas dans l'hypothétique, je ne le sais même pas encore, si je vais le
signer, donc je ne peux pas m'engager à ce que je vais faire, Mme la
Présidente.
Mme Maccarone : Mais, si vous
le signez, si vous le signez, est-ce que vous vous engagez de coordonner une
réponse plus massive de la part des gens qui représentent le gouvernement?
M. Skeete : Si, si, si, je ne
répondrai... je ne répondrai...
Mme Maccarone : Ça, c'est un
oui?
M. Skeete : Je ne répondrai
pas...
Mme Maccarone : Il faut juste
dire oui, je serais contente d'entendre ça.
M. Skeete : Je suis content
que la collègue serait contente. Je me réveille le matin, Mme la Présidente,
pour rendre la collègue heureuse.
Mme Maccarone : Je le sais.
M. Skeete : Mais
malheureusement je ne vais pas répondre à une question hypothétique.
Mme Maccarone : Bon, je
souhaite revenir sur le Groupe d'action contre le racisme. Je sais que vous
avez déposé le plan avec les 25 actions, vous l'avez soulevé dans vos
remarques principales, en réponse de ma première question. Mais je réponds...
je reviens toujours, parce que, moi, ce qui me manque... Le plan, il est bon,
il n'y a personne qui peut être contre la vertu, le plan, il est bon, je le trouve
intéressant, ça prend ça. Je suis agréablement en faveur de ce qui est demandé
par la Coalition contre la haine. Je trouve que c'est vraiment bien, c'est
coordonné, c'est concret. Mais, pour que ça fonctionne, on a toutes ces
cibles...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...
Mme Maccarone : Oui, il me
reste très peu de... très peu de temps, malheureusement. Pourquoi on ne
travaille pas sur des indicateurs pour mesurer l'impact du groupe d'action puis
tout ce que vous avez fait avec ce groupe? On veut savoir si ça marche. Puis ça
faisait partie de nos questions dans nos cahiers de crédits, c'était la
question n° 36. Puis on nous réfère à la question n° 29, mais le n° 29, il n'y a
pas de cible. Alors, comment avez-vous évalué l'efficacité de vos mesures?
M. Skeete : Lorsqu'on va
avoir terminé les cinq années qu'on s'était données, 2020‑2025, du Groupe
d'action contre le racisme, on va publier un rapport qui devrait <répondre...
M. Skeete :
...
2020‑2025, du Groupe d'action contre le racisme, on va publier un rapport qui
devrait >répondre à la question de la collègue, du suivi qu'on a fait de
nos actions et les recommandations du groupe d'action en tant que telles.
Mme Maccarone : O.K.
Peut-être une dernière question, M. le ministre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...
Mme Maccarone : 15 secondes.
Bien, je voulais juste savoir s'il y avait un suivi par rapport à la formation
qui était faite au sein du réseau de santé, qui était censurée,
malheureusement, parce qu'ils ont évoqué le racisme systémique, si on a une
autre formation qui a été mise en place pour la remplacer.
M. Skeete : Je n'ai pas
compris la question dans le commentaire de la collègue.
Mme Maccarone : Je voulais
savoir s'il y a une autre formation...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est terminé...
Mme Maccarone : ...dans le
réseau de santé, qui l'a remplacée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ce bloc-ci est terminé. Alors, je me tourne du côté du
deuxième groupe d'opposition, pour une période de 7 min 16 s.
Député de Laurier-Dorion, la parole est à vous.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, M. le ministre. Je salue également la collègue députée
ainsi que le personnel de ce secrétariat. J'aimerais aussi entendre la réponse
à cette... la question de ma collègue de Westmount—Saint-Louis sur les
formations portant sur le racisme systémique, mais je vais y aller de façon
plus générale en partant.
Vous l'avez dit vous-même, M. le ministre,
là, on est à une époque où les tensions raciales sont à leur comble :
islamophobie, homophobie, antisémitisme, etc. Et on dirait qu'on n'entend pas
beaucoup parler de vous, là. J'aimerais bien... j'aimerais bien en entendre un
petit peu plus. Peut-être que vous faites votre travail en privé, mais...
beaucoup de gens qui sont très sceptiques, là, par rapport à votre travail.
Vous avez produit un plan d'action, puis ensuite on dirait que la job est
faite, il n'y a pas grand-chose qui paraît concret, comme réalisation. Je veux
aller très directement : Est-ce que vous avez une fonction décorative, M.
le ministre?
M. Skeete : C'est... je
serais curieux d'entendre le collègue. Beaucoup de gens? Moi, je n'entends pas
ça, ça fait que, s'il a des sources, qu'il les dépose. Moi, je dirais que, dans
les 20 dernières années, pour la lutte au racisme, il n'y a pas un
gouvernement qui en a fait autant que nous. S'il cherche à savoir ce qu'on
fait, il a juste à lire le rapport du Groupe d'action contre le racisme et les
actions qu'on a mises en place en lien avec ça. Et je l'invite aussi à lire le
rapport une fois qu'on va avoir terminé. Puis, s'il y a des groupes qu'il
souhaite que je rencontre parce qu'ils, théoriquement, sont sceptiques, qu'il
les dépose. Moi, j'ai hâte de voir ces gens-là, je suis sûr que je les ai
croisés comme lui, mais, d'après moi, on ne fréquente pas les mêmes groupes.
M. Fontecilla : Est-ce que...
concernant la lutte contre le racisme, effectuez-vous régulièrement des
représentations auprès des collègues dans différents dossiers pour défendre les
populations victimes de racisme?
M. Skeete : Bien, dans le cas
du Groupe d'action contre le racisme, il y a des mesures qui touchent le
ministère de la Sécurité publique, il y a des groupes qui touchent le secteur
de la construction. Il y a aussi la collègue du Secrétariat du Conseil du
trésor, il y a des gens qui sont... le Travail, on a le ministère de
l'Éducation, bien sûr, on a le premier ministre lui-même, avec le Conseil
exécutif, j'ai mon collègue à l'intérieur des Relations avec les autochtones.
Donc, oui, mon rôle est transversal, et on coordonne l'action gouvernementale
en matière de lutte contre le racisme.
M. Fontecilla : Très bien.
Vous faites des représentations auprès de vos collègues, là, pour défendre des
populations victimes de racisme, c'est ce que je comprends, et on vous croit
sur parole. Un des aspects les plus évidents, là, de la discrimination raciale,
c'est les interpellations aléatoires en vertu, entre autres, de
l'article 636 du Code de la sécurité routière. C'était marqué dans
votre... les faits saillants de votre plan d'action, là, que vous alliez
interdire les interpellations policières aléatoires. On est cinq ans plus tard,
là, et vous contestez la décision de deux tribunaux québécois, dont la Cour
d'appel, la Cour suprême du Québec, qu'on l'appelle aussi, là, sur l'abolition
de l'article 636. Et on dirait que vous dites lutter contre le racisme, mais,
d'autre part, vous défendez les dispositions qui permettent le racisme. Comment
vous pouvez expliquer cette position-là, M. le ministre?
M. Skeete : Bien, c'est une
position simpliste d'évoquer les deux. Il y a les interpellations policières,
et là il y a les interceptions... Il y a les interceptions policières, les
interpellations aléatoires, ces deux notions-là sont très différentes,
premièrement. Deuxièmement...
M. Fontecilla : Les victimes
de... les gens qui se sentent victimes, c'est toujours les mêmes victimes avec
le même sentiment de racisme.
M. Skeete : Si le collègue me
laisse terminer, ça va me faire plaisir. Donc, dans le cas des interceptions
qui sont en vertu du 636, je rappelle au collègue que ces dispositions-là
existent pour aider les policiers à contrer l'alcool au volant. Moi, je ne sais
pas si le collègue le sait, mais l'alcool au volant, c'est un fléau, c'est
important de vouloir travailler en ce sens. Et, moi, d'attacher les mains de
nos policiers qui tentent de protéger les rues du Québec, moi, je ne pense pas
que c'est aussi simple que de dire : Ils n'ont plus le droit de le faire.
Ça fait que moi, je ne partage <pas l'opinion...
M. Skeete :
...
simple que de dire : Ils n'ont plus le droit de le faire. Ça fait que moi,
je ne partage >pas l'opinion du collègue là-dessus.
De l'autre côté, par exemple, on a agi,
parce que les... lors des interpellations, les citoyens doivent être informés
qu'ils ne sont pas obligés de donner de l'information aux policiers. Ça fait
qu'il y a... ça dépend de quoi il parle. Est-ce qu'il parle de 636 ou il parle
des interpellations policières? Moi, je serais curieux de savoir de quoi il
parle et s'il connaît la différence entre les deux dispositions.
M. Fontecilla : Très bien.
Est-ce que vous vous engagez toujours à éliminer les interpellations policières
aléatoires tel que vous l'avez écrit vous-même dans un rapport que vous avez
signé en 2020, là?
M. Skeete : Je veux juste
être sûr de bien répondre à la question du collègue, parce qu'elle est
importante. Est-ce qu'il parle des interpellations policières ou les
interceptions policières en lien avec le 636?
M. Fontecilla : Je lis
textuellement...
M. Skeete : Oui, mais...
M. Fontecilla : «Interdire les
interpellations aléatoires policières.»
M. Skeete : Oui. Est-ce que
c'est...
M. Fontecilla : C'est ce qui
est écrit dans votre rapport.
M. Skeete : Je comprends.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous vous engagez à les interdire ou pas?
M. Skeete : Est-ce que le
collègue peut préciser? Parce que je veux répondre.
M. Fontecilla : C'est à vous
de préciser. C'est votre rapport, c'est vous qui l'avez signé, M. le ministre.
M. Skeete : O.K. Ça fait que
je constate que vous ne connaissez pas la différence entre les deux. Ça fait
que, donc, je vais répondre aux deux...
M. Fontecilla : Non, non, traitez-moi
pas, là, d'ignorant, là, je soulève ce que vous avez vous-même écrit, là.
Est-ce que vous vous engagez à respecter votre parole?
M. Skeete : Donc, je vais
répondre aux deux, parce que le collègue est incapable de différencier entre
les deux...
M. Fontecilla : Je suis très
capable de différencier. Traitez-moi pas d'ignorant, là. Je vous demande de
répondre à ce que vous avez écrit, là. Traitez-moi pas d'ignorant pour vous
échapper à la réponse.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais juste vous demander d'être respectueux dans vos
réponses, s'il vous plaît.
M. Skeete : ...on me prête
des intentions. Je n'essaie pas de m'échapper, je tente de répondre le plus
précisément possible au collègue. Il y a deux notions qui existent à
l'intérieur des dispositions, il y a les interceptions policières,
interpellations policières aléatoires. Dans le cas des interceptions policières
aléatoires, 636, le collègue a raison, on est en cour en ce moment pour
protéger le droit des policiers d'intercepter les motorisés, ce qu'on pense
qui, eux, peuvent être à facultés affaiblies lors du contrôle d'un véhicule. Dans
les interceptions... interpellations aléatoires, ici, on parle d'un policier
qui vient nous voir dans la rue puis qui nous demande de nous identifier. Mais
là c'est important que les citoyens soient informés qu'ils ne sont pas obligés
de donner cette information-là s'il n'y a pas un motif auprès du policier.
Donc, si c'est ça, la question du collègue, je pense que les citoyens doivent
être informés de leur droit et de savoir... Puis il faut que les policiers
sachent que les gens qui refusent ont le droit de refuser.
M. Fontecilla : M. le
ministre, en terminant, je voudrais savoir si vous vous engagez à protéger les
droits des femmes musulmanes voilées qui subissent la discrimination.
M. Skeete : Moi, je lutte
contre la discrimination sous toutes ses formes, et c'est mon engagement.
M. Fontecilla : Très bien.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : En terminant.
M. Fontecilla : C'est tout.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Terminé? Merci beaucoup.
Document déposé
Donc, avant de poursuivre, j'ai pris
connaissance du document déposé par la députée de Westmount—Saint-Louis, alors
j'en autorise le dépôt. Ça va être dans Greffier dans quelques... quelques
minutes.
Alors, on poursuit avec la députée de
Terrebonne pour une période de 7 min 16 s.
Mme Gentilcore : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Chers collègues, M. le ministre, bonjour.
En 2020, le Groupe d'action contre le
racisme présentait son rapport Le racisme au Québec : tolérance zéro.
Benoit Charette, qui est votre prédécesseur, avait alors déclaré publiquement
qu'il se donnait cinq ans pour la réalisation de l'ensemble des 25 actions
qui se trouvent dans ce rapport-là. Donc, j'ai quelques questions sur certaines
de ces actions-là.
Premièrement, l'action 7 du rapport Le
racisme au Québec : «Augmenter, d'ici cinq ans, le taux de présence
des membres des minorités visibles au sein de l'effectif de la fonction
publique afin qu'il soit représentatif de celui observé au sein de la
population active du Québec.» J'aimerais savoir c'était quoi, la cible.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Avant de poursuivre, on interpelle les élus par leur titre.
Je veux juste vous le rappeler.
Mme Gentilcore : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le ministre.
M. Skeete : Non, mais Benoit
Charette, c'est le ministre de... l'ancien ministre de...
Mme Gentilcore : Ah! O.K.
M. Skeete : Tu n'as pas le
droit de le nommer, parce qu'il est encore là. Ça me permet, Mme la Présidente,
de saluer la collègue. Je pense, c'est la première fois qu'on se de parle
directement.
Mme Gentilcore : Enchantée.
M. Skeete : Donc, bienvenue.
Plaisir d'échanger avec vous. Bien, donc, on est passé à 10,9 %, en mars
2020, à 16,9 % le 31 mars 2023. Et on est rendus, en ce moment...
Puis là je cherche l'autre donnée. Voilà. Ça fait qu'on a augmenté, dans le
fond, on a augmenté le... Bref, la réponse à la question, c'est qu'on a
augmenté le nombre puis qu'il représente pas mal la proportion de minorités
visibles à l'intérieur du Québec. L'enjeu qu'on commence à regarder, c'est de
voir si c'est distribué également selon les cadres professionnels, est-ce qu'on
touche aussi les cadres, est-ce qu'on est vraiment... Puis, pour vous donner un
exemple, il y a un enjeu avec les sous-ministres, là, il n'y a pas assez de
sous-ministres issus de la diversité. Et donc c'est de... Ça va tellement bien
dans le reste que je commence à me focusser vraiment sur les cadres,
professionnels ou non. Donc, on est là.
Mme Gentilcore : O.K. Mais,
mettons, en termes de chiffres, là, de 2020 à maintenant, 2020 à 2025, en date
d'aujourd'hui, on est passé de quel pourcentage à quel pourcentage? Ça a été
quoi, l'évolution? Puis c'était quoi, <l'objectif...
>
<20131
Mme
Gentilcore :
...chiffres, là, de 2020 à maintenant, là, de 2020
à 2025, en date d'aujourd'hui, on est passés de quel... de quel pourcentage à
quel pourcentage? Ça a été quoi, l'évolution? Puis c'était quoi, >l'objectif
que vous vous étiez donné? Puis où est-ce qu'on est par rapport à cet
objectif-là?
M. Skeete : L'objectif, c'est
d'être proportionnel à la population québécoise. On est passés de 10,9 % à
13... à 16,9 %, pardon, donc on a augmenté de 6 %, à peu près, depuis
qu'on a commencé à mesurer le tout.
Mme Gentilcore : O.K. Puis la
représentativité, ce serait quoi, mettons, le pourcentage de représentativité
dans la population québécoise?
M. Skeete : Dans la
population, c'est à peu près ça, je pense qu'on est à 16 %.
Mme Gentilcore : Donc, vous
êtes très proches.
M. Skeete : Je pense qu'on l'a
excédé, là, ça va vraiment bien.
Mme Gentilcore : Très bien.
M. Skeete : Le problème, c'est
que... puis là, la question qui tue, c'est : Est-ce qu'on veut juste des
commis? Je ne veux pas juste des commis. Je veux aussi des cadres puis des
professionnels.
Mme Gentilcore : Oui, bien
sûr. Très bien. J'ai été étonnée de lire, dans les cahiers de crédits, que les
employés du Bureau de coordination de la lutte contre le racisme n'ont reçu
aucune formation obligatoire sur la lutte contre le racisme en 2024‑2025.
Pourtant, dans, justement, le plan dont on parlait tout à l'heure, là, des 25 actions,
la 13 correspond spécifiquement à la formation pour les employés de l'État.
Donc, je veux juste comprendre pourquoi, dans le fond, ils n'ont pas eu de
formation.
M. Skeete : Bien, ils ont été
choisis parce qu'ils sont des professionnels, donc ils sont aptes à occuper le
poste qu'ils occupent. Mais la collègue a raison, on doit déployer — c'est
une des actions qu'il nous reste à remplir — une formation pour la
fonction publique, donc, on la travaille actuellement, qui devrait être
déployée sous peu.
Mme Gentilcore : Donc, vous
pensez toujours que c'est important, là, c'est toujours dans vos priorités,
puis c'est toujours un article que vous...
M. Skeete : Oui. Mon souhait,
c'est que tous les employés de la fonction publique suivent cette formation-là,
et on va essayer... on va essayer de travailler avec le Conseil du trésor pour
s'assurer que le maximum d'employés la suive.
Mme Gentilcore : Puis est-ce
que vous pouvez me dire avec quels organismes? Parce que vous venez de le dire,
là, ce sont des gens qui sont spécialisés puis qui connaissent ça, mais j'imagine
qu'il y a quand même des organismes spécialisés avec lesquels vous collaborez,
justement, pour mettre en place ces formations-là. Est-ce que vous pouvez m'en
nommer quelques-unes ou me dire avec qui vous collaborez pour mettre en
place...
M. Skeete : Bien, dans le
fond, on fait affaire avec des spécialistes de la pédagogie qui nous aident à
avoir le bon contenu, le suivi. Je suis chanceux d'être appuyé par ma collègue
ici, à ma droite, qui est une chercheuse puis qui a travaillé dans ce domaine-là,
qui fait un suivi aussi, de près, de ce que ces gens-là... formateurs,
pédagogues spécialisés dans la formation en ligne. Donc, on travaille comme ça
pour faire atterrir cette formation-là.
Mme Gentilcore : Mais, pour
la connaissance terrain, est-ce qu'il y a vraiment des organismes avec lesquels
vous êtes connectés, là, pour déterminer le contenu de ces formations-là?
M. Skeete : On travaille avec
les gens qui sont formés dans la pédagogie, le déploiement de... les
formations, l'ensemble des ministères à l'intérieur du gouvernement, le Conseil
du trésor et les équipes à l'interne pour faire cette formation-là.
Mme Gentilcore : Mais pas d'organisme
sur le terrain.
M. Skeete : Non.
Mme Gentilcore : O.K. Plus
largement, là, par quels critères... je me demandais sur quels critères est
établie l'expertise en matière de lutte contre le racisme des employés du
bureau, si ce n'est pas par les formations. Parce que, là, en ce moment, vous n'avez
pas, de formation, vous dites que vous savez, de source sûre, que ces employés-là
sont bien formés puis plus informés que la moyenne pour... C'est quoi, vos
critères d'embauche?
M. Skeete : Bien, dans le
fond, juste pour rappeler à la collègue, le Groupe d'action contre le racisme a
formé 25 recommandations, et c'est un rôle de coordination que notre
bureau a. Donc, le rôle des employés à l'intérieur du bureau de la lutte au
racisme, c'est de coordonner l'action gouvernementale sur les items qui ont été
énumérés dans le rapport du Groupe d'action contre le racisme. Donc, ils
doivent faire des suivis avec les autres ministères qui, eux, doivent déployer
les formations... pas les formations, mais doivent déployer les solutions et
les demandes du groupe d'action. Donc, ils ont un suivi à faire à ce niveau-là.
Cette expertise-là, dont la collègue évoque, n'est pas nécessaire pour faire
ces suivis-là.
Mme Gentilcore : Je
comprends. À la fin de l'année, on l'a dit tout à l'heure, votre prédécesseur s'était
engagé, sur cinq ans, là, à remplir l'ensemble des 25 actions qui étaient
dans ce rapport-là. Ça va faire cinq ans à la fin de l'année 2025. Est-ce
qu'elles vont toutes être accomplies comme il avait été convenu, ou dit, ou
annoncé?
M. Skeete : Il y en a qui
sont plus difficiles que d'autres, mais j'ai encore l'attente qu'on va réussir
à cocher les cases sur tout ce qu'on s'est engagé à faire dans le Groupe d'action
contre le racisme. Le rapport va sortir cette année.
Mme Gentilcore : Puis est-ce
que vous avez un tableau de bord, là? Je sais qu'au gouvernement vous en avez
quand même pas mal. Mais est-ce que... est-ce qu'on a une idée de l'avancée, sur
les 25, combien ont été remplies, combien il vous en reste à accomplir? Est-ce
qu'on a une mise à jour là-dessus ou...
M. Skeete : Oui, j'ai un
tableau de bord, d'ailleurs, je m'en sers pour répondre à la collègue, et puis
on suit de près certains...
Mme Gentilcore : Vous l'avez
devant vous, là.
M. Skeete : Là, je le regarde
live, là.
Mme Gentilcore : C'est bon.
M. Skeete : Puis, dans le
fond, tu sais, juste pour vous donner une idée, ce qui est difficile, c'est de
faire atterrir certaines choses, mettons, au ministère de l'Éducation. Au
ministère de l'Éducation, la formation, l'autonomie des professeurs fait en
sorte que c'est difficile d'imposer une formation. Ça fait qu'on essaie de...
Mme Gentilcore : Donc, ça, c'est
un élément. Est-ce qu'il y en a d'autres qui sont plus difficiles? Mettons que
vous pouvez m'en nommer deux, là, deux ou trois autres que vous n'êtes pas
certains de pouvoir atteindre, là, juste pour nous donner une idée.
M. Skeete : Bien, en fait,
celui-là représente vraiment le défi. Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas. C'est
que c'est difficile à insérer dans la culture des universités, ce changement de
paradigme là, mais on y travaille, puis il y a de la bonne volonté. Donc, moi,
je suis confiant encore qu'on va réussir à boucler toutes les cases.
Mme Gentilcore : Puis, pour
mesurer <l'atteinte...
M. Skeete :
...encore
qu'on va réussir à boucler toutes les cases.
Mme Gentilcore :
Puis,
pour mesurer >l'atteinte de ces 25 actions là, là, de cet
objectif-là que vous vous étiez donné, à quoi on peut s'attendre comme
reddition de comptes?
M. Skeete : Il va y avoir un
rapport qui va être publié d'ici la fin de l'année.
Mme Gentilcore : Donc, un
rapport exhaustif avec chacun des 25...
M. Skeete : Oui.
Mme Gentilcore : C'est tout.
Ça tombe bien. Bien, merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ça tombe bien, parfait. Merci beaucoup. Alors, on termine
avec le gouvernement, la partie gouvernementale pour 7 min 16 s.
Je reconnais la députée de Châteauguay.
Mme Gendron : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Bonjour à tous et toutes, contente de vous voir ce matin. En
fait, je suis très heureuse d'être ici pour poser des questions au ministre,
justement. Vous le savez, bon, le racisme, la lutte contre le racisme, les
discriminations, c'est un grand chantier puis c'est un chantier en continu.
Puis, comme vous l'avez nommé un peu plus tôt, tu sais, je pense que ça va
perdurer dans le temps encore pour malheureusement trop longtemps. Je pense
qu'au Québec il faut assurer justement d'être justes, d'être équitables puis
aussi d'être inclusifs auprès de tous les types de gens issus de différences.
Moi, j'avais une question, j'ai regardé
aussi... dans les dernières années, vous avez mis sur place, justement, le secrétariat
de la lutte contre le racisme, mais également j'ai été regarder un peu, il y a
beaucoup d'initiatives aussi qui ont été faites, là. J'ai vu, entre autres,
bon, des campagnes de sensibilisation, des semaines d'action contre le racisme,
des prix Pour un Québec sans racisme.
Vous l'avez nommé un peu plus tôt, vous
avez un rôle de coordination des actions et de s'assurer que les choses se
fassent. On le voit par les nombreuses initiatives qui sont faites, il y a
plusieurs actions qui ont été mises en place et plusieurs initiatives. Bien,
dans cet esprit-là, vous l'avez nommé un peu plus tôt avec notre collègue ici,
mais j'aimerais savoir quel était le budget pour toutes ces campagnes de
sensibilisation là, pour la mise en place, justement, de ces campagnes de
sensibilisation là. C'est quoi, le total alloué au secrétariat de la lutte
contre le racisme pour l'exercice, là, actuel?
M. Skeete : Oui, bien, la
question est bonne parce que, dans le rôle de coordination qu'on peut avoir, ça
pourrait avoir l'air comme s'il n'y a pas d'argent qui est disponible pour la
lutte au racisme, mais les ministères, à l'intérieur de leurs fonctions, qui
nous accompagnent à travailler dans les dossiers qui les occupent ont déployé
des ressources pour nous aider. Donc, on a financé la lutte au racisme au
Québec. 2021‑2022, c'étaient 26,2 millions qu'on a injectés pour
différentes mesures. L'année d'après, c'étaient 56 millions. L'année après
ça, c'étaient 53 millions. Et, pour l'année passée, c'étaient
46 millions. Donc, on continue à investir davantage. Puis ça, c'est sans
compter les campagnes de publicité qu'on a nommées. On a inclus un... puis ça, ça
inclus un 20 millions qu'on a mis pour le Musée de l'Holocauste pour
financer l'agrandissement, de l'argent qu'on a mis aussi pour la formation. À
l'intérieur du ministère de la Sécurité publique, ils déploient des sommes pour
la formation, mais ce n'est pas toujours compté, ce volet-là. Donc, il y a
plein d'actions qu'on a réussi à faire, puis c'est vraiment impressionnant, le
travail qu'on a fait dans les cinq ans pour sensibiliser la population
québécoise sur la lutte au racisme.
• (12 h 10) •
La collègue, elle fait bien de parler
d'argent qui a été déployé, parce que, tu sais, on pourrait financer le bureau
de lutte au racisme, puis n'avoir aucune collaboration de mes partenaires, de
mes collègues à l'intérieur des différents ministères, puis se retrouver avec
des programmes en silo qui ne font rien. La beauté de l'approche qu'on a, nous,
prise, c'était de dire : Mais la lutte au racisme, ça concerne tout le
monde.
Pour le ministère de la Sécurité publique,
c'est de bâtir la confiance avec une population qui se sent visée par des gens
qui sont supposés nous protéger. Alors, pour répondre à cette question-là,
bien, on doit déployer une formation pour faire comprendre à ces gens-là
l'importance de bâtir cette confiance-là puis à nos nouveaux policiers de
comprendre la nouvelle réalité du Québec, un Québec qui est en changement, qui
devient plus diversifié. Alors, on doit déployer ces ressources-là pour
accompagner nos policiers.
De l'autre côté, puis ma collègue de Marie-Victorin
a bien fait de me le rappeler tantôt, en matière de logement, d'habitation, les
personnes issues de la diversité sont souvent confrontées à de la
discrimination. On va dire que l'appartement est à louer, puis, le lendemain,
la personne, elle se présente, puis, oups! c'est une femme noire, moi, ça ne
m'intéresse pas, puis elle se fait dire : Non, non, c'est loué. Bien,
imaginez, dans une place où est-ce qu'on essaie de bâtir la confiance, on a
déployé 20 millions de dollars pour équiper la CDPDJ à accompagner ces
gens-là qui se sentent victimes de discrimination lors de la recherche
d'appartement. Ça, ça fait deux choses, non seulement on finance directement un
accompagnement puis on règle un problème parce qu'on peut... on... on agit
contre le racisme, mais ce que je constate dans mon rôle de lutte au racisme,
c'est que le niveau de <confiance
M. Skeete :
...on
agit contre le racisme, mais ce que je constate, dans mon rôle de lutte au
racisme, c'est que le niveau de >confiance dans les populations aux minorités
visibles... est tellement basse que ça nous prend des histoires à succès. Ça
fait qu'imaginez cette même madame qui est aujourd'hui victime de
discrimination, imaginez qu'elle est prise en charge, accompagnée dans un
processus judiciaire qui, normalement... là, je dois vous dire, là, les
communautés afrodescendantes, le processus judiciaire, ce n'est pas toujours vu
de manière positive. Imagine qu'on suit ce parcours-là, puis on arrive à la
fin, puis on obtient justice, là, on vient juste de construire une citoyenneté
égale, pleine.
Et ça aussi, c'est la beauté d'avoir mis
ce 20 millions de dollars là, de construire ensemble un sentiment de
justice qui peut exister pour tous les Québécois. Et donc cette mesure-là, j'en
suis particulièrement fier, parce qu'elle règle deux problèmes, elle règle le
problème de discrimination à la source, mais, de l'autre côté, on construit le
sentiment d'appartenance de nos citoyens. Donc, oui, c'est de l'argent, mais
c'est aussi la raison derrière l'argent.
Dans la campagne tantôt, on parlait... 1 million
pour la campagne de sensibilisation, 1 million. Mais, attends une seconde,
là, combien de jeunes aujourd'hui... Moi, mes neveux, ils jouent au hockey. Combien
de fois qu'ils se sont fait traiter du mot en n pendant qu'ils étaient sur la
patinoire? Puis c'est un fléau. Que ce soient les parents dans les estrades,
que ce soient les parents envers les arbitres, que ce soient les enfants entre
eux, on a remarqué plusieurs incidents de... racistes à l'intérieur du sport.
Bien, on a décidé de faire le choix de dire : Bien, on va responsabiliser
nos jeunes à avoir un comportement digne de ça. Ça fait que c'est une campagne
qui, je pense, porte ses fruits.
Mme Gendron : Bien, c'est
quand même 46 millions qui est envoyé directement pour des actions
concrètes de sensibilisation, c'est beaucoup, puis merci pour cette
contribution-là, là. C'est énorme, je pense, pour le milieu.
Aussi, vous avez rapidement parlé de
formation. La députée de Terrebonne aussi en a parlé, là, rapidement. Est-ce
que les formations, dans les ministères et les organismes publics, sont
obligatoires ou... Comment c'est évalué? Comment ça fonctionne, ces
formations-là?
M. Skeete : Oui, c'est ça.
Puis, tu sais, tantôt, la collègue de Terrebonne évoquait cette formation-là, instaurer
une formation puis la mettre disponible pour tout le monde, encore plus la
rendre obligatoire, c'est un défi, parce qu'il y a beaucoup d'employés dans la
fonction publique, mais on s'y attarde puis on va livrer cette formation-là
prochainement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, merci beaucoup.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au jeudi 8 mai, 11 h 30, où elle
entreprendra l'étude du volet Lutte contre l'intimidation des crédits
budgétaires du portefeuille Famille.
(Fin de la séance à 12
h
15)